1. #41

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    Devant les maisons la neige fond à son rythme, au rythme du soleil, qui, de temps en temps perce les épais nuages gris. La température va crescendo au rythme des jours qui défilent sans cesse, sans nous laisser le moindre répit. Un jour travail, l’autre on se repose on profite de cette nouvelle vie offert à court terme, du rythme de vie de cette géante néanmoins fascinante et attachante. Toronto est une ville à découvrir, doucement à travers le rythme des saisons qui se succèdent. A chaque saison une nouvelle ville. L’hiver nous aura fait découvrir et parcourir les kilomètres de sous-terrains abondant de commerces vivant au rythme du va et viens constant des employés des milliers de bureaux surplombant la ville dans leur tour de verre. Les tempêtes de neige sont fréquentes, la pluie fait de rare apparition, le tout entrecoupé de magnifiques journées blanches où le soleil se réverbère dans la neige fraiche de la veille. Les activités changent, c’est le temps du hockey, à la tv, sur les patinoires public, dans les parcs, partout ou l’eau stagnante au rythme de la température, se glace pour laisser place à de gigantesque patinoire à ciel ouvert. Les journées sont plus courtes, au rythme du soleil levant et se couchant les torontois d’adoption et d’origine organisent leur vie, les bars, pubs, restaurants se gorgent d’une foule abondante peu après le couché du soleil, la vie nocturne et très agréable durant ces fraiches périodes.

    Je sens cette odeur particulière du printemps revenant ; un mélange de terre, de pelouse fraichement tondue. Le matin les oiseaux grouillent et gargouillent, le ciel est d’un bleu clair, le printemps va bientôt faire sont entrée. Ainsi Toronto nous offre un nouveau visage, aussi attachant mais si différent. C’est au rythme des pas du Jeada qui a maintenant près de deux ans que je me réveille. Elle marche désormais et de notre basement nous suivons attentivement l’évolution de ses nouvelles prouesses. Jeada c’est la fille de nos « landlords » qui habitent au dessus de chez nous. Quand nous sommes arrivés, elle n’était qu’un bébé, balbutiant et trébuchant. Aujourd’hui Jeada ne fait plus de gros « BOOM », elle ne tombe plus, elle marche et elle va sur la terrasse dès le matin pour profiter du soleil, des oiseaux et des écureuils. Au rythme du Canada Jeada grandit.

    Les vélos sont de sortie, les enfants jouent au ballon dans les rues ou tentent aussi bien que mal de mettre un « shoot » devant le garage au dessus duquel est suspendu un panier de basket. Un autre rythme reprend, nous l’avions presque oublié durant ces longs mois d’hiver. Les patios ré-ouvrent, et c’est avec plaisir le matin que nous partageons un « breakfast » devant notre l’entrée de notre « hobbithome ». Le soleil vient frapper nos visages endormis, tandis que nous buvons jus d’orange et autre thés. Au rythme de l’activité qui reprend dans les rues de Toronto nos semaines se charges de « shifts ». Plus d’argent mais aussi plus de travail. L’humeur générale est joyeuse, il fait beau, je n’ai pas u un manteau depuis 15 jours maintenant. Peut-être une fois durant un week-end pluvieux. Le tee-shirt au abonné présent nous chevauchons nos vélos pour d’énormes virées sur les plages de Toronto, ou bien à la distillerie sans oublier la visite de ces merveilleux quartiers remplis à craquer de maisons plus grosse et plus belle les une que les autres. Toronto, une ville multiculturelle ou les riches et les pauvres se côtoient, Les latinos et les pakistanais avec en plus quelque français. Au rythme des migrations Toronto se découvre un nouveau quartier une nouvelle communauté. Ce soir la rue était calme, un homme fumait une cigarette au coin de la rue en promenant son chien, l’été revient, de la neige devant les maisons, il n’y en a plus.

