Puisque qu'après mon PVT j'ai directement atterri en Grande-Bretagne, voici mes impressions après un peu plu de trois mois.
Mon contexte personnel d'abord :
J'ai terminé mes études (droit / Histoire de l'art, puis Muséologie, puis Tourisme culturel) en septembre 2007, et suis partie dès le lendemain pour Montréal mon PVT en poche afin de rejoindre mon copain qui finissait son doctorat. Après un mois de glandouille, et de tranquille recherche d'emploi, j'ai trouvé un job administratif pour la société des musées québécois : un boulot qui n'avait rien à voir avec mes études donc, même si je restais plus ou moins dans mon milieu.
Avril 2007, mon contrat se termine. Je rentre en France quelques semaines, un saut à Cambridge, en Angleterre avec mon copain qui va s'y installer pour son post-doc. Puis retour à Montréal pour "liquider" mes affaires. Ma mère vient me rendre visite, on fait un peu de tourisme. Mon copain part pour Cambridge démarrer son post doc. Et moi je mets le cap vers l'ouest. Trois mois de vadrouille entre le cercle arctique et la Californie.
Début septembre, je rejoins enfin mon copain, avec en tête l'idée de trouver du boulot.
Les premières démarches ensuite :
Le National Insurance Number
ça a beau être l'Europe, tout comme au Canada vous avez besoin d'un NAS pour travailler, en Grande-Bretagne vous avez besoin de votre
NI number.
Il ne suffit pas d'être européen pour qu'il vous soit accordé. Il faut que vous prouviez que vous habitez en Grande-Bretagne et que soit vous avez déjà un travail (vous pouvez travailler jusqu'à tois mois sans n°), soit vous êtes à la recherche active d'un emploi.
Pour l'obtenir il faut prendre rendez-vous auprès de votre job center local par exemple. Le rendez-vous est un entretien pour lequel il vous sera donc demandé différents justificatis et où on vous posera des question.
Dans mon cas, j'ai expliqué ma situation, je n'avais pas de justificatif de domicile à mon nom mais mon copain en a fourni un au sien avec une lettre attestant que j'habitais bien avec lui.
La réponse sur l'attribution ou non de votre NI number arrive quelques semaines après, et quelques semaines après encore, vous recevez votre petite carte officielle.
En ce qui me concerne, j'ai obtenu mon numéro sans soucis. Mais je connais un espagnol qui on lui a refusé. Dans cette situation, aucune idée de ce qu'il faut faire, ça me parait absurde...
Le logement
Bienvenu en Europe semble-t-il ! Oubliez les simplicités canadiennes, le bail signé sur un coin de table, les loyers ridiculement bas...
Mon copain avait trouvé un appart pour nous avant mon arrivée, je n'ai pas eu à m'en occuper mais j'ai tout de même une vague idée puisque nous en avions visité un certain nombre ensemble en avril.
En ce qui concerne Cambridge : les agences sont reines. Le client est une sous-merde. C'est une faveur que l'on vous fait de vous faire visiter un appart, et si vous le voulez vraiment, il vaut mieux avoir prévu quelques économies en cash.
Les loyers sont chers 870£/mois pour un beau trois pièces dans le centre-ville. Ce à quoi vous ajoutez l'electricité et l'eau. Et la council tax. Au final, par mois ça fait quelque chose comme 1100£. Plus en général le premier mois à payer plus une caution d'une ou deux fois le prix du loyer au moment de la signature. Plus des frais d'agence.
Tout se passe comme si vous faisiez une candidature : on vous demande des références, votre salaire, les coordonnées de vos précédents propriétaires, une enquête de crédit, etc.
Quand on a voulu m'ajouter sur le bail, j'ai du à nouveau remplir un questionnaire avec références, etc. Et payer 60£.
Ce que je dis là est bien sûr valable pour une recherche de vrai appart sans colocation, et en passant par les agences (qui semblent gérer cependant la plus grosse part du marché). Pour une colocation, je n'ai aucune idée du fonctionnement, mais il est sans doute plus simple.
Le compte en banque
Probablement pas plus compliqué qu'en France. Les banques auxquelles je me suis adressées voulaient cependant absolument une preuve de domicile (et n'acceptaient pas le seule lettre sur l'honneur de mon copain qu'on habitait ensemble) alors qu'au Canada, on pouvait faire sans.
