ca y est je peux enfin vous repondre. jai quitte ma famille d accueil voila un peu plus de deux semaines et je suis toujours beaucoup en contact avec eux. alors ai je assez de recul... je n'en sais rien mais au moins je vous reponds.
j' avais promis d ecrire les plus les moins et Bouille tu voulais des details sur la vie au quotidien.
Tout d'abord, je ne suis pas passee par une agence mais par un site internet qui mettait en relation les demandes et les offres d'au pair un peu partout dans le monde. les adresses se trouvent dans un precedent message.
Apres des contacts avec une famille en Norvege qui m'a un peu plantee, jai decide de m'ouvrir au monde entier et sans soute plus a une destination anglophone car sur un CV c'est un peu plus interessant de noter qu'on a un vecu professionnel en anglais plutot qu'en norvegien. Environ 65 familles contactees dans le monde et dans un etat de quasi desespoir car ca ne marche pas jusqu' a cette 66eme qui habite a Toronto et qui me seduit vraiment de part la profession de la maman: sculpteur et prof d'art. Moi j'ai fait 4 ans de fac d'art plastiques alors autant dire que j'avais de grande chance de tomber sur une famille avec qui on allait se comprendre et j'y voyais de nombreux avantages. Ca a été une sorte de coup de foudre des 2 cotes de l'Atlantique car lorsqu'ils ont lu mon profil sur le net, ils ont egalement stoppe les demarches avec toutes les autres personnes qu'ils avaient contactées.
Dans la famille, j'ai eu a m'occuper de deux garcons, l'un de 7 ans et l'autre de 10 mois, ages qu'ils avaient lorsque je suis arrivée. je precise que jamais de ma vie je n'avais garde meme pas pour une heure un enfant, avant cette experience... tout n'a pas toujours ete facile avec le petit de 7 ans mais aujourd'hui je le considere vraiment comme mon petit frere, jaime parler avec lui, lui expliquer des choses, entendre sa reflexion du haut de ses quelques annees. Il m'apporte un regard interessant sur plein de choses. Je suis tout aussi attachée au bebe avec qui je n'ai pas du tout le meme rapport et pour cause meme s'il a deja une trentaine de mots a son actif, ca reste quand meme un peu dur d'avoir une conversation. J'ai passe beaucoup plus de temps avec ce bebe qui etait toute la journee a la maison alors que le petit de 7 ans finissait les cours a 15h. pour le bebe, ma mission etait de m'amuser avec lui, l'emmener au parc, lui faire a manger, changer ses couches, le laver, l'habiller et surtout chose tres importante a mes yeux lui parler en francais et lui faire entendre un maximum de vocabulaire de notre langue, etant donne que ses parents souhaitent que sa premiere langue soit le francais. Je me suis mise a tout lui decrire et en ce qui concerne le petit de 7 ans, j'allais donc le chercher la ou le bus scolaire le depose, m'occuper de sa collation, parfois des devoirs, l'emmener aussi au parc, le faire lire et le corriger en francais et avoir un maximum d'echanges avec lui afin de le faire pratiquer son francais.
Alors effectivement etre jeune fille au pair c' est s' occuper dans un premier temps des enfants mais c'est aussi s'occuper des taches menageres. Souvent les familles disent qu' elles ne souhaitent que le menage leger c' est a dire la vaisselle, un petit coup de balai et deux ou trois autres trucs par ci par la. personnellement je ne faisais pas tte la maison chaque semaine mais je pense que j'en faisais deja pas mal: nettoyer le sol, les fenetres, la sdb, la cuisine, l vaisselle, passer aspi, faire les 9 lessives ENORMES chaque semaine et tout replier!!!!la vous l'aurez bien compris il s'agit des moins, de tous ces petits trucs pas franchement folichons a faire et un peu rabaissant aussi quand tu le fais chez dautres que toi. Ca aura en partie participé a ma decision de ne pas reconduire mon experience avec la famille. IL faut dire aussi que cela est tres rebarbatif, comme pas mal de boulots je pense mais c'est aussi le silence des journees, un peu lourd dans certains moments qui a motive ma decision.
