9Les relations sociales au travail : cadeaux et alcool

La culture des cadeaux

Au Japon, l’échange des cadeaux est extrêmement important et assez codifié. Il y a des saisons où l’on offre des cadeaux à ses proches, on en offre bien sûr aussi pendant les fêtes de fin d’année et il est coutume de ramener à vos collègues un petit souvenir à chaque fois que vous voyagez, d’autant plus si vous avez eu le culot de prendre des vacances pour cela ! En effet, on raconte que ramener des souvenirs est un moyen de s’excuser de son départ puisque l’on ferait peser une charge de travail supplémentaire sur ses collègues pendant ses congés.

Les omiyage sont ces souvenirs que l’on rapporte obligatoirement à ses collègues et proches. C’est un business juteux au Japon. Généralement, les cadeaux tournent autour de la nourriture et vos collègues risquent d’être déçus si vous ramenez un porte-clé. Au Japon, on aime manger, et chaque région à une spécialité culinaire phare pour les omiyage. Pour éviter tout faux-pas, consultez cette liste en anglais de toutes les omiyage par région.

Inutile, cependant, d’acheter quelque chose pour chacun. Pour les collègues, il est d’usage maintenant d’offrir une grosse boîte que l’on fait tourner au bureau. Vous pouvez en revanche prendre quelque chose de spécial pour votre patron, cela sera perçu comme normal (et pas forcément lèche-botte). Au niveau des prix, n’achetez pas quelque chose de trop onéreux ; cela pourrait mettre mal à l’aise vos collègues. En général, les prix des omiyage varient entre 500 et 2 000 ¥ (environ 4 à 14 €). 

En dehors des omiyage obligatoires après chaque voyage, on voit parfois les collègues faire un pot commun pour une naissance ou un anniversaire, comme on le verrait en France ou au Canada. Cela se fait surtout dans les petites entreprises. 

Des cartes de vœux représentant l’animal du zodiaque chinois, nengajō, sont également envoyées aux collègues et partenaires commerciaux.

Alcool et gueule de bois collective

  • Le rôle de l’alcool dans la société

Le Japon est une société de groupe prônant la retenue, la hiérarchie et la politesse, il est donc parfois difficile de savoir ce que pensent réellement les gens (honne VS tatemae). Vient donc le rôle de l’alcool : il permet de se désinhiber et d’écorcher les bonnes manières, en offrant donc une excuse pour exprimer sa réelle personnalité et ses opinions. En bref, tout ou presque peut être dit, ou fait, et sera pardonné du moment que vous êtes ivre ! Une fois de retour au travail, tout le monde fera comme si rien ne s’était passé. 

On a souvent l’image des salarymen (les employés en costard cravate) endormis dans les rues de Shibuya en pleine gueule de bois, mais il faut savoir qu’au Japon, la consommation d’alcool a chuté de 25 % en 25 ans, conduisant le Japon à faire une campagne de promotion (et non de prévention !) de l’alcool chez les jeunes.

Les sorties pour boire entre collègues s’appellent nomikai (réunion pour boire) et sont extrêmement courantes. Cela peut être tous les soirs, ou de temps en temps seulement. En plus des « nomikai », vous avez en fin et début d’année le « bonenkai » et le « shinenkai » du bureau. Cela serait très malvenu si vous n’y assistiez pas ! On vous en dit plus dans notre article sur les fêtes de fin d’année : Fêtes de fin d’année au Japon.

Le but, au-delà d’offrir une forme d’expression non censurée excusée par l’ivresse, est de resserrer les liens entre les employés. C’est aussi l’opportunité d’avoir des discussions plus privées avec ses collègues. D’ailleurs le mot « nomikai » vient de « nomu » (boire) et de « kai » (se rencontrer).

  • Le nomikai en entreprise : us et coutumes

Un moment où l’on peut déroger à de nombreuses règles sociales

Dans beaucoup d’autres pays, il ne serait clairement pas approprié de finir à danser éméché sur une table devant son patron. Par contre, au Japon, cela ne pose pas vraiment de problème et il est normal d’être ivre pendant les nomikai. On assiste parfois à des scènes surprenantes où les employés se lâchent et n’hésitent pas à démontrer franchement ce qu’ils ont sur le cœur, et ce, peu importe le statut hiérarchique de l’interlocuteur : cela s’appelle le bureikô.

