Bonjour à tous,
Après avoir cherché ici et sur le site du CIC Canada et n'ayant pas réussi à contacter l'ambassade du Canada, j'ouvre cette discussion en espérant avoir quelques bouts de réponses.
Mon compagnon a obtenu son PVT et moi pas, comme cela arrive souvent
Du coup, je cherche une autre solution pour pouvoir partir avec lui ET travailler !
Actuellement je suis en CDI et je voudrais proposer plusieurs solutions à mon employeur pour qu'il me garde : le travail à distance ou le congé sabbatique.
J'essaye donc d'arriver devant lui avec des arguments en béton, et je trouve très peu d'informations sur le télétravail au Canada pour un employeur français. Voici donc mes questions :
- Hormis le PVT (que je n'ai pas eu), quel visa puis-je avoir pour travailler pour mon employeur français au Canada en télétravail ? Je précise que mon employeur n'a pas d'attaches au Canada.
- Quelles démarches mon employeur doit-il mettre en place si je suis obligé de passer par un VIE ou tout autre visa ?
- J'aimerais éviter de tricher avec un visa tourisme de 6 mois tout en bossant en réalité pour la France (j'ai bien trop peur de me faire refouler à la frontière !).
Je suis preneuse de toutes expériences, liens internet, explications...
Je vous remercie, j'espère que ma demande n'est ni confuse ni mal "rangée" sur le forum.
Bonne journée !
Aline
Salut !
Je suis quasiment dans la même situation que toi: pas de PVT mais mon patron me propose de faire du télétravail pendant les 6 mois où je serai au Canada.
De ce que j'ai compris en me renseignant:
- Les permis de travail Canadien sont pour le cas o^on veut travailler pour une boîte Canadienne. En étant télétravailleur pour une boîte française, je dirais que les permis canadiens n'ont rien à voir ici. Du coup un visa tourisme semble adapté, et ce n'est même pas de la triche
- Apparement il y au moins deux status possibles: expatrié ou détaché (pas encore réussi à savoir si télétravailleur était un autre status...). Je me suis surtout renseigné sur le détachement: " Le salarié exécute simplement son contrat de travail à distance, il n'y a pas de lien entre sa présence dans le pays et ses activités régulières. Ce cas de figure se présente notamment dans le cadre d'un rapprochement familial (conjoint expatrié), si et seulement si l'employeur donne son accord, et si son détachement est compatible avec l'exécution de tâches qui lui sont confiées. Cette clause est à préciser dans l'avenant au contrat de travail."(Organiser le télétravail avec des collaborateurs à l'étranger)
Il y a alors
=> Continuité des droits et de protection sociale
=> Cotisations versées par l'employeur sont les mêmes que si salarié en france
=> Aucune cotisation due au Canada car convention bilatérale de Sécu sociale entre la France et le Canada
(Accords de sécurité sociale entre la France et le Canada)
(Le détachement à l)
De ton côté, as-tu pu mettre en place une solution ? Si oui, laquelle ?
Bonjour à tous les deux,
Je vais revenir sur certains points de vos remarques respectives...
Pato Pato, concernant les deux statuts possibles, attention, pour être expatrié ou détaché au Canada auprès de ton entreprise française,peut nécessité un permis de travail. Par exemple, l'expatriation pour une société, c'est le permis décrit sur ce lien :
Programme de mobilité internationale : Avantage important ? Personnes mutées à l?intérieur d?une société ? Exigences générales [R205a)] (code de dispense C12)
Le statut de détaché ensuite, ça n'est pas vraiment ce que tu décris, voici ce que dit le site Service Public à ce sujet :
Détachement d'un salarié à l'étranger | service-public.fr
La procédure du détachement permet au salarié privé de partir travailler à l'étranger pour le compte de son employeur français. Ce statut lui permet de continuer à bénéficier du régime français de sécurité sociale.
Le principe de détachement, c'est normalement en fonction des besoins de l'employeur français...
