La clé pour bien s’intégrer dans un nouveau pays consiste à connaître et réussir à assimiler sa culture. Bien que pour un certain nombre de Canadiens et la majorité des Québécois, nous partageons une même langue avec les Français, il existe un bon nombre de différences culturelles à d’autres niveaux.

Souvent l’image que les Canadiens ont des Français est basée sur certaines caractéristiques ou stéréotypes des Parisiens. En France, les Parisiens sont souvent la bête noire des provinciaux, car ils diffusent une image fausse du reste de la France. C’est probablement à cause d’eux qu’ils ont la réputation d’être des maudits Français ! En Province, les gens sont souvent réputés pour être beaucoup plus sympathiques, chaleureux et accueillants qu’à Paris.

Cet article présente bien des traits de caractères « forcés » d’un côté comme de l’autre, il présente des généralités via des observations personnelles et subjectives. Il faut bien sûr garder en tête que chaque individu est différent, peu importe de quel côté de l’Atlantique il vient !

Voici 10 différences culturelles entre les Français et les Canadiens, vues par une Canadienne installée en France depuis quelques temps.

1. Autour de la table – on troque le beurre d’arachide pour la confiture !

Nos habitudes alimentaires et de table sont très différentes de celles des Français. Ne manger que du sucré au petit déjeuner, bannir le pain tranché (appelé pain de mie) et faire les grands repas en famille le midi au lieu du soir sont quelques exemples de différences.

2. En soirée – On partage notre alcool

En France, lorsqu’on va à une soirée chez des amis, et même chez des amis d’amis, chaque personne apporte un truc à boire et le met au centre de la table. C’est un grand partage collectif ! On peut sans problème se servir un verre d’une boisson qui a été apportée par un autre invité. Lorsque vous êtes invités à prendre l’apéro ou à manger chez des amis, les Français ne demandent pas à rapporter chez eux les bouteilles et plats qui n’auraient été ni bus ni mangés durant la soirée. (Bien que ce ne soit pas une pratique systématique au Canada, il est plus fréquent d’entendre cette demande du côté ouest de l’Atlantique).
Au Canada, quand on dit BYOB – Bring your own booze, c’est effectivement chacun pour soi. Dans des soirées entre amis les gens auront tendance à partager, mais dans des grandes soirées, chacun consomme ce qu’il a apporté. J’ai déjà été dans une soirée, où l’hôtesse nous a fourni des autocollants pour identifier nos bouteilles avec notre nom !
On en parle sur le forum dans ce sujet : L’alcool dans les soirées québécoises, source de conflit ? 

3. Râler – ils aiment se plaindre ces Français

Les Français, surtout les Parisiens, sont bien connus pour leur talent de râleur… Une Parisienne me disait que c’est culturel de râler car c’est une façon de revendiquer des choses ! Elle qui adore râler précise que les Français ont l’impression qu’en râlant, les choses vont changer. Voici quelques exemples de situations qui attire la grogne des Français : ils travaillent trop ou à l’opposé on ne leur donne pas assez de travail, les loyers sont dispendieux, il fait gris, il pleut trop, les transports en communs sont toujours bondés et prennent plus de temps que prévu pour se rendre à destination, ils sont célibataires, etc.
Du côté des Canadiens, je m’avance en disant que râler leur donne plus de frustration qu’autre chose, contrairement aux Français pour qui ça leur fait du bien. Ils veulent davantage mener des actions de collaboration au lieu de faire des manifestations.

4. L’étiquette – règles importantes à suivre pour ne pas se faire regarder de travers

Il existe quelques règles d’étiquette qui sont très importantes à suivre lorsqu’on arrive en France afin de ne pas se faire fusiller du regard par celui ou celle qu’on aurait offusqué, sans le vouloir. Par exemple, en France, vous êtes dans le pays du vous, à moins que vous connaissiez bien la personne, il vaut mieux la vouvoyer. Ceci inclut les serveurs, et commis en magasin.
Une autre habitude à prendre est celle de la bise ! Lorsqu’on rencontre une nouvelle personne dans un contexte personnel et qu’elle est dans notre « fourchette d’âge », vous devez lui faire la bise. C’est une pratique plutôt étrange lorsqu’on est habitué de serrer la main. À son opposé, il y a les Canadiens-anglais, qui font plus souvent des câlins (hugs) à leurs amis.
Enfin, il est important de toujours dire « Bonjour » avant de poser une question à un commis de magasin ou à n’importe qui que vous voulez approcher pour demander une information.

