Localisation
Cuzco, Pérou
Profession
pvtistes
Qui se cache derrière « faim de voyages » ?
Nous sommes Cécilia (26 ans) et Timothée (28 ans). Nous nous sommes rencontrés lors de nos études en tourisme, tous les deux ayant l’idée en tête que l’industrie touristique nous permettrait de voyager. En fin de compte, ce n’est pas vraiment ce qu’il s’est passé puisque nous étions plutôt coincés derrière un bureau dans nos boulots. Bien que nos jobs respectifs nous plaisaient, nous avions toujours eu l’envie de visiter un pays, en « profondeur ».
Cécilia : Il y a une dizaine d’années, j’avais l’idée de devenir hôtesse de l’air. Mais l’apprentissage des langues à l’école n’était pas mon point fort, et l’idée d’être au top tout le long de la journée ne me plaisait pas. D’ailleurs, en réfléchissant je me disais que j’allais être frustrée d’arriver dans un pays et de repartir dans la journée ou quelques jours plus tard. Bref, par la suite, j’ai envisagé de partir comme fille au pair, mais je n’étais pas encore majeure. Les perspectives de trouver une famille étaient plus limitées. J’ai alors décidé de me plonger dans les études spécialisées dans le tourisme.
Tim : J’ai eu la chance d’avoir des parents voyageurs. Ils sont eux aussi partis à l’autre bout du monde avec leur sac à dos, mais il y a 40 ans. C’était sûrement très différent. Après, ils se sont posés, ont fondé une famille, mais ils s’arrangeaient toujours pour qu’on parte quelque part en famille au moins une fois par an. Le truc cool, c’est qu’ils ont un camping-car. Du coup on économisait sur le logement et on dormait dans des endroits magnifiques. On a sillonné une bonne partie de l’Europe de l’Ouest avec. Ils m’ont transmis le gène du voyageur et maintenant c’est à mon tour de voyager avec mon sac à dos.
Avant notre départ, Tim s’est orienté vers le web et a occupé le poste de webmaster dans plusieurs grandes entreprises… Tandis que moi, j’étais chargée du développement durable du tourisme auprès d’un organisme régional dédié au tourisme.
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Pourquoi avez-vous choisi de partir en PVT en Argentine ?
On voulait tous les deux découvrir l’Amérique du Sud, quelque chose nous attirait. Nous ne savions pas où et quand, mais c’était sûr que nous souhaitions vivre un jour cette aventure ! L’envie était là, nous attendions de finir nos études puis trouver un travail pour pouvoir économiser et PARTIR !
Le PVT, c’était une bonne solution pour « cadrer » un minimum notre voyage. Préparer les papiers administratifs, rester plus de trois mois sans un passage de frontière et réellement déterminer une destination. Nous avons choisi l’Argentine un peu par notre logique et par hasard.
Nous étions sur la page pvtistes.net présentant tous les pays proposant ce type de visa. Nous avons écrit sur un moteur de recherche les mots « Argentine paysages « , et nous sommes tombés sous le charme (surtout avec ces grands classiques : Perito Moreno, Iguazu, les paysages de la Patagonie…). Vu la superficie du pays, nous nous sommes dit que c’était une bonne idée de profiter d’un PVT. Sans aucune hésitation, nous nous sommes vite projetés dans notre voyage en Argentine.
Avant notre départ, nous avions bien eu en tête d’alterner voyage et volontariat. Il n’était pas forcément question de chercher et de trouver un travail rémunéré là-bas. On se gardait cette possibilité sous le coude avec le visa, mais on n’y comptait pas spécialement, surtout que nous sommes arrivés en plein changement de gouvernement et que c’était devenu plus compliqué de trouver du travail.
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Comment se sont passées vos premières semaines ?
Nous sommes arrivés à Buenos Aires le 31 mai 2016. On pouvait lire sur nos visages nos sourires d’enfants. Je n’arrêtais pas de dire à Tim, « Tiens mes premiers pas de l’autre côté de l’Atlantique, mes premières secondes en Amérique du Sud, les premières minutes de notre voyage. Nous étions euphoriques.
Nous n’avons eu aucune difficulté pour le passage à la douane.
