Discussion: Le dating au Canada?
- 16/07/10, 13:46 #121Je me suis régalé de ce post. J'ai adoré certaines réponses genre "He ! Get a room !" => "He! Get a life"
C'est peut paraitre hors sujet mais devant la complexité (pour nous Français) des relations amicales et/ou amoureuses, je ne peux m'empêcher d'imaginer une racaille bien de chez nous au Canada tentant de draguer une Canadienne pure. "Héé psssttt mamazelle. T'es charmante t'as vu ? Tu su*** la bi** ?"
Je sais c'est con, mais rien que d'imaginer le truc, ça me fait rire; bien que l'image des français en prenne un sérieux coup. :wink2:
- 23/07/10, 16:52 #122bon ben, je pense que ça dépend toujours un peu de la personne et de la relation, non? mon impression des québécois a été qu'ils le disent bien quand quelque chose va pas, qu'ils sont capables même de discuter plus fort que les français, mais peut-être qu'il y a là une autre différence entre les québécois et les canadiens anglophones. ton copain était canadien anglophone, non?
- 21/12/10, 16:10 #123Déterrage de topic pour apporter mon point de vue non pas sur le dating mais plutôt l'évitement du conflit de la part des Québécoises.
L'évitement de conflit est quelque chose que j'ai pu constater avec plusieurs femmes. Je ne sais pas pour vous, mais quand quelque chose ne vas pas dans une relation je suis d'avis qu'il vaut mieux tenter de régler le problème à deux en en discutant, plutôt que de dire "c'est correct.." et faire l'autruche.
Non seulement je trouve que ce comportement est malsain dans le cadre d'une relation que l'on veut durable (pour moi c'est tout bonnement impossible de bâtir quoi que ce soit de solide sur des non-dits), mais en plus je trouve que l'évitement de conflit a quelque d'insultant pour le partenaire. Je m'explique :
- Personnellement j'ai tendance à vivre l'évitement de conflit comme un manque de confiance envers le partenaire => Ma copine n'a pas suffisamment confiance en moi pour oser me parler de ce qui ne va pas.
- Le dialogue dans un couple c'est quand même vachement important... ne pas discuter du problème c'est en quelque sorte me demander à moi aussi de faire l'autruche => Pas capable.
Après ce que j'ai pu constater (pour défendre les Québécoises qui font de l'évitement de conflits), c'est qu'elles n'ont pas la même perception de la discussion que moi :
- Pour moi, discuter des problèmes c'est écouter l'autre, résoudre les problèmes pour rendre les bases du couple plus solide.
- Pour certaines Québécoises, discuter d'un problème = juger l'autre, faire des reproches, etc. Donc je peux comprendre que si dans leur tête discuter = séance de reproches, elles n'aient pas envie de discuter.
J'ai du mettre fin à des relations pour ce genre de raisons. Je préfère ne pas avoir de relation plutôt que d'en avoir une où on ne se parle pas quand ça ne va pas.
Après, pour relativiser, j'ai aussi connu des Québécoises qui appréciaient mon franc parler et qui avaient appris qu'avec moi il fallait mieux dialoguer en cas de souci. Une Québécoise m'avait sorti un truc du genre : "C'est pas facile d'être ami avec toi, mais j'aime ça !" Pour dire qu'elle appréciait le fait que je sois toujours franc et direct, même si elle trouvait ça parfois "dur".
Voilà pour mon expérience et mon point de vue (qui vaut ce qu'il vaut...)
PS : J'ajoute aussi que j'ai peut-être un caractère extrême. Je n'aime vraiment pas le fait d'ignorer les problèmes et rester inactif. Comme dit, ça m'est arrivé de préférer couler une relation plutôt que de la laisser dans un état "bancal" car là au moins je savais à quoi m'en tenir.Dernière modification par kernel ; 21/12/10 à 16:16.
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- 17/05/11, 06:34 #124Petit up !
On parle souvent des québécois mais qu'en est il de la partie anglophone...? Ontario ? BC ? etc...
