La région du Choco : la Colombie sauvage et authentique

Situé à l’extrême nord-ouest de la Colombie, à la frontière du Panama, la région du Choco est la seule région du pays à posséder des côtes sur deux océans : le Pacifique à l’ouest et les Caraïbes à l’est.

C’est l’une des régions les plus riches en biodiversité au monde, mais aussi l’une des plus pluvieuses : près de 9 000 mm de précipitations par an et une humidité qui frôle les 90 %. Ce climat abrite une faune et une flore uniques, avec de nombreuses espèces endémiques que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Ici, vous pouvez marcher seul sur une plage déserte, entouré par la jungle luxuriante et le chant des oiseaux tropicaux.

Le Chocó, c’est aussi la rencontre avec ses habitants : communautés afro-colombiennes et peuples indigènes, notamment les Emberá, qui font partie intégrante de l’âme du Chocó, entre traditions ancestrales et hospitalité.

Un voyage dans le Choco, c’est explorer des sentiers encore préservés, là où la Colombie dévoile l’une de ses facettes les plus sauvages et authentiques.

Côté Pacifique : El Valle, un petit paradis sauvage

Niché entre jungle luxuriante et océan à perte de vue, El Valle est l’un des joyaux bruts du Pacifique colombien. Ce village de pêcheurs modeste, aux rues en terre et aux petites tiendas authentiques, vit au rythme de la mer et des saisons. Ici, la vie est simple, mais profondément ancrée dans la chaleur humaine et la force de la nature.

Comment y aller

• En avion : moins d’une heure de vol depuis Medellín jusqu’à Bahía Solano (attention, les petits avions sont très dépendants de la météo et peuvent avoir du retard… voire être décalés au lendemain). Depuis l’aéroport, comptez environ 45 min de tuk-tuk pour rejoindre El Valle.
• En bateau : traversée d’environ 24 h depuis Buenaventura.

Plages et nature

El Valle, c’est avant tout de grandes plages de sable noir quasi désertes, bordées d’une jungle qui plonge littéralement dans l’océan.

• Playa Almejal : parfaite pour le surf (niveau débutant à intermédiaire) dans une eau chaude et agréable toute l’année. En prime, des couchers de soleil magiques.
• Playa Larga : site de ponte des tortues olivâtres entre juin et décembre. Les associations locales protègent les œufs et organisent des lâchers de bébés tortues, une expérience émouvante à vivre sur place.

Expériences uniques

• Observation des baleines à bosse : de fin juin à octobre, elles viennent mettre bas le long de la côte.
• Pêche en lancha : avec les locaux, suivie de la préparation de votre propre prise.
• Plongée : visibilité réduite par rapport aux Caraïbes, mais possibilité de croiser des requins-baleines entre mars et mai.
• Randonnées guidées (la jungle est trop dense et dangereuse pour s’y aventurer seul). Des randonnées de nuit, pour découvrir les grenouilles venimeuses colorées, serpents et araignées. Des randonnées de jour, jusqu’aux cascades, notamment Cascada del Tigre.
• Surf : Niveau débutant/intermédiaire dans les eaux chaudes du pacifique.
• Tortues : découvrir les initiatives des associations locales et participer au lâcher de bébés tortues.



Après la force brute et sauvage du Pacifique, cap maintenant sur l’autre visage du Chocó : ses Caraïbes. Ici, la mer se fait turquoise, les plages sont de sable blanc, et la jungle du Darién se fond dans l’horizon. Un contraste saisissant… et tout aussi magique.

Côté Caraïbes : de Trigana à Sapzurro, entre mer cristalline et forêt dense



Entre plages de sable blanc, jungle luxuriante et villages côtiers paisibles, le Chocó côté Caraïbes est un véritable écrin encore préservé. Ici, la mer cristalline rencontre la dense jungle du Darién, peuplée d’une faune sauvage : singes hurleurs et capucins, paresseux, toucans, iguanes, grenouilles colorées… Un paradis pour les amoureux de nature, de randonnée et de snorkeling.

Comment y aller

• Depuis Medellín : bus de nuit (environ 7 h) jusqu’à Necoclí ou Turbo, puis lancha vers votre première étape.
• Pour se déplacer entre les villages et baies : lanchas régulières, souvent organisées par les habitants ou les hostels (le bouche-à-oreille est plus efficace qu’Internet).
• À pied : certains trajets, comme de Bahía Aguacate à Sapzurro, peuvent se faire par des sentiers de randonnée.

Plages et nature

Dans cette région, chaque baie a son caractère :

• Trigana : jungle, randonnées et plages tranquilles.
• Bahía Aguacate : petite baie isolée, idéale pour se détendre.
• Playona : site majeur pour la ponte des immenses tortues luth (jusqu’à 2,3 m et 700 kg) de mi-février à fin juin, avec les naissances environ deux mois plus tard.
• Capurganá : ambiance vivante, plongées sous-marines, village animé (et bruyant).
• Sapzurro : balades en bord de mer et atmosphère paisible.

Expériences uniques

• Randonnées : plein de randonnées possibles sans guides (mais avec pantalon et bottes) le long des rios, dans des réserves au milieu de la jungle.
• Observation de la faune : singes, grenouilles venimeuses colorées, caïmans, iguanes et oiseaux exotiques.
• Plongée sous-marine : récifs préservés, poissons multicolores, coraux et tortues.
• Snorkeling : accessible depuis la plage, parfait pour observer la richesse sous-marine.
• Balades tranquilles : jusqu’au village de San Francisco ou vers une plage côté Panama.
• Détente : savourer une michelada les pieds dans l’eau, au bord d’une plage déserte.



Chocó : coût de la vie et saveurs locales

Coût de la vie

Vivre ou voyager dans le Chocó coûte un peu plus cher que dans d’autres régions de Colombie. L’isolement géographique, le manque d’infrastructures, les conditions climatiques extrêmes et la dépendance aux transports fluviaux (plus coûteux) font grimper les prix. C’est aussi l’une des régions les plus pauvres du pays, avec peu d’investissements publics, ce qui se ressent dans la disponibilité et le prix des produits.

À savoir avant de partir : il n’y a pas de distributeur automatique dans la région. Prévoyez suffisamment d’espèces avant votre arrivée pour couvrir tout votre séjour.

Gastronomie locale



Ici, la mer se retrouve dans chaque assiette. Un menú del día tourne autour de 30 000 COP (environ 6,30€) avec : ragoût de poisson en entrée , limonade fraîche, poisson frit avec riz (parfois riz coco si vous avez de la chance), patacones (bananes plantains frites) et salade (vraiment pour la déco).

Poissons fraîchement pêchés, langoustes, crevettes… Les saveurs sont simples, mais d’une fraîcheur inégalable.

Côté boissons, des jus typiques comme le borojó ou le lulo, parfaits pour se rafraîchir. Et pour les moments plus festifs, le viche, un alcool artisanal à base de canne à sucre, souvent partagée entre amis. Le meilleur ne s’achète pas en tienda : il se déguste directement chez l’habitant, un peu comme une eau-de-vie maison en France.

En bref, le Chocó, c’est la promesse d’une Colombie intacte, sauvage et sincère, où la nature et la culture vibrent encore loin du tourisme de masse.