Nous voulions dès le départ nous confronter à l’espagnol en étant accueillis en Couchsurfing. C’était notre première expérience Couchsurfing du voyage et de notre vie en réalité. Il faut avouer que ce n’était pas évident de communiquer. Heureusement, les personnes chez qui nous étions parlaient anglais et connaissaient quelques mots en français. Du coup, nous formions des phrases en plusieurs langues. Nous n’avions même pas emporté de dictionnaire !

Quand j’y pense, c’était plutôt bête de notre part. Bref, la situation était plutôt drôle. J’avais l’impression d’être un clown et de tout mimer pour éviter d’utiliser l’anglais et en échange, connaître les mots en espagnol.
Nous sommes restés à Buenos Aires pendant une semaine. Nous n’avions pas spécialement envie de rester dans une ville aussi grande. Nous avions hâte de voir le pays et les paysages qu’il a à nous offrir !
À Buenos Aires, nous avions découvert une des spécialités culinaires dont les Argentins sont très fiers : le Maté. Notre premier Maté, je m’en souviens comme si c’était hier. Notre couchsurfeur nous a invité à boire le Maté chez son ami, l’expert du Maté. Nous étions ravis de goûter cette fameuse boisson et avons trouvé ça vraiment sympa de sa part… mais nous avons vite déchanté. L’eau qui était rajoutée dans le Maté (le contenant) n’était pas juste chaude ou très chaude, mais brûlante ! Impossible pour moi de le boire rapidement, alors que le but est justement de partager la boisson à tour de rôle sans s’éterniser dessus ! Je me sentais gênée et j’essayais de boire le Maté tant bien que mal. Alors dans ces cas on invente des stratagèmes : on essaye de faire durer la conversation pour que cela passe inaperçu, on essaye de souffler discrètement sur l’eau… Aujourd’hui, nous sommes devenus accros à cette boisson que nous buvons tous les jours avec notre propre Maté.
Autre chose qui nous a beaucoup surpris au début, c’est l’accent des Argentins. C’est-à-dire que nous avions quelques petits restes de l’école, mais l’accent qu’ils ont, rendait la compréhension très difficile. D’autant plus que ce sont les Porteños (habitants de Buenos Aires, capitale et sa région) qui ont un « CH » très prononcé. « Señor donde esta la calle Villazon ? »,  avec notre accent français à nous, bien prononcé. Le monsieur n’a pas compris ce que l’on voulait dire après avoir pourtant répété trois fois. « AHHH la cache vichazon ? » C’était à notre tour de ne plus rien comprendre. C’était assez comique, mais plutôt déstabilisant au départ pour apprendre l’espagnol.
Une fois que nous avions quitté Buenos Aires, le dépaysement était au rendez-vous ! Notre premier arrêt était à El Estero del Ibera, nous avons adoré cet endroit. Une faune importante et concentrée sur une zone assez peu étendue ! Voir des caïmans, des oiseaux que nous voyions pour la première fois, des cerfs des marais (des cerfs très mignons tout droit sortis d’un conte Disney), c’était incroyable… Ensuite, la région Misiones, wow ! Une nature si verte et exubérante et la terre rouge, le contraste était saisissant. Les habitants aussi étaient différents, les personnes originaires de la zone vivaient parfois de façon très humble dans leurs maisons en tôles. Ils cultivaient la « Yerba Maté », la fameuse herbe utilisée dans le Maté. Aux abords de la frontière avec le Brésil, on pouvait entendre un espagnol avec un accent portugais et beaucoup de personnes parlent espagnol et portugais. Quant aux Argentins, nous avons appris à les connaître : leurs Matés, leurs facturas, l’Asado, leur musique, l’actualité… Plus nous étions à l’aise avec l’espagnol, plus nous pouvions en apprendre sur le pays et les interroger sur des sujets en particulier.
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Vous avez décidé d’orienter votre PVT sur le volontariat et en particulier le Workaway !
