Bonjour,
Bref on discute, il semble réceptif et l'espoir renaît un peu. Puis il appelle un collègue qui est dans la bâtiment principal. Après avoir raccroché il me dit qu'ils ont 18 réfugiés à gérer aujourd'hui et qu'ils ne sont que 2 agents pour s'occuper de ça donc il n'y aura pas de permis de travail pour moi aujourd'hui, que je peux revenir mardi ou mercredi prochain (on est donc passé de "on ne délivre plus de permis de travail depuis la Covid" à "peut-être un autre jour"...)
Il faut un peu se mettre à la place des agents de l'Agence des services frontaliers. Leur travail est le contrôle des frontières. Pas de régler les problèmes liés aux longueurs administratifs de IRCC.
En ce moment, les points frontaliers canadiens sont très sollicités par les demandeurs d'asile et ce, particulièrement depuis 2017. Pour l'avoir fait moi-même ce travail, traiter un seul demandeur d'asile prend un temps carrément fou. Il y a 36 documents à compléter, plusieurs vérifications dans les systèmes, il faut faire une entrevue, parfois avec des interprètes, il faut prendre des photos et données biométriques, il faut rassurer les demandeurs, les nourrir, etc. Tout cela en plus de traiter les autres personnes qui passent par l'immigration et qui doivent être contrôlées pour d'autres raisons.
Cela prend des heures, voir plusieurs journées. Si le poste où tu es allé n'a que 2 agents, c'est clair qu'ils ne peuvent pas traiter la demande d'un Français privilégié qui ne veut pas faire sa demande en ligne à IRCC car ça ne lui convient pas, versus des gens qui fuient potentiellement une situation dangereuse.
Légalement, il est permis de faire une demande de permis au point d'entrée quand on est résident vivant au Canada. Mais sur le plan opérationnel, ce n'est pas toujours possible et les agents ont le droit de te demander de revenir un autre jour. Sois juste conscient que tu ne seras jamais leur priorité.