La viande en Argentine
Pour les amateurs et les amatrices de viande, il est impensable de visiter l’Argentine sans goûter une seule fois un morceau de bœuf dans un restaurant. La viande est d’une qualité exceptionnelle, souvent bien supérieure à ce que l’on peut trouver en France, tout en étant bien moins chère. Attention cependant, les portions servies sont généreuses : comptez en moyenne 500 g par personne.
L’asado : une tradition sacrée
L’asado, qui peut se traduire par “grillade”, est une véritable religion en Argentine. C’est une tradition culinaire sacrée, sociale et très ritualisée, créatrice de moment conviviaux, en famille, entre amis et parfois même entre personnes qui se connaissent à peine. Il est probable que vous soyez invité·e à un asado lors de votre séjour, une expérience incontournable pour s’immerger dans la culture argentine.
Si l’asado peut évoquer le barbecue pour les Français·es, les Argentin·e·s tiennent à souligner que ça n’a rien à voir. L’asador, maître du feu, des braises et de la viande, veille à la cuisson lente et douce sur la parilla, grille large et épaisse placée à une distance très précise des braises. C’est ensuite lui qui se charge du service auprès des convives. Au moment du service, un aplauso para el asador (applaudissement) est nécessaire pour le remercier de son travail.
Les condiments pour accompagner la viande sont assez simples, le plus souvent poivre et sel. C’est sans compter sur la fameuse sauce chimichurri, qui peut aussi être utilisée comme marinade. Elle est composée d’huile d’olive, d’ail, de persil, de tomates, d’origan, de thym, de laurier, de piments et d’autres épices.
Les accompagnements sont également assez simples, puisque la star de l’asado est la viande. Il s’agit souvent d’une salade, et du provolone grillé, une sorte de fromage, servi en entrée.
Voici un exemple des découpes principales de la bête :
tira de asado : travers de boeuf bife de lomo : filet de boeuf bife de chorizo : contre-filet la entraña : la hampe las costillas : les côtes asado de costillas : plat de côtes el vacio : bavette ojo de bife : faux-filet las achuras : les abats jugoso : saignant a punto : à point cocido : bien cuit
Le choripan : le “hot dog” argentin
Puisque l’on parle d’asado, on peut mentionner le fameux choripan, c’est ni plus ni moins qu’un sandwich avec une saucisse coupée en deux. À Buenos Aires, si vous n’avez pas trop le temps de manger, un p’tit choripan au détour d’une parilla ou sur les bords de la réserve naturelle dans Puerto Madero fera l’affaire. Gras mais fameux !
Les empanadas : le délice argentin
Les empanadas sont de savoureux chaussons farcis, originaires d’Espagne, que les colons ont apportés dans leurs valises. Elles sont aujourd’hui devenues un plat typique et très populaire dans toute l’Amérique du Sud et particulièrement en Argentine.
Le mot “empanada” vient du verbe “empanar” qui signifie enrober ou envelopper dans du pain. La pâte est généralement faite de farine de blé, de beurre et d’eau. Elle est ensuite farcie avec divers ingrédients, selon les traditions locales. En Argentine, les garnitures classiques incluent :
- jamon y queso (jambon et fromage)
- cebolla y queso (oignons et fromage)
- pollo (poulet)
- verduras (légumes, souvent épinards)
- carne (boeuf)
Elles peuvent être cuites au four ou frites, selon les régions. En Argentine, elles sont le plus souvent cuites au four. Un détail intéressant est que le bord des empanadas est souvent façonné de manière à indiquer leur garniture, grâce à des entailles ou des plis distinctifs.
Les empanadas sont omniprésentes en Argentine. On peut en acheter presque partout : dans les restaurants, les supermarchés, les fast food, les boulangeries, les food trucks, et même dans des magasins spécialisés qui ne vendent que des empanadas. Ces derniers ont souvent une simple devanture où l’on peut en commander, les faire réchauffer sur place, puis partir les déguster en chemin.
Les prix sont variables en fonction des villes. En moyenne cela coûte entre 1 € et 4 € l’unité.