L’idée était de voyager en Argentine grâce au volontariat. Cela répondait à nos besoins : « comment apprendre à parler espagnol ? Comment rencontrer des personnes ? Comment mieux connaître le pays ? Comment voyager à long terme ? ». Le volontariat permet de mieux connaître le pays et avoir l’opportunité de faire plus de rencontres. Le volontariat nous semblait une bonne solution pour avoir un regard différent sur le pays que celui d’un voyageur de passage. Connaître les visions des Argentins et apprendre leurs us et coutumes. Cela nous semblait également un bon moyen de connaître de nouveaux métiers, de prendre connaissance d’univers complètement différents du nôtre. Enfin, le volontariat nous semblait un moyen propice pour créer de nouvelles relations sans les dénaturer par le côté monétaire. Bien sûr, il y a la partie financière qui compte ! Ça nous permet de rester plus longtemps au même endroit sans trop dépenser.
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Comment choisissez-vous vos hôtes ?
C’est au fur et à mesure des expériences que nous avons affiné nos critères de sélection de nos hôtes. Au début, nous avions trois critères primordiaux. Le premier critère était l’objet, la mission que nous allions réaliser. Nous avions une idée du domaine d’activité que nous souhaitions explorer et il fallait donc que cela corresponde le plus possible. Le second est une condition importante pour nous : le nombre de volontaires accueillis. Nous voulions le plus possible éviter de parler anglais ou français. Nous sommes nombreux en Argentine à faire du volontariat ! Du coup, nous privilégions les hôtes accueillants deux volontaires. Enfin, dernier critère : le mode d’hébergement. Certains hôtes proposent une chambre dans la maison de la famille, parfois dans un espace à part (cabane, petit studio…) parfois même, en tente… Nous souhaitions plutôt être dans la maison auprès de la famille.
Ensuite, nous voulions savoir exactement avec qui nous allions rester toute la journée : Est-ce que quelqu’un sera tout le temps avec nous ? Sont-ils argentins ? Y a-t-il des enfants ? Comment se passent les repas ? Quelles sont leurs habitudes en week-end ?
Chaque voyageur à un profil différent. Il faut réellement savoir ce que l’on aime, ce que l’on ne souhaite pas et le but du volontariat. Est-ce que je préfère être en ville qu’à la campagne ? Ai-je besoin d’une connexion internet ? Est-ce que je veux rencontrer des voyageurs ? Suis-je à l’aise avec le fait de vivre dans la même maison que des enfants ? Est-ce que j’ai envie de partager la même chambre avec un voyageur pendant deux semaines ? Est-ce que je suis prêt(e) à accepter les conditions écrites sur le site ? Ce qui peut parfois sembler des détails peut jouer sur le moral et en fin de compte, l’ambiance du volontariat.
Si le but du volontariat c’est de pratiquer votre espagnol, voici mes principaux conseils :
  • Évitez l’expérience dans les auberges de jeunesse. Les clients parlent très souvent anglais (ou français) et vous pratiquerez très peu l’espagnol. Si vous tenez vraiment à faire une expérience dans un hébergement, privilégiez un cadre familial gérant un hébergement de type « bed and breakfast ». Le mieux c’est d’éviter les trop grandes villes et pour avoir plus de chance de rencontrer des personnes du pays ou des pays voisins, tentez l’expérience pendant les vacances scolaires du pays.
  • Vérifiez les conditions d’hébergement. Certains volontariats proposent aux volontaires de vivre dans un logement qui leur est dédié. C’est-à-dire une maison ou autre, avec tout le nécessaire pour se faire à manger, dormir, etc. Du coup, ça limite beaucoup les moments de partage, de discussions et de relations avec les hôtes. De plus, vous parlerez peut-être français ou anglais avec les autres volontaires.
  • Le nombre de personnes accueillies et la langue des hôtes. Si vous voulez absolument apprendre l’espagnol, opter pour un hôte hispanophone qui accueille une seule personne, est le top (ou deux si vous voyagez en couple). Vous n’aurez pas d’autre choix que de communiquer en espagnol. Conditions optimales !
  •  Pour ceux qui ont envie d’être dans un cadre familial et qui sont à l’aise avec la présence d’enfants, cela peut être un plus. Avec les enfants, on est généralement plus à l’aise de parler, on n’hésite moins à leur demander de répéter, nous apprenons de nouveaux mots plus facilement.
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Quelles expériences avez-vous vécues pendant ces Workaway ?
