1. #1
    Avatar de Julien67
    Julien 35 ans

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    Bonjour à tous.

    Il y a 10 mois environ j'étais en PVT à Montréal et j'ai eu de gros soucis de santé. Comme j'étais complètement novice en la matière (je ne tombe pas souvent malade, qui plus est à l'étranger), j'ai laissé les choses s'aggraver, et ça a failli devenir très très sérieux.

    Du coup je me suis dit que c'était important de témoigner, pour pas que ce genre de choses arrive à quelqu'un d'autre.

    Début avril 2016, j'étais dans mon lit en train de dormir, et d'un coup j'ai eu une énorme douleur au niveau du torse, et beaucoup de difficultés à respirer. Comme ça, sorti de nulle part. J'ai vite réveillé mes colocs qui ont appelé une ambulance et hop, direction l'hôpital le plus proche. Là on m'a dit que mon assurance (Globe PVT, mais de toute façon ils ne prenaient que des assurances canadiennes donc ça aurait été vrai pour toutes les autres) n'était pas prise en charge et qu'il fallait que j'aille à un centre "Urgent care" (sorte de clinique privée à bas prix). J'ai donc attendu de 2h à 7h du matin dans la salle d'attente de l'hôpital, que le centre "Urgent care" ouvre ses portes.

    Une fois là bas, il a fallu que j'avance la thune avant même d'être examiné. Je crois que ça m'a coûté une centaine de $. On m'a diagnostiqué une bronchite parce que je toussais depuis quelques jours déjà. On m'a demandé si je voulais faire une radio des poumons pour être sûr du diagnostic. Déjà je trouve ça un peu stressant de devoir choisir des soins à la carte en fonction de son argent, mais soit, j'ai accepté la radio, qui m'a coûté une centaine de $ de plus. La radio n'a rien montré de bizarre, retour à la vie normale, antibios, etc.

    Quelques jours plus tard, toujours la nuit, même immense douleur à la poitrine, je me dis que ce n'est pas grave et que je suis sous traitement. Les jours suivants, la même chose, jusqu'à ce que 4-5 jours plus tard, en allant à mon boulot, en marchant, je bloque : je n'arrivais plus à marcher, ça demandait trop d'oxygène pour moi. Là je comprends que je suis en train de basculer dans quelque chose de sérieux. Je retourne à la clinique "Urgent Care", où on m'administre un shot de ventoline (je n'avais jamais été asthmatique avant, c'était totalement nouveau pour moi) et on me diagnostique une bronchite "asthmatiforme", c'est-à-dire avec de l'asthme. On me donne de la ventoline et quelques médocs en plus.

    A partir de là, mon état à commencer à se dégrader. J'ai été deux fois aux urgences, toujours en pleine nuit, où j'ai payé à chaque fois une fortune (1000$ avant même de se faire examiner, + les frais d'ambulance qui s'élevaient à 600$ environ), on me donnait des médocs mais juste pour passer la nuit, je suis retourné plein de fois à la clinique urgent care, et à chaque fois je ressortais avec des médicaments différents (là bas je crois que les médecins touchent des commissions sur les médicaments qu'ils distribuent, donc même sans trop être sûr que votre état va s'améliorer avec ils vous prescrivent des médicaments), et j'ai fait des examens dans des hôpitaux (allergologues) pour savoir d'où mon asthme pouvait venir. Je respirais de plus en plus mal et je faisais des genre de crises respiratoires en pleine nuit.

    Pendant ce temps, mon compte en banque souffrait pas mal. L'assurance que j'avais, globe PVT, m'a remboursé les frais de façon systématique et intégrale, donc c'est vraiment une assurance que je conseille. Par contre j'étais pas dans un super état et j'avais du mal à trouver de l'énergie même pour envoyer les courriers de remboursements, et puis il fallait compter une bonne semaine après réception des documents avant d'être remboursé. Devant l'énormité des frais demandés (800$ pour une prise de sang !!!) c'était parfois tendu du slip.

