Traverser le Canada à vélo : 5 mois, 5 500 km !

Tu pars traverser le Canada d’ouest en est, à vélo. Tu peux nous présenter ton projet ?

MY HAPPY CANADA TOUR est né de l’envie de partir à la découverte du Canada, qui me fait rêver depuis gamine, et de vivre une aventure humaine. Je crois aussi que je ressentais le besoin de quitter la France quelques temps, car j’avais le sentiment d’y étouffer, d’être enfermée dans une boîte, car en France il y a une certaine vague de conformisme à suivre.

Quand, comment et pourquoi ce projet est-il né ?

Je n’aime pas avoir de regret, alors pour ma 35e année, j’ai fait ma demande de PVT pour le Canada. J’ai perdu à la loterie canadienne, mais si jusqu’ici je ne m’étais jamais sentie prête à tout plaquer pour tenter l’aventure, cette fois je l’étais et n’allais pas passer à côté de l’occasion de réaliser mon rêve. Mon intention de départ était de découvrir le Canada, faire du bénévolat et vivre une expérience humaine qui m’enrichisse. Du coup, lorsque j’ai découvert le blog de ce couple français qui revenait d’une traversée du Canada à vélo, ça a été comme un déclic pour moi. Après quelques recherches et demandes de renseignement, traverser le Canada à vélo est devenu une évidence pour moi.

Un an après, tu t’envoles pour le Canada. Comment t’es-tu préparée ?

J’ai préparé mon projet 1 an avant mon départ, qui était calculé en fonction de la fin de ma mission intérim. J’ai d’abord créé mon blog car il était évident pour moi que je voulais partager ce projet de bout en bout. Mon blog a aussi été une sorte de vitrine, afin de tenter de négocier des partenariats afin d’alléger mon budget, sans pour autant que mon voyage ressemble à une caravane publicitaire. J’ai partagé mes choix d’équipements en tant que novice, ainsi que mon itinéraire prévisionnel. Certes j’ai beaucoup préparé ce projet, parce que je suis comme ça et que c’était aussi sûrement une façon de me rassurer. Toute cette préparation n’empêche pas de laisser une grande place à l’imprévu et à l’aventure. Depuis 3 semaines que je roule sur les routes canadiennes, je pars chaque matin sans connaître mon étape finale, ni où je vais dormir. Je ne donnerai aucun conseil, car il s’agit de mon premier voyage à vélo et que voyager est une quête de liberté que chacun atteint à sa manière.

Tu penses que c’est un projet à la portée de tous ?

A travers mon projet, je veux montrer que si je parviens à traverser le Canada à vélo, toute personne désireuse de réaliser une telle expérience peut y arriver. Je suis partie avec mes doutes et mes peurs dans mes sacoches, je ne suis ni courageuse, ni Wonder woman. Je suis juste convaincue que la chance sourit aux audacieux. Je ne me suis jamais sentie aussi bien et heureuse que depuis le lancement de ce projet et je ne vous parle même pas depuis que je suis au Canada. Je ne veux pas dire que tout le monde doit enfourcher son vélo et traverser le Canada. Je veux juste dire que si au fond de toi tu souhaites réaliser un rêve, mas que ton manque de confiance et tes peurs te mettent des bâtons dans les roues… fonce et tu ne le regretteras pas.

En montant dans l’avion, à quoi tu as pensé ?

En montant dans l’avion, je pense que je ne réalisais pas trop ce qui m’arrivait. Après tant d’attente j’y étais. J’ai forcément ressenti une très grande émotion, mais surtout ce sentiment incroyable de ne pas savoir ce qui allait m’arriver durant les 5 prochains mois.

Qu’attends-tu de ce voyage ?

J’attends de ce voyage qu’il soit avant tout sous le signe des rencontres. Je veux mettre l’humain en première place avant même le côté sportif. J’attends de ce voyage de me perdre dans l’immensité, d’affronter mes peurs et de parvenir à les surmonter. Avant tout, si je pense que ce voyage ne va pas totalement me changer, il va surtout me révéler. Chaque jour, je me surprends un peu plus. Il y a forcément une quête de soi dans une telle aventure. Et puis je veux mettre le vélo au féminin en lumière à travers ce projet : le vélo est un formidable véhicule de liberté.

Je remercie pvtistes.net et je voudrais terminer cette interview avec la plus belle phrase que j’ai entendu depuis mon arrivée au Canada : « Life is good as long as you enjoy what you have ».