Je m'explique, ma famille d'accueil m'a demandé au bout de 4 mois si je voulais prolonger mon sejour en son sein et jai dabord accepte puis suis revenue sur ma decision au bout d'un mois car je sentais bien que je n'etais plus heureuse , que je ne pouvais pas m'epanouir de cette facon et il devenait dur d'imaginer passer encore 7 mois dans cet etat d'esprit.
Ce sont d'ailleurs 4 pvtistes qui m'ont ouvert les yeux et grace a qui jai pris la decision d'aller au bout des 6 mois convenus au depart mais pas au dela. S'ils lisent ce message, ils se souviendront parfaitement d'un certain jeudi soir...Merci a eux.
Dans les moins je veux aussi noter que lorsqu'il y a de l'affectif, ce n'est pas evident de travailler pour les gens. deja parce qu'on n'a plus de limite entre le boulot et le privé et quand on vit au même endroit et qu'on passe la journée entiere dans la maison et bien le soir on a envie d'aller ailleurs. Alors apres il faut gérer le cote vie de famille car être au pair ca veut dire vivre avec une famille et pas juste travailler pour eux. il m'est arrivé plus d'une fois a une periode de culpabiliser en sortant le soir, alors que je ne faisais rien de mal et puis j'ai arrêté de me prendre la tête la dessus.
A noter aussi, le nombre d'heures de travail un peu lourd jusqu'a 10 heures par jour mais ca c'est arrivé peu de fois, HEUREUSEMENT. Je ne suis pas passée par une agence sinon cela n'est pas autorisé vous vous en doutez. Je devais être flexible dans mon emploi du temps et le fait de voir 100% de mon temps qui ne m'appartenait plus vraiment puisque je devais toujours m'aligner sur la famille, c'était terrible pour moi, comme si ma vie ne m'appartenait plus, c'etait leur vie a tous les 4 avant la mienne et avec ca j'avais vraiment du mal.
Quand j'ai du leur annoncer que je revenais sur ma decision, j'avais quand même bien mal au ventre en me demandant comment les 2 mois qu'il me restait a vivre avec eux, se passeraient, étant donné que je partageais pas de mal de repas, de moments convivaux avec eux, tout simplement leur vie. ce n'est pas comme si je devais annoncer a un simple employeur que je le quitte et qu'apres je retourne chez moi, la apres le boulot, j'etais encore avec eux. Et bien je peux vous dire que j'ai été carrément épaté car ils m'ont apporté et m'apportent encore aujourdh'hui tout leur soutien, notamment en se renseignant pour des boulots maintenant que j'ai mon pvt. Je n'ai pas envie de rentrer dans des détails trop personnels mais je peux assurer qu'a plus d'un niveau, ils ont été vraiment présents.
encore une precision, javais de largent de poche donné toutes les 2 semaines, j'etais logée dans une trés grande chamnbre, nourrie et blanchie, comme 99% des jeunes filles au pair.
Au final, je ne regrette en rien cette expérience même si d'être au pair n'était pas une vocation pour moi et même si aujourd'hui j'ai choisi de passer a autre chose. j'ai vecu et partagé plein de moments forts de leurs vies, de le mienne aussi avec cette famille. J'ai pu tester ma capacité d'aptation a être dans une autre famille et de culture différente, avoir des échanges trés intéressants, rencontrer d'autres personnes, m'interroger sur un tas de choses, decouvrir et surtout j'ai 4 personnes que j'aime VRAIMENT dans ma vie et ici au Canada. Je suis repartie deux semaines en France puis revenue, il y a quatre jours a Toronto et leur acceuil m'a fait chaud au coeur, c'est comme si j'etais revenue a la maison. Ils sont ma famille ici, une sorte de repere, un soutien, une ecoute et je pense que ces gens la font definitivement partie de ma vie.
vla alors j'espere avoir dit l'essentiel, il y aurait encore beaucoup de choses a dire sans doute, donc si vous avez des questions, n'hésitez pas...