Il y a 3 mois, la Carpenters family nous avait fait part de sa préparation en vue de partir en PVT Canada et de s’installer au Québec. Pour lire leur premier récit : Partir en PVT Canada en famille.
Aujourd’hui, ils nous parlent de leur arrivée sur le sol canadien et de leurs premières semaines à Montréal.

Vous voici installés au Québec depuis quelques mois, il est temps de prendre de vos nouvelles ! Comment ça se passe pour vous ?

Je pense que l’on peut dire que ça ne va pas trop mal 😉 Trop tôt pour dire si notre expatriation est une réussite mais en tout cas elle se déroule bien.

Vous aviez trouvé un logement avant d’arriver sur place, grâce à une agence. Ça a été une bonne surprise à l’arrivée ?

Oui très, c’était un peu risqué comme pari surtout en n’ayant jamais mis les pieds à Montréal. Nous n’avons finalement jamais rencontré notre courtier mais nous n’avons eu aucune mauvaise surprise quant à l’appartement. La visite Skype était conforme.
Pour ce qui est des frais, nous n’en avons pas eu, au Canada c’est le propriétaire qui paie, pour le locataire c’est gratuit.
Le quartier est vraiment génial, avec le marché « Jean Talon » à quelques minutes à pied, c’est un vrai bonheur. Il y a une vraie vie de quartier : le marché, le café du coin, les restos, le métro en bas de la rue, non franchement team « Villeray » à fond !

Et pour les enfants, ça se passe comment ?

Les enfants… je ne m’avance pas trop si je dis que pour tous les parents qui sautent le pas de l’expatriation le plus important est le bonheur de nos enfants…
On va commencer par la plus grande qui a 5 ans. Nous avions complètement sous-estimé la détresse qu’elle ressentirait en laissant sa famille et ses amis en France, ça a été très dur pour elle, si c’était à refaire, on ne repartirait pas pendant les grandes vacances car la miss s’est vraiment sentie seule, sans copains et non-stop avec ses parents.
Elle a été horrible pendant 1 mois dans le style monstre avec des couettes. Nous avons donc décidé de la mettre en camp de jour pour qu’elle puisse se faire des copains et c’est allé tout de suite mieux, dès qu’elle a compris qu’ici aussi elle aurait des amis.

Les camps de jour, il y a de tout, pour tous les coûts et tous les goûts. Du camp spécialisé à 40 $ la journée, aux camps de jour plus classiques (comme nos centres aérés en France), là ça coûte environ 150 $ par semaine. C’est un budget mais ça permet à l’enfant de voir qu’il va pouvoir se faire d’autres copains ici. Nous ça a été une bouée de sauvetage !
Et puis en septembre, elle a repris le chemin de l’école, québécoise cette fois-ci ! La surprise pour nous est qu’ils sont 15 dans les classes, je trouve ça extraordinaire ! Ils ont vraiment le temps de s’occuper de chaque enfant.

De plus, le rapport maîtresse/parent est très différent ici, la maîtresse présente son parcours professionnel et donne son e-mail pour communiquer avec les parents, elle est très ouverte et on peut communiquer facilement avec elle.
Nous l’avions prévenue de notre arrivée très récente et le fait que l’intégration serait peut-être difficile. Et bien en fait, ce ne fut pas du tout le cas ! Louise, c’est un peu le chef de gang de la Maternelle B, elle a beaucoup d’amis et semble pleinement intégrée et heureuse. Le samedi matin elle râle car elle ne va pas à l’école, ça fait toujours plaisir…

L’école est totalement gratuite, nous avons juste payé 40 $ au début de l’année pour les fournitures scolaires. Les horaires sont light, par contre 8 h 17 le matin, 11 h 17 – 13 h 02 pour le repas et fin des cours à 15 h 17. Et entre ces horaires-là, c’est le service de garde pour 175 $ par mois.
Et attention : pas de cantine ici ! Bienvenue dans le monde des lunch boxes ! Pas facile au début de s’habituer à préparer un repas du midi pour son enfant qui ne soit pas sandwich chips ! Mais maintenant nous sommes des pros.

