Les deux premiers jours ont été difficiles, mais les superbes paysages m’ont aidée à surmonter la douleur et les courbatures.

Le troisième jour est important pour moi. Nous devons parcourir 125 kilomètres dans la journée et je me suis donné l’objectif de passer la barre des 100 kilomètres.

 Jour 3 : de Ruisui à Zhiben – 128 kilomètres

C’est le grand jour. Nous allons passer la barre des 100 kilomètres en une journée. Cet objectif, que beaucoup de fans de vélo se fixent au bout de quelques semaines d’entrainement, je vais devoir l’atteindre après seulement 2 jours… La journée commence bien : nous sommes toujours dans la East River Valley, les routes sont très agréables à parcourir avec les rizières dominées par les deux chaînes de montagne qui nous entourent. Peu après notre départ, nous nous arrêtons au croisement de deux plaques tectoniques : la plaque philippine et la plaque eurasienne. La rencontre de deux plaques tectoniques est particulièrement rare sur la terre. Généralement, la rencontre de ces plaques se fait en pleine mer. Seuls deux de ces endroits sur terre sont accessibles à pied, à vélo ou en voiture : la première se situe au beau milieu de l’Islande où les plaque eurasienne et nord-américaine se rencontrent, et la seconde se trouve à Taiwan. À cet endroit, la plaque philippine monte sur la plaque eurasienne, tandis que plus au nord, la plaque philippine plonge sous la plaque eurasienne (phénomène de subduction). Un risque sismique important résulte de l’enchevêtrement complexe de ces deux plaques, comme l’atteste le dernier grand séisme qui toucha Taiwan en février 2016 et qui fit 117 victimes. Le croisement de ces plaques explique aussi les reliefs si particuliers que l’on trouve à Taiwan (avec par exemple le canyon de Taroko dont nous parlions précédemment et cette immense chaîne montagneuse dominée par Yu Shan à 3 952 mètres, au centre de l’île).

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Une photo publiée par Juan Martinez (@travelersbuddy) le

Mais revenons à nos rizières. La route est super agréable : peu de circulation et de magnifiques paysages autour de nous. La vallée est très fertile : le climat permet de réaliser au moins deux récoltes pendant l’année : une première en juin, et la seconde en novembre. La meilleure période pour visiter la région est peut-être cette période peu de temps avant les récoltes, quand les champs sont soit très verts, soit se parent d’une jolie couleur dorée. Le coin peut aussi être magnifique quand les champs de riz sont totalement immergés et que les montagnes se reflètent dans les rizières.

Dans le petit village de Chishang, nous bifurquons pour quitter la voie principale et nous enfoncer encore plus dans les rizières. Une piste cyclable a été mise en place pour profiter pleinement des splendides paysages du coin. On se sent libre, léger (I believe I can bike !!) et les coups de pédale se font moins difficiles. Explorer le coin à vélo est tout simplement réjouissant. Alors que je commençais un peu à fatiguer, ce plein de paysages merveilleux me redonne l’énergie suffisante jusqu’au déjeuner.

photo-groupe-chishang

Pour le déjeuner, nous dégustons un bento largement mérité au pied d’une gare désaffectée. Je sens que l’après-midi va être compliqué. Je vais essayer d’aller jusqu’à mon objectif des 100 kilomètres et je m’arrêterais ensuite pour monter dans un des vans qui nous accompagnent…

Nos pérégrinations nous conduisent à proximité d’une colline sur les hauteurs de Luyeh (Luyeh Highland), un point d’observation situé à 350 mètres de haut depuis lequel on peut avoir une jolie vue sur une bonne partie de la vallée. Pendant l’été, entre juillet et août, un festival de montgolfières se tient à cet endroit même. Il est aussi possible d’y pratiquer du parapente.

Je passe l’objectif des 100 kilomètres. Encore plus incroyable, j’ai encore de l’énergie pour continuer (je ne sais pas comment, mais tous ces paysages et la motivation de mes camarades m’inspirent). C’est difficile certes (j’en ch** beaucoup, oui, oui) mais je sens que je peux aller au bout de cette journée. À mesure que nous nous approchons du village de Zhiben, nous quittons la East Rift Valley où nous venons de passer deux très belles journées. Même si le beau temps n’était pas toujours avec nous, j’ai adoré cette région où j’aurais aimé passer encore plus de temps. Les dernières côtes de la journée m’achèvent et celle juste avant l’hôtel me fatigue plus que les autres. Arrivée à l’hôtel, je m’effondre sur l’un des canapés de l’entrée.

Je l’ai fait, j’ai rempli mon objectif des 100 kilomètres en une journée, et je l’ai même dépassé de 28 kilomètres. Mon dos et mon postérieur sont en piteux état. Mais là encore, des sources d’eau chaude et des bains à remous nous attendent dans l’hôtel où nous logeons. Bonheur !