- 17/05/11, 09:45 #125Ok c'est pas le Canada mais j'imagine que ça doit pas être si éloigné
ci - joint un article sur "Le date à l'américaine"
Le "date" à l'américaine, un jeu de l'amour, pas du hasard | Rue89
Le « date » à l'américaine, un jeu de l'amour, pas du hasard
Par Anna Rios-Bordes | Journaliste | 05/05/2011 | 16H08
Avant de se mettre réellement en couple, les Américains prennent toutes sortes de précautions en se prêtant au jeu codifié du « date ». Cérémonial basé autour de la rencontre amoureuse, le date ne laisse pas beaucoup de place à la magie. Vingt praticiens du genre nous ont enseigné comment sortir – à peu près – indemne de ce parcours du combattant.
La rencontre, cette équation mathématique
« Si un mec met trois heures à répondre à mon texto, j'attends six heures avant de répondre au sien. »Pour la New-Yorkaise Katherine Vucelic, 23 ans, la règle primordiale du date est purement mathématique : il faut doubler le temps d'attente imposé par son partenaire.
Ce type de commandements amoureux est courant aux Etats-Unis. Le jeu de séduction y est une véritable stratégie de guerre qui mettrait à plat n'importe quel Européen candide venu, la fleur au fusil, flâner au pays du pragmatisme sentimental.
A l'autre bout du continent (Los Angeles), Sara Forrest est une avocate de 30 ans qui systématise également le calcul amoureux :
« L'amour est un jeu de correspondance : si un homme t'écrit deux lignes dans un e-mail, réponds deux lignes dans ton e-mail. Il ne faut pas donner plus qu'il ne donne. »Chaque Américain a un avis sur comment optimiser ses chances de conquête durant la bataille. Le déroulé des manœuvres est fixé à l'avance et ne laisse pas de place à l'improvisation.
Le parcours ultra-balisé des « dates »
Après s'être rencontrés, plu et avoir échangé leur numéro de téléphone, un homme et une femme décident de boire un verre (le premier date). Si les attentes intellectuelles des deux parties se répondent, un baiser est échangé sur le perron d'une porte.
Le texto proposant un deuxième rendez-vous, trois jours après le premier verre, vient entériner la réciprocité de l'attirance. Tout aussi formel que le premier rendez-vous,le deuxième date est cependant plus engageant. Les retrouvailles ont lieu autour d'un repas, format de socialisation qui permet de s'enquérir plus précisément du passé de l'autre, de son milieu.
Le troisième date implique généralement un cinéma, occasion rêvée pour faire passer au sondé le petit quiz des références culturelles.
Pour 80% des personnes interrogées, c'est le quatrième date qui sonne l'heure du passage au lit. Si cette étape, ô combien stratégique, est satisfaisante pour les deux parties, les dates s'enchaîneront au rythme de deux fois par semaine. Avec une légère variation dans les thèmes : les plus classiques iront à la patinoire et au bowling, les plus impétueux s'envoleront pour un week-end test dans le Vermont. (Voir un extrait de « Crazy night » – un date dans un restaurant)
Le sésame de l'exclusivité
Il faut laisser au moins quatre mois à la relation avant de se déclarer officiellement « boyfriend and girlfriend ». Ce nouveau statut s'accompagne de la fameuse discussion sur l'exclusivité : la question « sommes-nous dorénavant exclusifs ? » met un terme à la possibilité de sortir avec plusieurs personnes à la fois.
La polygamie, visiblement inscrite dans la Convention du date, est donc étonnamment autorisée aux Etats-Unis : elle ne constitue pas, tant qu'elle est temporaire et justifiée par la sainte volonté de trouver le bon poulain, une faute morale.
C'est à ce moment-là que notre jeune Européen rêveur se ratatine en comprenant qu'il porte rétrospectivement des cornes depuis douze semaines. En comprenant également que l'ultime récompense du date, après un combat proche du darwinisme, est la seule promesse d'une fidélité biblique.
