J'aime bien ce que tu as écris Sido, disons que j'ai l'impression de me lire et je ne sais pas si tu ressens ça desfois mais quand je tiens ce genre de propos par moments, j'ai l'impression de parler a des gens qui vivent dans un autre univers. Soit ils me dévisagent, soit ils hochent la tête genre "ouais, j'comprends trop" alors que non, non, euh il la trouve assez chouette leur chaise dans leur boulot au 20ème étage d'un building en plein centre de la capitale européene
Pour rebondir sur ce que tu écris, je rencontre beaucoup de gens qui crient au fou quand j'explique ma situation. Et je peux comprendre que la peur de tout perdre (matériellement) peut transformer l'envie d'aventure en simple désir touristique de deux semaines par an.
Seulement, même si je n'ai pas une vision aussi manichéenne de la vie, je pense quand même qu'il y a deux grands groupes dans l'espèce humaine, une majoritaire, les suiveurs et une minorité, les entreprenants. Chaque personne pouvant passer d'un groupe à l'autre suivant le contexte. Loin de là l'idée de me prendre pour un grand sage, un martin Luther King, un mandela ou un Ghandi, mais j'essaie de vivre dans la Société avec un regard le plus extérieur possible et avec un sens très critique. C'est dans ce contexte que je me suis rendu compte que la vie n'était pas une course acharnée vers l'argents (même si j'en ai besoin et que je ne cracherai pas dessus) et vers le pouvoir. Ne me trouvant pas dans la partie "entreprenante" de la société tout en étant une personne curieuse et ambitieuse, je me suis dit que mon seul moyen de me trouver dans cette partie "entrepenante, audacieuse,..." c'était de partir à la découverte du monde... Je pense que sur ce site, nous sommes tous des grands romantiques en quêtes d'expériences nouvelles. Nous sommes des blazés de notre société, car le jeune vit dans un environnement ou plus rien n'est certain, tout devient nuancé, flou, de plus en plus difficile et ceci nous pousse vers la sortie car maintenant pour être "quelqu'un" au yeux des autres, pour être une personne entreprennante, curieuse et ambitieuse, dans notre monde d'aujourd'hui, cela devient très difficile, même le sentiment d'"exsister" (pourquoi suis-je), d'"être quelqu'un" (qui suis-je), ces sentiments deviennent également floues.
Alors, rien de telle qu'une boule dans le bide lorsqu'on se trouve à 5000 bornes de chez soit pour se dire, j'ai peur, j'angoisse, mais j'ai fait le choix, j'assume mes choix, c'est à ce moment précis que l'on a le sentiment d'"exister"...
Pour ceux qui aiment les proverbes, en Afrique du Sud, on dit que l'enfant devient homme lorsqu'il a traversé le fleuve. Mon fleuve sera l'atlantique...
PS : Pour beaucoup, ici, j'ai l'impression que le Canada était un choix respectable, culture occidentale, langue française, c'est à dire proche de notre culture tout en étant éloignée. Et qu'il est une sorte de test pour d'autres voyages (moi c'est mon cas, même si j'accepterai l'échec avec tristesse, je me batterai)...