L’Argentine a des bons et des mauvais côtés. On va commencer par les seconds : il y a un gros problème avec la monnaie. J’ai vu 30 % d’inflation en 6 mois. Le salaire moyen est à 7 000 pesos, une chambre en coloc dans Palermo (le quartier vivant de Buenos Aires) coûte 2 500 à 3 000 pesos et un pot de 300 grammes de Nutella coûte 44 pesos. Il est légalement interdit de changer le peso argentin dans une autre monnaie, donc très galère de sortir tes économies à un bon taux et galère de voyager hors du pays avec l’argent gagné en Argentine.
Le souci c’est qu’en arrivant, personne n’y croit et les Européens ne comprennent pas bien comment cela se passe. Il faut un bon moment avant d’en voir tous les impacts. Notamment, les allers-retours en Uruguay… (il y a de longues discussions sur le sujet
sur le forum Argentine).
Les bons côtés : la vie est très chouette, il y a une vraie culture, une vraie histoire, une gastronomie de folie (la viande et le vin !), les milongas, le tango, les gauchos… et les gens vivent au jour le jour. Alors pour faire la fête, profiter de la vie et boire le maté : c’est super ! Pour les voyageurs aussi : les stations de la Cordillère sont superbes.

Je suis une fan inconditionnelle du tango. C’est plus qu’une danse, c’est un nouveau moyen de communiquer. C’est une danse un peu rétro où il n’y a pas de séquence de pas à apprendre. L’homme dirige la danse et, avec son torse, va indiquer à la femme quand, où, comment bouger. La fille quant à elle doit « juste » écouter son partenaire. Il ne faut pas avoir spécialement le sens du rythme ou de l’élégance, car le début se joue sur la technique. Les filles ne sont donc pas avantagées par rapport aux garçons. Un prof m’a dit un jour : « il faut que tu m’écoutes, que tu entendes ma respiration, les battements de mon cœur, que je sois le centre de ton univers le temps d’une danse, que tu sois une partie de moi ». L’expérience est donc sensoriellement très intéressante, très différente.
Après les cours il faut se lancer dans des milongas. Ce sont des bals spécialement pour le tango, il y en a partout dans Buenos Aires, tous les styles, tous les niveaux, toutes les heures… Les hommes invitent les femmes d’un regard. Les femmes, si elles soutiennent le regard, font signe qu’elles acceptent la danse. Le couple se forme pour 3 tangos avant une rupture musicale. Malgré la proximité physique, je n’ai jamais croisé de dragueurs. Nous ne sommes là que pour danser. Dans les milongas pour débutants, les gens sont très gentils, aident, expliquent et ne jugent pas.
Dans les bons côtés, je dirais aussi… les mauvais côtés. Si on s’intéresse un peu au sujet, on prend un cours d’économie en direct. Ça permet de bien comprendre les devises, les changes, l’inflation, la préférence nationale, la dette des Etats… On devient super calés sur le sujet.
Voilà pourquoi on ne parle pas trop de l’Argentine. C’est compliqué d’en parler (boulot, niveau de vie, voyage…) sans parler de la situation économique. Et quand on en parle , c’est long, rébarbatif… et ça fait peur à beaucoup de jeunes.
C’est une super expérience si on part avec de l’argent et qu’on accorde plus d’importance au V qu’au T du PVT.
(25) Commentaires
Super interview!
Je souhaite rentrer en contact avec Eva (j’ai envoyé un message privé sur pvtistes), en espérant qu’elle me lira.
a+
Super témoignage, merci !
et la devise de la fin, géniale ! 🙂
Très intéressant ! J’ai aimé apprendre des choses sur l’Argentine grâce à toi ! Bonne route en Australie et continue de plus belle à nourrir ton déplacement intérieur !
Beau témoignage. L’Amérique du Sud me tente encore plus ! Le tango tout ça tout ça 😀
[ J’ai trouvé ça marrant d’angoisser pour seulement 1 mois de recherche d’emploi dans un métier spécifique. Il y a vraiment des secteurs très porteurs et d’autres non, c’est flagrant. Faites carrière en informatique !!! ]
La fin de l’interview est particulièrement belle ! Merci pour cette publication !
Tu veux rire… panique totale en arrivant a Buenos Aires…premier jours les resultats renvoyaient « result not found » :'( En 1 mois j’ai postule a 3 offres… et attendu…. appris a jongler 😉
wahou « result no found » ouais ça doit faire flipper !!!! en tout cas tu t’en es sortie ! chapeau l’artiste !
Merci pour le témoignage, j’ai beaucoup aimé le(s) mot(s) de la fin.
Juste une question…il est donc VRAIMENT possible de vivre plusieurs expériences de PVT ?
De ce que j’ai compris :
Tu peux faire autant de PVT que tu veux, tant que
– tu es dans la limite d’age définie (je crois que c’est 30 ans pour tous les pays sauf le Canada 35)
– tu ne peux faire qu’un PVT par pays, sauf l’Australie où c’est renouvelable pour un an de plus sous certaines conditions (basiquement avoir travaillé 6 mois dans l’agriculture)
Oui, Sebastien a tout a fait raison! (meme si je crois que ce n’est que 3 mois de travail a la ferme).
Par contre pour le Canada par exemple, si vous partez en commencant par des vacances, le plus judicieux est de commencer par un visa toursime (6mois) et d’aller repasser la douane pour activer le pvt quand vous comptez bosser 😉
Attention Eva,
ce que tu proposes est dangereux, car les douaniers voyent que tu as un pvt et donc ils peuvent te refuser le visa touriste.
ça peut peut etre marcher, ou pas 😉
cf cette anecdote : https://pvtistes.net/forum/le-permis-de-touriste/71927-pas-de-visa-touriste-avant-le-pvt.html
C’est bon à savoir, merci à vous deux pour les réponses!
zut alors dsl, nous c’et passe, ils nous ont demande ce qu’on venait faire. On a explique qu’on voulait faire du helpx pour apprendre l’anglais avant de valider notre pvt pour travailler. C’est passe comme une fleur et on n’a passe la frontiere 7 fois… ca doit encore dependre des douaniers.
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