Pour le petit, c’était nettement moins compliqué. Nous n’avons pas noté de changement dans son comportement.
Comme sa sœur, il est allé dans sa nouvelle garderie en août et ça s’est bien passé.
Par contre, ils ont vraiment une vision différente de l’éducation ici et de ce que l’enfant doit savoir faire ou non à tel âge. Par exemple, en ce moment ils veulent absolument apprendre à Edouard la propreté. Il n’a même pas deux ans… Il a fallu que je me fâche un peu pour leur expliquer que s’il n’avait pas envie d’être propre, il ne fallait pas le brusquer, que nous n’étions pas d’accord avec ça. J’ai parfois l’impression que l’on veut m’expliquer ce qui est bien ou non pour mon fils, ce genre de choses m’agace un peu. Peut-être que c’est ma garderie, si c’est le cas on essaiera d’en changer, à suivre donc…

Une garderie privée c’est assez cher environ 35 $ par jour, ici tu paies à la journée et peu importe que ton enfant y aille ou non, tu paies.

Ensuite tu as des CPE (Centre de la Petite Enfance) qui sont subventionnés et qui coûtent 7,75 $ par jour. Nous avons réussi à avoir trois places dans des CPE mais nous ne les avons pas prises car trop loin de chez nous ou de nos boulots.

Malheureusement, avec le PVT, aucune aide possible donc ça fait vraiment mal dans le budget de sortir 800 $ par mois. Normalement, on aura un crédit d’impôt l’année prochaine.

Vous vouliez aussi nous parler de la santé ?

La santé, c’est quelque chose dont nous avions très peur en arrivant ici. Comme tous les enfants, nos enfants sont malades… souvent 😉
Nous avons été obligés de consulter deux fois pour notre grande et bien, en fait, pas d’inquiétude, ça se fait assez facilement. J’ai trouvé une clinique privée à Montréal, spécialisée dans la pédiatrie où tu as un RDV dans la journée.
Certes ça te coûte 100 dollars les 15 minutes, mais au moins tes enfants sont soignés. Les médicaments coûtent plus chers ici, mais là encore ça se fait bien.
Avec notre assurance Globe PVT, nous avons été remboursés dans la semaine sans problème !
Donc finalement la règle d’or, c’est que tant que tu payes, tu peux avoir des RDV sans problème !
S’agissant des vaccins nécessaires pour la garderie et l’école, c’est un peu la nébuleuse ce point-là car on ne m’a rien demandé ni à l’école ni à la garderie… Mes enfants sont vaccinés, ils ont eu tous les deux la varicelle mais je ne me suis pas renseignée pour savoir si j’avais quelque chose à faire ou non. Louise doit avoir un rappel de vaccin à ses 6 ans. On verra comment ça se passe à ce moment-là.

L’éloignement avec le reste de la famille a été dur à gérer depuis votre arrivée ?

Oh oui… En été, dans notre famille, on enchaîne les anniversaires et c’est vrai que se retrouver loin ça n’est pas simple. Pour ma part, j’ai vraiment eu un coup de mou en septembre. J’étais vraiment triste de faire vivre cet éloignement à mes enfants.
Mais j’ai remis les choses en perspective, eux n’ont pas l’air malheureux et je sais pourquoi nous sommes là. Nous avons eu de la visite de mes parents, là encore le départ a été dur mais finalement pas tant que ça.
Avoir de la famille ou des amis à la maison pendant 15 jours c’est presque lourd finalement 😉

Comme s’est passée votre recherche de travail ?

