En rentrant en France, j’ai entamé une errance médicale extrêmement longue et éprouvante. J’ai consulté entre 10 et 15 médecins sans qu’aucun ne parvienne à comprendre l’origine de mes symptômes. Cette période a été très difficile, car je ne comprenais plus mon corps, et le corps médical ne me comprenait pas non plus. Je me suis senti seul, abandonné face à une souffrance invisible. C’est finalement un médecin – peut-être le quinzième que j’ai vu – qui m’a parlé de la maladie de Lyme.
À partir de là,
j’ai commencé à me renseigner, à faire des recherches. J’ai découvert qu’il existait beaucoup de malades dans une situation similaire à la mienne, avec des symptômes variés, déroutants, touchant plusieurs organes. Fatigue chronique, douleurs musculaires migrantes, maux de tête, irritabilité… Tous ces signes m’ont parlé, et
j’ai compris que je pouvais être atteint d’une forme chronique de cette maladie.
J’ai alors tenté de me faire diagnostiquer. Mais
en France, les tests de dépistage pour Lyme sont très peu sensibles, peu fiables. Ils ne détectent pas toujours la maladie, surtout dans ses formes chroniques. Cela rend le
diagnostic extrêmement difficile, car il repose beaucoup sur des symptômes cliniques, et non sur des résultats d’analyses clairs.

Or, en France, les médecins ont besoin de preuves tangibles : des chiffres, des examens… Cela crée un véritable cauchemar pour les malades comme moi, qui se retrouvent sans réponse ou parfois étiquetés à tort avec d’autres diagnostics, comme la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, covid-long ou encore des troubles psychiatriques.
J’ai vite compris que la forme chronique de la maladie de Lyme n’était pas reconnue en France. Certains médecins m’ont même dit que “ça n’existait pas” ou qu’ils “ne voulaient pas rentrer dans ces conneries-là”. C’est à ce moment-là qu’a commencé une deuxième épreuve : faire reconnaître ce que je vivais.
Heureusement, j’ai pu entrer en contact avec
l’association France Lyme, qui m’a mis en relation avec un médecin prêt à me prendre en charge. Il m’a dit clairement qu’il allait tout faire pour m’aider, contrairement à la majorité de ses confrères. Ce soutien a été un soulagement, mais aussi une claque : j’ai compris que,
dans ce pays, l’aide aux malades de Lyme repose presque exclusivement sur des associations et sur quelques médecins isolés, souvent inquiétés par l’Ordre des Médecins, car leurs pratiques ne sont pas reconnues par la Haute Autorité de Santé.
Ce médecin a su poser le bon diagnostic grâce à d’autres analyses qui ont révélé que je souffrais de plusieurs co-infections inoculées par cette piqûre de tique. Aujourd’hui il continue de m’accompagner, mais il est lui-même limité dans ce qu’il peut faire car il n’y a pas assez de recherches.
En France, les malades de Lyme chronique se retrouvent seuls, sans sérologie fiable,
sans réelle prise en charge par la Sécurité Sociale, sans reconnaissance officielle de leur pathologie.
Et surtout, sans traitement proposé. C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’envisage sérieusement de poursuivre mes soins en Allemagne, un pays où la forme chronique de Lyme est reconnue, et où des thérapies spécifiques sont mises en place.
(6) Commentaires
Bonjour,
Si vous souhaitez vous informer d’avantage sur la maladie de Lyme, je vous conseille ce podcast dans lequel beaucoup de recherches ont été faîtes et beaucoup d’informations vérifiées.
https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados/7777/science-croyances-comprendre-encadrement-loi/1072174/maladie-lyme-suicide-pharmachien
Bonjour Romain quand je lie ton histoire j en pleure…. j ai exactement les mêmes symptômes que toi…je ne sais plus quoi faire… je pense à arrêter de vivre pour plus souffrir. Le plus difficile c est les périodes où je ne peux rien faire pas bouger car le travail à prit toute mon énergie… que je vois mon conjoint courir partout et mes enfants passés à côté de moi s’en me prêter attention car je vais mal depuis 2019 et qu’ils sont habitués. Je dis souvent que je vais pas pouvoir vivre longtemps comme ça… je pensais que mon corps me lâcherais avant mes 40 ans et non j ai 42… et je souffre et le médecin qu’on m’a conseillé ne prend pas de nouveaux patients… donc j attends de gagner au loto pour aller en Allemagne ça n arrivera jamais… donc j attends que mon corp continu petit à petit à lâcher… en faisant souffrir mon entourage. En tout cas merci pour ce que tu as écris ça donne de l espoir et au moin on se sent pas complètement fou quand on a des milliers de symptômes qui arrivent et partent. Merci bon courage
Bonjour Jenny, je dois te dire que ton témoignage me touche aussi personnellement et ta souffrance je la comprend amplement. Saches que tu n’es pas seule à souffrir de cette maladie et il existe des solutions.
Je t’invite à rentrer en contact avec moi sur mon mail :
[email protected]
Je pourrais te communiquer ce qui m’a aidé.
Bon courage à toi, la vie est belle et vaut la peine de se battre pour elle.
Romain
Merci pour ton témoignage Romain. J’espère que tu iras mieux. Et si tu vas au bout de ton projet de documentaire, tiens-nous au courant et on le partagera 🙂
Un grand merci pour ton récit !
Merci Romain pour ton témoignage et merci surtout pour ta prévention ! Je ne connaissais pas du tout cette maladie… ca fait froid dans le dos !
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