Le « je t'aime » ? Pas avant six mois de relation
Et quand est-ce qu'on se dit « je t'aime » dans tout ça ? Il doit bien y avoir une Déclaration des droits des sentiments ? Mia Bruno, productrice indépendante de 27 ans originaire du New Jersey, demande :
« Vous voulez-dire quand est-ce qu'on se met vraiment à nu ? En principe, on ne dit pas “je t'aime” avant six mois, sinon on perd tout le pouvoir. »Les règles basiques de la rencontre amoureuse font consensus. Les rares Américains qui y dérogent sont un peu plus nombreux à New York et San Francisco (villes cosmopolites) et le font par opposition à un phénomène si établi culturellement que cela ne relève pas vraiment du libre arbitre.
Ne pas suivre les règles, c'est les suivre quand même
James Moore, conseiller financier de 27 ans et originaire du Maine, surprend les femmes qu'il courtise en les emmenant dès le premier date pique-niquer près d'une rivière.
« Je date à l'européenne, je suis spontané. »Sauf pour le passage à l'acte, où le réflexe du code resurgit complètement :
« Jamais le premier soir. Si tu raccompagnes une fille en bas de chez elle et que tu veux lui signifier qu'elle te plaît vraiment, tu t'en vas direct. »Evan McGrath, 24 ans et originaire de la très latino ville de Miami, prétend aussi échapper aux règles réductrices du date :
« Je n'ai pas de ligne de conduite. Je ne vais simplement jamais au restaurant pour un premier date. Si elle est chiante, t'es foutu, coincé pour quatre heures. Le mieux, c'est un café. »Drôle de façon de renverser l'étiquette. Paradoxe fâcheux, ces conventions fixes du date sèment le trouble plus qu'elles n'éclairent. L'interprétation des signaux est infinie et souvent vaine.
On entend, dans les bars de la Big Apple (symptomatique « Sex and The City »), les lamentations de sirènes aux abois du type :
« Il ne m'a pas embrassée lors du premier date, mais m'a quand même proposé de le revoir, je lui plais ou pas ? »Ou bien :
« Il a dit “ let's get in touch soon ” [parlons-nous bientôt], mais “soon”, c'est combien de jours exactement ? Il a répondu tout de suite à mon texto, il a l'air désespéré, non ? »Des célibataires épuisés par une « spéculation permanente »
Nicolas Quenouille, expatrié français de 27 ans établi à New York depuis deux ans, trouve cet exercice accablant :
« Le date est une spéculation permanente, c'est absolument épuisant. »Pour Mia Bruno, qui a passé une année à Paris, l'absence de règles en France en devient rafraîchissante :
« Les Français sont moins énigmatiques, ils disent ce qu'ils veulent, ils s'accordent la liberté d'aimer spontanément. »Le romantisme américain se situe dans le prolongement du mystère de l'autre, dans la découverte parcimonieuse de ses hobbies, de ses secrets livrés au compte-gouttes. En ce sens, il est un romantisme délicat, consciencieux et continu.
Le romantisme français, plus flambant, prône la surenchère dans la découverte de l'autre, l'escalade des sentiments. En France, la transgression des règles, l'abandon, l'urgence à se posséder, sont perçus comme des signes positifs d'intérêt mutuel. Cette attitude gourmande donnerait le vertige à n'importe quelle Américaine.