Qui paie l’addition ?

En règle générale, les supérieurs payent. Si la hiérarchie n’est pas très marquée ou que l’on sort souvent ensemble, on partage la note. 

Et si vous ne voulez pas boire ?

Ne jamais boire va être un peu compliqué pour votre vie sociale et professionnelle au Japon, mais ne vous sentez pas pour autant forcé à joindre la débauche si vous ne le voulez pas. Un soda ou un cocktail sans alcool feront très bien l’affaire, évitez juste de boire un verre d’eau ou un café alors que tout le monde est en mode « apéro ». Il est d’ailleurs très mal vu de forcer quelqu’un à boire. Notamment, pousser lourdement les femmes à boire pendant les nomikai n’est pas banal, ce concept a même un nom, le « aruhara » (alcool-harcèlement) : si vous vous trouvez dans cette situation, refusez net et restez sur vos gardes car malheureusement le harcèlement sexuel (« sekuhara ») n’est peut être pas loin.

Les faux pas à éviter

Attendez toujours que le supérieur (ou l’ainé du groupe) fasse le mouvement en premier (choisir le bar, s’asseoir, commander, boire, fumer…). Ne devancez pas les autres, sous risque de bafouer la hiérarchie.

Ne remplissez jamais votre verre en premier et veillez à remplir continuellement le verre des autres.

Lorsqu’on vous tend un verre, il est plus poli de l’attraper à deux mains en preuve de respect (une sur le côté et une en dessous).

Ne commandez jamais uniquement pour vous, faites le tour de la table avant pour savoir si quelqu’un veut quelque chose. Si vous êtes en présence de supérieurs bien plus âgés que vous, laissez-les commander.

Enfin, c’est plus une information qu’un conseil : si l’odeur de la cigarette vous dérange, préparez-vous à être gêné dans les bars car beaucoup permettent de fumer à l’intérieur. On en parle sur le forum : Fumer au Japon.

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(25)Commentaires

Gaelle I |
Bonjour

S’il vous plais je suis cuisinière de profession je réside au Cameroun et j’aimerai m’installer au Japon je cherche un contrat de travail si vous en avez je suis partante merci
Camille I |
Message de Aerisvahnephelia
Bonjour, merci pour l'article, simple question si on trouve un travail à la fin de la période c'est possible de switch sur un visa travail sponsorisé ou étudiant ?
Est t'il dur de trouver un travail sans aucunes expérience réel en France ( juste des capacités artistique élevé, je voudrais d'ailleurs voir la scène artistiques que ce soit designer, inge son, photos, acteur, peintre mais ça c'est le 'dream goal' autrement il reste le YouTubeur dream haha ce visa là doit être tendu. )
Outre la non expérience j'aurais un niveau proche du N1 à l'oral évidemment.

Merci pour les infos cordialement bonne journée/soirée
AvE
Hello,
Impossible de switcher sur place directement, il faut absolument repasser par la France désormais. Tu trouveras toutes les informations dans ce dossier : Tous les visas pour le Japon (travail, études, résidence...).

Concernant la difficulté à trouver du travail, ça reste assez subjectif... Parler la langue est un gros plus en tout cas mais tout dépend les emplois que tu vises ! Avec un N1, tu n'auras aucun soucis pour trouver des petits boulots ne nécessitant pas de grandes compétences / études.
Si tu as plutôt un parcours artistique, je pense que cela dépendra de ta discipline. Il est parfois demandé pour certains visa travail dans certaines discipline des années d'expérience dans le domaine.
Aerisvahnephelia I |
Bonjour, merci pour l'article, simple question si on trouve un travail à la fin de la période c'est possible de switch sur un visa travail sponsorisé ou étudiant ?
Est t'il dur de trouver un travail sans aucunes expérience réel en France ( juste des capacités artistique élevé, je voudrais d'ailleurs voir la scène artistiques que ce soit designer, inge son, photos, acteur, peintre mais ça c'est le 'dream goal' autrement il reste le YouTubeur dream haha ce visa là doit être tendu. )
Outre la non expérience j'aurais un niveau proche du N1 à l'oral évidemment.