Nous avons réalisé 4 volontariats en Argentine. Chacune des expériences s’est déroulée dans des environnements différents. Notre premier volontariat se trouvait dans une réserve naturelle, dans la jungle située dans la province de Misiones à environ 100 km des fameuses chutes d’Iguazu. L’objectif était la reforestation avec des plantes natives et la maintenance globale de la réserve. Cette expérience nous a permis de devoir faire face au système du volontariat et nous a conforté dans le choix d’alterner voyage et volontariat. Bien que cela n’ait pas été notre meilleure expérience, nous avons adoré ça ! Je pense qu’au fur et à mesure des volontariats, on comprend ce que l’on recherche vraiment et on s’adapte davantage aux besoins des hôtes.
Le volontariat nous laisse le temps de profiter d’incroyables paysages, cela a été également le cas dans la Quebrada de Humahuaca. Il s’agissait d’un volontariat où l’hôte nous demandait de nous consacrer au problème majeur de la saison hivernale du lieu : la sécheresse. Nous aidions à préparer les canaux pour le passage de l’eau jusqu’au cœur du village.
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Le volontariat, c’est aussi le moment pour nous d’apercevoir le quotidien et les problématiques d’une région. Cela s’applique à travers les tâches que nous réalisons, mais aussi lors de nos discussions avec nos hôtes.
Enfin, avant même d’arriver en Argentine, nous avions envie de connaître et d’en apprendre plus au sujet de différents modes d’agricultures « Sains ». Nous y sommes parvenus grâce à deux volontariats. L’un étant axé permaculture et l’autre viniculture biologique. Nous essayons de varier nos expériences de volontariat. Le but étant aussi pour nous, d’acquérir si possible, de nouveaux savoir-faire et de nouvelles connaissances.
Au-delà des activités que nous réalisons, le facteur « humain » reste un élément décisif de notre expérience. C’est grâce à cet élément que nous pouvons dire qu’il s’agissait d’un volontariat au TOP ! À Juella, nous sommes partis le cœur serré en quittant Osvaldo, un type drôle et très attachant. On dit au revoir à Luis à Mendoza, et son incroyable humour avec une accolade et la larme à l’œil. La rencontre de deux volontaires Chiliens à Cordoba a créé une belle amitié. Les échanges, la bonne humeur, la convivialité, le partage et se sentir intégré au sein d’une famille sont des souvenirs inoubliables de notre voyage.
On en parle ici dans notre blog.
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Quel bilan tirez-vous de vos expériences Workaway en Argentine ?
Nos expériences ont toutes été positives en Argentine. Nous y avons trouvé ce que nous espérions. Bien plus qu’un échange d’heures de travail contre un lit et de quoi manger. Nous avons pu vivre des expériences interculturelles inoubliables, nous étions curieux et ravis à la fois de connaître les Argentins et leurs traditions. Tandis qu’eux ont pris plaisir à partager leurs coutumes avec nous et nous avec eux.
« Que mangez-vous pour Noël ? Quelle ville de France vous préférez ? Combien coûte une bonne pizza au restaurant ? Qu’est-ce que vous offrez lorsque vous êtes invités chez des amis ? Que faites-vous durant la fête nationale ? Quel temps fait-il en été/hiver ? ».  Les Argentins que nous avons rencontrés étaient toujours très curieux d’en savoir plus sur nous et notre pays d’origine.
En conclusion, le volontariat (entre autres), nous a permis d’apprendre une nouvelle langue : le Castillan à la mode Argentine (son argot, ses expressions, ses mimiques), de faire de belles rencontres aussi bien avec des Argentins que d’autres voyageurs du monde entier. De nous imprégner du quotidien des Argentins, de suivre les actualités du pays (mouvements politiques, économie, mouvements sociaux…), de visiter des endroits méconnus, de nous adapter au rythme local… tout simplement nous avons essayé de nous intégrer.
Avec le recul, je pense que le volontariat collait bien à notre profil de voyageurs. Nous n’étions pas pressés par le temps, nous avions bien sûr quelques attentes, mais nous n’espérions jamais trop pour éviter de connaître un sentiment de déception. Nous essayions d’être positifs, souriants, cordiaux, proactifs et de faire du mieux que nous pouvions pour aider les familles qui nous ont reçus. Il fallait apprendre à se laisser du temps, aussi bien pour nous que pour eux, pour se comprendre, pour saisir le fonctionnement de la maison, ses règles et ses habitudes, qu’elles soient exprimées par les membres de la famille ou encore sous-entendues. Finalement, nos expériences nous ont transformés.
