Trouver un logement est une tâche complexe, surtout dans les grandes villes françaises en tant qu’étranger sans travail et sans garant. Les propriétaires et les agences demandent souvent des documents que la plupart des pvtistes ne sont pas en mesure de fournir, on finit parfois par se demander si ce sera possible…
La réponse est oui, c’est tout à fait possible. Dans cet article, nous vous expliquerons tout ce qu’il faut savoir sur la recherche de logement en France en tant que pvtiste.
1. Avant votre entrée en France
Avant de décoller, assurez-vous d’avoir un logement confirmé pour vos premières quelques nuits sur place. Nous vous conseillons de réserver une chambre (ou un lit) pour les 2-4 premières semaines.
Les logements les plus faciles à booker sont Airbnb et les hôtels. Toutefois, ils sont aussi les plus chers. Les étapes de réservation sont les mêmes que celles dans n’importe quel autre pays, donc nous ne rentrerons pas dans les détails ici.
Si vous cherchez une option plus économique, logez-vous dans une auberge de jeunesse. La France (et l’Europe en général) dispose d’un large choix d’auberges. Beaucoup d’entre elles proposent et des chambres mixtes et des chambres pour femmes. Les auberges sont aussi un excellent endroit où rencontrer des gens de partout dans le monde et demander des astuces auprès des voyageurs expérimentés. Habituellement, il y a aussi une cuisine partagée où vous pouvez préparer des repas simples.
2. Les types de logement
Lors de vos premières semaines, une de vos priorités sera sans doute de trouver un logement à long terme. Deux décisions importantes à prendre sont :
- Si vous habitez seul ou en colocation. Habiter seul coûtera plus cher, mais accordera plus de liberté ;
- Si vous voulez un logement meublé ou non meublé. L’option meublée est plus facile pour les pvtistes, puisque vous pourrez emménager sans faire trop d’achats coûteux . En général, les loyers des appartements meublés sont de 10 % à 15 % plus élevés que ceux des appartements non meublés.
Il faudra aussi penser à quel quartier de la ville vous préférez. Tant mieux si vous êtes flexible, mais il est important d’au moins se renseigner sur le niveau de risque des différentes zones de votre ville. À titre d’exemple, à Paris, les quartiers du nord et ceux à proximité des gares sont réputés pour connaître un taux de criminalité et de sans-abrisme plus élevé. Vous devriez considérer également l’importance d’accès aux transports en commun.
Pour vous donner une idée du budget, le prix d’un petit studio (ou d’une chambre dans une colocation) à Paris commence à environ 600 – 700 € par mois. C’est ce qu’on appelle le prix plancher. Si vous désirez un appartement entier pour vous-même ou un logement un peu plus moderne, les prix dépassent facilement les 1000 €. Rappelez-vous que de manière générale, les loyers extra muros sont moins chers que ceux intra muros, peu importe la ville.
Toutes les autres villes françaises (sauf peut-être Nice) sont moins chères que Paris.
3. Rechercher des appartements
Une fois vos critères définis, vous avez deux possibilités pour la recherche : soit vous sollicitez les services d’une agence immobilière, soit vous faites la recherche vous-même.
Si vous opter pour la première option, contactez quelques agences dans votre ville. Demandez-leur si elles acceptent des clients étrangers (comme vous), les documents qu’il leur faut, et surtout les frais (e.g., 12 € le mètre carré). Si les réponses vous conviennent, vous pouvez ensuite discuter de vos critères spécifiques avec votre agence.
Si vous faites la recherche vous-même, voici les sources les plus populaires à consulter :
- SeLoger – Site web dédié au logement
- Leboncoin – Marché en ligne populaire pour les logements ainsi que d’autres objets en vente
- Lacartedescolocs – Beaucoup d’annonces sont gérées par les colocataires actuels plutôt que des propriétaires.
- Groupes Facebook de logement
En croisant des logements qui vous intéressent, envoyez un message personnalisé au propriétaire. N’hésitez pas à en contacter plusieurs en parallèle, car certains ne vous répondront même pas.
Si vous cherchez un logement pour une durée de seulement 3 ou 6 mois, vous pouvez aussi considérer les sous-locations. En gros, il s’agit d’un logement où il y a déjà un locataire, mais qui cherche un sous-locataire pour prendre sa place pour quelques mois (par exemple, s’il doit s’absenter du pays pendant un certain temps). En général, les sous-locations sont moins exigeantes au niveau de la paperasse, car l’interaction est avec le locataire actuel et non pas le propriétaire. Les sous-locations peuvent être trouvées dans toutes les sources évoquées ci-dessus, mais surtout dans les groupes Facebook.