Expatriation et détachement, ce sont au final 2 choses très similaires (l'employeur a besoin que son employé parte travaillé à l'étranger), c'est juste le statut social qui est assez différent (Et qui dépend de différentes convention passés entre des pays), c'est surtout le statut salarial qui est en question.
Un travailleur détaché peut avoir besoin d'un permis de travail. Un travailleur expatrié doit avoir un permis de travail.
Dans votre cas, ce qu'il faut regarder, c'est si votre emploi en télétravail pourrait être considéré comme du travail et entrer en concurrence avec le marché du travail canadien.
C'est ce lien qui est extrêmement important :
Programme des travailleurs étrangers temporaires et Programme de mobilité internationale : Définition du terme « travail »
Définition du terme « travail » [R2]Le mot « travail » est défini dans le
Règlement comme désignant une «
activité qui donne lieu au paiement d’un salaire ou d’une commission, ou qui est en concurrence directe avec les activités des citoyens canadiens ou des résidents permanents sur le marché du travail au Canada. »
« Salaire ou commission »Désigne le salaire ou les traitements payés par un employeur à un employé, une rémunération ou une commission reçue pour accomplir un contrat de service, ou toute autre situation où
un étranger reçoit un paiement pour effectuer un service.
Qu’est-ce qu’une activité qui est en « concurrence directe »?Les agents doivent voir s’il y a entrée dans le marché du travail. Questions à considérer :
- La personne va-t-elle exercer une activité qu’un Canadien ou résident permanent devrait vraiment avoir l’occasion de faire?
- Va-t-elle s’adonner à une activité commerciale qui est concurrentielle sur le marché du travail?
Si la réponse à l’une ou à l’autre de ces questions est « oui », l’étranger est considéré comme s’adonnant à une activité concurrentielle, ce qui entre dans le cadre du concept « travail ».
Plus loin, les autorités canadiennes donnent des exemples de ce qu'elles
ne considèrent pas être du travail :
Quelles activités ne sont pas considérées comme du « travail »?- Une activité qui ne diminue pas vraiment, pour les Canadiens ou résidents permanents, les occasions d’avoir de l’emploi ou de l’expérience dans le marché du travail ne sont pas considérées comme du « travail » au sens de la définition.
Exemples d’activités pour lesquelles une personne ne recevrait normalement pas de rémunération ou ne serait pas en concurrence directe avec les citoyens canadiens ou les résidents permanents sur le marché du travail canadien et qui seraient normalement accomplies à temps partiel ou liées aux motifs de la présence de la personne au Canada (liste non exhaustive) :
- travail bénévole pour lequel une personne ne serait pas normalement rémunérée, comme le fait de siéger au conseil d’une institution religieuse ou de bienfaisance; d’être un « grand frère » ou une « grande sœur » d’un enfant, faire de la téléassistance à un centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle (normalement cette activité se ferait à temps partiel et ne découle pas de la raison principale de la présence de la personne au Canada);
- aide non rémunérée d’un ami ou d’un membre de la famille durant une visite, comme une mère qui aide sa fille dans la garde de son enfant ou un oncle qui aide son neveu à construire son propre chalet;
- travail à distance (par téléphone ou Internet) fait par un résident temporaire dont l’employeur est à l’extérieur du Canada et qui est rémunéré de l’extérieur du Canada;
- travail indépendant où le travail à faire n’aurait aucun impact réel sur le marché du travail, et ne fournirait pas vraiment une occasion aux Canadiens (par exemple, un fermier américain qui traverse la frontière pour travailler sur des champs qu’il possède, ou un mineur venant travailler dans sa propre concession);
- échanges à court terme d’étudiants du secondaire effectués dans le cadre d’ententes internationales, comme la Commission mixte de coopération régionale entre le Canada atlantique et l’archipel de Saint Pierre et Miquelon.
Il y a donc cette idée de non-concurrence sur le marché du travail canadien, et une idée selon laquelle vous devez être rémunéré à l'extérieur du Canada.