L'amour à l'américaine vs l'amour à la française
Laura Sparrow, scénariste de 34 ans établie à Los Angeles, a daté un Français enjôleur :
« Il était trop intense, j'avais l'impression qu'il se foutait de ma gueule, qu'il avait chanté la même chanson à mille autres filles. Son empressement n'était pas le fruit de la passion mais un moyen d'arriver à ses fins. Et puis cette manie d'appeler à 2 heures du matin… »Nourris au biberon du romantisme, les Français donnent aux Américains l'impression de mimer la passion, par « amour de l'amour ». Jamie Hook, réalisateur de 42 ans et originaire de Seattle, rappelle que les Français se familiarisent tôt avec le libertinage :
« Vous étudiez Maupassant à l'école, n'est-ce pas ? Celui qui banalise la prostitution dans le livre “Boule de suif” ! Les Américains reçoivent une éducation plus puritaine. »Trouver une place pour l'amour
Le badinage amoureux aux Etats-Unis est timoré, reflet d'une société blessée dans son amour propre. Jamie Hook explique :
« Les Américains sont victimes de leur dictat de la réussite à tout prix, ils en deviennent procéduriers et frileux. La rupture n'est pas perçue comme un potentiel enrichissement personnel mais comme un échec. L'obsession de ne pas se planter incite à la prudence au moment du choix du partenaire de vie. »Et selon Anton Christopher, les Américains cumulent le tout avec une peur profonde de l'engagement. Auteur de « The Bitter Man's Guide to Dating » (Guide du date pour l'homme amer), il déclare :
« Il y a tellement de divorces aux Etats-Unis que les gens n'ont plus confiance dans le couple. Ils bâtissent, avec leurs règles, des murs autour d'eux pour se protéger. »Les candidats à l'amour aux Etats-Unis perdent donc en intensité ce qu'ils gagnent en sûreté. Drôle de choix que celui du jeu de l'amour sans le hasard.
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- 17/05/11, 11:24 #126Ne connaissant pas du tout l'amour à l'américaine (hormis dans les comédies sentimentales), je me dis quand-même que si les clichés dans cet article sont aussi nombreux pour l'amour à la française que pour l'amour à l'américaine... je suis pas sûre que ce soit bien crédible ! (eh oui, je connais aussi des américains qui ont tout quitté pour rejoindre leur amoureux après une seule rencontre après, des exceptions au "moule" il y en a toujours, c'est sûr que le date me semble bien institutionnalisé mais je trouve quand-même que les traits sont forcés)
- 18/05/11, 01:47 #127je confirme l'article de sources sures, avec un bémol c'est + ou - vrai suivants les origines
Sinon that's so true!!!
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- 29/05/11, 19:23 #128Attention de ne pas faire l'amalgame entre Québécois et Canadiens: les Québécois, même s'ils habitent le même pays, sont très différents. L'histoire de ne pas s'embrasser en public, ce n'est certainement pas un code culturel québécois. Y a certainement des Québécois plus pudiques, mais ça se faire couramment ici. Je suis Québécois moi-même, et je n'ai jamais hésité à le faire, ni senti que ça posait problème.
Pour ce qui est de l'amitié, je crois que c'est plus une question d'incompréhension culturelle. Se montrer amical envers une personne ne veut pas dire que l'on est ouvert à vivre une amitié avec elle ! Inviter quelqu'un chez soi a sans doute ici une connotation plus intime qu'en France. Entrer dans l'intimité des gens n'est facile et rapide nulle part mais les Québécois sont peut-être plus réservés à ce niveau que les Français. Les malentendus surviennent parce que les Français croient que les Québécois, après leur avoir témoigné de l'amitié, semblent refermer la porte, alors qu'elle n'était même pas encore ouverte ! Du coup, le Québécois va avoir l'impression que le Français brûle les étapes, alors que le Français va croire à une attitude de retrait.
Si vous voulez pousser plus loin avec un Québécois, ne vous attendez pas à ce qu'il vous invite chez lui rapidement: commencez par l'inviter à aller prendre un café ou un verre, seul à seul. Au Québec, nous sommes très nord-américains à ce propos,et nous avons souvent des agendas de fou, donc y caser une nouvelle relation n'est pas toujours évident. Si c'est une personne au travail, par exemple, profiter de la pause repas est un bon coup : vous verrez tout de suite si elle est intéressée à pousser plus loin. Une invitation à la maison, c'est déjà plus formel, et c'est le signe que vous êtes rendus à une autre étape. Ne vous offusquez pas si cette étape vous semble longue à venir. Rien ne vous empêche, si vous sentez que vous devenez intimes, d'inviter, vous, la personne chez vous ! Habituellement, ça incitera votre relation à vous inviter chez elle à son tour.
