Vivre dans une ville ou la visiter quelques jours sont deux expériences différentes. À l’arrivée, on se trouve dépaysé et surpris par tout, mais au fil de temps, une nouvelle routine et des habitudes de vie commencent à prendre forme. En quelques mois seulement, on ne se sent plus vraiment comme un simple touriste, car en voyant les vrais touristes, on se dit que c’est eux et non pas nous. On aura eu assez de temps pour réfléchir et nous adapter à tout ce qui nous entoure depuis notre arrivée. Ça fait maintenant 9 mois que je suis ici en programme vacances-travail, et voici les 5 choses que j’apprécie le plus de la vie à Paris !
1. Se déplacer dans la ville
Paris est indéniablement parmi les métropoles les plus connues au monde. Géographiquement parlant, elle reste une ville à taille humaine. La Ville Lumière ne recouvre que 100 kilomètres carrés en superficie (comparé aux 790 de New York ou aux 630 de Toronto). Malgré sa petite taille, elle compte pourtant 14 lignes de métro, 10 trams, 13 trains et d’innombrables lignes d’autobus. Sans parler des nouvelles lignes qui sont en cours de construction au moment de la rédaction de cet article. Selon des classements mondiaux, le système de transport parisien rivalise avec celui des plus grandes villes du monde (notamment des villes asiatiques qui ont 10 fois plus d’habitants). Il y a certes des perturbations en raison de grèves ou de bagages oubliés, mais globalement il est facile de se déplacer partout dans Paris.
Les stations sont donc situées assez densément à travers la ville et sa périphérie. En pratique, cela veut dire que l’on marche rarement plus de 10 minutes pour rejoindre la station la plus proche.
Paris se parcourt facilement à pied aussi. La forme de la ville ressemble un peu à une potato chips, et croyez-le ou non, il faut seulement deux heures pour parcourir Paris de l’est à l’ouest, soit de l’Arc de Triomphe à la Place de la Nation. Lors des premières semaines de mon installation, je mettais des heures à me balader dans la rue ou à suivre la Seine sans destination particulière. Souvent, je me retrouvais à l’autre bout de Paris sans même m’en rendre compte. Peut-être que c’est sa taille humaine et sa facilité de déplacement à pied qui ont contribué à son image romantique ?
2. Accessibilité vers d’autres villes
Cette deuxième idée est liée à la première mais sur une plus grande échelle. Si l’on regarde le plan du continent, on remarque vite que la France se situe au milieu des plus grands pays d’Europe, notamment l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume Uni et l’Italie. Cela veut dire que les autres villes et pays sont facilement accessibles. Pour ma part, j’essaie toujours de privilégier le voyage en train. En moins de deux heures, pour illustrer quelques exemples, je peux rejoindre Londres, Bruxelles, Lille, Strasbourg ou encore Lyon. En moins de cinq heures, je peux rejoindre quasiment tous les coins de la France, en plus des Pays Bas, de la Suisse, de l’Allemagne ou encore du Luxembourg.
Ayant passé la plupart du temps de ma vie en Amérique du Nord, pouvoir voyager en train est un pur bonheur dont je souhaite profiter au maximum. Toutefois pour les destinations qui demandent plus de cinq heures en train, je préfère opter pour un vol. Grâce à la localisation de Paris, la plupart des pays d’Europe se trouvent dans un rayon de plus ou moins deux heures de vol. Ces vols depuis Paris coûtent à peu près le même prix que les billets de train, voire moins chers, grâce aux compagnies aériennes low cost.
3. Appréciation pour l’art et la culture
C’est un cliché que vous avez sans doute déjà entendu mille fois : Paris est une capitale d’art et de culture. Mais comment cela se manifeste-t-il au quotidien ? Et bien selon moi, la meilleure preuve se trouve dans le métro.
Collées sur les murs de toutes les stations, vous trouverez tout plein d’affiches annonçant non pas des produits, mais des comédies musicales, des expositions de musée, des films indépendants, des concerts, des festivals et bien plus. Ces affiches semblent être remplacées régulièrement, donc même si prendre le métro ne représente pas une activité enviable en soi, c’est probablement la meilleure façon de découvrir tout ce que cette ville incroyable a à nous proposer. Seul un petit pourcentage des murs est occupé par des publicités pour des produits commerciaux. Dans un monde perçu comme matérialiste, ça fait plaisir de vivre quelque part où l’on me vend autre chose qu’un produit.
Beaucoup de musées et d’attractions à Paris proposent également l’entrée gratuite le premier dimanche de chaque mois. Parmi les plus connus à le proposer, il y a le Centre Pompidou (la collection permanente), le Musée national de l’Orangerie et le Musée d’Orsay. Toutefois, ces endroits demandent quand même aux visiteurs de réserver un billet gratuit en ligne à l’avance. Je conseille donc de réserver tôt, car les billets sont disponibles environ 30 jours avant et ils partent souvent très vite !
