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Andréa est partie en PVT au Canada, à Vancouver. Aujourd’hui, elle est résidente permanente, vit de son métier de vidéographe-photographe et a publié un livre sur l’expatriation !

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Bonjour Andréa ! Peux-tu te présenter ?
J’ai 33 ans, je suis née dans une petite ville du Gard, dans le sud de la France. Passionnée par le cinéma, j’ai vécu à Paris pour mes études en audiovisuel à l’Université Paris III ensuite, j’ai travaillé dans le milieu du cinéma pendant 10 ans en tant qu’assistante en réalisation.
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Tu es partie en PVT au Canada, et plus précisément à Vancouver. Pourquoi cette destination ?
C’était une inspiration. Je ne connaissais pas la ville de Vancouver, cependant, je voulais partir vers une destination anglophone où l’industrie du cinéma est importante. J’ai hésité deux secondes entre Bollywood en Inde et Hollywood aux USA mais Vancouver était la ville qui correspondait le plus à mes valeurs.
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Parlais-tu anglais avant de partir ?
En 2014, j’ai travaillé sur une série pour Netflix à Nice avec une équipe anglophone, mon anglais scolaire était un vrai handicap sur le plateau. Cela m’a réveillée ! Mon incapacité à m’exprimer dans une autre langue que le français était devenu une barrière autant professionnelle que personnelle.

Partir à Vancouver a été un défi au quotidien, me retrouvant silencieuse en soirée, perdue dans les démarches administratives, répétant constamment “sorry, my english is not perfect… » Aujourd’hui après 3 ans, je suis devenue bilingue tout en gardant mon accent français qui me sauve souvent dans certaines situations !
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Pendant ton PVT, tu as travaillé dans ton domaine, l’audiovisuel. Tu nous en parles ?
Ayant eu une expérience de 10 ans dans l’industrie du cinéma et ayant réalisé un court métrage en 2015, je pensais en jeune pvtiste que l’on m’accueillerait les bras ouverts en tant que technicienne expérimentée dans une UNION (syndicat des techniciens du cinéma)…

Cela n’a pas été le cas, n’étant pas résidente du Canada. Grosse déception ! Mais cela m’a donné encore plus de force pour trouver le moyen de vivre cette liberté créative. « Si je ne peux pas travailler en tant que technicienne sur un plateau de cinéma, c’est qu’il est temps de réaliser soi-même. » La porte s’est donc ouverte ailleurs.

Je me suis inscrite en tant que bénévole pour la Fashion Week de Vancouver à la suite de plusieurs rencontres, j’ai eu l’opportunité de réaliser une vidéo pour un évènement caritatif. J’ai dû emprunter l’appareil photo d’une amie et faire le montage sur son ordinateur… La vidéo a beaucoup plu, à la suite, j’ai eu des demandes pour travailler en tant que vidéographe et photographe. C’est devenu mon métier depuis trois ans : je suis photographe et vidéographe indépendante.

Par contre la différence avec la France, c’est qu’ici tu as l’opportunité de travailler sans justifier de formations ou de diplômes, ce qui est essentiel pour eux, ce sont tes compétences, ta motivation et ton engagement.
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Quels conseils donnerais-tu à un pvtiste qui part au Canada pour travailler dans le domaine de l’audiovisuel ?
De se faire confiance et de croire en soi. C’est le premier, le seul conseil que je donnerais. Aie confiance en ce que tu fais, en ce que tu crées, pour pouvoir convaincre la personne en face de toi. Si tu as conscience de tes capacités, tu as toutes les portes qui s’ouvrent. À toi de jouer !
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Tu as exercé ton métier en tant que travailleur autonome pendant ce PVT Canada. Peux-tu nous donner des précisions sur ce statut ?
Choisir de travailler en tant que travailleur autonome a été une décision simple et rapide à prendre. Cela résonnait avec le mot liberté. Ce choix professionnel me correspondait le plus, ayant été intermittente du spectacle en France. Cependant, cette liberté est à double tranchant car il n’y a pas de sécurité financière, ni de sécurité sur l’obtention de contrats… La foi et la persévérance sont les qualités nécessaires pour faire ce choix professionnel.
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Quelques mois après ton PVT, tu as obtenu ta résidence permanente au Canada. Comment ça s’est passé ?
J’ai une expérience un peu particulière avec ma demande de résidence permanente, je l’ai obtenue en moins de 7 mois.