Les empanadas d’Argentine sont sûrement les plus célèbres puisqu’elles occupent une place de choix dans l’alimentation des Argentins et des Argentines. Ils en mangent à toute heure de la journée, que ce soit comme collation, comme entrée ou même plat principal.
(pour une vingtaine) :
- 700 g de farine de blé
- 200 g de beurre fondu
- sel/paprika
- un peu d’eau (à ajouter progressivement selon la consistance de la pâte)
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- Mélanger les ingrédients et malaxer jusqu’à obtenir une boule de pâte homogène et non collante.
- Laisser reposer 30 minutes sous un torchon humide.
- Étaler la pâte puis avec un verre ou un petit bol faire des ronds de pâte.
- Mettre au milieu la farce que vous souhaitez.
- Humidifier le bord puis plier et sceller la pâte en faisant un signe distinctif pour chaque garniture.
- Cuire à four chaud, à 180°C, pendant 15 minutes.
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Voici une idée de recette: Les empanadas argentins de Cordoba.
La pizza argentine : une délicieuse réinterprétation
La pizza est extrêmement populaire en Argentine, mais ne vous y trompez pas, elle n’a rien de la pizza italienne traditionnelle. Introduite par les immigrants italiens à partir de la fin du 19e siècle, la pizza a rapidement été adaptée au goût local, devenant un plat emblématique du pays.
Contrairement à la fine croûte de la pizza italienne, la pâte de la pizza argentine est très épaisse, dense et moelleuse. Sur le dessus, une fine couche de sauce tomate est étalée. L’élément central de cette pizza est sans conteste le fromage fondu, souvent de la mozzarella, qui recouvre toute la pâte en une couche très épaisse débordant parfois sur les côtés.
La garniture va ensuite dépendre de la pizza que l’on choisit : jambon, olives, poivrons, chorizo, salades… Parmi les spécialités locales, la fugazza se distingue puisqu’elle est garnie d’oignons sautés, ou la fugazetta qui a une pâte farcie au fromage. Si vous prenez une pizza “a caballo” vous aurez un œuf au plat dessus.
La ville de Buenos Aires semble être au cœur de cette tradition de pizza, avec notamment les fameuses enseignes “Guerrin” et “El Cuartito”. Cependant, vous trouverez des pizzerias partout en Argentine et des pizzas figurent au menu de presque tous les restaurants du pays.
Comme en France, la pizza est souvent partagée lors de moments conviviaux. Elle est traditionnellement consommée avec une fainá, une galette à la farine de pois chiche. On en place un morceau sur la part de pizza et on mange les deux en même temps.
La milanesa
Tout comme la pizza, la milanesa (ou mila) est arrivée en Argentine avec les Italien·ne·s. Et tout comme la pizza, elle est devenue un plat emblématique du pays. En France, nous l’appelons escalope milanaise, en Autriche, il s’agit d’un schnitzel, mais la base de ce plat reste la même.
Il s’agit d’une escalope de viande (bœuf, poulet ou veau) panée et frite. En Argentine, on en trouve plusieurs versions :
- Milanesa a la Napolitana : sûrement la plus populaire, elle est garnie de sauce tomate, de jambon et de fromage fondu. Elle est parfois gratinée au four.
- Milanesa al caballo : avec un œuf au plat sur le dessus.
- Milanesa de soya : une version végétarienne.
Les accompagnements sont assez classiques : frites, salade, purée, riz. Elle peut également se manger froide dans un sandwich.
C’est un plat mangé quotidiennement en Argentine. La milanesa est tellement populaire et ancrée dans la culture du pays qu’elle a sa journée nationale, le 3 mai.
Les gnocchis (ñoquis)
Contre toute attente, les ñoquis occupent une place spéciale dans la culture culinaire argentine. Ils sont liés à une tradition appelée “ñochis del 29” où de nombreuses familles préparent et consomment des gnocchis le 29 de chaque mois.
Une fois de plus, les gnocchis ont été apportés en Argentine par les Italiens. À l’origine de la coutume, les fins de mois des familles argentines étaient souvent rudes et il fallait se serrer la ceinture. Les gnocchis, faits de pommes de terre et de farine, était une option économique pour nourrir tout le monde. À l’époque et encore aujourd’hui, l’usage est de cuisiner ensemble et de placer un billet sous l’assiette pour attirer la richesse.
