Aujourd’hui, cela fait deux mois que je suis arrivée en PVT au Brésil et deux mois que je vis à Rio de Janeiro. Mais dans quelques jours je vais quitter cette belle ville pour commencer à visiter le reste du Brésil. Étonnamment, j’ai l’impression que mon voyage commence seulement maintenant. J’ai pourtant déjà fait le pas de traverser l’Atlantique, ce qui aurait dû représenter le plus grand pas en avant, mais mon ressenti est différent. Je quitte une ville où je me sens bien pour me lancer seule au Brésil.

Avant de partir pour cette nouvelle aventure, il est l’heure de faire un petit bilan de ces deux derniers mois.

Ce qui ressort principalement de ces deux mois, au-delà de mon bonheur d’être au Brésil, ce sont les très nombreuses émotions qui se mélangent en un fouillis incompréhensible, des émotions fortes et qui changent très rapidement.

En arrivant, je me suis assez vite sentie chez moi à Rio de Janeiro, et tout était beau. Je voulais tout faire, tout explorer, aller à toutes les soirées et m’insérer le plus possible dans le quotidien local. C’est ce qui s’appelle la période de lune de miel.

Pendant cette période c’est l’excitation qui prenait le dessus sur tout, le Brésil est un pays incroyable, habité par des personnes extraordinaires, qui ont une vie de rêve et je suis prête à tout plaquer pour venir m’installer ici. En gros, c’était ça.
Qu’il n’y ait pas de méprise, le Brésil est réellement un pays super et les Brésiliens sont des personnes adorables. Leur énergie, leur communion quand il s’agit de samba ou de football est exceptionnelle et je suis toujours aussi heureuse d’être là où je suis.

Je pense que cette période de lune de miel a duré environ un mois et demi pour ma part. Ça a vraiment été un super moment, une période de bonheur simple, comme une enfant qui se retrouve projetée dans un monde merveilleux fait de danse, de fête et de plage. Un vrai bonheur !

Mais cette lune de miel n’est pas éternelle et l’excitation finit par s’atténuer. C’est un processus totalement normal qui arrive à chaque personne en expatriation (chacun à sa manière).
J’ai commencé à avoir de vraies baisses de moral où je me disais qu’en fait, ma vie en France n’était pas si mal. Mes amis et ma famille ont commencé à me manquer et, de manière globale, le fait d’avoir des relations profondes et sur la durée avec des personnes. Il faut dire aussi que nous sommes en pleine période des fêtes qui approchent, cela n’aide pas du tout !
Ce qui est assez perturbant, car je n’y étais pas préparée, c’est la vitesse à laquelle des émotions peuvent changer. Je peux être super heureuse à la plage à Ipanema, puis voir une photo d’amis qui vivent leurs premières neiges à Montréal et me dire que j’étais mieux là-bas… C’est dire à quel point je suis vulnérable !

Mais je sais que ce n’est qu’une petite période qui finira par passer. Je pars bientôt vers de nouvelles aventures et je suis sûr que cela va aider. De plus, je sais que dans toutes les expatriations, il y a la phase de stabilisation où on finit par s’habituer à notre nouvel environnement.

J’écris ceci non pas dans le but de faire peur mais plutôt d’informer. L’expatriation est une super aventure qui donne l’occasion de mieux se connaître et le PVT permet de découvrir un pays en profondeur, ce qui est une opportunité exceptionnelle.
Mais comme dans toutes les expériences, il y a aussi des périodes de mou où l’éloignement avec ses proches peut parfois être un peu dur à vivre. Il faut aussi rappeler que, bien que ce ne soit pas un gros choc culturel, le Brésil reste un pays assez différent de la France et donc, forcément, à un moment cela se ressent.

Et, en réalité, pendant cette période de mou, de petites choses inoffensives peuvent nous crisper de manière disproportionnée. Ce qui peut d’ailleurs devenir drôle quand on se rend compte qu’on râle pour rien.

Pour être plus factuelle, ma période de descente de lune de miel a été ponctuée par quelques points de frustration qui n’ont pas aidé à la stabilisation des émotions.

Mon premier point de frustration provient de mes projets de voyage. En effet, le Brésil est un pays extrêmement grand et maintenant que je planifie le reste de mon voyage, je me rends compte que certaines destinations seront très difficiles à rejoindre par manque de temps et d’argent. Pour faire des économies, je souhaite me déplacer principalement en bus mais, à cause des distances, les temps de trajet atteignent vite les 20 heures voire 30 heures… Il me faut donc faire des choix car je ne souhaite pas non plus passer mon temps dans les bus.
Également, le Brésil n’est pas du tout un pays bon marché ! Après plusieurs semaines à Rio, l’argent fond comme neige au soleil et le besoin de faire du volontariat se fait de plus en plus sentir pour être toujours en mesure de faire les activités que je souhaite.

Mon autre point de frustration provient de la langue. Les Brésiliens ne parlent pas très bien anglais dans l’ensemble et j’ai fait l’erreur de penser que je pourrais facilement apprendre sur place. Ce n’est pas impossible mais le souci d’être à Rio en auberge de jeunesse, c’est que je ne suis pas obligée de bien parler portugais pour le quotidien. Et, malheureusement, comme je ne suis pas obligée, j’ai plus de mal à m’y mettre sérieusement.

Pour terminer, je ne vais pas mentir, la nourriture est un vrai point de frustration. Tout chauvinisme mis à part, le manque de bons fromages et plus largement de bons produits se fait sentir. Rien qui ne soit impossible à surmonter, mais, en cette période de raclette et fondue savoyarde…

Heureusement, ce ne sont pas des points insurmontables ! 😉

La conclusion de ces deux premiers mois au Brésil est que l’expatriation est un fouillis d’émotions positives et négatives (heureusement plus souvent positives).
Je ne regrette pas du tout d’être au Brésil ! Malgré mes moments de baisse de moral, je suis toujours aussi contente d’être ici et mon envie de découvrir ce beau pays est intacte.

Ce que je mets en place pour faciliter ce passage un peu plus compliqué :
– Appeler plus souvent ma famille et des amis
– Me concentrer sur les personnes que je connais pour approfondir les relations
– Ne plus culpabiliser de ne pas sortir
– M’écouter plus souvent

J’essaie, en effet, d’avoir une vie plus posée pour mes derniers moments à Rio car cela m’aide à avoir des repères, une “routine” qui est réconfortante quand on est un peu perdu. Et, comme mentionné précédemment, le fait de repartir bientôt vers de nouvelles aventures va relancer une nouvelle dynamique positive qui me fera le plus grand bien !

Flora

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