    Pendant ce temps là, énorme déprime. J'étais parti seul à Montréal, on s'entendait pas tip top avec mes colocs, bref c'était pas la joie. J'ai fini par demander à mon travail de pouvoir bosser de chez moi (je suis informaticien) et ils ont accepté, mais vers fin avril ça devait trop dur pour moi de rester assis 8h par jour assis à travailler, même ça j'en avais plus trop la force. Je traînais beaucoup sur internet pendant cette période, et je tombais sur un paquet de maladies flippantes qui auraient pu justifier mon état, mais je ne savais pas du tout ce que j'avais. J'ai commencé à émettre l'hypothèse que je n'avais pas un asthme allergique comme le pensaient les médecins, mais un problème de reflux gastrique, parce que c'était cohérent avec le fait que ça survenait souvent la nuit. J'aurais voulu le vérifier mais il y avait un an d'attente sur tout Montréal pour consulter un gastro-entérologue.

    A cette époque, j'ai posté un message sur le forum : Bronchite asthmatiforme - Asthme à Montréal pour avoir des infos sur le remboursement et les différentes procédures.

    Vers fin avril, ça a été l'enfer. Je passais des nuits à bout de souffle, je n'osais pas aller aux urgences parce que je savais que ça allait me coûter une fortune, et que de toute façon il ne me filaient que des médicaments qui ne changeaient rien à mon état, je ne bossais que quelques heures par semaine, les médecins ne savaient pas ce que j'avais. J'avais tellement payé les jours précédents que je n'avais plus d'argent pour me prendre un billet de retour en attendant le remboursement suivant. A force d'en discuter avec mes parents, ils m'ont payé un retour Montréal - Paris, parce que je ne voyais plus comment j'allais m'en tirer si je restais à Montréal. Pourtant je flippais à mort d'avoir une crise d'asthme dans l'avion, mais j'ai trouvé un médecin cool qui m'a filé des médocs adaptés au cas où ça m'arriverait, juste avant de partir.

    Retour en France donc. A l'aéroport, mes parents m'ont découvert en mode zombie, j'avais du mal à marcher, à finir mes phrases. J'étais très diminué respiratoirement. Etant en région parisienne, j'ai pu avoir des rdv assez vite, d'abord avec un pneumologue, qui m'a fait un test respiratoire. J'étais à 50% de la capacité respiratoire attendue pour quelqu'un de mon âge. J'ai été placé sous nébuliseur (un appareil qui assiste à la respiration en qu'on emprunte à la pharmacie) 3x45 minutes par jour. J'ai fait tout une batterie de tests sanguins pour savoir si j'avais pas une maladie de taré qui m'avait chopé une partie de mes poumons, j'ai fait un scanner des poumons, un test cardiaque. J'ai aussi exploré la piste gastrique en prenant rdv pour une fibroscopie gastrique chez un gastro entérologue.

    Le tout super rapidement et pris en charge par la sécu. (d'ailleurs faites gaffe, à partir d'un certain temps, je ne sais plus combien de temps, la sécu n'est plus valide si vous n'avez pas vécu en France, en tout cas moi après 10 mois à Montréal c'était encore bon)

    Le jour de ma fibroscopie, on m'a trouvé un énorme ulcère à l’œsophage. A partir de là, les pièces du puzzle ont commencé à se reconstituer. J'avais un reflux gastrique silencieux, qui se développait la nuit, sans me faire mal, quand j'étais en position allongée (quand j'étais à Montréal, chaque fois que je n'allais pas bien, je m'allongeais, en fait ça n'avait fait qu'aggraver les choses). La montée de l'acide gastrique dans les poumons avait entraîné un asthme réflexe, et comme rien n'avait été fait pour l'enrayer ça s'aggravait progressivement.

    A partir de là, tout à commencer à aller mieux. J'ai eu des médocs pour diminuer l'acidité stomacale, j'ai commencé à dormir en position semi assise pour éviter le reflux, et avec le nébuliseur j'ai retrouvé ma respiration. Le traitement a pris plusieurs mois mais quelques mois plus tard, j'étais complètement guéri.

    Malgré le fait que j'allais mieux et qu'il me restait un an de PVT, j'ai décidé, pour des raisons personnelles et peut-être un peu aussi à cause du traumatisme que tout ça m'avait causé, de rester en France et de mettre fin à mon PVT.