Le motif de notre départ en voyage n’était pas forcément de rechercher une transformation/évolution personnelle, mais cela s’est inévitablement produit un peu à notre insu. La richesse de ce type d’expérience reste inépuisable.
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Vous avez également bien voyagé pendant votre PVT, toujours avec l’idée de rencontrer des locaux ?
Lorsque nous étions en période de voyage (c’est-à-dire sans faire de volontariat), nous avons essentiellement opté pour le Couchsurfing. Évidemment, comme mode d’hébergement, mais surtout comme un moyen de rencontres. Par chance, peut-être, nous n’avons pas eu de souci particulier avec les personnes qui nous ont reçus. La plupart du temps, le « feeling » passait très bien. Aujourd’hui, quelques-uns de nos hôtes sont devenus notre deuxième famille.
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Les expériences Couchsurfing, nous ont permis de nous faire de nouveaux amis, de découvrir des lieux moins connus, de pratiquer le castillan… Nous avons été accueillis en Couchsurfing plus d’une vingtaine de fois en Argentine. Nous adorions l’idée de penser que quelqu’un nous attendait et nous étions toujours excités de connaître de nouvelles personnes. Par ailleurs, il nous est arrivé de nous éterniser à plusieurs reprises dans un lieu juste pour rester auprès de nos hôtes. « Vous ne pouvez pas partir aujourd’hui, samedi ma famille vient et nous allons faire un asado ! » Ok, ça ne se refuse pas ! Bref, de belles rencontres et des dizaines d’anecdotes !
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Vous vous êtes principalement déplacés en stop en Argentine ?
Oui, l’auto-stop nous a permis de voyager à moindre coût et encore une fois, faire de nouvelles connaissances et pratiquer l’espagnol. L’idée de ne pas vraiment savoir où nous serons le lendemain ne nous dérangeait pas. Au contraire, ça donnait un peu plus de suspens au voyage. Nous ne nous sommes jamais sentis spécialement en danger.
Aujourd’hui, nous sommes nostalgiques des bons et des mauvais jours en auto-stop.
Le premier jour où nous avions fait du stop reste mémorable. Nous avions prévu plus ou moins 400 kilomètres de trajet. Nous sortions tout juste de l’énorme banlieue de Buenos Aires pour nous diriger vers le nord. Nous avions pris un bus pour sortir de la zone urbaine. Nous commencions à peine à sortir le pouce qu’un Argentin nous invite dans sa voiture. Il avait acheté des facturas (viennoiseries) pour lui et les futurs auto-stoppeurs qu’il espérait rencontrer sur la route. On a trouvé ça tellement sympa de sa part ! Nous étions aussi chargés de faire le Maté. Ce qui n’est pas rien pour les Argentins ! Il est normalement interdit pour le conducteur de préparer son Maté en conduisant et même de le boire (ce qui est tout à fait compréhensible). Bref, heureusement nous avions déjà eu l’occasion de goûter au Maté et nos couchsurfeurs nous avaient expliqué de façon minutieuse les règles du Maté. C’était vraiment une chouette expérience !
Il nous a ensuite laissé sur la route à une bifurcation. Malheureusement, il ne s’agissait pas du meilleur endroit pour qu’une voiture puisse s’arrêter et nous ne nous sentions pas très à l’aise, car les voitures circulaient assez vite. Une modeste voiture s’arrête et nous propose de nous emmener 30 kilomètres plus loin. Au fil de la discussion, ils nous invitent à manger une pizza ensemble pour un déjeuner un peu tardif. En fait, ils nous avaient également invités à dormir chez eux, mais ça, nous ne l’avions pas vraiment compris sur le moment. Cela faisait une semaine que nous étions dans le bain de l’espagnol. Tim avait plus ou moins compris, mais moi j’étais complètement à côté de la plaque ! Nous étions au milieu de l’après-midi, mais ils disaient que nous risquions de ne pas rencontrer de voiture. Ils allaient visiter Paris et sa région pendant l’été. Nous avions alors échangé sur les sites touristiques à visiter chez eux. Ensuite, ils nous apprennent qu’ils nous laisseront toute la soirée dans leur maison tous seuls. Ils suivaient des cours du soir pour changer de voie professionnelle. Nous étions surpris par leur confiance ! Serions-nous prêts à être aussi confiants ? Ce n’était que le début de nos bonnes aventures en stop !
