Coucou,
Je n'étais pas encore intervenue dans cette discussion donc je m'y colle!
Je voudrai juste apporter quelques nuances au poste de Jay* (mon mari pour ceux qui ne nous connaissent pas) car la décision de partir n'a pas été si facile, principalement pour moi.
Nous nous sommes rencontrés juste avant de partir en PVT. Nous avions donc chacun de notre côté un projet, réalisé le plus gros des démarches seuls.
Moi je partais pour un an, célibataire et assumant enfin de l'être, je voulais améliorer mon anglais et découvrir ce pays qui me faisait tant rêver et rentrer rejoindre les miens en France, ma famille et mes amis, car je suis quelqu'un de très proche des siens. Contexte familial idéal, parents unis, une soeurette avec qui je m'entends plus que bien, des potes que j'adore.
3 ans après cette rencontre : je suis rentrée avec mon chéri du Canada, je parle un bon anglais, j'ai découvert le pays, beaucoup, je me suis mariée (toujours avec le chéri of course lol) et nous avons déposé il y a une semaine notre demande de CSQ.
Mais honnêtement, il m'aura fallu 21 mois pour accepter cette idée... Lorsque nous sommes rentrés en Février 2007, j'avais accompli mon rêve et mon but, je retrouvais les miens (et eux aussi me retrouvaient!!). Lorsque Jérôme me parlait de repartir, c'était un non catégorique, mon pays c'est la France, ma famille est là, je ne me sentais pas de mettre un océan entre nous... Pour moi mais aussi pour eux... J'ai conscience que je vais rater plein de choses, des réunions de famille auxquelles je suis attachée, mes grands-parents qui vieillissent si vite, leur vie courante et cela me faisait mal et leur faisait mal aussi, surtout à maman, soyons honnêtes...
Lorsque je lis les raisons de leur départ de plein de gens, je vois souvent des personnes qui ne sont pas attachées à leur famille ou qui sont en conflit total, alors forcément c'est facile... Mais je vois rarement des gens qui osent dire : "bah oui j'ai envie de vivre là-bas, mais malgré tout mon choix est dur pour moi et pour les autres...".
Je VEUX vivre au Canada car j'aime la culture, le cadre de vie, le rythme de vie, les paysages, je veux vivre en hiver 4 mois, crisser contre la neige, partir en week-end voir des baleines ou des orignaux... Je voudrai juste qu'il n'y est pas ce maudit océan...
Et puis il y a eu le voyage de retour aux sources en Mai 2008, partis visiter nos amis pvtistes qui eux sont restés à To'... Les Seuv', Habby, Seb, Steph et bien sûr Mat... Voir à quelle point leur situation avait changé depuis 3 ans, en bien, et la vie qu'ils mènent là-bas... Et pour nous? Une vie en région parisienne qui nous stresse et nous irrite... Un rythme qui ne nous convient pas, des habitudes de civismes reprisent au Canada et dont on a plus envie de se défaire mais qui ne collent tellement pas avec le paysage... Des cultures d'entreprises qui ne nous conviennent plus, des chances d'évolutions objectivement moindre (Je suis en RH et ma progression à To' aurait été plus rapide)...
Et puis il y a eu le mariage, j'ai pris conscience que maintenant ma famille c'était avant tout mon couple et que nous devions vivre pour nous... en n'oubliant pas les autres bien sûr mais en pensant à nous, notre vie...
Et enfin un constat, nous ne pouvons plus rester dans cette région, nous devons partir... Mais partir en province dans la sud, c'est s'éloigner tellement de notre famille déjà... Alors 8 heures en avion ou en voiture qu'est ce que ca change? (bon ok plein de truc mais ne détruisez pas mon rêve! lol).
Alors voilà, tout cela réuni a fait que je me suis dit que finalement, ce n'était pas que le rêve de Jérôme (lui ne serait pas rentré même s'il est très proche des siens, il l'a fait pour moi) mais aussi le mien, le notre...
Nous avons choisi Montréal dans un premier temps car je veux changer de lieu, d'atmosphère... Revenir à To' serait pour moi comme une redondance alors que pour moi cette RP est totalement différente du PVT, c'est une autre aventure que nous nous apprêtons à vivre!
Voilà, je sais que j'ai été un peu longue, j'en suis désolée mais c'est la première fois que j'en parle avec des gens qui vivent la même chose (en dehors de nos potes restés là-bas, qui ne sont absolument pas objectifs!!!).
Séverine