4ème jour : de Zhiben à Checheng – 106 km (dont beaucoup dans un van…) 

Le lever est difficile, les courbatures sont toujours là (soigner le mal par le mal ne fonctionne apparemment pas). De plus, je sais que je dois effectuer une très grosse montée dans l’après-midi et je déteste les côtes. Je décide que je monterai dans le van à ce moment-là. Mon challenge, je l’ai réalisé la veille, inutile de m’en lancé d’autres.

Nous retrouvons donc la côte Est de Taiwan, la route le long de la mer des Philippines est absolument magnifique. La côte est très sauvage et il n’y a que très peu d’habitants et de béton dans ce coin.

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Les vues tout simplement époustouflantes. La différence de niveau entre les premiers mètres en bord de plage et plus loin au large donne une tonalité bicolore à la mer. Par contre, nous commençons la journée avec une première côte très difficile. Après la première pause de la matinée, nous apprenons qu’une seconde grosse montée nous attend, toujours le long de la côte. Mais cette fois-ci, la route est en travaux et certaines portions doivent être réalisées de façon alternée sur une route très étroite et en pente. Les camions et les bus qui passent par là nous frôlent en passant à seulement quelques centimètres de nous. Pour la première fois, je ne suis vraiment pas sereine à côté de ces véhicules.

Finalement, j’arrêterai de pédaler beaucoup plus tôt que prévu. Je n’aime définitivement pas cette portion de route, et je préfère admirer les paysages depuis le van.  Après quelques centaines de mètres, je vois un de mes camarades sur le bas côté de la route. C’est la première véritable chute de notre voyage. Nous allons le récupérer, mais une ambulance arrive très vite et l’emmène un peu plus loin dans une petite clinique locale pour panser ses plaies et effectuer des radios. Sur place, nous retrouvons un autre de mes équipiers qui a chuté un peu plus loin sur une partie où se trouvaient des graviers (une magnifique gaufre qu’il a immortalisée en vidéo d’ailleurs). Mauvaise passe pour notre groupe. Heureusement, les deux n’ont rien de bien grave. Pour l’un d’eux, c’est juste quelques égratignures et il peut remonter sur son vélo pour le reste de l’après-midi. Pour l’autre en revanche, des douleurs au coude et au poignet l’empêcheront de faire du vélo pendant les deux prochains jours.

À hauteur du village de Daren, nous quittons pour de bon la côte Est de l’île pour rejoindre la partie ouest en passant par les collines du sud de l’île. Mes camarades doivent effectuer une montée de 12 kilomètres de long pour atteindre un sommet situé à 450 mètres au dessus du niveau de la mer. Bien à l’aise dans le van, je peux profiter des paysages et admirer les reliefs très vallonnés du sud de Taiwan. Les nuages qui se glissent au creux des vallées donnent un petit caractère mystique plutôt plaisant.

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L’un de mes camarades, passionné de vélo, se paye même le luxe de faire cette montée deux fois : une première fois en contre-la-montre, pour essayer de battre le temps d’un membre de son équipe universitaire en Californie, et une deuxième fois, simplement pour le plaisir… Pour la première fois, à l’issue de sa deuxième montée, il reconnaît qu’il est un peu fatigué. Au sommet, un petit bâtiment accueille les témoignages de centaines de cyclistes passés par ici. Le coin est hyper populaire pour les fans de vélo.

velo-shouka

Sur le plateau, nous empruntons la magnifique route 199 qui s’étire sur une quarantaine de kilomètres environ. Cette route nous conduit aussi au sein de la communautés aborigène de Paiwan. Les autochtones de Taiwan (appelés les « habitants originels ») représentent seulement 2 % de la population. 16 ethnies sont reconnues par l’État mais il y en aurait dans les fait environ 27. Ces divisions ne prennent pas en compte les subdivisions au sein des ethnies. Nous avons notamment eu l’occasion de nous arrêter à l’école située à Mudan, où la majorité des élèves sont issus de la l’ethnie Paiwan. Située haut dans les montagnes, cette petite école semble isolée du reste du monde.

ecole-elementaire-mudan

Mais il est temps de quitter le plateau et de redescendre vers la côte. Remontée sur mon vélo, j’apprécie pleinement les vues sur le chemin. Les petites routes à travers la végétation sont très agréables. Nous alternons entre des routes entourées d’arbres et des routes le long des cours d’eau. Alors que nous redescendons et que la fin de la journée approche, nous admirons au loin le petit village de Mudan et son réservoir, baignant dans une lumière stupéfiante.

reservoir-de-mudan

À la tombée de la nuit, nous arrivons à notre hôtel, qui fait face à la mer de Chine. Nous sommes passés d’une mer à une autre aujourd’hui !

Ces deux dernières journées ont été exquises. Après avoir réalisé et surpassé l’objectif que je m’étais fixé, j’ai profité de la quatrième journée pour m’extasier devant les paysages tout en ménageant un peu mes forces. Nous n’avons même pas encore atteint la moitié de notre épopée. Demain, nous quitterons cette merveilleuse partie sud de Taiwan pour retrouver la ville, et plus précisément Kaoshiung, la deuxième ville de l’île.

Je vais encore avoir besoin de beaucoup d’énergie.

Marie

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