Merci pour les infos cordialement bonne journée/soirée
AvE
Camille I |
Message de aidaraineri
Bonjour,

Hier j'ai été à l'Ambassade à Paris pour faire ma demande et on m'a dit qu'à cause du nombre d'heures de travail ce n'était pas bon (44h/semaine) alors que vous dites ici que les PVTistes n'ont pas de limite. La dame m'a clairement dit "C'est trop d'heures de travail pour un PVT". Elle a rajouté qu'il fallait beaucoup plus d'activités mais elle m'a confirmé que le côté travail était le plus gros motif de refus.
Du coup je ne sais pas quoi faire. Car il s'agissait d'un emploi saisonnier avec BooBooSKI qui, apparemment, accueille chaque année des PVTistes dans leurs Resorts (soit à Okinawa pour l'été ou en montagne dans les Ski Resort pour l'hiver) et donc il me semblait que cela ne poserait pas de souci (en plus vu que le début de la prise de poste a été retardée je n'aurai travaillé qu'autour de 2mois et demi (du 19 Juillet jusqu'à fin septembre)

(En plus de cela mon formulaire rempli avec adobe a un bug qui fait que lors de l'impression, il n'imprime pas les lettres "l" et certains "i" aussi et elle voulait me faire revenir pour cela alors qu'ils ont des formulaires sur place aussi )
Bonjour Aida,

L'ambassade insiste sur le fait que le visa PVT à vocation à permettre la découverte du pays et à pouvoir voyager. Travailler doit servir, en théorie, à financer les voyages. Comme la candidature sert à vérifier vos motivations, il est donc vivement déconseillé d'expliquer vouloir travailler autant d'heures. On pourrait vous répondre que le Visa Travail est le plus adapté pour votre projet.

Le temps de travail ne doit pas excéder la moitié de votre visa PVT.

Par contre, une fois sur place et le visa PVT obtenu, vous n'êtes pas légalement limité en termes d'heures de travail, et pourrez donc travailler dans votre emploi saisonnier.

Pour plus d'informations et de conseils pour présenter votre projet dans le programme de séjour, voici un dossier complet à ce sujet : Lettre de motivation et programme pour le PVT Japon.

En espérant que cela ai pu vous aider ☺️
Camille I |
Message de XanderS
Bonjour,
Quand vous dites le monde de la nuit cela veut dire que je ne pourrais pas travailler en tant que bartender meme dans un hotel par exemple?
Bonjour Xander,

L'ambassade indique que "Conformément aux dispositions de l'accord, les participants ne peuvent pas exercer d'activité portant atteinte aux bonnes moeurs (emplois dans des bars, cabarets, boîtes de nuit, salles de jeux...)". Certes, la définition "d'activité portant atteinte aux bonnes moeurs" est subjective, mais le fait d'être derrière un bar semble rentrer dans cette définition, notamment du fait de la consommation potentielle d'alcool. Quelques pvtistes au Japon ont déjà travaillé en tant que bartender dans le cadre de petits boulots (baitos), mais cela est, en théorie, interdit avec le visa vacances-travail.

Bonne journée ☺️
Xander I |
Bonjour,
Quand vous dites le monde de la nuit cela veut dire que je ne pourrais pas travailler en tant que bartender meme dans un hotel par exemple?
Aida I |
Bonjour,

Hier j'ai été à l'Ambassade à Paris pour faire ma demande et on m'a dit qu'à cause du nombre d'heures de travail ce n'était pas bon (44h/semaine) alors que vous dites ici que les PVTistes n'ont pas de limite. La dame m'a clairement dit "C'est trop d'heures de travail pour un PVT". Elle a rajouté qu'il fallait beaucoup plus d'activités mais elle m'a confirmé que le côté travail était le plus gros motif de refus.
Du coup je ne sais pas quoi faire. Car il s'agissait d'un emploi saisonnier avec BooBooSKI qui, apparemment, accueille chaque année des PVTistes dans leurs Resorts (soit à Okinawa pour l'été ou en montagne dans les Ski Resort pour l'hiver) et donc il me semblait que cela ne poserait pas de souci (en plus vu que le début de la prise de poste a été retardée je n'aurai travaillé qu'autour de 2mois et demi (du 19 Juillet jusqu'à fin septembre)

(En plus de cela mon formulaire rempli avec adobe a un bug qui fait que lors de l'impression, il n'imprime pas les lettres "l" et certains "i" aussi et elle voulait me faire revenir pour cela alors qu'ils ont des formulaires sur place aussi )
Raphael I |
Salut Elisa !