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Si un Québécois ne vous pose pas de questions sur votre vie, ce n'est pas qu'il s'en fiche, c'est simplement qu'il ne veut pas se montrer indiscret. Ici, on est très pudique et on a beaucoup moins tendance que vous à parler de notre vie privée en public. Si on vous demande « comment ça va », c'est simplement une formule de politesse, et si vous répondez que ça mal, on ne vous posera pas de questions, à moins de vous connaître plus intimement. Si vous interrogez un Québécois sur sa vie intime, il risque de vous trouver envahissant si vous n'êtes pas en relation d'amitié !
Le respect de la vie privée des gens, c'est quelque chose de sacré au Québec, et ça fait partie de la notion de « tact » qui est tellement appréciée ici dans les rapports entre les gens - même si on emploie pas le mot « tact » et qu'on ne l'exprime pas de cette manière.
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Ah oui, petit détail qui a son importance: si vous invitez un Québécois le vendredi pour le week end, il risque de répondre qu'il est déjà pris ! Ce n'est pas qu'il veuille nécessairement éluder votre invitation, mais il y a de fortes chances qu'il le soit vraiment, ou du moins, qu'il veuille paraître occupé ! Ce sont les gens qui « n'ont pas de vie », bref, les losers, qui n'ont rien à faire le week end, donc prenez-vous z'y un peu plus à l'avance. Je sais, c'est un trait parfaitement agaçant - ça m'agace moi-même, cette manie de toujours vouloir avoir l'air occupé - mais c'est typiquement nord-américain, encore une fois.
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- 27/01/12, 09:26 #129Désolé de déterrer ce topic mais comme de part hasard avant de me coucher, mon ordi m'a joué ca , donc les règles des dates spécifiquement américains... je dis ça et je dis rien : (c'est pas moi, c'est bénabar!).
- 27/01/12, 13:03 #130C'est une mine d'or ce sujet ! Je profite du déterrage pour le lire, j'adore les anecdotes.
Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à laisser quelqu'un envahir mon espace personnel. Je pense que je n'aurai pas de problème à m'acclimater de ce côté-là, si j'en juge ce que je viens de lire
- 26/03/18, 06:25 #131Un sujet bien intéressant haha.
Pour mon propre retour d'expérience après 3 ans en Alberta, je dirais que la principale différence dans le dating est en effet la codification des rencontres amoureuses. Je voulais juste voir un ancien coloc et me suis retrouvée à devoir lui dire si c'était un date ou pas... Je trouve ça dommage ce manque de spontanéité. Ils ont tendance à mettre des étiquettes sur beaucoup de chose. Après tout le monde ne suit pas de schema classique au sens strict, pour un second date je suis partie en roadtrip avec un canadien sur 2 jours... un coup de folie peut-être mais j'avais senti un très bon feeling. Bon je crois qu'il y a peut-être eu un malentendu dans l'histoire aussi car je lui avais parlé d'un événèment à quelques heures de route sans penser y aller, il a peut etre cru que c'était une proposition haha. (vive les provinces anglophones) Le côté qui n'a pas été facile pour moi par contre, c'est le côté très (trop) détendu / laid back. J'ai découvert que je pouvais considérer certaines personnes comme étant trop gentilles, voulant toujours me satisfaire, ne sachant pas affirmer sa personnalité et me laissant toujours faire le choix final. J'aimerais bien savoir si certains d'entre vous ont aussi eu ce sentiment. J'espère que ce n'est pas général...