    Je pense que ce qu'il faut retenir de cette histoire c'est que le système de santé canadien est pas comme le système de santé français. (dire que c'est pire aux USA d'ailleurs, c'est chaud !) Les assurances qui vous remboursent à posteriori, c'est vraiment pratique si vous avez une petite bronchite ou une grippe hivernale. Mais si vous avez un truc qui commence à traîner, à s'aggraver, à se chroniciser, et que vous ne savez pas trop ce que vous avez : RENTREZ EN FRANCE LE TEMPS DE VOUS SOIGNER.

    Je me sens coupable d'avoir attendu que mon corps déconne à ce point avant de rentrer. D'après le pneumologue je suis passé pas loin d'avoir des séquelles respiratoires à vie, et je me dis qu'au pire si vous hésitez, un aller-retour France-Canada c'est cher mais votre santé n'a pas de prix.

    Bisous !
    Dernière modification par Julien67 ; 16/02/17 à 19:01.


  2. #2
    Avatar de tiphainet
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    Message de Julien67
    Je me sens coupable d'avoir attendu que mon corps déconne à ce point avant de rentrer. D'après mon pneumologue je suis passé pas loin d'avoir des séquelles respiratoires à vie, et je me dis qu'au pire si vous hésitez, un aller-retour France-Canada c'est cher mais votre santé n'a pas de prix.

    Bisous !
    Salut Julien,

    Merci pour ton témoignage, tu as l'air d'aller beaucoup mieux maintenant c'est le principal
    Tu a pu retrouver du travail en France, un autre projet de PVT ailleurs peut être?

  3. #3
    Avatar de Julien67
    Julien 35 ans

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    Message de tiphainet
    Salut Julien,

    Merci pour ton témoignage, tu as l'air d'aller beaucoup mieux maintenant c'est le principal
    Tu a pu retrouver du travail en France, un autre projet de PVT ailleurs peut être?
    Oui maintenant je vais mieux :P J'ai retrouvé un travail sans trop de souci, et j'envisage de repartir cet été, mais c'est pas encore sûr et ce serait plutôt en Europe.


  4. #4

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    Bonjour Julien,
    Waou c'est un sacré témoignage, je te remercie de l'avoir partagé avec nous. Je suis heureuse d'apprendre qu'aujourd'hui tu vas mieux
    Dans ce genre de situation il ne faut pas hésiter à contacter notre plateforme d'assistance Mutuaide ouverte 24/7 car tu peux parler à un médecin au téléphone pour être conseillé et guidé dans tes démarches et tes soins. Aussi, dans le cas où ton état aurait nécessité une hospitalisation de plus de 24h, une prise en charge directe aurait été possible, afin que tu n'aies pas à avancer d'argent.
    En tout cas, le plus important aujourd'hui est d'avoir identifié ton affection et de savoir que tu es en bonne santé
    Si tu ne l'a pas encore fait, n'hésites pas à nous contacter (en revenant vers moi en MP) pour une demande de remboursement des mois non utilisés, puisque je comprends que tu es rentré définitivement en France et qu'il te reste au moins deux mois de contrat.
    Merci et à bientôt !
    Support de Globe PVT
    ACS société de courtage d'assurances
    153, rue de l’Université 75007 Paris | France
    N° ORIAS 07 000 350

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  5. #5
    Avatar de Helene
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    Message de Julien67
    votre santé n'a pas de prix.
    C'est ce que je me répète tous les jours !
    Tu n'as pas à te blâmer, tu as été voir des médecins et tu as fait confiance à des professionnels de santé. C'est à eux de faire les recherches et les diagnostics, pas à nous.
    j'ai eu moi-même des soucis de santé, en France, mal diagnostiqués et pris en charge, ça a pris des mois à être identifiés et l'angoisse que tu ressens dans ces moments-là est énorme, un traumatisme, comme tu le dis.
    Je comprends que tu aies eu envie de mettre fin à ton PVT, personne ne pourra te le reprocher.

    Je suis contente de lire que tu vas mieux et que tu es bien pris en charge, que tu as retrouvé un travail.
    Le reste, les voyages etc, ça viendra quand ça viendra.


  6. #6
    Avatar de Distefano08
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    Bonjour Julien.
    Je sais que le sujet date de loin, mais...
    Aviez vous une hypersensibilité aux polluants, genre fumee diesel, cigarette, produits menagers? Je veux dire, est ce que de sentir ces vapeurs vous brulait plus ou moins les poumons? Merci de me repondre, ou d autres, si concernés! Bonne journee a toutes et tous.