Après avoir vécu deux ans à Vancouver, je me suis trouvée dans une impasse lorsque j’ai voulu demander ma résidence permanente, ayant essentiellement travaillé à mon compte. La plupart des conseillers avec qui je me suis entretenue m’ont tous répété que j’aurais dû travailler dans une entreprise pendant au moins une année à temps plein pour pouvoir être sponsorisée, faire partie de la catégorie de l’expérience canadienne. Je ne correspondais pas non plus à la catégorie entrée express en tant que travailleur qualifié car mon expérience de travail en France en tant qu’intermittente du spectacle où j’ai enchaîné les CDD n’avait pas de valeur. De même pour mes différents contrats de travailleur indépendant obtenus au Canada. Il n’y avait pas d’autres moyens pour moi de rester à Vancouver. Je suis rentrée en France, un peu désespérée…

Je n’ai pas voulu baisser les bras, je me suis donc renseignée sur les différentes manières d’obtenir sa RP avec mon profil professionnel. J’ai trouvé le permis pour immigrer en tant que travailleur autonome où l’on doit posséder une expérience utile dans les activités culturelles et sportives et avoir l’intention et la capacité de créer son propre emploi au Canada. Possédant mon expérience dans l’industrie du cinéma en France et ayant travaillé en indépendant à Vancouver depuis un an et demi, c’était le permis qui me correspondait le mieux.
Cependant, je n’en avais jamais entendu parler de la part des conseillers rencontrés, car il y a plus de 21 mois de délais de traitement… Très très long.

Qu’importe ! Le dossier papier a été envoyé le 5 avril 2019 depuis la France. J’ai été surprise par la rapidité de la décision. Voici la chronologie des étapes :
  • 10 mai 2019 : dossier reçu
  • 19 juin 2019 : données biométriques envoyées
  • 9 octobre 2019 : résultats des examens médicaux
  • 29 octobre 2019 : ma demande été approuvée !
  • 24 novembre 2019 : étant à Vancouver en octobre (en tant que touriste), j’ai fait le tour du poteau pour activer ma résidence permanente.
  • 22 janvier 2020 : carte de RP reçue, fierté absolue !


Il existe différentes manières d’immigrer au Canada mais le plus important c’est de faire ses propres recherches et de surtout se faire confiance !
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Cet été, tu as publié un livre, « Le monde n’est pas fait à ton image : Journal passionné d’une expatriée à Vancouver ». Comment en es-tu arrivée là ?
Lorsque j’ai pris la décision de partir vivre à Vancouver, beaucoup de personnes de mon entourage m’ont demandé de leur témoigner de mon quotidien, de cette nouvelle vie. J’ai commencé à écrire tous les jours comme un journal, une manière de raconter tout ce qu’il se passait, de ne pas oublier les rencontres, les anecdotes…

J’ai posté ces écrits sur mon blog sous forme d’articles, ils ont rapidement été lus, partagés, dépassant mon cercle familial et amical. Écrire est devenu. mois après mois, essentiel dans ma vie d’expatriée. Une façon de ne pas me sentir seule, de faire entendre ma voix.

Le livre est né trois ans plus tard, avec l’envie de parler de la ville de Vancouver du point de vue d’une femme expatriée. Avant de choisir de vivre à l’étranger, j’ai trouvé sur internet des paragraphes entiers sur les détails pratiques, les différences France / Canada, des recommandations sur les endroits les plus touristiques de la ville… J’ai trouvé de quoi lire. Cependant, cela n’était pas exactement ce que je cherchais. Pas de parcours de vie, d’expériences personnelles partagées, pas de regards nouveaux sur cette ville.

Il a toujours été important pour moi de parler du sujet de l’expatriation non pas comme la simple découverte d’une culture ou d’un pays mais avant tout comme une évolution personnelle à travers les rencontres, les choix, les difficultés et enfin les multiples opportunités. L’expatriation est rarement abordée comme une expérience de vie intense, rude et quelquefois aussi difficile.