L’auto-stop est safe en Argentine pour un couple. Peut-être une fois, je me suis sentie gênée, mais pas en danger. L’histoire : un monsieur certainement en état d’ébriété (ou fou ?) qui voulait ABSOLUMENT nous parler fort, nous prendre dans ses bras, nous offrir des cartons (pour le stop), arrêter toutes les voitures, il faisait un peu tout et n’importe quoi… Il vivait a priori dans une cabane faite de morceaux de tôles, de bois et de tissus au bord de la route. Il ne voulait plus nous lâcher et rendait le stop plus compliqué. Quelques minutes plus tôt avant l’apparition de ce mec bourré, un chauffeur de camion nous avait dit qu’il nous prendrait après sa pause-déjeuner si nous étions encore là. Le fou est parti pendant quelques minutes nous dégoter je ne sais plus quoi et voilà notre camion qui arrive. Le conducteur nous dit de monter rapidement avant que le « loco »revienne. Le « loco », en effet, est revenu en courant comme un dingue, je suis montée après Tim dans le camion et le gars voulait m’empêcher de fermer la porte du camion alors que nous commencions à rouler ! Il était comme un fou ! Digne d’une scène de film un peu flippant. Bref, cette mésaventure a vraiment été un cas à part. On était juste arrêté au mauvais endroit pour faire du stop.
Nous avons plusieurs fois été témoins de l’énorme gentillesse et générosité des Argentins en stop. Imaginez une petite voiture avec un couple et pleine à craquer de valises et je ne sais quoi. C’était au niveau d’un contrôle de police. Le couple de la voiture commençait à dégager toutes leurs affaires pour en mettre sur les genoux de la passagère et les moindres recoins de la voiture. Ils nous demandent si ça ne nous dérange pas d’avoir nos sacs sur les genoux et d’autres affaires sur nos jambes. On accepte bien évidemment.
En attendant de réorganiser leurs affaires pendant une dizaine de minutes, le policier sort de sa cabane. Il parle aux Argentins en commençant à insinuer que nous pouvons être dangereux : « Vous les connaissez ? », « Ils peuvent avoir un couteau et vous tuer », sans rire ! Nous comprenions toute la conversation à ce moment-là. Nous ne disions rien, puisque nos Argentins prenaient notre défense et disaient qu’ils nous prendraient tout de même. Ils envoyaient paître tranquillement le policier. Ah ah !
Nous n’avons pas fait de stop de façon individuelle en Argentine. De nombreuses voyageuses partent seules sur la route, d’autres s’arrangent pour être deux pour se sentir plus en sécurité. Il faut savoir aussi que les Argentins ont tendance à être dragueurs.
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Quels sont vos conseils pour le stop en Argentine ?
Tout d’abord bien évaluer la distance à parcourir et le temps de trajet possible pour arriver jusqu’à sa destination. Pour cela bien sûr il y a Google maps, mais il faut demander aux habitants ou à l’office de tourisme quelles sont les routes empruntées. Il ne faut pas hésiter à demander à plusieurs personnes. Certaines routes en Argentine sont tellement en mauvais état que les Argentins préfèrent faire des détours de 300 à 500 kilomètres pour arriver à leur point d’arrivée.
Quand on pense que c’est logique d’emprunter telle ou telle route, parce que c’est plus direct, ce n’est forcément le cas. Même après des mois de stop, nous sommes parfois tombés dans le panneau !
Après l’état des routes, il faut également se méfier des fermetures des routes. Je pense notamment à la Patagonie Argentine où certaines routes sont fermées ou tout simplement impraticables en hiver.
Il faut prendre en compte les jours fériés du calendrier argentin qui ont tendance à rallonger les week-ends. Ce qui est intéressant puisqu’il y a des jours de départ et de retour avec une fréquentation importante sur les routes. Tandis qu’entre temps, il n’y a pas grand monde.
Bref, beaucoup de conseils pour s’assurer d’arriver à destination.