J'ai déplacé ton message ici.

Message de Elisa07
Sachant que ce visa est à visée essentiellement touristique, je ne sais pas s'ils embauchent comme "travail d'appoint".
C'est même encore plus que ça : pour obtenir ton PVT Japon, tu dois faire une lettre de motivation où tu expliques tes intentions et pourquoi tu souhaites aller là-bas. Comme tu l'as dit, ce voyage doit être surtout dans une optique de voyage et de découverte ! Y aller pour gagner en expérience professionnelle pourrait être un motif de refus

Message de Elisa07
D'ailleurs, si certains d'entre vous on eu des expériences dans le domaine de la psychologie au Japon, je suis très preneuse !
J'ai fait quelques recherches mais je n'ai malheureusement trouvé aucun témoignage à ce sujet...

Message de Elisa07
Pour résumer, je suis à la recherche d'une expérience professionnelle en psychologie au Japon, pour une durée d'un an, et si possible dans le cadre d'un PVT
Comme je te le disais, le PVT n'a pas vocation à monter en compétences dans un domaine : ta demande risquera fort d'être refusée par l'ambassade.

Message de Elisa07
je ne sais pas encore quelle est la meilleure façon d'organiser tout ça. Toutes informations, conseils, et témoignages sont bons à prendre, n’hésitez pas !
Je te conseille de lire ce dossier qui t'explique quels sont les visas disponibles pour partir au Japon, il y en aura sans doute un plus adapté à ton projet professionnel que n'est le PVT : Tous les visas pour le Japon (tourisme, travail, études, stage...)
Elisa I |
Bonjour,

Je suis actuellement en Master de Psychologie, et j'ai comme projet de partir un an au Japon en PVT à la fin de mes études, c'est à dire en septembre 2021. Je m'y prends quelques temps en avance car j'ai plusieurs interrogations.
Dans le meilleur des cas, je souhaiterais découvrir ce pays tout en réalisant une expérience professionnelle dans mon domaine, la psychologie. Je serais diplômée du titre de psychologue lorsque je serais sur le territoire japonnais, mais je doute être embauché par un organisme (cabinet de psychologie, structures psychosociales, association, ect) dans le cadre d'un PVT. Sachant que ce visa est à visée essentiellement touristique, je ne sais pas s'ils embauchent comme "travail d'appoint". D'ailleurs, si certains d'entre vous on eu des expériences dans le domaine de la psychologie au Japon, je suis très preneuse !
J'ai également pensé à contacter des psychologues français expatriés au japon pour réaliser un stage sous leur direction. Mais est-ce possible dans le cadre d'un PVT ? Le visa Stage est assez restrictif je crois, max 3 mois et demande pas mal de charges aux tuteurs de stage.
Et sinon, avez-vous des idées de boulots accessibles pour les pvtistes dans le domaine du social, de l'enfance ?

Pour résumer, je suis à la recherche d'une expérience professionnelle en psychologie au Japon, pour une durée d'un an, et si possible dans le cadre d'un PVT, et je ne sais pas encore quelle est la meilleure façon d'organiser tout ça. Toutes informations, conseils, et témoignages sont bons à prendre, n’hésitez pas !

Merci à vous,
Elisa
Cassandre I |
Message de Raphael
Hello Cassandre !

J'ai déplacé ton message ici.

J'ai fait quelques recherches sur le net et notamment sur le site du ministère du Travail japonais mais il est tellement fouillis que je n'ai pas réussi à obtenir l'information

Si tu veux essayer de trouver l'information à ton niveau : Welcome to Ministry of Health, Labour and Welfare ! Ou bien essaie de leur envoyer un courriel directement en espérant que tu obtiennes une réponse rapidement : [email protected]

Il y a également un numéro de téléphone mais j'ignore si c'est le bon : 03-5253-1111

Donne-nous des nouvelles
Bonjour !
Merci beaucoup !
Oui très dur de trouver la bonne info, je pense simplement être honnête avec mes employeurs et on verra bien, je vais envoyer un mail tout de même afin d'être sûre,
Bonne journée !
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