Discussion: Bilan d'un PVT de 8mois au Chili
- 20/11/18, 15:38 #1Le bilan de 8 mois au Chili, entre bonheurs et déceptions
Voilà des semaines que j’essaye d’écrire ce fameux “bilan” du retour de PVT… Et pourtant, impossible d’exposer mes ressentis sur cette page. Il faut dire que la responsabilité est grande: un bilan va être lu par de futurs pvtistes, qui rêvent eux-aussi de ce lointain pays au nom évocateur d’aventure, et pourtant je me dois de livrer mon sentiment sincère sur une destination qui m’a moi aussi fait voyager, d’abord en lisant et en regardant des documentaires, puis en décrochant le fameux visa. J’en profite pour rappeler d’ores et déjà que ce bilan est tout à fait personnel, qu’il n’engage que moi et ma perception des choses.
Voilà, j’ai passé près de 8 mois au Chili, en PVT et je vais vous dire ce que j’en ai pensé.
Tout d’abord, pourquoi le Chili ? Je suis rentrée en 2015 d’un premier PVT en Nouvelle-Zélande qui, malgré de nombreuses galères, a été absolument fabuleux ! L’idée de faire un second PVT n’a pas tardé à arriver. Quelques semaines seulement après le retour de NZ, alors que je regardais la mappemonde chez moi, je l’ai fait tourner en l’arrêtant les yeux fermés. Je suis tombée sur l’Île de Pâques ; comme un défi, j’ai dit à mon copain “Prochaine destination !”. Fin 2015, l’entrée en vigueur du PVT Chili est arrivée comme un signe. Le projet est né comme ça, naturellement. Dans notre imaginaire, le Chili, c’était un peu la NZ d’Amérique du Sud, on avait envie de retrouver de grands espaces, des fjords, un rapport à la nature particulier… Et puis, petit bonus : mon rêve de petite fille de voir les Moais de l’Île de Pâques (elle-même chilienne) devenait enfin réalisable !
Nous sommes partis il y a un an, quasiment jour pour jour. L’idée, c’était de faire un PVT vraiment différent de l’expérience qu’on avait eu en Nouvelle-Zélande : cette fois-ci, pas de van, tout en sac-à-dos, à pieds, en bus ou en stop et avec la toile de tente. On souhaitait que chaque expérience soit unique, pour ne pas être tentés de comparer et puis tout simplement pour se confronter à quelque chose de différent, avec un peu moins de confort parfois, mais aussi avec plein de nouvelles choses à nous apporter.
L’arrivée au Chili a été très compliquée pour moi. Sans doute que le départ a joué dans ce ressenti, les choses s’étant un peu bousculées les dernières semaines (voir tout le monde avant de partir, fin de contrat professionnel, fatigue morale pré-départ…), mais il y a aussi le fait que je ne parlais pas un mot d’espagnol en arrivant sur place. C’était un vrai défi pour moi de partir dans un pays dont je ne maîtrisais pas la langue, je savais que j’allais galérer, mais je ne pensais quand même pas vivre autant de frustrations les premiers jours. Impossible de me faire comprendre ou de saisir des infos autour de moi. Heureusement que mon copain avait plus de notions, mais je me sentais totalement “isolée”. Bref, j’ai pu progresser rapidement, seulement en parlant avec des amis et en apprenant un peu de vocabulaire par moi-même (avec l’application Duolingo). ça, c’est vraiment ma plus grande fierté avec le recul !