Autres impression/conseils
cours d'anglais
Il existe des écoles de langues payantes, et chères (particulièrement à Cambridge, il semble que ce soit une destination prisée pour les stages linguistiques). Mais il est parfois possible d'avoir des cours gratuits, en farfouillant. Une copine a ainsi eu des cours intensifs d'un mois d'une de ces écoles, pour 10£. Les cours étaient donnés par des profs en formation, pas encore diplômés, mais déjà compétents en théorie.
Par ailleurs, le gouvernement britannique a décidé il y a quelques temps que ses citoyens ne parlaient pas assez bien et a mis en place une opération visant à alphabétiser les adultes. Dans certaines bibliothèques municipales, il y a des Learning Center où il est possible de prendre des cours et de passer le Certificate in Adult Literacy. Ce certificat est globalement reconnu par les employeurs. Plus que de grammaire ou vocabulaire, il s'agit plus de stratégies d'expression et de lecture. ça ne constitue pas en soi un cours permettant de réellement apprendre l'anglais, mais ça peut être utile pour s'améliorer, en complément d'autres cours. Et puis ça fait bien sur le CV quand on a obtenu le certificat.
Couchsurfing
Vous arrivez dans un nouveau pays, vous ne connaissez personne ? CouchSurfing.com est plein d'amis potentiels ! Il existe des sortes de forums (appelés groups) sur CS dont un certain nombre sont géographique (et d'autres thématiques). Dans pas mal de ville sont organisées des rencontres. A Cambridge par exemple, il y a toutes les semaines, voire plusieurs fois par semaine des gens qui proposent d'aller boire un verre. C'est un bon moyen de rencontrer du monde et de parler anglais avec des locaux ou des gens de passage.
recherche d'emploi
Pas de grand changement par rapport au Canada. Il ne faut pas mettre ni photo, ni date de naissance ni renseignement de ce genre sur le CV.
Pour beaucoup d'offres auxquelles j'ai postulées la candidature se faisait carrément via un formulaire à remplir (et dans ce cas il est bien précisé que ni lettre de motivation ni cv ne seront acceptés).
Même si ça peut choquer au premier abord, il est souvent demandé dans les candidatures de remplir un formulaire "equal opportunity". On vous y demande votre type (asiatique, blanc, noir, etc), vos préférences sexuelles, votre âge, si vous vous considérez comme handicapé, etc. Contrairement à la France en effet, ici les statistiques de type ethnique et autres sont parfaitement légales, voire encouragées. Ce formulaire est censé être séparé de votre candidature avant le processus de sélection dans lequel il n'intervient donc pas et servira à faire des statistique pour savoir si les employeurs discriminent à l'embauche.
Il me semble que vous n'avez pas d'obligation à remplir ce formulaire.
En ce qui me concerne, j'avais décidé en arrivant de ne pas prendre de petit boulot et de ne chercher que dans mon domaine et si possible à mon niveau de qualification. Je n'ai donc pas été m'inscrire dans les agences d'intérim. Mais j'ai un copine qui l'a fait dans une agence spécialisée dans les petits boulots de cuisine et ménage (elle est française et parle assez mal anglais). Il y a du boulot à la pelle et à la carte. Il suffit qu'elle se pointe à l'agence en disant qu'elle cherche quelque chose et en général elle repart avec du boulot pour quelques jours. Par contre, c'est mal payé.
Du côté de ma propre recherche d'emploi, j'ai obtenu pour l'instant deux entretiens. J'ai eu mon premier à Buckingham Palace il y a deux semaines. J'attends la réponse mais je ne prendrai pas le job (pas assez intéressant, trop loin, trop peu payé).
Mon deuxième entretien est lundi prochain, à Londres, mais pour un boulot en France, pour une boîte Suisse.
Divers en vrac
Les impôts sont prélevés à la source.
Les taxes sont incluses dans les prix.
Le pourboire n'est pas obligatoire mais au restaurant on doit laisser environ 10%. Attention, certains restaurants incluent eux-mêmes le service dans la note. Dans ce cas, pas de pourboire à laisser en plus.
Au pub, on commande et on paie au comptoir. Le pourboire n'est pas attendu (puisqu'il n'y a pas service à la table), mais vous pouvez toujours en laisser un quand même.
En East-Anglia, il ne pleut pas tant que ça.
La période de Noël commence en septembre (c'est des malades !)
La bouffe anglaise c'est définitivement pas génial : ils bouffent des patates ou du riz à tous les repas, ont une forte attirance pour tout ce qui est bien imbibé de gras ou en sauce bien épaisse.
Voili voilou.
En espérant que ça peut donner des éclaircissements à certains. Si y'a des questions, ben je suis là.