Bonjour à tous,
Cette nuit j'ai eu envie d'écrire, ça se chamboulait dans ma tête. J'ai écris un petit texte qui essaie de résumer ce que je ressens actuellement, à quatre mois du départ. J'avais envie de le partager avec vous, qui sait peut-être que quelques-uns se reconnaîtront là-dedans
Quelle période étrange… C’est comme si je vivais un vrai moment de paix, subtilement voilé par un sentiment d’urgence. Des jours joyeux, comme pour profiter de chaque instant ici, ponctués d’accès de nostalgie surgissant à la vue d’un lieu, à l’écoute d’une chanson, à un souvenir qui surgit. A chaque fois que je vois un ami, une personne ayant constitué mon entourage plus ou moins proche depuis ces trente-quatre et quelques dernières années, je me demande si ce sera la dernière fois avant mon départ. Eux aussi, puisqu’ils me souhaitent tous un bon voyage, au cas où l’on ne se reverrait pas d’ici là.
C’est vraiment étrange, je vis vraiment l’instant présent, peut-être comme jamais auparavant, pourtant persuadé d’avoir toujours fait ainsi. Ni pressé de partir, ni souhaitant retarder l’échéance. Juste être là, maintenant, dans l’instant, à la fois incroyablement présent, mais comme détaché malgré tout. Heureux de chaque instant passé avec ceux que j’aime. Et bien entendu, avec cette présence énorme, comment l’occulter ? Cette ombre gigantesque, s’étendant de jour en jour… ça, ce truc, ce départ, cette nouvelle vie ? Non pas nouvelle vie, cette continuité de vie, ma vie !
Car oui, si à de nombreuses reprises j’ai voyagé, ou souhaité partir, c’était je le pense maintenant, une sorte de fuite. Mais plus aujourd’hui. Je suis bien ici, avec ma famille, mes bébés (mon chat et mon chien), mes amis, mon travail, tous ces enfants. Ils vont tous énormément me manquer, bien entendu, mais c’est ainsi. Je suis prêt désormais. C’est ce que je dois faire, et ce que je veux faire, je le sais au plus profond de moi. Aujourd’hui je me sens en paix avec moi-même. J’ai réglé ce qui devait être réglé avec mon passé. Cela faisait trois – quatre ans que les choses s’étaient mises en place, et voilà qu’un beau matin de janvier, j’ai su, je l’ai ressenti, à me faire exploser la peau, le cuir chevelu et le cœur. Tout allait bien. J’étais « guéri ». Enfin en paix et prêt à vivre ma vie pleinement, sans peurs, et prêt à enfin être un grand. Étrangement (enfin est-ce bien étrange ? Tout était en place, tout simplement), la lettre me confirmant l’acceptation de mon PVT arrivait quelques jours plus tard.
Je peux donc aujourd’hui dire que j’attaque la deuxième partie de ma vie, et cela ne me fait plus du tout peur. Sans attentes, sans doutes, les choses coulent naturellement. Je suis béni je le sais, je l’ai été toute ma vie, même dans les moments les plus difficiles. Et là, il est temps. Temps de partir, d’embrasser cette liberté qui me tend les bras. Fini de fuir, il est temps de vivre.