4. Les pâtisseries et les desserts
Auparavant, j’étais toujours le premier à déclarer ne pas être fan des plats sucrés. Je ne commandais jamais de desserts et je ne regardais même pas les rayons de friandises au supermarché. Mais depuis mon arrivée à Paris, petit à petit, je commence à avoir le bec sucré. Il y a des boulangeries partout, donc vous êtes sûr de vous faire tenter par de jolis gâteaux ou des pâtisseries délicieuses qui vous font de l’œil. Vous avez envie de chocolat ? Prenez un petit gâteau opéra, un éclair au chocolat ou bien une crêpe au Nutella. Plutôt team fruité ? Une tarte aux framboises ou un macaron aux fruits de la passion vous attend. Quant aux classiques, il y a toujours le flan ou les chouquettes (un peu comme les Timbits au Canada, mais plus légères et croustillantes). Il y a une réponse à chaque envie. Pour moi, ma pâtisserie préférée est sans aucun doute l’humble éclair au café.
Vous êtes peut-être déjà en train de vous dire que c’est bien joli tout ça, mais que vous n’aimez pas les choses trop sucrées. J’étais pareil que vous avant d’arriver. Mais maintenant que je ne compte plus toutes les pâtisseries et les desserts que j’ai essayés, je vous confirme que les sweets français sont beaucoup moins sucrés que ceux que l’on trouve au Canada ou aux États-Unis par exemple. Même en ce qui concerne les desserts classiques comme le brownie. Cela veut dire qu’ils sont plus… sains n’est-ce pas ? Laissez tomber, je ne veux pas connaître la vérité…
Et dès que l’on finit son plat dans un restaurant, c’est garanti que le serveur vous présentera la carte de dessert. On n’a aucune obligation d’en commander un, mais il est quand même plus difficile de refuser quand tous ses amis à la table cèdent à la tentation…
5. Les prix ne mentent pas
Ceci est une observation globale sur l’Europe : le prix affiché est le prix que l’on paie. Il n’y aucune taxe supplémentaire ou de pourboire. Cela s’applique à tout : aux restaurants, au coiffeur, à l’épicerie, aux chauffeurs, aux taxis, etc. Jusqu’ici, je n’ai pas vu d’exceptions. Cela dit, il existe quelques contextes comme dans les bars où on a l’option de laisser quelques pièces de monnaie si le service est bon, mais globalement, le pourboire n’est pas une coutume.
Cela rend les calculs mentaux et la division de l’addition beaucoup plus faciles. Chez moi, en Amérique du Nord par exemple, j’ai vu des amis galérer pour savoir combien rembourser les uns et les autres à cause des taxes et du pourboire. Laissez-moi vous dire que je ne les enviais pas. Le choc de prix était surtout prononcé quand il s’agissait de grands achats comme les appareils électroniques ou les mobiliers, où la facture finale à la caisse était de plusieurs centaines de dollars de plus que le prix affiché. Quel que soit votre pouvoir d’achat, on peut se mettre d’accord que de payer le même montant que le prix affiché représente une meilleure expérience client, point.
Un petit bonus
Je remercie tous ceux et celles qui ont lu jusqu’ici en vous partageant un sixième point bonus : celui de la mode. Je ne parle ni de haute couture, ni d’Emily in Paris (très chic, mais pas réaliste). Je parle plutôt de l’effort que font les gens ordinaires pour bien s’habiller au quotidien.
Voici quelques observations que j’ai eues : les hommes portent rarement les shorts, même en été, et les femmes ne portent quasiment jamais de leggings, surtout, tout le monde aime les écharpes et les longs manteaux. Ayant vécu à Vancouver et à San Francisco, deux villes de style très décontracté, je faisais rarement l’effort de bien m’habiller. Je ne me sentais pas à l’aise si j’étais bien habillé et si les gens autour de moi ne portaient que des vêtements de sport ou alors ceux fournis par leur entreprise (les goodies).
En revanche, à Paris, on ne se fait jamais fixer si on sort notre plus belle veste ou nos chaussures en cuir lustrées. Je clarifie que je ne suis absolument pas fashionista, mais il est quand même sympa d’avoir l’option de bien m’habiller quand j’ai envie de faire l’effort, sans me sentir comme un alien. Je pense que cette ville m’a appris à réfléchir plus sur la manière dont je me présente au monde. Le plus important, c’est qu’elle ne l’a pas fait d’une façon superficielle ou méchante. Je n’ai jamais eu l’impression que les gens s’habillent bien pour impressionner les autres, mais plutôt pour présenter la meilleure version d’eux-mêmes dans leur quotidien. Et si le fait de bien s’habiller peut apporter un brin de confiance en plus, alors pourquoi pas ?
Conclusion
Vivre à l’étranger permet d’apprendre d’innombrables choses sur un nouvel environnement et une nouvelle culture, mais ça permet aussi de voir sa propre ville natale d’un autre point de vue. Chaque endroit a ses propres caractéristiques. En les observant, on peut commencer à se rendre compte de ce que l’on apprécie le plus ou non, et puis adopter les meilleurs aspects de chaque endroit pour construire sa propre façon de vivre. Paris, comme n’importe quelle autre ville dans le monde, n’est pas parfaite. Mais pour le moment, j’apprécie tout ce qu’elle a à me proposer et à m’enseigner.
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