Depuis que je voyage à travers l’Australie, je me suis souvent demandé : « si je devais vivre en Australie, quelle ville choisirai-je ? ». Après 10 mois a arpenter les routes australiennes, j’ai vu bon nombre de villes, mais aucune ne sort vraiment du lot. Jusqu’ici, Sydney aurait sans doute été mon choix numéro un. J’y ai passé mes trois premières semaines après y avoir atterri et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ressent une qualité de vie que je n’ai retrouvé nulle part ailleurs. On sent que les Sydnéens (est-ce francais ?) sont heureux. Ils passent le plus clair de leur temps à surfer, faire du sport, promener leur chien, faire du yoga et des barbecues entre amis. On a parfois l’impression d’être au beau milieu d’une pub pour serviettes hygiéniques, où tout le monde est beau, souriant, actif et en bonne santé. Mais Sydney reste une grande ville. Bruyante et étouffante. Du coup, je m’imagine mal vivre là-bas trop longtemps. De toute façon, je ne suis pas du genre à faire du yoga.
Reste alors les autres villes. Il faut reconnaître que la plupart des villes australiennes sont pour le moins agréables. Mais après en avoir fait quelques-unes, j’ai été frappé par leur similarité. Les villes australiennes sont toutes organisées pareil. Sur toute la côte, vous retrouvez l’habituelle « esplanade » bordée de palmiers et de barbecues électriques et sur laquelle déambulent de vieilles desperate housewives en tennis, casquettes et tenue fluo (la marche en tenue fluo est un sport apparemment très réputé en Australie). Au bout de cette habituelle esplanade, se trouve l’habituelle jetée sur laquelle les maris des desperate housewives susnommées pratiquent le noble art de la pêche, assis confortablement sur leur chaise de camping. A proximité de l’habituelle jetée, l’habituel centre ville, composé généralement d’une grande rue principale idéale pour le shopping, ou pour boire une petite mousse. Je ne vais pas décrire en détail les habituels lotissements autour de l’habituel centre ville, où toutes les maisons se ressemblent et où la pelouse a l’air d’avoir été tondue avec un coupe ongle, ni l’habituelle zone industrielle où, comme en France, s’entasse une poignée de fast-foods et de concessionnaires automobiles. Newcastle, Townsville, Cairns, Darwin, Busselton, Albany, Esperance. Toutes ces villes nouvelles souffrent d’un manque cruel de personnalité.
Et quand on s’éloigne des côtes, les rares villes qui ponctuent les lignes droites de l’outback sont des villes semi-fantômes dans lesquels la station service est le seul endroit digne d’intérêt. Bizarrement, j’apprécie particulièrement ces villes, mais de là à y vivre, non merci.
Vous l’aurez compris, la ville ce n’est pas ce qu’il y a de plus chouette en Australie. C’est du moins ce que je pensais avant de débarquer à Fremantle. Fremantle (Freo pour les intimes), se trouve à coté de Perth, sur la côte ouest. Bien que voisines (comptez 30 minutes pour relier les deux villes en train), Fremantle se démarque totalement de la grosse mégalopole qui la côtoie. Ici, pas de larges avenues, pas de buildings, ni de centres commerciaux géants. Juste un minuscule centre ville aux rues piétonnes, une plage, SouthBeach, absolument merveilleuse et un port industriel, un peu moins sexy, mais suffisamment loin du centre-ville pour que ce dernier ne gâche pas le paysage. Fremantle, c’est aussi une des rares villes possédant un style architectural un peu plus original que quatre murs au bord d’un trottoir, et surtout une ambiance décontractée, hippie et bobo des plus agréables.
Fremantle, c’est également l’endroit parfait si vous êtes backpacker. D’abord parce que l’endroit est rempli d’autres voyageurs (il suffit de jeter un coup d’œil au nombre de vans et de ford falcon qui squattent le parking de south beach), mais aussi pour la gratuité de certains services. Un bus gratuit reliant le centre ville à la plage, des vélos à libre disposition, du wifi, des prises de courant partout en ville et des douches chaudes à coogee beach. Apparemment, jeter un œil le soir dans les poubelles du woolworth peut également vous permettre quelques économies. Notamment en ce qui concerne le pain, proprement emballé dans des sacs plastiques. Je n’ai pas testé moi même, mais vu le prix d’un pain (le vrai, pas cet ignoble pain de mie qui moisit au bout de 3 jours), ça peut valoir le coup de se salir un peu les mains.
Bref, Fremantle c’est une ville cool. Suffisamment proche de Perth pour pouvoir profiter des avantages d’une grande ville, mais suffisamment indépendante pour avoir su garder sa personnalité. Donc si je devais choisir une ville australienne ce serait sans doute Freo. Reste maintenant à voir si Melbourne peut me faire changer d’avis. Reste aussi à voir si je ne peux pas me trouver une vieille australienne milliardaire pour me filer des papiers et une maison en face de South Beach.
(3)Commentaires
J'aime beaucoup l'ambiance qui règne dans la ville, même en "plein hiver"
Tu m'as vendu "Freo", je te laisse les vieilles milliardaires en fluo!
Parfois un endroit te plait et tu te dis, si je devais revenir à plus long terme, ça me plairait bien de venir ici. Moi ça m'est arrivé en 2007 mais je ne suis même pas sûre que la ville était si géniale que ça, je sais pas j'ai eu un coup de coeur, la vie m'y a paru paisible, j'ai aimé et j'ai dit à mère (qui voyageait avec moi pendant quelques semaines à ce moment-là) "si un jour je disparais, venez vérifier que je ne suis pas à Geelong".
Geelong se trouve à environ 1h de Melbourne pour ceux qui se demandent où c'est
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