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Durant votre découverte du pays, avez-vous eu des coups de cœur ?
L’idée de fond de notre voyage, c’est de peut-être tomber amoureux d’un endroit et pourquoi pas un jour y vivre ! Nous avions trouvé des endroits où nous aimerions vivre, dans des zones en Patagonie. Mais le temps peut être difficilement supportable en hiver. Pourquoi pas un moment, peut-être 6 mois, 1 an, mais nous avions peur d’être lassés par le vent violent, le temps qui change toutes les heures, la grisaille… Mais pourquoi pas pour une courte durée ! Nous sommes restés près de 6 mois en Patagonie aussi bien du côté chilien et argentin.
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J’étais tellement heureuse de retrouver un peu de chaleur en remontant vers le nord ! Je pense aussi que nous ne voulions pas nous arrêter là à cette étape de notre voyage. Nous avions envie d’en voir plus, de passer à autre chose pour un moment, de découvrir de nouvelles cultures… Nous avions beaucoup aimé Bariloche pour son environnement avec sa superbe vue sur le lac. Nous trouvions que la qualité de vie était bonne et qu’il n’y a pas de quoi s’ennuyer. C’est une ville de taille moyenne offrant tous les services d’une grande ville. De mon côté, j’ai beaucoup aimé Ushuaia. La ville n’est certes pas la plus belle du monde, mais j’ai aimé son côté assez atypique. Les montagnes et les lagunes autour, quant à elles sont juste magnifiques.
Je dirais que nous avons eu deux types de coups de coeur, si on peut dire ça comme ça. Les premiers sont pour des lieux incroyables, uniques au monde où l’on reste complètement bouche bée. Je pense plus particulièrement aux chutes d’Iguazu et au glacier Perito Moreno. Fantastiques ! Des paysages « mobiles », toujours en mouvement et qui ne cessent de changer. J’aimerais y retourner ! Enfin, nos autres coups de coeur étaient dans le Nord Argentin, plus exactement la Quebrada de Humahuaca, Salta et la Quebrada de las Conchas. Des paysages hors-norme, dignes de scènes de western. On y découvre aussi une autre Argentine, l’influence gastronomique de la Bolivie… C’était pour nous un paysage inhabituel, dépaysant, du jamais vu ! Des montagnes aux couleurs ocres, rouges, orangées, bleutées, vertes… Nous ne savions plus où donner de la tête !
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Nous avons de bons souvenirs des spots où nous avons pu observer la faune et la flore argentine. Nos premiers pas dans la jungle Argentine dans la région des Misiones. La terre d’une couleur rouge/ocre ! Nous avons beaucoup aimé visiter el Estero del Ibera et observer un tel concentré de faune. Des cerfs du marais, des oiseaux, des caïmans ! C’était grandiose ! Le coucher de soleil sur les marais nous avait laissé sans voix.
La Péninsule Valdès et Punta Tombo, avec les pingouins, les otaries, les lions de mer ! Nous avions l’impression d’être dans un documentaire Arte sur la faune. Sauf, que cette fois-ci, nous n’étions pas sur le canapé, nous les admirions de nos propres yeux ! Une expérience unique ! J’avais l’impression d’accomplir sans le savoir, l’un de mes rêves.
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Ushuaia, j’ai adoré la baie, les montagnes, la côte, les lagunes, les glaciers… nous avions vécu un excellent séjour chez notre couchsurfeur. Aujourd’hui, j’aimerais me transporter jusqu’au Fitz Roy. La couleur de la lagune est magnifique, nous avons fait une belle randonnée et nous commencions à devenir de bons apprentis en la matière.
À Bariloche, nous avons fait de belles rencontres et nous ne nous lassions pas d’admirer les monts aux pics enneigés aux pieds des lacs.
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Quel bilan faites-vous de votre PVT ?
Lors de notre PVT nous n’avons pas trouvé de boulot, mais à vrai dire, nous n’avions pas vraiment cherché. D’ailleurs, nous n’avions pas réalisé notre DNI (élément essentiel si l’on souhaite travailler légalement en Argentine). Nous étions tellement dans l’idée de chercher un volontariat, que nous pensions trouver facilement (ce qui est le cas !), en choisissant ce que nous avions envie de faire sans aucune relation avec nos boulots respectifs. Nous voulions aussi voyager, nous n’avions pas envie de nous restreindre à rester longtemps dans une zone, et nous voulions facilement partir quand nous le souhaitions. Cette liberté on la doit à nos économies. Nous avions voulu économiser suffisamment d’argent pour éviter justement de nous sentir obligés de travailler au début de notre voyage. C’était notre choix de voyage.