Côté amitié, je me suis fait de vrais amis canadiens ici. La 1e approche est différente, les canadiens parlent plus facilement à ceux qu'ils ne connaissent pas sans forcément attendre quoique ce soit en retour, ce sont des "small talks", conversation superficielles. Ils apparaissent très polis, courtois et optimistes au 1er abord comparés aux français, cette humanité est très appréciable. Mais quand ils ne te connaissent pas, ils te diront difficilement des remarques négatives préférant éviter les conflits. En dehors de ça il n'y a pas vraiment de différence je trouve. Il y a tout type de personnalité ici comme en France. J'ai réussi à me faire des amis proches avec qui on se dit tout car on partage beaucoup de choses question histoire personnelle, envies et goûts.
La multiculturalité ici c'est le top! Je ne m'y attendais pas en venant mais on ressent vraiment un grand mélange de cultures ici. Le Canada n'est pas si vieux et il y a beaucoup de nouveau immigrants, chaque canadien est très marqué par la culture de sa famille à 1/2 ou 3 générations précédentes. Il est donc très difficile de faire des généralités.
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- 24/07/19, 03:53 #132(Déterrage de post - Sorry - mais le sujet m'a interpellé)
J'ai le même retour d'expérience avec ce que dit plus haut Stridulation au niveau des relations d'intimité et d'amitié entre culture française et québécoise.
Même si je n'ai pas expérimenté directement les problèmes de relations (ou plutôt, me suis rapidement acclimater à cela), je vois bien qu'il y a une forme de déception de la part de français envers la création de liens amicaux avec des québécois. Ce que souvent eux-mêmes ne perçoivent pas et se retrouvent donc étonnés (et gênés) de leurs réactions quand on s'en parle. C'est un vrai choc culturel potentiel. Quant aux français, ils sont déçus et se questionnent beaucoup pour savoir "pourquoi ça ne fonctionne pas ?".
Une de mes amies québécoises m'avait dit un jour cela après lui avoir présenté de nouvelles personnes.
"Ce n'est pas que je suis fermée à me faire de nouveaux amis, je les trouve très sympathiques. C'est que je considère que j'ai déjà suffisamment d'amis proches, et ce n'est pas correct de leur faire croire que je pourrais aussi être disponible pour eux."
Une autre amie m'avait dit une autre fois :
"Si j'invite des personnes plusieurs fois à souper et qu'ils ne peuvent jamais venir sans réelle explication, et bien je ne les inviterai plus et j'attendrai de voir pendant un temps s'ils me proposent quelque chose à leur tour. Si rien, alors je n'y pense plus et je ne chercherai pas à les revoir."
Fondamentalement, il faut comprendre l'individu ici comme un ensemble de "cercles sociaux" :
- une personne va avoir plusieurs cercles dans sa vie par loisir, affinité, interrelations, etc.
- chaque cercle est d'une taille "humainement gérable" (ex: 6-8 max.)
- un cercle peut être composé d'amis proches, de bons copains, de compagnons de loisir (donc les niveaux de liens et d'affinités sont différents)
- il est assez rare que ces cercles se rencontrent (sauf occasions spéciales comme un mariage) car on veut éviter des frictions inutiles au cas où certaines personnes ne s'entendraient pas ensemble
- les "meilleurs amis" d'une même personne ne se connaissent parfois pas (ou très peu)
- une fois qu'un cercle est formé, il est rare de laisser entrer une nouvelle personne à moins que ce cercle ne le recherche (quelque soit la raison)
- chaque cercle a ses règles informelles. Certains se rencontrent chaque semaine, d'autre une fois par mois, d'autres juste pour des vacances ensemble en été.
- lorsqu'un cercle se ferme, c'est un vrai sentiment de deuil pour ces personnes, mais il n'y a pas de nostalgie ou de frustration prononcée (on comprend, on accepte, on avance).
Ainsi, pour un français qui débarque et découvre cette culture sociale, réussir à entrer dans un cercle (s'y faire inviter) n'est déjà pas forcément évident. Ensuite, il sera surpris par le fait que les niveaux d'initimité sont très différents au sein même de ce cercle. Il aura certainement du mal à s'y faire au début. À l'opposé, c'est aussi possible de créer un nouveau cercle (en réalité, c'est majoritairement de cette façon que l'on créé des liens), mais cela prend du temps car chacun doit y trouver son compte. C'est pourquoi, on souhaite que ce soit naturel à vivre. Or pour un français, cela peut paraître terriblement long.
