3Le Nouvel An

Si Noël est un peu différent mais pas totalement étranger, il n’en va pas de même pour le Nouvel An qui est une fête très traditionnelle et très différente de notre Nouvel An en France. Oubliez les petits fours et l’alcool à profusion, c’est ici une fête de famille très calme et pleine de traditions à respecter.

Précisons tout d’abord que le Nouvel An au Japon suit le calendrier grégorien et n’a donc rien à voir avec le Nouvel An chinois qui n’est pas vraiment célébré ici. Bien que les Japonais aiment décorer leurs maisons avec le signe du zodiaque correspondant à la nouvelle année chinoise, ils suivent un calendrier différent, le même que chez nous. Ainsi, les Japonais anticipent d’environ un mois au niveau des décorations utilisant le nouveau zodiaque et considèrent plus ou moins qu’ils changent d’animal le 1er janvier (le calendrier lunaire qui est suivi en Corée et en Chine voit généralement tomber la nouvelle année entre la mi-janvier et la mi-février).
Ainsi, bien que cela soit un peu confus puisque vous allez voir le zodiaque chinois un peu partout au moment du nouvel an, pas d’amalgame, le Nouvel An japonais est le 1er janvier.

Une fête de famille

Insistons d’abord sur le fait que le Nouvel An est une fête de famille, c’est le Noël japonais, en quelque sorte. Probablement aucun de vos amis japonais ne sera disponible pour le fêter avec vous et les étrangers se retrouvent souvent à fêter le Nouvel An entre eux s’ils ne sont pas invités à le célébrer dans une famille japonaise. Au Japon, il y a deux fêtes très importantes au niveau familial et il est mal vu de ne pas y participer : Obon (en août) et le Nouvel An.
Ainsi, le pays entier a des vacances (généralement du 29 au 3) et peut rentrer à la maison pour fêter le Nouvel An en famille. C’est une fête calme, souvent passée devant la télévision à boire et manger en discutant entre proches. À la différence de chez nous qui faisons la fête et avons tendance à vouloir oublier l’année qui est passée, les Japonais préfèrent utiliser cette période comme un moment de réflexion sur ce cette année et à se préparer pour la nouvelle année.

Un vocabulaire précis à connaître

Comme rien n’est jamais vraiment simple au Japon, il y a des termes spécifiques à connaître pour cette fête du Nouvel An. Tout d’abord, la veille du jour de l’An, le 31 décembre donc, est appelé “Omisoka”. C’est l’un des jours les plus importants pour les Japonais. Jusqu’à ce jour, si vous rencontrez quelqu’un et voulez lui souhaiter une bonne année, il faudra dire “Yoi o-toshi wo”.

À partir de minuit, le 1er janvier donc, nous somme le jour du “Oshogatsu” et à partir de ce jour, pour souhaiter la bonne année à quelqu’un il faudra dire “Akemashite omedetou gozaimasu” (les jeunes réduisent à “AkeOme”). Si vous avez la télévision chez vous, vous pourrez constater le changement dans la façon de souhaiter la bonne année dans des publicités qui filment une version “Yoi o-toshi wo” et une version “Akemashite omedetou” qui sera diffusée dès minuit.

Une période noire dans les transports

Comme dit plus haut, la majorité des employés vont avoir plusieurs jours de congés pour pouvoir rentrer passer le réveillon chez leurs parents. Ainsi, c’est une période relativement noire pour voyager au Japon, bus, trains et avions sont souvent réservés longtemps à l’avance et bondés. Également, de nombreux magasins seront fermés (surtout vrai hors des grandes villes) et l’activité générale du pays sera au ralenti. C’est également la période la plus chargée de l’année pour les stations de ski, donc il vaut mieux éviter de vous y rendre cette semaine-là si vous n’aimez pas la foule.

En revanche, Tokyo a tendance à se vider, et de nombreux hôtels offrent des réductions pour attirer les clients. Si vous voulez donc voyager dans un Tokyo un peu plus calme qu’à l’habitude et moins cher, c’est pile le moment de l’année ! Il est d’autant plus intéressant de vous rendre à Tokyo à cette période si vous aimez le shopping puisque dès le 1er commence la folie fukubukuro que nous détaillerons plus bas.

Les fêtes entourant le Nouvel An : Bonenkai et Shinenkai

Le Nouvel An se fête donc en famille, cependant, vous ressentirez une atmosphère étrange entourant cette date, particulièrement autour des restaurants et izakaya ayant plus de “salaryman” ivres morts dans la rue qu’à l’habitude. C’est la faute au Bonenkai (une fête pour oublier l’année) et au Shinenkai (une fête pour accueillir la nouvelle année). Ces deux fêtes entourant le Nouvel An sont très similaires et de vrais institutions dans le monde du travail, elles méritent donc qu’on s’arrête un peu sur elles.

À la différence du Nouvel An, le Bonenkai et le Shinenkai ne sont pas célébrées en famille mais entre collègues ou entre amis. Ainsi, de nombreux Japonais doivent participer à plusieurs Bonenkai ou Shinenkai en décembre et janvier, ceux de leur entreprise plus ceux de leurs différents groupes d’amis.
Ces deux fêtes sont l’occasion d’une grande consommation d’alcool et favorisent ainsi le lâcher-prise et l’expression de ses sentiments. Nombres de petits incidents (surtout entre collègues) arrivent lors de ces fêtes et la règle à suivre se résume à : ce qui se passe au Bonenkai reste au Bonenkai !
Pour les Bonenkai et Shinenkai d’entreprise, le patron paie généralement la note pour les employés. Mais certaines entreprises peuvent demander une participation, généralement autour de 5 000 yens.
Dans tous les cas, il s’agira toujours d’un “tabehodai” (nourriture à volonté) et “nomihodai” (alcool à volonté) où vous allez être encouragé à beaucoup manger mais surtout à beaucoup boire. D’où le nombre de personnes en état d’ébriété encore plus élevé qu’à l’habitude dans les derniers trains en décembre (Bonenkai) et janvier (Shinenkai).

Il est à noter que le Bonenkai est aujourd’hui beaucoup plus suivi que le Shinenkai. Le Bonenkai est un tel événement qu’il peut être difficile de réserver pour un groupe dans les bons restaurants à cette période car tout est pris d’assaut des mois à l’avance par les entreprises. Généralement, le Bonenkai d’entreprise a lieu la veille des vacances ou très peu de temps avant celles-ci tandis que les Shinenkai et les Bonenkai entre amis s’étalent sur tout le mois.

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Mylène

Passée par le Canada, la Chine et Taïwan, je suis arrivée au Japon en 2015 et suis toujours aujourd'hui dans ce pays fascinant.

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