Au restaurant, on retrouve très souvent des gnocchis, accompagnés d’une grande variété de sauces.
Les plats régionaux
En plus de ces plats très courants au niveau national, l’Argentine possède des traditions culinaires régionales variées. Elles tirent également leurs origines des peuples autochtones.
Dans le nord-ouest, on trouve notamment le locro, plat mangé principalement les jours de fêtes nationales, est une soupe de haricot préparée avec du maïs, des courges, des morceaux de bœuf et de porc. On peut également trouver les humitas, plats sans viande, à base de maïs, fromage et oignons. Elles sont cuites puis présentées dans des feuilles de maïs.
(9) Commentaires
C’est pas mal le Fernet! On a essaye avec de la Cerveza pour tester genre Picon-Biere, et la pour le coup c’est pas fameux (pas assez sucre).
Pour le pinard ne pas faire l’impasse sur le vignoble de San Juan, au nord de Mendoza. En pleine mutation, et loin des sentiers battus mendocinos, la province vaut le detour, et le lever de coude.
On pourrait ajouter les chipas. Ces petits pains typique du Nordeste (Misiones, Corrientes) sont prepares avec de l’amidon de mais ou de madioca melange avec du fromage. On en trouve de toutes sortes. De la galette (Chipas M’Beyu), au tube (Cabure), en passant par les boulettes au four ou encore plus commun les anneaux type Bagel. Le tout delicieux calentito!!!
Le dulce de Leche, tellement bon ! Pour les parisiens, sachez qu’on trouve des boîtes de la marque San Ignacio (délicieux) dans une boutique au coeur de Paris : Carnar (bon, en fait, ils vendent surtout de la viande…).
Sympa cet article! On y apprend pleins de choses 🙂
Sympa de nous faire découvrir les délices (ou pas à priori, concernant le Fernet 🙂 ) argentins. Merci pour l’article mais maintenent j’ai faim 🙂
Miam ! J’ai ramené les recettes des alfajores et du dulce de leche (il y a mille fois plus simple que faire bouillir du lait mais je ne donnerai pas ma super recette niark niark).
Par contre, du Fernet, nooooooooon. Cette boisson est le truc le plus ignoble qu’il m’a été donné de boire. Surtout mélangé à du coca. Eurk.
Mais siiiiiiiii, la recette! Un an que je suis rentrée et le dulce de leche me manque à chaque seconde de ma vie! Pour le Fernet, pas d’ac, le premier verre est dégueu, le deuxiéme passable…c’est à partir du troisiéme que ça devient bon. Et le petit plus, pas de gueule de bois! Que viva el Fernet Branca
Pour le dulce de leche, je sais qu’à Paris, il y a une épicerie argentine qui vend du « San Ignacio » (l’un des meilleurs) à 13 euros le kilos. (le sceau de 7 kg est à 60 euros…). C’est dans une boutique qui s’appelle Carnar à Ecole militaire.
En cherchant une chouille, tu peux peut-être essayer de contacter le restaurant la Pampa sur Nîmes (apparemment, tu viens de là), c’est un restaurant qui propose des plats (probablement des desserts) avec du dulce de leche. Ils ont peut-être un fournisseur. Un coups de téléphone pour peut-être connaître leur fournisseur 😉
Bon. 😀
Pour le dulce de leche (confiture de lait), il suffit d’utiliser une boîte de lait concentré sucré et de la faire chauffer au bain-marie 40 minutes fermée. Bien laisser refroidir avant d’ouvrir (oui, il faut résister à la tentation !) et hop, on a du très bon dulce de leche à un prix plus que minime ! 😉
J’irais jeter un oeil (et un coup de langue par là bas). Sinon dans la série Huggy les bons tuyaux, pour les toulousains, y a un ptit bouiboui rue des Gestes qui s’appelle el Caminito, tenu par une bande d’argentins bien sympa, des empanadas extra bons, du vin de Mendoza excellent et…des roulés au dulce de leche! Plus la déco tipico, c’est ce que j’ai trouvé de plus proche des souvenirs que j’ai de l’Argentine.
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