Dans les annonces d’appartement, les prix du loyer peuvent comprendre les charges, ou non. Si elles ne sont pas comprises, prévoyez un budget en plus par mois, particulièrement durant l’hiver.
En France, la taille et la disposition des logements sont décrites ainsi :
- T1 : une pièce principale avec une cuisine séparée et une salle de bain (2 ½).
- T2 : deux pièces principales. Les deux pièces peuvent être la chambre ou le salon (3 ½).
- T3 : trois pièces principales. Il s’agit d’un appartement comportant 2 chambres, salon, cuisine et salle de bain (4 ½).
- T4 : 3 chambres avec salon ou 4 chambres sans salon (5 ½).
- T5 : 4 chambres (6 ½).
Le bail solidaire consiste à assurer le versement complet du loyer au propriétaire, peu importe la circonstance. Ainsi, si l’un des colocataires ne paie pas son loyer, les autres vont devoir payer pour lui. Sinon, il y a le bail non solidaire qui consiste simplement à ce que chaque personne paie sa part. Si l’un d’entre eux ne le fait pas, les autres ne sont pas affectés.
4. La demande et le dossier
En général, les propriétaires en France demandent de voir les documents suivants :
- Pièce d’identité (passeport)
- Justificatif de domicile français (exemple : quittances de loyers pour les 3 dernier mois)
- Justificatif de situation professionnelle (exemples : contrat de travail, statut étudiant)
- Justificatif de ressources (exemples : 3 derniers bulletins de salaires, ou ceux de votre garant)
Vous avez sans doute remarqué qu’à l’exception de votre passeport, ces documents sont difficiles, voire impossibles, pour un pvtiste étranger à fournir. Vous n’avez probablement pas encore de travail, ni une adresse existante en France, ni un garant français. Et il ne suffit même pas de montrer que vous avez des économies dans votre compte, car les propriétaires privilégient les candidats ayant un salaire mensuel stable.
Est-il donc possible de louer en tant que pvtiste ? La réponse est oui, c’est bien possible. MAIS il faudra trouver un propriétaire qui soit souple par rapport aux documents de votre dossier. Expliquez votre situation et montrez votre fiabilité. Soyez prêt à fournir vos relevés bancaires, vos quittances de loyer de votre pays d’origine, votre CV, des informations sur vos parents en capacité de garants étrangers, etc. Si vous avez déjà un proche en France, vous pouvez lui demander s’il pourrait être votre garant.
Les documents demandés dépendent du propriétaire, mais l’idée est de montrer le nécessaire pour faire preuve de votre fiabilité en tant que futur locataire. Le dossier « standard » n’est pas inscrit dans la loi, donc c’est avant tout une question de négociation et de confiance.
C’est toujours un atout d’avoir un emploi, mais même dans ce cas il faudrait attendre plusieurs mois avant d’avoir 3 fiches de paie. Il est bien possible d’obtenir une location sans emploi si vous tombez sur le bon propriétaire. Lisez les témoignages en bas pour en savoir plus.
Si vous n’avez pas de garant français, certains vous diront d’utiliser Visale comme garant. Malheureusement, les pvtistes n’y sont pas éligibles car l’inscription demande des documents comme un justificatif d’étudiant ou un justificatif de chômage, qui sont impossibles pour les pvtistes à fournir.
5. Témoignages des anciens pvtistes en France
La recherche de logement est une expérience différente pour chaque pvtiste. Lisez les témoignages suivants pour connaître des astuces qui vous aideront à trouver votre chez vous.
Ça m’a pris 3 visites pour trouver un appartement à Lyon et à chaque fois je rajoutais du budget (plus l’appart est cher, moins il y a de visites). J’ai dû prendre une garantie et donner tous mes papiers du Canada (oui, c’est complètement ridicule). Mais je pense que ce qui a aidé, c’est que ma directrice connaissait l’agence de location. À refaire, j’opterais plutôt pour une colocation. Plus pratique les premiers mois, moins restrictif et tellement moins dispendieux.