En gros, si votre activité ne nécessite pas particulièrement d'être au Canada (vous n'allez pas trouvé des clients canadiens pour votre employeur, vous n'allez pas avoir de contacts professionnels régulier avec des entreprises ou des organisations au Canada), et que votre rémunération continue d'être en France (votre salaire n'arrive pas directement au Canada), alors cela pourrait passer.
Je vous donne un exemple qui passerait :
- Votre entreprise a des clients en France qui ont besoin de vos services en marketing. Vous bossez pour ces clients et rien d'autre : c'est bon (tant que votre salaire continue à être versé en France).
Un exemple qui ne passerait pas :
- Vous êtes responsable des achats pour le compte de votre entreprise et les fournisseurs se trouvent justement au Canada. Vous allez donc être amené à négocier en personne et faire affaire avec ces fournisseurs au Canada. Le fait d'être directement au Canada constitue un avantage indéniable pour votre entreprise. Dans ce cadre là, vous entrez en concurrence sur le marché du travail canadien.
Par rapport à votre statut canadien :
- Vous serez résident temporaire au Canada (visiteur).
- Votre salaire sera versé sur votre compte français. Dans ces conditions, vous n'aurez pas vraiment besoin de compte en banque au Canada. Vous pourriez par exemple vous organiser avec un compte en banque à la BNP Paribas / Hellobank en France, qui permet de faire des retraits réguliers sans frais à la Scotiabank au Canada. C'est je pense ce qui serait le plus intéressant pour pouvoir retirer du liquide régulièrement et sans aucun frais.
Hellobank :
Retraits bancaires gratuits à l'étranger - Global Alliance | Hello bank!
BNP Paribas :
Retraits gratuits à l
- Vous continuerez à être salarié en France.
Maintenant, au niveau de la protection sociale, et de votre statut : est-ce que vous êtes dans un statut flou ou est-ce que vous pouvez avoir un statut de détaché (ce qui signifie que vous garderez votre statut salarié en France). Le Canada et la France ont signé un accord de sécurité sociale et un article est consacré au détachement.
1. Par dérogation aux règles d’assujettissement prévues par l’article 6 et les législations desÉtats contractants :
a) Les travailleurs détachés par leur employeur dans un État contractant pour yeffectuer un travail déterminé ne sont pas assujettis à la législation de l’État du lieude travail et demeurent assujettis à la législation de l’État d’origine, pour autant quela durée du détachement n’excède pas trois ans, y compris la durée des congés.
b) L’accord préalable et conjoint des autorités compétentes des États contractants oudes institutions qu’elles ont désignées à cet effet est requis pour le maintiend’assujettissement à la législation de l’État d’origine, lorsque le détachement doit seprolonger au-delà de trois ans.
c) Le détachement du travailleur du Canada vers la France est subordonné à l’existenced’une couverture des soins de santé valable pour toute la durée du détachement.
d) Les modalités d’application du présent paragraphe sont définies par l’accordd’application prévu à l’article 24.
Il faudrait vous renseigner si l'accord de sécurité sociale et le détachement peut s'appliquer à votre situation.
Vous partez travailler au Canada en tant que détaché
Je ne suis pas certaine que ça s'applique en revanche, car dans votre cas, ça n'est pas votre employeur qui vous envoie bosser au Canada pour y effectuer une mission précise qui peut être dans l'intérêt de l'entreprise (puisque là, il faudrait un permis de travail), donc je ne pense pas que ça s'applique dans un cas de "simple télétravail" à l'étranger où vous transférez seulement le lieu de travail au Canada, mais que toute l'activité pro reste "en France" au final.
Le mieux serait peut-être à ce niveau de contacter le CLEISS en expliquant bien la situation : ça n'est pas l'entreprise qui t'envoie là-bas, mais tu suis ton conjoint et tu vas travailler à distance pour le compte d'une entreprise française, sans aucun lien professionnel avec le Canada.
Enfin au niveau fiscal, là, je l'ignore un tout petit peu plus malheureusement. Là aussi, il faudrait contacter les administrations compétentes.