  2. #42

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    Je me souviens de cette rue, des ses érables, ce souffle chaud balayant mon visage à chaque passage du streetcar dans un fracas si particulier à cette avenue, à cette ville. Les balades le long de Spadina, le détour par Kesington pour manger ces bons burgers chez ce boucher dont le nom m’échappe signe du temps qui fait son travail de sape dans ma boite crânienne. Les maisons de Rosedale, la poutine chez Utopia, les sorties shopping Queen St. Quelle douleur de s’en être allé, si tôt après avoir tout juste noué une relation avec ces quartiers, ces gratte ciels, ces espaces. Il est loin et si proche le temps de Toronto, du Canada qui, d’Est en Ouest nous émerveillait, ne cessait de nous surprendre de nous enivrer.
    Je me souviens des larmes sur le visage de Charlène à l’aéroport le jour de notre grand retour en France. Accompagnés de quelques canadiens, plus de tristesse que de bonheur. Mais nous avions réfléchi nous avions tranché, c’était le choix de la raison, l’engagement initial, un an et puis s’en va. La famille, les études, les amis le saint triptyque. La raison française eut le dessus sur nos fraiches âmes canadiennes, un mélange de grands espaces et de melting pot saupoudré d’hiver grandiose et d’été harassant.
    Je me souviens de ce matin ou, à pas feutré, je déambulais le long de se couloir sombre allant me faire un thé dans la cuisine puis le plus discrètement possible trainer ma carcasse pour m’installer devant la baie vitrée avec vue sur le lac et les montagnes de Whistler. Cliché si réel d’un Canada saisissant par ces contrastes et sa grandeur. Rien ne bougeait seule la nature se tenait là face à mes yeux, encore à demi bercé par les songes. Je remuais délicatement la cuillère dans mon mug en prenant soin de ne pas faire trop de bruit pour profiter de se spectacle sans aucune autre âmes, seul l’odeur du feu de bois et ses derniers crépitements m’accompagnaient, se souvenir hante encore ma mémoire.
    Une feuille, une odeur, une couleur, un mot me replonge dans cette année si lointaine. Durant ce séjour un petit peu de moi même est resté de l’autre cote de l’atlantique, éparpillé d’un bout à l’autre du pays, un soupçon le long du West Coast Trail, un zest à Montréal, une pincée sur les plages du lac Ontario. Ce bout de continent me manque, je veux en savoir plus, m’y aventurer, le parcourir à en perdre raison.

  3. #43

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    Eh bien ! Ce fut long. Nous sommes repartis de Toronto en 2008 après une année extraordinaire. Dans l'avion, nous le savions, le Canada nous avait conquis. Quatre ans plus tard nous revoici sur le sol canadien. Mais plus de compte à rebours cette fois-ci, nous restons pour de bon avec la résidence permanente en poche.
    Quatre ans pour mûrir, pour avoir de nouvelles expériences en France et en Europe, pour peser le pour et le contre, pour décider d'abandonner l'idée d'une vie dans notre pays natal. Avec l'age, les projets changent, et les interrogations avec. Ce n'est plus une simple découverte, une agréable parenthèse. Le billet est sans retour, l'esprit aussi, tourné vers une vie outre atlantique chez nos "cousins".

    Du coup, on reprend du service et après les "Chroniques d'un voyage [TO] ", voici les "Chroniques d'un retour [MTL]", le pays reste le même, mais le décor change : place au Québec et Montréal. Après Toronto, cette ville si envoutante et captivante, nous voilà débarqués au cœur de la première ville francophone d'Amérique. Un nouveau challenge, une nouvelle vie, on prend les mêmes et on recommence. Chronique d'un retour c'est parti !


  4. #44
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    Jessica 40 ans

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    Montréal, QC, Canada
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    Salut,
    d'abord felicitations pour votre residence permanente.
    j'ai adore lire vos periples à Toronto. Avez-vous un blog?

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