5. L’humour – c’est du second degré pur et dur

Nous, Canadien(ne)s, sommes habitués à un humour plutôt direct et franc. Nous avons du mal avec l’humour de second degré des Français. J’ai souvent fait une face de « tu ne me fais pas rire » à un ami qui se croyait mordant… bref, nous les trouvons bizarres avec leur sens de l’humour pas drôle du tout. 😉
Cet humour est également présent dans leurs films. Lorsque je suis allée voir le film « Les garçons et Guillaume, à table », j’ai très peu ri, alors que toute la salle, composée de Français, éclatait de rire…

6. Le couple – un bisou et le contrat est signé !

Les deux plus grandes différences selon moi avec les couples franco-canadiens ou franco-québécois résident dans les étapes qui mènent à la création de ce soi-disant couple. Au Canada, chaque étape est importante. Il faut d’abord fréquenter l’autre, ensuite avoir une discussion pour préciser que la fréquentation est désormais exclusive, et enfin, avoir un dernier échange pour se dire les vraies affaires : vous êtes officiellement en couple ! Ces étapes peuvent s’enchaîner rapidement, comme elles peuvent prendre plusieurs semaines ou mois.
En France, c’est simple : si vous vous embrassez (sans avoir un taux d’alcoolémie qui saute au plafond), vous êtes en couple…
La deuxième différence consiste au rôle de l’homme et de la femme ! Au Canada, c’est souvent la femme qui prend les devants lors du flirt, et dans le couple aussi. En France, c’est plutôt le contraire. Les hommes sont séducteurs et vont davantage faire les premiers pas. Les femmes sont souvent agréablement surprises lorsqu’elles arrivent en France, car pour une fois, elles se font séduire !
Voici un article sur les couples franco-québécois qui explique pourquoi si peu de Québécoises sortent avec des Français.

7. L’habillement – OUT les minijupes !

Le premier soir où je suis sortie avec un ami à Paris, je lui ai demandé comment je devais m’habiller. Il m’a dit (en gros), n’importe quoi, sauf une minijupe ! En France, porter une minijupe va attirer le regard et des sifflements de personnes que vous préféreriez qu’ils vous ignorent… Au Canada, principalement du côté anglophone, les vêtements très courts et à décolletés plongeants sont souvent portés.
Les Françaises, surtout les Parisiennes s’habillent plutôt comme ceci !

8. Au travail – travailler jusqu’à pas d’heure, c’est une pratique courante

En France, bien qu’il existe la règle des 35 heures, vous allez très souvent devoir travailler plus ! Voici la philosophie des horaires de travail : ce n’est pas l’heure à laquelle vous arrivez le matin ou la durée de la pause déjeuner qui compte, c’est l’heure à laquelle vous partez le soir. Plus on part tard, plus notre entourage au travail va penser qu’on se dédie à fond dans notre emploi !

En France, vous constaterez que votre patron va plus rarement prendre les opinions des employés en considération dans sa prise de décision. Il ne se remettra pas en question, et sa parole est « divine ».

9. Attention à trop se vendre – soyez modeste !

Il semblerait que nous, anglo-saxons (même vous les Québécois et Canadiens-français vous êtes anglo-saxon, qu’on le veuille ou non, nous sommes plus près de la culture américaine que française), avons la manie de trop nous vendre et de dire que nous sommes méga géniaux ! Même si c’est effectivement le cas ;), il vaut mieux rester modeste, surtout à l’écrit, notamment dans des dossiers de candidature.
En France, trop se vendre est une pratique très mal vue qui donne l’impression que parmi toutes ces belles paroles, nous cachons quelque chose de grave… Les Français peuvent nous prendre pour des prétentieux, ce qui peut gravement nous nuire.

