Au Japon, les enfants n’ont pas moins de 3 fêtes en leur honneur. Hina matsuri, la première du calendrier, célébrée au mois de mars, est dédiée aux petites filles. Suivent ensuite Kodomo no hi en mai pour les garçons et Shichi Go San en novembre pour tous les enfants. Chaque fête a ses rituels, ses décorations et ses spécialités culinaires qui suivent les saisons.

Honneur aux filles, nous commençons donc par le festival des poupées, le Hina matsuri célébré le 3 mars.

Origines de cette fête

Comme d’autres fêtes japonaises, le Hina matsuri vient d’une fête chinoise qui ne célébrait pas à l’origine les petites filles mais les fleurs de pêchers, le Momo no sekku. En effet, selon le calendrier lunaire, le 3 mars coïncidait avec la pleine floraison de ces arbres à l’époque.

Comment sommes-nous passés des fleurs de pêchers aux poupées ? Ça reste un peu mystérieux (on parle d’un ancien rite de purification utilisant des poupées en papier, le lien aurait ensuite été fait avec les poupées des fillettes) mais au final, le Momo no sekku s’est transformé au fil des années en Hina matsuri, où des poupées spécifiques sont mises à l’honneur.
La coutume s’est définitivement installée à la période Heian (794-1185), ce qui explique que les poupées soient encore aujourd’hui habillées à la mode de cette époque. Par ailleurs, lors de leurs mariages, les membres de la famille impériale japonaise posent pour les photos officielles dans les mêmes habits que les poupées du Hina matsuri.

Hina Matsuri Japon

Comment célèbre-t-on le Hina matsuri ?

À la différence d’autres fêtes japonaises, le Hina matsuri a su remarquablement passer les âges et nous fêtons ce jour au XXIe siècle presque de la même façon qu’à l’époque de sa création.
À la mi-février, les familles dressent un autel couvert d’un tissu rouge dans le salon où les poupées seront exposées selon un ordre bien précis : au pied de l’autel, se trouvent des meubles ou carrioles miniatures de la période Heian. On trouve aussi parfois les propres peluches des enfants. Viennent ensuite 3 pages, entourés par un oranger et un cerisier. Plus haut, des musiciens de la cour, généralement au nombre de 5. Un cran au dessus, se trouvent 3 servantes et enfin sur la plus haute marche, le couple impérial Obina-sama (empereur) et Mebina-sama (impératrice). On trouve parfois ici et là des fleurs de pêcher sur l’autel, rappelant le lien avec l’ancienne fête Momo no sekku.

Plus la famille est riche, plus il y a de poupées sur l’autel. Cependant, aujourd’hui, du fait de la taille des logements au Japon, on trouve généralement des versions épurées prenant moins de place. Mais dans tous les cas, il est impératif de ranger au plus tôt les poupées après le 3 mars car la légende dit que plus les poupées trainent, plus la fille de la maison se mariera tard. Comme pour Kodomo no hi, le set de poupées est souvent offert par les grands-parents mais peut aussi se transmettre de génération en génération car leur prix est souvent assez élevé. Les plus beaux sets peuvent valoir jusqu’à 10 000 euros (non, vous ne rêvez pas !).

Il faut noter qu’il existe différentes versions des décorations du Hina matsuri selon les régions et que dans certaines, on laisse dériver les poupées sur la rivière pour qu’elles emportent la malchance avec elles, protégeant ainsi les petites filles de la maison (cette tradition s’appelle le Nagashi bina et vous pouvez y assister dans le quartier d’Asakusa à Tokyo, par exemple).

Comme toujours, qui dit fête au Japon dit spécialités culinaires. Pour le Hina matsuri, on aime manger des mets à base de palourdes car leurs coquilles représentent un couple parfaitement compatible (l’importance d’un beau mariage pour les filles est toujours très présent dans la société japonaise actuelle). On mange également du riz cuisiné aux poissons, fruits de mer et légumes, le Chirashizushi, du mochi (gâteau de riz) en forme de losange vert, rose et blanc, le Hishimochi et d’autres sucreries à base de riz tels que Hinagashi et Yomogimochi, sans oublier le sake dédié à la fête des poupées, le Shirozake.

Où se rendre pour voir les festivités ?

Le Hina matsuri fait partie de ces fêtes familiales qui laissent peu paraître à l’extérieur, cependant, dans la plupart des villes, des poupées sont exposées dans des lieux publics comme au musée national de Kyoto, au Keio plaza hotel de Tokyo, au sanctuaire Tomisaki de Chiba, et à Fukuyama, à Hiroshima.
Aussi, la ville de Konosu dans la préfecture de Saitama est connue pour être la ville des poupées avec une cinquantaine de magasins spécialisés dans ce domaine et une exposition impressionnante dans la station JR Konosu.

Vous pouvez aussi vous renseigner pour savoir si un Nagashi bina (les poupées flottant sur la rivière) a lieu là où vous vous trouvez. Cette coutume est encore bien vivante à Tottori, Kyoto et Tokyo et attire de nombreux touristes tous les ans.

Enfin, n’hésitez pas à aller dans votre supermarché local à la recherche des spécialités de ce festival. Vous trouverez très facilement les mochis et autres sucreries liées au Hina matsuri.

Mylène

Passée par le Canada, la Chine et Taïwan, je suis arrivée au Japon en 2015 et suis toujours aujourd'hui dans ce pays fascinant.

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(1)Commentaire

Mylène I |
La Saint Valentin est finie, c'est le moment de sortir les poupées du Hina Matsuri !

De nombreuses manifestations vont avoir lieux dans les semaines à venir, si vous êtes au Japon, c'est l'occasion de faire de très belles photos !

Pour Tokyo :
L'expo des poupées à Saitama :
Konosu Bikkuri Hina Matsuri (Doll

La mise à l'eau des poupées vers Asakusa :
Tourisme à Tokyo / Edo Nagashi-bina

L'expo des poupées au Keio Plaza hotel :
Keio Plaza Hotel Tokyo Hosts Hina-matsuri Girls? Doll Festival Exhibition | Keio Plaza Hotel Tokyo

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