Corentin : traversée en cargo, travail dans le bush & road trip en PVT Australie
Corentin est parti en PVT Australie (en cargo !) pour y travailler, mais aussi y faire un incroyable road trip, très loin des sentiers battus…
Pourquoi l’Australie en particulier ? Parce que ça parle anglais et qu’il y a des cow-boys, des chercheurs d’or, des camions et du bush… Et parce que depuis plusieurs années, je parcourais pvtistes.net et que je commençais donc à avoir une petite idée de ce que je pourrais y faire…
Un peu en désespoir de cause, j’ai envoyé un mail à une agence spécialisée en voyages en cargo.
Deux heures plus tard, on me répondait que j’avais une option pour une cabine sur un porte-container entre la France et l’Australie, et que j’avais 48 h pour me décider… J’ai pris quelques heures pour réfléchir, le prix représentait une part conséquente de mon budget (environ 3 000 euros), puis j’ai accepté. Mon côté poète s’enthousiasmait de pouvoir commencer un voyage de l’autre côté de la planète comme ça.
Je me suis ainsi retrouvé début août 2017 sur un quai du Havre. C’était le début d’un voyage de 40 jours passant par Gibraltar, le canal de Suez, le détroit de Malacca… J’ai débarqué mi-septembre à Fremantle, le port de Perth, après des jours de sérénité à contempler l’océan… Quarante jours de paix, à regarder le soleil se lever sur l’horizon, à se promener entre les containers, à discuter avec les officiers sur la passerelle, puis à regarder le soleil se coucher, toujours sur l’horizon…
Ça m’a pris un mois, mais le lendemain de l’examen de conduite je signais mon contrat comme aide-foreur, et je commençais trois jours plus tard. Du coup, j’ai passé 11 mois à bosser pour cette compagnie, avec un rythme 2 semaines de travail puis une semaine de repos. Je prenais l’avion, puis je conduisais un camion ou un 4×4 à travers le bush pour rejoindre le campement, où je vivais, et bossais avec mes collègues sur la foreuse, jusqu’à ce que la relève arrive… J’ai fait un premier contrat de six mois, puis mon chef m’a fait transférer dans une autre division, et s’est arrangé pour que ladite division lui prête un travailleur, moi. Du coup, rien n’a changé au quotidien.
Question stratégie, j’avais fini par décider de travailler au maximum avec mon PVT, puis de demander un visa tourisme pour aller me promener ensuite…
À la fin de mon visa, ma compagnie m’a envoyé superviser un chantier en Zambie, et je suis revenu trois mois plus tard en Australie avec mon visa touriste.
Ça m’a pris plusieurs mois, car je l’avais acheté en panne. Mais, lorsque je suis revenu en Australie avec mon visa touriste, il était presque prêt. Le but de ce road-trip était d’atteindre Uluru en prenant un minimum de routes goudronnées. Je suis donc parti de Perth, et je suis remonté vers le nord en passant par le bush, histoire d’éviter les touristes et le goudron qui se massent sur la côte.
Une fois arrivé à la latitude d’Uluru, au niveau de Denham, j’ai pris plein Est à travers le bush, en suivant exclusivement des pistes. Un vrai régal ! Du bush et du désert à perte de vue, des kangourous et des chameaux pour seuls compagnons… Je croisais à peine un véhicule par jour, et le plus souvent c’était le fermier du coin. Faut dire aussi que c’était l’été et que la température oscillait entre 40 et 50 degrés tous les jours. Uluru n’était finalement que la cerise sur le gâteau… Après Uluru, j’ai décidé de descendre plein sud, et de rallier l’océan, toujours par les pistes. J’ai pu savourer les déserts de rocaille du South Australia, les troupeaux de moutons, puis les dunes qui bordent la mer. Une fois arrivé sur la plage, il a fallu que je me décide à rentrer à Perth. J’ai récupéré une amie à Esperance, et nous sommes rentrés tranquillement par la côte, clôturant ainsi un voyage de quasiment 10 000 km. Et puis, pour finir mon épisode australien, j’ai décidé de prendre le train, l’Indian-Pacific, qui relie Perth à Sydney. Ça s’est révélé une expérience un peu surréaliste. Imaginez l’Orient Express placé dans le bush australien ! Le trajet prend quatre jours environ, et vous traversez toute l’Australie d’ouest en est, en bavardant avec vos voisins dans une ambiance très old school…
Il faut également faire des choix d’itinéraire, de matériel, et personne n’est là pour te dire que tu fais n’importe quoi ou que tu te plantes. De plus, en cas de panne ou d’accident, il faut avoir conscience que tu devras te débrouiller absolument seul. Ça m’a forcé à évaluer chaque situation, pour être sûr que j’avais les compétences et le matériel pour passer.
L’insouciance du road trip où l’on roule cheveux au vent, c’est pas vraiment possible. Quant au mental, il faut parfois s’accrocher lorsque ta voiture commence à faire un bruit bizarre alors que tu es à 400 km de l’humain le plus proche, et qu’il passe en moyenne un véhicule par mois sur cette piste. Personnellement, être tout seul me pousse à rouler beaucoup. Quand je m’arrêtais, très vite je m’ennuyais et je reprenais la route. Par contre, le bon côté, c’est que tu vas absolument partout où tu as envie d’aller, sans avoir besoin de négocier. Et les bivouacs, seul dans le désert, sont un régal. Un moment d’absolu et d’éternité…
Partir seul, ça s’est finalement révélé comme un choix et une nécessité. Je n’ai rencontré personne qui avait en même temps le désir de faire ce genre de road-trip un peu hard et les capacités pour le faire. Je craignais aussi de ne pas savoir gérer quelqu’un qui disjoncterait dans le bush. Et puis, il y a le plaisir d’avoir triomphé sans l’aide de personne. D’où la décision de le faire seul.
Merci Corentin pour ce partage d’aventures !
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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« N’avoir aucun plan et être prêt à tout ! » Ça m’inspire a bloc ! Départ février 2020
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