Pour moi, les québécois (je sais, je généralise) sont réellement ouverts aux nouvelles rencontres et découvertes. Et cela est naturel et sans arrière-pensée (parce qu'ils sont globalement positivistes). Il n'y pas d'hypocrisie ou de projection à leurs yeux. D'où souvent le sentiment pour un français d'une amitié naissante rapide. Ce qui du point de vue d'un québécois est un parfait malentendu.
Je me suis souvent demandé pourquoi je n'avais pas vécu la même chose que mes compatriotes ici. Et je me suis rendu compte qu'en France, je déménageais régulièrement étant enfant. Je devais à chaque fois me recréer progressivement mes cercle d'amis. Cela a certainement aidé à ma propre acculturation québécoise / canadienne. Arrivé ici, je n'étais donc pas "choqué", je trouvais cela normal de construire patiemment des cercles, de faire les premiers pas, mais sans insister. Tout un jeu de découverte et de mutuelle compréhension.
Et vous savez que vous avez des personnes de confiance lorsqu'un jour, vous vous faites cambrioler et que ces différents cercles trouvent un moyen de se concerter ensemble, chacun de leur côté réalise une collecte rapide de dons entre eux, et vous offrent ensuite un gros chèque avec tout un système de covoiturage et d'entraide pour vous emmener faire les magasins, oublier vos soucis et vite vous ressentir bien chez vous. C'est ce qui m'est arrivé. Et pour d'autres, c'était un incendie complet de leur appartement. Le même système s'est mis en place.
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- 25/07/19, 19:44 #133J'ai l'impression que tu as noté de vraies généralités mais qui sont applicables en France aussi! ET dans n'importe quel pays...
Et comme tu le dis, le vrai problème des jeunes pvtistes, c'est que pour la plupart, c'est la première fois qu'ils bougent vraiment d'un cocon dans lequel ils étaient depuis longtemps. ( Un erasmus ne comptant pas car tu débarques et partages direct des experiences avec une bande de personne qui ont fait de meme )
Manquant de contexte, ils vont mettre cela sur le dos des différences culturelles et de la personnalité des gens du pays dans lequel ils arrivent. Mais en fait non, c'est des que l'on arrive quelque part de nouveau.
Donc ouai, c'est dur de se construire des amitiés quand on arrive quelque part car les gens sur place ont deja pleins de potes, pourquoi se faire chier? Surtout pour s'attacher a quelqu'un qui va a priori pas rester!
Après le canadien est effectivement assez superficiel et évite le conflit a tout prix, donc si il t'aime pas vraiment, il te le dira pas. Du coup tu peux te forger de faux espoirs sur des chimères. En france l'avantage c'est que si tu fais chier, on te le dit FRANCO
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- 25/07/19, 20:53 #134Oui, le principe de se réunir en groupe social est un comportement tout à... humain
Ceci dit, je pense qu'au Canada (autant anglophone que francophone), ces "cercles" sont plus développés et davantage dans les moeurs comparés à ce que j'ai connu en France.
Je veux dire, vous rencontrerez régulièrement des personnes avec une vie active "très remplie" (qu'ils aient 20 ans ou 50 ans) :
- ses activités et cercles sportifs
- ses activités et cercles étudiants / professionnels
- ses activités et cercles familiaux
- ses activités et cercles culturels / loisir
Leur agenda personnel est d'ailleurs planifié plusieurs semaines voir mois en avance, autant les fins de semaine que les soirées en semaine. Il y a un peu moins de place à la spontanéïté avec des personnes ne faisant pas parti d'un cercle déjà existant. Je suis moi-même tombé dans ce piège avec des activités régulières et programmées au point d'en devenir vraiment épuisé physiquement (malgré les bons moments passés). En France, on s'entoure dans le même principe mais pas dans une optique de planifier en avance notre agenda. De plus, on cherche avant tout "LE" groupe d'amis versus "plusieurs groupes d'amis différents".