10. Nos expressions – connaissez-vous l’argot ?

La beauté d’une langue et son exotisme passe par l’accent local, mais également par ses expressions ! Voici un bel exemple « Ça va être chaud, j’ai perdu ma cb au taf, du coup j’ai plus de thunes ! ».

Et vous, pvtistes canadiens en France, quelles sont les plus grandes différences culturelles que vous avez notées ?

Jade

Je suis une Canadienne en PVT à Paris! J'ai créé le site web www.cheznoscousins.com, un site de ressources et de conseils pour les Canadiens en France

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(79) Commentaires

jekyssa I |

Oups mon lien précédent n était pas le bon. Vous pouvez le supprimer : ça c est le bon ! https://jetjvontvoirailleurs.overblog.com/10-choses-à-savoir-pour-éviter-de-trop-passer-pour-des-billes-au-quebec

Antoine I |

Bien, mais sur le point 8, vous confondez parisiens et français, je viens du sud et j’ai travaillé dans la capitale, je fus surpris de constater cette mentalité du « on reste le plus tard possible pour montrer qu’on travaille » (même si l’on arrive assez tard le matin). En province nous travaillons plus tôt le matin (8h-9h), tandis qu’à Paris c’est plutôt 9h/9h30 dans les boites. En revanche rester tard, est souvent mal vu en province car c’est considéré comme faire du zèle.

Syriane I |

Râler c est bon pour la santé !!! 😀 Je préfère dire ce que je pense que de garder les choses même si on est bien d accord que râler parce que le métro est ralenti à cause d une porte qui ne veut pas se fermer, ça le fera pas avancer plus vite ! Je dis qu on ne râle pas, on dit ce qu on pense quelque chose qui n est pas très courant à Montréal où les gens vont plutôt tjs dans le sens du vent. D ailleurs, je remercie Julie Québécoise pure souche, collègue de travail, qui est l exception qui confirme la règle !!! mdr Je ne sais pas si cela se passe dans ts les entreprises … Mais, j ai pas l impression que l employeur écoute plus ses employés au Canada… En tt cas, dans mon entreprise c est pas le cas …Mais, c est vrai qu en France, la hiérarchie est présente. Personnellement, ça me dérange pas … J ai pas forcément envie de copiner avec mon responsable … Pr les mini-jupes, c est sûr que c est plus facile de les porter ici, mais je me suis déjà fait siffler en centre ville …C est bien de pouvoir se fringuer comme tu veux, mais bon qd j en vois certaines sortir en quasi culotte, je me demande où se pose le respect à soi-même ! 😉 Après, on est d accord chacun est libre de faire ce qu il veut et c est bien ! :-).
Je voudrais remercier Lilou pr sa très jolie réponse concernant les Parisiens … Je suis Parisienne, fière de l’être. Je ne me trouve pas pire que quelqu un qui viendrait d une autre ville … C est d ailleurs assez fatigant d entendre les proses anti-parisien… Les parisiens font ci, se comportent comme ça … On oublie souvent qu un parisien sur 2 est une personne de province …

Mélani I |

Haha c’est trop ça mais je ne m’inclus pas dedans ^^.

Perrine I |

Ah c’est tellement vrai ces remarques à propos de notre culture, notamment pour les vêtements, le fait de râler et les patrons !
Mes mini-jupes je les ai toutes achetées à l’étranger et lorsque je rentre en France elles sont au fond de mon placard (sauf à Toulouse ou je les mettais quand même de temps en temps). Par contre dès que j’ai un PVT (NZ ou Canada) je les mets en premier dans ma valise! 🙂

César I |

Merci pour ce très bel article! 😉 Je surplus particulièrement le point 5 : Ah le second degré face à une québécoise… Aoutch! Bide en approche et moment de blanc intense mais bon ça fait parti du jeu! lol ^^

Murielle I |

J’ai beaucoup souri en lisant cet article ! C’est toujours drôle de constater les différences entre nos deux cultures. C’est tout l’intérêt de l’expatriation : découvrir et surtout s’enrichir des particularités d’une autre culture..

