L’Argentine est un pays aux ressources naturelles exceptionnelles. Son immensité et la diversité de ses climats et de sa géographie en font un territoire unique. Malgré ces grandes variations climatiques et géographiques, les températures extrêmes sont rares grâce à l’influence de l’océan qui tempère le climat (sauf peut-être dans la Cordillère des Andes). Les amoureux·euses des grands espaces seront éblouis·e·s par la richesse et la variété des paysages. Des vastes forêts dans les zones humides du nord-est à la végétation désertique du nord-ouest, en passant par les forêts australes et les landes de mousses et de lichens de Patagonie. Ces paysages, loin de ce que nous connaissons, promettent des sensations fortes.
L’Argentine a mis en place de nombreuses zones protégées, telles que des réserves naturelles et des parcs nationaux, pour préserver cette nature. Plusieurs de ces sites sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. La faune y évolue dans son habitat naturel, nous offrant la possibilité d’observer des espèces fascinantes. Quant à la flore, elle varie selon les particularités climatiques de chaque région. De plus, l’Argentine possède une riche histoire paléontologique, avec d’importantes trouvailles d’ossements de dinosaures et de fossiles. Il est difficile d’imaginer la région des lacs en Patagonie habitée par des Titanosaures, et pourtant l’un des plus grands découverts, l’Argentinosaurus, tire son nom de son territoire.
Fleur nationale : la fleur de Ceibo
Depuis un décret de 1943, la fleur de Ceibo est la fleur nationale argentine. D’un rouge éclatant, elle pousse principalement au nord de Buenos Aires, dans les zones humides subtropicales, sur de grands arbres, et fleurit d’octobre à avril. Ses pétales servent à la fabrication de teintures et possèdent également des vertus médicinales lorsqu’elles sont bouillies.
Une légende raconte qu’une jeune Guaraní, capturée par les colons, parvint à s’enfuir avant d’être reprise. En représailles, elle fut brûlée sur un bûcher. Alors que les flammes montaient, elle se mit à chanter, et lorsque le feu s’éteignit, un bouquet de fleurs rouges occupait la place de son corps. Le lendemain, un arbre de Ceibo avait poussé à la place du bûcher, symbole de force et de courage.
Nord-ouest (Noroeste)
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Cette région andine présente des paysages variés et contrastés. En quelques kilomètres, on passe d’une quebrada (gorge, canyon) à un désert aride, puis à une vallée fertile au sol rouge, et enfin à une forêt méridionale, la yunga. Ces paysages sont façonnés par une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit, ainsi qu’entre l’hiver et l’été.
Environnement et zones protégées
C’est un environnement protégé, notamment la Quebrada de Humahuaca, répertorié au Patrimoine mondial de l’Unesco. Cependant, cette région fait partie du “triangle d’or du lithium”, métal utilisé dans les batteries de téléphones et de voitures électriques. Les grosses entreprises internationales se disputent ce territoire réparti entre la Bolivie, le Chili et l’Argentine, puisque s’y trouverait environ 70 % de la production mondiale connue.
Cette exploitation provoque une catastrophe écologique et sociale, nécessitant des quantités astronomiques d’eau dans une région déjà en proie à la sécheresse, et forçant l’expulsion des communautés autochtones.
Faune
Dans cette région typiquement andine, on peut observer diverses espèces animales : lamas, vigognes, alpagas, condors des Andes, chinchillas, renards, nandus (oiseaux), maras (sorte de lapins), pumas et flamants des Andes.
Les lamas, les vigognes et les alpagas sont trois espèces de camélidés. Les lamas et les alpagas sont domestiqués et on peut surtout en apercevoir dans les petits villages. La laine de l’alpaga, qui est le plus touffu, réputée douce et chaude, est utilisée pour la fabrication de vêtements. Le lama, plus grand, est plus utilisé pour transporter de la marchandise. Il est également possible de manger sa viande. On peut faire la différence entre l’alpaga et le lama en regardant leurs oreilles, puisque le lama a des oreilles en virgules, alors que l’alpaga a des oreilles en pointe. La vigogne est un animal sauvage, c’est le plus petit des camélidés d’Amérique du sud. Elle vit sur les hauts plateaux des Andes, donc il est plus difficile de l’observer. C’est aujourd’hui une espèce protégée. Elle est à différencier du guanaco que l’on peut voir en Patagonie.
Le condor des Andes est un rapace charognard qui vit le long de la cordillère. Avec 3,20 mètres d’envergure, il est le plus grand oiseau terrestre de l’hémisphère sud. Les condors sont facilement reconnaissables grâce aux plumes blanches qu’ils arborent à la base du cou et au bout de leurs ailes. Ils peuvent vivre plus de 50 ans et se nourrissent de cadavres d’animaux, le plus souvent de la famille des camélidés, mais aussi de bétail mort des fermes locales (nommées estancias). Le condor n’est pas seulement présent dans le nord du pays, on peut également l’observer en Patagonie.