Malheureusement, les premiers mois ont été très compliqués, au point même d’envisager sérieusement un retour anticipé. Je ne me sentais pas bien, pas à ma place… Un sentiment difficile à admettre pour moi-même déjà et difficile à partager : comment peut-on se plaindre alors qu’on a “la chance de vivre une telle aventure” ? Pourtant, je me sentais vraiment mal, avec cette impression constante d’être de trop, de ne jamais être intégrée quelque part, voire même de déranger à certains moments (notamment dans les transports). Tout cela me renvoyait au fait que je n’étais qu’une étrangère de passage. C’est la première fois que je ressentais cela et j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter, voyageant justement sur du long terme dans le but de sortir des circuits classiques du tourisme. Je me suis alors fixée comme échéance la Patagonie (nous nous trouvions encore dans la région de Chiloé au moment de cette prise de conscience) : je ne voulais pas rentrer sans avoir au moins mis les pieds dans cette région qui me faisait tant rêver. Et là, ça a été la révélation ! ça peut paraître un peu gros comme ça, mais mes doutes se sont envolés à ce moment-là, j’ai retrouvé ma passion du voyage qui avait été un peu mise à mal jusque là et surtout j’ai compris ce qui n’avait pas marché sur les premiers mois du voyage ; en effet, nous étions assez sédentaires (un mois à Santiago, puis un mois sur l’Île de Pâques…), nous n’avions pas encore fait de rencontres avec d’autres voyageurs, etc. Or, dès le début de la Patagonie, j’ai compris que tout serait différent : nouvelles rencontres, déplacements quasi quotidiens, des paysages à couper le souffle, etc. J’ai ainsi pu profiter de la suite de mon aventure plus sereinement. Nous avons ainsi décidé de poursuivre notre PVT après trois mois passés au coeur de la Patagonie (entre treks, croisières et volontariat) plus au Nord, à la découverte du désert de San Pedro de Atacama.
Finalement, après huit mois à parcourir le pays, nous avons décidé de rentrer, à la fois parce que le budget ne nous permettait pas de continuer, mais aussi et surtout parce que nous pensions être arrivés au bout de notre expérience chilienne. Aujourd’hui, avec le recul, je peux dire que j’ai adoré les paysages, la nature, le côté extrême du Chili (que ce soit au niveau du climat ou des paysages, il y a tellement de différence entre le Nord et le Sud, des déserts aux glaciers en passant par des îles très diverses), mais mon grand regret restera sans doute l’aspect “culturel” : j’avais très souvent entendu parler du Chili comme de plusieurs autres pays d’Amérique du Sud à propos d’une population chaleureuse et accueillante… Malheureusement, ce n’est pas ce que nous avons globalement retrouvé sur place. J’utilise le terme “globalement”, car bien évidemment, nous avons fait de belles rencontres, partagé de beaux moments avec les locaux, mais pas autant que nous l’avions pensé. Peut-être est-ce que nous avions trop projeté ces rencontres ? Je ne sais pas, en tout cas c’est un point qui m’a déstabilisée et c’est sans doute pour cette raison que j’ai eu du mal à me sentir à fond au début de ce voyage.
Aujourd’hui, je ne regrette rien. Ces découvertes grandioses, les différents volontariats sur place et même mes doutes m’ont permis d’avoir un PVT riche d’expériences voyageuses et intimes. Le Chili est un pays qui mérite d’être exploré dans ses moindres recoins, que ce soit pour travailler ou simplement voyager, il sait pousser chacun au-delà de ses propres limites et convictions, à condition d’être compris et écouté.
Dernière modification par Floxinelle ; 20/11/18 à 16:36.
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- 28/11/18, 12:32 #2Merci pour ce retour sur ton PVT au Chili . J'envisage d'y aller en mode solo et tu me donnes vraiment envie, même si tout n'est pas rose.
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- 04/12/18, 18:14 #3
- 05/12/18, 08:48 #4
- 12/09/19, 16:22 #5Merci pour ton retour !
Je vais également partir en solo et je suis ultra motivé, j'aimerai cependant en savoir plus sur un point que tu n'as pas abordé. Est ce que vous avez fait un travail rémunéré sur place ? Ça se trouve facilement ? Où alors seulement voyage et volontariat ? Par volontariat tu entends woofing ?
Merci à toi
- 16/09/19, 10:28 #6Bonjour Dieg,
Pour te répondre, nous n'avons pas bossé au Chili, seulement fait des volontariats avec WorkAway (c'est la plateforme qui fonctionne le mieux au Chili). L'un d'eux nous a donné la possibilité de faire quelques extras rémunérés mais rien de plus (tu trouveras le récit ici : Un volontariat (Workaway) qui se transforme en boulot ! - pvtistes.net). Après, nous n'avons pas réellement cherché du boulot...
Pour plus d'infos, tu peux lire ce dossier concernant les volontariats au Chili : WWOOFing, Workaway et HelpX au Chili - pvtistes.net
Egalement, un retour sur une expérience de volontariat à l'Île de Pâques : Le Wwoofing à l'Île de Pâques, c'est possible!
N'hésite pas si tu as besoin d'autres infos !
Floriane
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