Je ne crois pas que les canadiens / québécois fassent cela pour donner une illusion de personne "cool", du moins, pas la majorité. C'est ancré dans leur culture. Ces personnes ne se forcent pas pour faire leurs activités. Par contre, si un changement majeur a lieu dans la vie d'une personne, cela peut totalement mettre un arrêt direct à un des cercles.
J'ai l'exemple d'un de mes couples d'amis. Ils avaient un autre couple d'amis depuis plusieurs années avec qui ils passaient souvent du temps ensemble, partaient en vacance ensemble, se rendaient des petits services (etc.). Mes amis ont eu un enfant. Et suite à cela, l'autre couple a progressivement coupé tout contact.
Mes amis n'étaient pas en colère. Un peu déçu mais compréhensifs : leur vie avait changé, leur planning aussi. Et leurs anciens amis ne s'y voyaient pas dedans. Personne ne voyait l'intérêt de se "forcer" ou "maintenir" artificiellement quelque chose.
Cela peut choquer ou nous paraître très égoïste / décevant. Mais pour mes amis, c'était bien correct. Ils ne regrettent pas les moments passés avec eux, et considèrent que si cela s'est fini, et bien c'était pour le bien commun. Or je ne suis pas certains que cet aspect mental soit similaire en France. Il y aura moins de détachement et plutôt de grands questionnements ou besoin de réponses.
C'est pourquoi, je pense que dire que ces personnes sont superficielles dans leur approche est une forme d'incompréhension culturelle sur leurs attentes en terme de relation et d'approche. Avec mes amis québécois ou canadiens, on peut discuter de sujets "tendancieux" (et même "hausser le ton") et évidemment ne pas être en accord. Mais on n'insiste pas (là cela deviendrait gênant), parce que nous n'avons pas besoin d'être en accord sur tout pour partager nos passions / temps libres, et parce qu'on trouverait triste que cela nous affecte réellement.
Tu peux envoyer "bouler un ami" ou lui "dire ses quatre vérités". Et il sera surtout triste de ton comportement et du fait que tu devrais l'accepter pour ce qu'il est et non pas pour que tu voudrais qu'il soit, et que tu aurais pu simplement lui dire avec tact que tu n'étais pas d'accord ou n'avais pas envie de faire quelque chose. Le conflit n'est pas constructif d'un point de vue canadien / québécois.
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- 25/07/19, 21:26 #135Peut-etre que le mot superficiel est trop négatif en francais. Il n'y a pas forcément de jugement dans ce que je dis, juste une tentative de description. Que j'ai relevé dans mes relations amicales ET professionnelles.
De plus elles sont confortées par mon copain canadien rencontré en NZ, qui a passé 8 mois en europe et découvre enfin son peuple avec des yeux "frais". IL a eu des grosses déconvenues, c'est amusant.
Tout comme moi j'ai été horrifié par le francais qui hurle a tout bout de champ / fait semblant de connaitre un sujet pour paraitre plus frais alors qu'il a lu un mini article dans le 20 min / se plaint en continue / est d'un egoisme éhonté ne respectant jamais les regles, quand je suis rentrée de NZ Oo
Mais oui les débats déjantés à refaire le monde / à argumenter des sujets stupides comme si ma vie en dépendait me manquent parfois ici.
Concernant tous tes autres exemples de potes qui ferment une relation pour X ou Y raison sans faire de remous, J'en ai vécu pas mal en France aussi. C'est juste la vie, l'éloignement, pas le Canada
Concernant les cercles et les activités, je ne l'ai pas senti plus que ca avec mes différents colocs et amis sur place. Je suis ptetre tombée sur des désorganisés de la life. Surement pour ca quon a accroché d'ailleurs
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