En Argentine, nous avions trouvé tellement facile d’amorcer les échanges, de créer des relations, de partager des moments conviviaux… Les Argentins sont plutôt des personnes accessibles et peuvent vous adopter rapidement. Ils ont des « rites » sociaux qui permettent aussi de rencontrer des personnes, d’établir des liens et de discuter. Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons des Argentins au Pérou, dans la rue ou dans notre hébergement, nous n’hésitons pas à les aborder.
Nous ne nous sommes pas sentis spécialement en danger en Argentine. Je dirais que comme dans chaque grande ville, il faut prendre les précautions habituelles. Évitez de se promener avec l’appareil photo autour du cou, le portable toujours à la main, etc. Il vaut mieux se renseigner pour savoir s’il y a des quartiers à éviter à certaines heures, faire attention aux faux billets, faux taxis, arnaques connues (le coup du liquide nauséabond sur ses vêtements est un classique)… Nous avons écouté beaucoup de mésaventures à Buenos Aires, où les touristes parfois fraîchement débarqués sont les cibles préférées. Il faut s’aventurer peu à peu, et on se sent bien sûr plus à l’aise si on comprend un minimum ce qui se passe autour de soi.
Nous sommes partis d’Argentine après 7 mois dans le pays. Nous l’avions quitté pour le Chili. Nous ne comptons pas spécialement revenir de sitôt, mais pourquoi pas ? On ne sait jamais ! Nous regrettons certaines choses d’Argentine que nous n’avons pas retrouvées ailleurs !
pvtistes
Vous avez profité d’être en Argentine pour aller découvrir les pays voisins ?
Après l’Argentine, nous sommes allés au Chili (auto-stop, Couchsurfing, voyage et volontariat) et ensuite, en Bolivie. Le Couchsurfing et le stop y étaient nettement plus compliqués… Ou alors ils souhaitaient nous faire payer, ce qui change complètement le rapport et le concept…
Du coup, nous avons voyagé d’une façon différente. C’était bien aussi, mais nous n’avons pas réussi à créer de réelles et durables relations avec les Boliviens. Au Pérou, la possibilité de voyager comme nous l’envisageons paraît plus favorable ! On verra bien par la suite 🙂
Après, nous n’avons pas réellement de projet défini et je crois que nous n’en avons pas trop envie non plus. Le projet est de continuer à voyager, mais ça reste un peu vague. Quand on nous demande quand nous pensons rentrer, nous répondons que nous ne savons pas. Néanmoins, nous savons que nous aimerions visiter au moins l’Équateur et la Colombie avant de rentrer. On ne préfère pas définir trop de choses pendant le voyage pour éviter d’être déçus ou perdre l’effet de surprise. Il nous reste de l’argent et nous tentons depuis peu de faire des petits boulots pour nous faire plaisir pour les mois qui suivent.
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(5) Commentaires

kallasse I |

Super témoignage merci beaucoup !
Serait-il possible de connaître approximativement votre budget de départ qui vous à donc permis de beaucoup bouger sans trop travailler ?

merci par avance et bonne continuation

Cécilia I |

Hello !

Nous avons dépensé moins de 5 000 en 1 an de voyage en Argentine et au CHili, avec le couchsurfing, le volontariat, les voyages et un aller pour l’île de Paques 🙂
Nous en parlons rapidement du budget sur notre blog. https://faimdevoyages.com/actualites/bilan-1-an-voyage-amerique-du-sud

tiphaine I |

excellente interview, merci à vous deux et profitez bien de la suite 🙂

Hélène I |

Merci à tous les deux et j’espère qu’on aura l’occasion de se croiser avant la fin de nos trips respectifs 😉

faustin I |

joli , je m appelle faustin en formation Audiovusiel au burkina faso . j ‘aimerai avoir la chance de voyager au canada