Le nandou (ñandú) est une espèce d’oiseau de la même famille que les autruches et comme son cousin africain, il est incapable de voler mais peut courir très vite. Il existe deux espèces de nandou en Argentine : le ñandu común au nord du pays et le ñandú patagónico, en Patagonie.
Flore
Cette région est notamment connue pour abriter une grande variété de cactus. On parle notamment du cardon grande, qui peut atteindre 12 mètres et dont le fruit est hallucinogène ou le figuier de barbarie, avec des fruits ronds et rouges. On retrouve également des fleurs comme la lampourde de Magellan, couverte de petits poils blancs et qui pousse à toutes les altitudes. On la trouve également dans les steppes de Patagonie.
Nord-est
La Mésopotamie argentine, qui regroupe notamment les provinces de Misiones et de Corrientes, est une terre fertile traversée par de grands fleuves et des forêts luxuriantes. Le climat y est chaud et très humide. Plus au sud, dans la province de Chaco, la végétation est plus dense, et les forêts sont exploitées pour le bois de quebracho (bois particulièrement solide).
Environnement, zones protégées
Cette région de l’Argentine, en plus d’accueillir les très célèbres chutes d’Iguazú, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, abrite également l’un des derniers pans intacts de la selva paranaensis, la deuxième plus grande forêt tropicale d’Amérique du Sud après l’Amazonie. Malheureusement, la déforestation est massive, et il ne reste que 30 % de la forêt originelle argentine. Les espaces obtenus sont principalement utilisés pour la culture de soja (à 95 % avec OGM) utilisé pour nourrir les bovins européens et asiatiques. Les conséquences de cette déforestation sont dramatiques puisqu’il y a une grande perte de la biodiversité, des espèces animales et végétales sont en danger d’extinction du fait de la perte de leur habitat, les petits paysans sont expulsés et l’absence de végétation crée le ruissellement des eaux pluviales, qui mènent à d’importantes crues des fleuves et à des inondations qui sont parfois mortelles.
Faune
Cette région grouillante de vie abrite une faune riche dont certains spécimens sont mieux en photo, comme l’anaconda, le piranha, le puma, le jaguar, et le serpent corail (orange avec des anneaux noirs, venimeux). On peut également observer une multitude d’oiseaux hauts en couleur comme les perroquets, les oiseaux mouche, les toucans, les aigles harpie, les nandous et les chuñas. On retrouve également des coatis, des carpinchos, des singes hurleurs, des tapirs, des fourmiliers géants, des tatous et des paresseux.
Si vous vous rendez aux chutes d’Iguaçu, les coatis vous accompagneront durant toute votre visite. Il ne faut pas leur donner à manger ni essayer de les caresser car ils ont pour habitude de mordre les touristes qui s’approchent un peu trop. Le coati est de la même famille que le raton laveur et vit en Amérique Centrale et du Sud (principalement au Brésil et dans le nord de l’Argentine). Leur nom signifie « nez allongé » en Guarani.
Appelé « yaguareté » en Argentine, le jaguar est le plus grand animal d’Amérique du Sud. Depuis toujours, il est présent dans les provinces du nord du pays. Malheureusement, à cause de la déforestation et de la chasse, il ne resterait plus que 250 individus dans tout le pays, il est donc très rare de pouvoir l’observer dans son milieu naturel. Il existe aujourd’hui plusieurs programmes de protection du yaguareté, de plus, le gouvernement argentin a déclaré le jaguar « Monument Naturel National ». La ville de Tigre (à quelques kilomètres de Buenos Aires) s’appelle ainsi car les jaguars y vivaient jusqu’au 19e siècle.
Le caïman ou « yacaré » est présent au Brésil, au Paraguay, en Uruguay et dans les zones humides du nord de l’Argentine. Il n’est pas rare d’en voir dans le parc d’Iguaçu mais aussi dans celui de Esteros del Ibera. Il y a aujourd’hui une surpopulation de caïmans dans certaines zones du pays car son principal prédateur est le jaguar qui est une espèce menacée.
Également appelé capybara ou cabiaï, le carpincho est un rongeur du nord-est de l’Argentine. Il est de la même famille que le cochon d’inde et le chinchilla. Il n’est pas rare d’en voir au bord des routes dans la province de Corrientes. C’est le plus gros rongeur du monde et en guarani son nom signifie seigneur de l’herbe.
Flore
Plus de 2 000 espèces de plantes sont recensées, rien que dans le parc d’Iguazú. On retrouve notamment des arbres tropicaux et des épiphytes, qui sont des plantes qui poussent sur d’autres végétaux comme le lichens, ou la mousse. Le palo rosa (ou tipuana), le cèdre missionnaire, espèce endémique, et des espèces de flamboyants sont des arbres que l’on peut observer dans ces forêts.
La pampa
Cette région centrale, autrefois riche en faune et en flore, est aujourd’hui largement dominée par l’élevage intensif et les cultures de soja. Peu de traces de la biodiversité originelle subsistent.
Patagonie
La Patagonie se divise entre la région andine, avec ses montagnes, glaciers et lacs, et la Patagonie atlantique, avec ses steppes arides et côtes sinueuses. Le climat y est rude, souvent venteux, et les nombreuses précipitations sont balayées par le vent.