Sébastien I |

J’ai une petite question : est-ce que les expressions québecoise sont « valables » (si on peut dire ça comme ça) dans les autres provinces du Canada où l’on parle aussi français ou est-ce typiquement québecois?

gwenaelle I |

Je suis dans la region du nouveau brunswick (sud est du quebec) et le parler est quasiment pareil… Il y a forcement quelques différentes expressions et l’accent est encore différent.

Sébastien I |

Ah d’accord! J’étais à Moncton en novembre, mais comme j’ai principalement du m’exprimer en anglais je n’ai pas pu en profiter pour enrichir mon vocabulaire français ^^ En tout cas merci pour ta réponse! Peut-être se rencontrera t-on! 😉

gwenaelle I |

Je suis également à Moncton. Bizarre que tu ne te sois jamais fait servir en francais.. Il y a quand même 35% de francophone ici. Je travaille dans le milieu francophone donc pour moi j’ai même l’impression qu’ils sont plus ^^

Sébastien I |

Oui en effet j’ai trouvé ça bizarre, surtout que j’étais du côté de Dieppe, alors je me suis dis qu’il fallait peut-être que j’aille du côté de Bathurst. Mais je me souviens quand même avoir été servi en français à deux endroits, chez Cora et au Atlantic (celui qui est près de la rivière chocolat). Que me conseillerais-tu sachant que j’ai choisi le N-B pour pouvoir y développer mon anglais mais aussi pour pouvoir continuer à parler en français? L’association d’aide des nouveaux arrivants (près d’une église au centre ville) m’a dit que les villes les plus francophones se trouvent au nord comme Edmundston, Miramichi, Bathurst, etc… Qu’en penses-tu?

gwenaelle I |

Miramichi n’est pas du tout francophone… La péinsule acadienne l’est beaucoup plus mais du coup beaucoup moins d’anglophone. Je pense que Moncton est un bon compromis. Veux tu travailler dans un milieu anglophone? Personnellement j’améliore mon anglais grâce au sport (ultimate frisbee)

Sébastien I |

En fait je ne sais pas trop. Travailler en milieu francophone ce serait jouer la sécurité, tandis que dans un milieu anglophone ce serait top pour progresser, mais ce serait peut-être aussi trop dur, surtout au début, et j’ai peur que cela ne pardonne pas…

gwenaelle I |

Je comprends.. quel est ton niveau d’anglais? Peut-être commencer par un travail francophone et prendre des cours d’anglais (MAGMA fait ca) et t’investir dans des associations anglophones.. Puis ensuite changer pour un travail anglophone et t’investir dans des associations francophones

Jade I |

Chaque région à ses expressions. Un bon nombre d’expressions ne sont qu’au Québec. En Ontario et dans l’autres provinces majoritairement anglophone, les expressions des canadiens français sont souvent des traductions directes de l’anglais. Par exemple, je care pas = I don’t care.

Sébastien I |

Effectivement ça pourrait être une bonne idée pour y aller en douceur. A méditer! Merci Gwenaelle! 🙂

PS : Merci à toi aussi Jade pour cette précision! Pas vraiment facile alors, puisque pour connaître ces expressions françaises-canadiennes il faut d’abord les connaître en anglais… :s

Maxime I |

Pour le coup Guillaume Galienne je trouve pas ça drôle du tout non plus et ont me dit que j’ai un humour de merde !! Peut être qu’au Canada je suis le nouveau Anthony Kavanagh 🙂

Laëtitia I |

Article très intéressant ! 🙂

« Au Canada, quand on dit BYOB – Bring your own booze, c’est effectivement chacun pour soi. Dans des soirées entre amis les gens auront tendance à partager, mais dans des grandes soirées, chacun consomme ce qu’il a apporté. »
C’est drôle car je lis exactement ce que j’ai vu de mes propres yeux mais à New York, dans une grande soirée. Tous les gens devaient amener leur propre boisson. Au moins, pas de disputes et chacun consomme ce qu’il veut et à son rythme. ^^