À l’heure où l’on montre les plus beaux côtés de nos vies sur nos réseaux sociaux, il est essentiel de parler du quotidien d’une jeune expatriée, de son départ, les deux valises sous le bras jusqu’à l’obtention de sa résidence permanente au Canada. Un vrai parcours du combattant avec comme seul objectif : la rencontre avec soi. Le récit est raconté à travers le regard d’une femme qui prend le risque de s’envoler pour tout recommencer. Elle incarne cette génération de trentenaire qui va à l’encontre de ce que lui impose la société, mettant en priorité son épanouissement de femme avant la création d’une famille, avant l’engagement.

Le livre a été publié le 9 Aout 2020, il est en vente sur amazon en format broché ou en EBOOK.
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Quels sont tes meilleurs souvenirs de ce PVT Canada ? Et les moins bons ?
Mes meilleurs souvenirs :
  • La satisfaction de réussir, de faire les choix qui me correspondent. Ne pas être influencée par qui que ce soit.
  • Les rencontres, j’ai créé des amitiés qui sont très fortes. On se crée une famille sur qui on peut compter.
  • La possibilité de faire les métiers que j’aime et être payée pour cela.
  • Tofino. Je suis tombée littéralement amoureuse de cette petite ville côtière sur l’Île de Vancouver. Et je dois bien l’avouer de tous les surfeurs que j’ai pu croiser.
  • La découverte du yoga.
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Mes moins bons souvenirs :
  • La solitude et le manque des proches.
  • La difficulté pour m’exprimer en anglais les premiers mois. Ne pas pouvoir être capable d’avoir des discussions profondes car un manque cruel de vocabulaire.
  • L’incompréhension face au jeu du dating.
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Qu’est-ce qui t’a incitée à vouloir vivre au Canada ?
Ma vie à Paris était centrée essentiellement sur mon travail, je n’accordais que peu d’importance à ma vie de femme. Je vivais une vie sans moi. Vivre au Canada était un défi, un challenge que j’étais prête à relever. Une nouvelle direction qui m’a permis avant tout, de me découvrir dans toutes mes possibilités.
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Quels conseils donnerais-tu à un futur pvtiste au Canada ?
Accepter d’apprendre, dépasser ses peurs, vivre les expériences que la vie nous donne et surtout n’avoir aucun regret. Partir à l’étranger est un excellent moyen de se rencontrer.
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Et pour finir, quels sont tes projets maintenant ?
Je travaille actuellement sur la traduction en anglais de mon livre. Le second tome est aujourd’hui prêt à être édité. En parallèle, je travaille sur une exposition photo à l’Alliance Française. Le prochain défi est une collaboration avec un magazine à Vancouver pour écrire des articles sur la mode et la culture de cette ville !

Merci Andréa pour tes réponses !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(5) Commentaires

Luke I |

Merci infiniment

CamilleV04 I |

Bonjour Andréa, merci pour ton récit qui est très inspirant ! Je prévois de partir au Canada prochainement pour voyager mais aussi pour travailler dans l’audiovisuel. J’ai quelques expériences comme assistante réalisation et scripte en France mais pas de formation. Saurais-tu vers qui/quelle structure se tourner pour avoir l’opportunité de travailler sur des tournages ?

Merci beaucoup!
Camille

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Bribri86 I |

Bonjour,
Étant en micro-entreprise depuis quelques années en France, je souhaite immigrer au Québec avec ma famille. Mais j’ai pû lire que pour être admissible il faut un dépôt de démarrage de 50000$CA et un avoir net de 100000$CA.
Je trouve cela énorme et un peu disproportionné par rapport au statut d’entrepreneur.
Me confirmez vous ces informations ou y’a-t-il d’autres possibilités pour y accéder?
Merci beaucoup

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Andréa I |

Bonjour,

Ne connaissant pas le visa pour immigrer avec une micro entreprise, je ne saurai te répondre correctement. Je ne peux te parler que de mon expérience. J’ai fait une demande pour être résidente permanente après une expérience d’un an et demi sur le territoire Canadien en tant que travailleur autonome. Voici le lien du visa : https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/immigrer-canada/travailleurs-autonomes/admissibilite.html

Si tu as besoin de plus d’information concernant ta situation, tu es sur le bon site. Ils sauront t’aider de la meilleure des façons.

Bribri86 I |

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre.
Très belle continuation à toi 😉