Alors ça c’est juste le truc qui va faire que ton intégration est bonne ou non. Pour rappel, mon mari est dans la paye et moi je suis contrôleuse de gestion (analyste financier ici). Nous avons donc commencé à chercher du travail 1 mois après notre arrivée, en ayant en tête que ça serait dur très dur… et qu’il faudrait certainement tout recommencer de zéro.
Pour mon mari, il a trouvé en 3 semaines un petit contrat d’1 mois en tant que technicien comptable, il a commencé du jour au lendemain. Sa chef était très contente de lui, du coup elle lui a fait un contrat d’1 an.
Niveau salaire il gagne un peu + qu’en France mais étant en contrat déterminé il n’a aucun avantage et n’a que deux semaines de vacances.
Là, il cherche de nouveau du travail car il veut vraiment retourner dans les RH/Paye. A suivre donc.
Pour ma part, je recherchais un poste senior dans l’idée que si je ne trouvais pas je chercherais un poste d’assistante. J’ai envoyé quelques CV en répondant à des annonces et j’ai eu trois entretiens. Mais finalement, c’est une chasseuse de tête qui a trouvé mon profil sur LinkedIn qui m’a proposé le poste que j’ai.
Il m’aura fallu 1 mois et demi pour trouver un poste dans mon domaine d’analyste senior.
Niveau salaire je touche vraiment + qu’en France quasiment le double en fait, mais je crois que c’est très spécifique à mon métier qui est en demande.
Je voulais d’ailleurs faire un point sur les professions qui appartiennent à un ordre, comme la mienne ou celle de mon mari. Ici les contrôleurs de gestion sont tous CPA (Comptables Professionnels Agréés) sans ça, cela peut être difficile de trouver un emploi au début, je pense, surtout lorsqu’on est débutant.
Je n’ai pas eu de souci car j’ai 10 ans d’expérience, mais on m’a systématiquement posé la question sur le fait de passer ce titre ou non.
J’ai à chaque fois répondu honnêtement en disant que non, ce n’était pas dans mes projets. Renseignez-vous donc sur votre métier.
Plus généralement sur le travail, je développe un peu car je sais que c’est vraiment le truc important quand tu arrives. On entend beaucoup parler de réseaux, que si tu n’as pas de réseaux tu ne trouves pas… Bon, concernant notre expérience à nous deux, nous avons suivi des procédés tout à fait classiques, une offre d’emploi sur Indeed ou LinkedIn et tu postules. Mon mari a trouvé grâce à Randstad et moi Michael Page.
Le truc important, c’est vraiment d’avoir un compte LinkedIn, nous avions créé les nôtres avant de partir et commencé à ajouter des professionnels canadiens plusieurs mois avant de partir.

Vous avez rencontré d’autres familles expat’ ?

OUI !!! Vive Instagram ! Nous avons rencontré plusieurs familles ou couples français grâce à Instagram et c’est une vraie aide au quotidien, quand le moral n’est pas bon, quand les enfants sont malades, quand tu es perdu, fais un petit poste Instagram et tu verras le soutien que tu récolteras. Du coup, maintenant nous aussi on aide, on répond aux messages (qui sont nombreux depuis la première interview). Finalement on renvoie l’ascenseur.
Il y a une vraie communauté PVTiste au Canada et pas mal de familles comme nous qui ont sauté le pas.

Des conseils à donner pour ceux qui s’apprêtent à partir/arriver ?

Je ne sais pas trop, peut-être juste essayer de remettre les pieds sur terre à ces familles qui, comme nous, sont un peu folles.
Ne croyez pas que s’installer à Montréal c’est facile, l’expatriation c’est difficile pour nous comme pour les enfants.

Se retrouver à l’autre bout du monde tous les 4, ça n’a pas toujours été simple. Il faut vraiment avoir un couple en béton, même nous qui avons vécu pas mal de choses nous avons eu un passage vide plus que vide.

Je pense que c’est important d’en parler, tout n’est pas tout rose, il faut vraiment s’attendre à vivre des moments durs. Trop souvent, on a tendance à idéaliser cette nouvelle vie.

Et aussi, budgétisez bien votre nouvelle vie, les garderies c’est cher… Quand tu as 1 enfant ça va, mais dès que tu dois faire garder les deux… entre 35 et 40 $ par jour. Il faut y penser.
Un dernier conseil, l’anglais est ultra important dans la recherche d’emploi surtout dans l’emploi qualifié. On a tendance à se dire « je vais venir à Montréal car ils parlent français ». Oui, ils parlent français mais l’anglais est omniprésent et si vous faites partie d’une société canadienne, vous aurez très certainement des succursales partout dans le canada anglophone. Bref, révisez sérieusement votre anglais car, à l’embauche, c’est hyper important.

L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, elle est différente, venez ici, goûtez-la, touchez-la, mais ne la comparez pas, vivez ce que vous avez à vivre en famille car c’est tellement plus beau.

Retrouvez la famille Carpenters sur Instagram.

(12)Commentaires

camille I |
Message de crevette2004
Superbe retour d'experience! Merci de l'avoir partagé Je mèn vais de ce pas suivre vos aventures sur Instagram

Hello, bienvenue a toi sur Instagram alors!!
Raphaelle I |
Superbe retour d'experience! Merci de l'avoir partagé Je mèn vais de ce pas suivre vos aventures sur Instagram