Environnement et zones protégées
La Patagonie abrite de vastes zones protégées, comme le Parc des Glaciers et son immense réserve d’eau douce de 16 800 kilomètres carrés, le Campo de Hielo (champ de glace). Il y a également la péninsule de Valdès, dans laquelle se trouve la Réserve de Punto Tombo où l’on retrouve la plus grande colonie de manchots du monde. Ces deux zones sont classées au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Se trouve également, dispersée entre la Patagonie argentine et chilienne, une écorégion formée des forêts magellaniques subpolaires, les forêts les plus australes du monde.
Faune
Malgré le climat difficile, de nombreuses espèces évoluent en Patagonie : le guanaco, le puma, le flamant rose, le guigna, l’ours, le chinchilla ou le vison. De nombreuses espèces marines vivent également sur la côte atlantique, comme la baleine franche australe, le manchot de Magellan, le nandou, le lion de mer (otarie), l’éléphant de mer (phoque), l’orque et même plus loin, dans les eaux antarctiques, la baleine bleue.
Cousin patagonien du lama, de l’alpaga et de la vigogne, le guanaco est un camélidé sauvage qui vit dans le sud de l’Argentine et du Chili. Il est de la même taille que le lama, mais sa laine est moins épaisse. Il est plus athlétique que ses cousins, peut parcourir de nombreux kilomètres et sauter des obstacles très hauts. On estime qu’avant l’installation des colons en Patagonie, il y avait plus de 50 millions de guanacos dans la région, alors qu’aujourd’hui leur population varierait entre 400 000 et 600 000 individus. Aujourd’hui, le guanaco est protégé et seul un nombre limité d’individus peuvent être chassés tous les ans (principalement pour leur viande) et uniquement en Terre de Feu.
Le puma est le super prédateur du continent américain : on le trouve dans la chaîne des Rocheuses jusqu’au sud de la Cordillère des Andes en Patagonie. Les pumas sont des animaux solitaires qui chassent à l’aube et au crépuscule. En Argentine, leur nourriture préférée est le guanaco mais aussi le renard ou les lièvres très présents dans cette région. Au 19e et début du 20e siècle, les « estancias » de la Patagonie employaient des « leoneros », des chasseurs de puma qui avaient pour mission de protéger le bétail du prédateur. Cette pratique est la raison pour laquelle le nombre d’individus a tant diminué dans la région. La chasse du puma est bien entendu interdite aujourd’hui et l’espèce est protégée dans cette partie du monde.
Les baleines franches australes peuplent les océans de l’hémisphère Sud (du Pacifique à l’océan indien), mais choisissent tous les ans les côtes argentines pour venir se reproduire. De juin à décembre, on peut les observer dans la Péninsule de Valdès. La fin de l’hiver et le début du printemps (argentin) est la meilleure période pour se rendre dans la province de Chubut et rencontrer ces cétacés. L’Argentine est un des seuls endroits au monde où l’on peut observer les baleines australes.
Les manchots sont assurément les autres stars de la faune argentine. Les plus connus d’entre eux sont les manchots de Magellan : ces oiseaux migrateurs qui voyagent jusqu’au Brésil en hiver et reviennent tous les étés aux îles Malouines ainsi que sur les côtes chiliennes et argentines pour se reproduire et y déposer leurs œufs. La plus grande colonie d’Argentine se trouve à Punta Tombo dans la Péninsule de Valdés, mais les manchots sont aussi présents sur la côte sud dans la zone de Rio Gallego ainsi qu’à Ushuaia. À Ushuaia, il est quelquefois possible d’observer d’autres espèces de manchots, comme le manchot royal (la deuxième plus grande espèce de manchot après le manchot empereur).
Flore
La flore patagonienne est étonnante, car malgré l’aridité du climat, une grande diversité de plantes et d’arbres y prospère, accompagnée de tapis d’arbustes xérophiles, adaptés aux conditions difficiles des steppes. Par exemple, on peut admirer des lupins de toutes les couleurs qui s’étendent du nord de la région jusqu’à Ushuaïa, en Terre de Feu.
Dans la région des lacs, près de San Carlos de Bariloche, se trouvent les forêts d’Arrayanes, des arbres au tronc couleur cannelle. Ce sont pratiquement les derniers au monde, ce qui les rend rares. On y découvre également des forêts d’alerces, ou cyprès de Patagonie, majestueux géants, connus pour transmettre un sentiment de calme aux habitants. Dans les forêts magellaniques, on rencontre diverses espèces de nothofagus, sorte d’arbre, aux petites feuilles.
Certaines plantes et fleurs particulièrement résistantes s’épanouissent malgré les conditions extrêmes. Parmi elles, l’almancay du désert, qui fleurit de décembre à janvier, dans les terres sablonneuses des steppes patagoniennes ou encore l’orchidée de Magellan, dont les pétales blanches apparaissent à la fonte des neiges. Enfin, on peut déguster les baies du calafate poussant sur des arbustes épineux.
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