Je suis passée par le site pap.fr et j’ai fini par tomber sur des gens humains qui ont pris le temps de comprendre ma situation plutôt que de se buter au manque d’antécédents financiers en France dans mon dossier de location. J’ai dû postuler beaucoup, beaucoup avant d’avoir une réponse. C’est vraiment la rencontre avec les proprios qui joue dans la balance et comment tu te présentes. J’avais demandé à mon employeur d’être mon garant et ça m’a aidée également.
Je suis arrivé en PVT en octobre dernier à Bordeaux et même avec un travail, c’était un peu compliqué de trouver un logement. Au final, ça m’a pris presque 2 mois et demi pour en trouver un. Après, à Bordeaux, il y a vraiment un stress au niveau des logements. Mon conseil serait de viser les particuliers et d’aller discuter avec les proprios pour expliquer la situation. Si vous avez la possibilité d’avoir un garant français, ça peut aider énormément, ainsi que le contrat de travail bien sûr.
J’avais pris un Airbnb chez l’habitant pour une durée d’un mois à mon arrivée sur Lille. J’ai visité au total 4 colocations en 4 semaines. Malgré tout, c’était assez difficile d’obtenir des retours pour les visites, car je suis arrivée durant la rentrée scolaire, donc énormément de demandes avec tous ces étudiants. La troisième visite a été la bonne. Ma propriétaire, également colocataire, ne m’a demandé aucun papier. J’ai été assez surprise. Je n’avais même pas d’emploi à ce moment-là. Elle me faisait tout simplement confiance pour le paiement. J’ai dû rester 1 semaine de plus dans mon Airbnb, le temps que ma chambre soit libérée. Mon hôte m’a offert la semaine de plus gratuitement.
6. Vos droits et devoirs en tant que locataire
Même en tant que pvtiste, vous avez les mêmes droits que n’importe quel autre locataire. Voici quelques-un des plus importants :
- Vous devez disposer d’un logement décent et en bon état. Votre propriétaire doit effectuer les grosses réparations et les travaux, autant dans l’appartement que dans les parties communes de l’immeuble.
- Si jamais il y a un changement à apporter sur le contrat de location, tel que le prix mensuel du loyer, vous devez être informé.
- Les documents fournis, comme le bail, doivent être à votre disposition gratuitement.
- Vous pouvez en toute liberté aménager et décorer le logement.
Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la rédaction du bail d’habitation sur le site de l’ANIL.
Sachez qu’avec un PVT, vous n’êtes pas admissible aux aides aux logements de la CAF.
La caution
Lorsque vous allez signer votre contrat de location, vous allez devoir verser une caution. Le montant demandé ne peut pas dépasser 2 mois de loyer hors charges. Ce montant ne peut être augmenté ni en cours de bail, ni au renouvellement.
À votre arrivée dans le logement, vous allez devoir faire un état des lieux. À la fin du contrat, la caution vous sera rendue si tout est conforme au premier état des lieux. Il y a un délai d’un mois maximum après la remise des clés pour recevoir l’argent.
Le préavis
Votre bail définit une période exacte de votre location : un an, trois ans, ou six ans. Vous pouvez mettre fin à votre bail à tout moment. Toutefois, vous devez respecter le préavis selon la zone dans laquelle vous habitez. Si vous avez un appartement non meublé dans une zone tendue, il est établi à 1 mois. Sinon, il est de 3 mois. Si vous disposez d’un logement meublé, le préavis est établi à 1 mois seulement. Vous pouvez donner votre préavis en déposant tout simplement une lettre recommandée avec avis de réception.
Sauf si vous envoyez un préavis, votre bail se renouvelle automatiquement à son échéance.
Assurance habitation
L’assurance habitation est souscrite soit par le propriétaire, soit par le locataire. Toutefois, elle n’est obligatoire que pour le locataire. Le propriétaire peut décider de ne pas souscrire à une assurance, mais doit s’assurer que son locataire en a une. En tant que locataire, vous devez vous munir d’une assurance risques locatifs qui couvrira tous dommages occasionnés dans le logement. Si jamais vous êtes en colocation, seule une personne qui occupe le logement doit avoir une assurance.
(1) Commentaire
Bonjour,
je me permets de laisser mon message ici pour avoir plus de chance. Avec mon compagnon, nous préparons notre départ pour Montréal ou Québec en août 2024. Nous sommes propriétaires de notre appartement à Nantes en France et nous voulons donc échanger notre logement avec un Canadien. Si cela vous intéresse n’hésitez pas à nous laisser un message. Merci 🙂
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