Je suis partie en PVT nomade en Colombie avec mon copain, sans un gros budget de départ. On travaillait tous les deux à distance, une quinzaine d’heures par semaine. Ce qui suffisait pour couvrir nos besoins essentiels, mais pas pour voyager sans se poser de questions.
Rapidement, le volontariat est devenu une évidence. Il permet de réduire les dépenses et surtout de rencontrer des gens, partager leur quotidien et découvrir d’autres modes de vie.
Cela permet de partager leur quotidien et découvrir des modes de vie différents. On ne voulait pas simplement enchaîner les villes et les sites touristiques, mais plutôt se plonger dans la vie locale. Prendre le temps de connaître les gens.
Sur nos trois premiers mois en Colombie, nous avons consacré un mois entier au volontariat. Réparti en deux expériences de 15 jours chacune, très différentes l’une de l’autre.
Premier volontariat : un éco-hostel dans les montagnes de Cocorná
Immersion au cœur de la montagne
Notre premier volontariat était à Cocorná, à deux heures de Medellín, dans un éco-hostel familial. Tenu par une mère et ses deux enfants. Le lieu est isolé, perché au milieu de la montagne, et accueille des retraites de yoga et de méditation.
Dès notre arrivée, on sent que notre hôte gère tout : l’accueil des voyageurs, les retraites, l’école à la maison pour sa fille… Une femme déterminée à faire vivre son projet seule. C’était inspirant de la voir tenir ce lieu.
Missions variées et une belle autonomie
Nos missions ? Rénover la zone des volontaires, nettoyer, réparer la douche et les toilettes, repeindre quelques panneaux, et réaménager le potager avec des structures en Guadua (un bambou local). On avait beaucoup d’autonomie, ce qui était chouette mais aussi un peu déroutant. Quand on n’est pas chez soi, décider quoi faire, comment le faire et trouver les outils demande un petit temps d’adaptation.
La mission la plus marquante a été de garder l’éco-hostel une semaine entière, seuls sur place, pendant que notre hôte partait en vacances avec ses enfants. On s’occupait du lieu et des animaux (chiens, chats, etc.). C’était une expérience géniale. Une vraie immersion dans la vie du lieu, une confiance totale, et beaucoup de liberté.
Rencontres, isolement et leçons de montagne
Pendant ce volontariat, nous avons également eu l’opportunité de rencontrer une communauté vivant un peu isolée dans la montagne. Cette communauté organisait des retraites spirituelles plus “extrêmes” que ce qu’on a l’habitude de voir. Nous avons aussi noué des liens forts avec les enfants de notre hôte, participé à une grande fête d’anniversaire avec musiciens et mantras… C’était génial de découvrir un autre mode de vie et d’échanger avec ces gens.
L’endroit était isolé. Le premier magasin était à 1h30 de marche. Pour le retour, il fallait parfois prendre la moto, marcher ou même monter à cheval selon le chargement.Autant dire qu’il fallait être bien organisé : si tu oubliais quelque chose, ce n’était pas à cinq minutes en voiture.
Ce que j’ai aimé, c’est ce contact avec la nature, ce quotidien simple et exigeant. Observer comment certaines familles construisent leur vie dans des endroits reculés. L’échange humain était différent : notre hôte, d’origine hollandaise, avait une approche plus directe que les Colombiens. Il a fallu s’y adapter, mais ça faisait aussi partie de l’expérience.
Deuxième volontariat : une finca de cacao près d’Ibagué
Une immersion chaleureuse au cœur d’une famille colombienne
Notre deuxième volontariat s’est déroulé dans les hauteurs d’Ibagué, à quelques heures de Bogotá, dans une finca familiale de cacao. Dès notre arrivée, l’accueil a été très chaleureux. La famille nous a reçus comme si nous faisions partie des leurs. Nous avions notre chambre, notre douche et notre cuisine. Chaque jour était ponctué de repas partagés et de petites attentions : un fruit, une boisson locale, des spécialités à goûter…
Découvrir le cacao, de la récolte au chocolat
Nos missions étaient variées et le rythme agréable. Les premiers jours, une tempête ayant fait tomber plusieurs arbres, nous avons aidé à nettoyer le terrain et à déplacer le bois. Nous avons aussi construit un abri pour le bois et un “range-bottes” pour la finca. Entre le travail, les échanges, les blagues et les moments de découverte, les journées passaient très vite.
La deuxième semaine était consacrée à la découverte du cacao : récolte des cabosses, fermentation, séchage, torréfaction et préparation du chocolat. Travailler à leurs côtés nous a permis de comprendre tout le processus du fruit au chocolat et le savoir-faire artisanal de la famille.
Petits imprévus et grands souvenirs
Bien sûr, il y a eu quelques imprévus : un bambou qui blesse Oliver, un scorpion dans ma botte, des abeilles qui piquent Antoine… Mais surtout, ce sont les moments de partage et de complicité qui ont marqué ce séjour. Nos hôtes, Oscar et Nancy, âgés de 78 et 65 ans, étaient d’une gentillesse rare. Leur hospitalité, leur douceur et leurs petites attentions quotidiennes nous ont profondément touchés.
Au moment du départ, l’émotion était palpable : ils avaient du mal à nous laisser partir, et nous aussi. Ce séjour restera pour nous une expérience humaine intense, pleine de bienveillance, de simplicité et d’authenticité.
Ce que ces expériences de volontariats en Colombie m’ont appris
Avant de partir en voyage, quand j’en avais marre de passer mes journées derrière un ordinateur, je rêvais souvent de tout quitter pour aller vivre en haut d’une montagne. Entourée de nature, loin du stress et du “business is business”.
Mais après avoir passé plusieurs semaines dans ces deux volontariats, mon regard a un peu changé.
Vivre en pleine nature, c’est magnifique… mais c’est aussi exigeant physiquement. Et parfois c’est également éprouvant au quotidien car cela demande une sacré organisation. Dans la finca de cacao, par exemple, le terrain était très pentu : il fallait sans cesse couper du bois, bricoler, porter, entretenir. Et avec les moustiques, la chaleur, les sangrudos, les scorpions et le périple pour aller faire les courses, j’ai vite compris que ce mode de vie, aussi beau soit-il, n’était pas forcément fait pour moi.
Je me suis rendue compte que ce que j’aimais vraiment, c’était trouver un équilibre entre les deux. J’aime la nature, oui, mais à ma manière y être connectée sans forcément y vivre isolée. J’aspire à pouvoir faire mon métier sur mon ordinateur avec un petit latte, puis aller dehors, profiter de la nature, respirer, bouger (mais pour le plaisir ou à mi-temps).
Et c’est exactement ce que je recherchais. Que ces expériences viennent bousculer mes idéaux, me faire réfléchir, et m’aider à comprendre ce qui me correspond vraiment.
C’est toute la richesse du volontariat. On part pour aider et découvrir le monde, mais on revient surtout en ayant appris quelque chose sur soi-même.
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