Localisation
Hualien, Province de Taïwan, Taïwan
Profession
Libraire ; Agent de voyages
Dernier diplôme obtenu
Licence
Après un PVT en Nouvelle-Zélande, dont vous pouvez lire le récit ici, Céline nous emmène cette fois-ci en Asie, direction Taïwan.
Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Pourquoi as-tu choisi d’aller faire un PVT à Taïwan ?
Je suis revenue avec des rêves de PVT Japon et Argentine. Je voulais un choc culturel plus intense qu’en Nouvelle-Zélande, où certes j’ai pris ma claque en paysages, mais pas tant au niveau culturel.
Et à l’été 2016, quand je suis rentrée en France, les PVT Taiwan et Mexique sont entrés en vigueur… ça a changé toute la donne.
Alors que je retrouvais du boulot pour refaire quelques économies, je n’arrivais pas à m’arrêter sur une destination. Je faisais des tableaux comparatifs de PVT pour le Japon, l’Argentine, le Chili, le Mexique, Taiwan.
Au final, Taiwan l’a emporté justement parce que je ne connaissais pratiquement rien de cette petite île.
Quoi de mieux que de passer un an à découvrir un endroit ? Je me suis vite passionnée pour l’histoire taïwanaise, et les photos de montagnes verdoyantes sur Internet me faisaient rêver.

Parlais-tu déjà un peu la langue avant de partir ?
Il y a des moments de frustration évidemment, surtout quand tu vois les menus au restaurant et que tu n’y comprends rien ! J’ai vite appris à dire que j’étais végétarienne, et depuis je me débrouille. J’aimerais beaucoup avoir des conversations plus poussées parfois, plus profondes, avec certains Taiwanais, mais finalement je me contente de ceux qui parlent af
nglais et je les bombarde de questions.
Je n’ai pas suivi de cours au final, je ne pouvais pas me permettre de me payer des heures de chinois intensif plus un logement – c’est un peu chaud de cumuler les cours et le volontariat. Je le regrette un peu cela dit, le chinois est une langue super intéressante et vraiment complexe.
Comment as-tu vécu tes premières semaines ?
J’ai trouvé les Taiwanais super généreux et prêts à m’aider, d’ailleurs c’est une Taiwanaise travaillant dans le premier hostel où je logeais qui m’a aidée à ouvrir un compte en banque et s’est portée garante pour moi.
Une fois mes démarches administratives faites (compte en banque, N° ROC, carte SIM. NDLR: On en parle ici), je me suis beaucoup baladée dans Taipei et les environs, j’ai beaucoup lu sur la culture taiwanaise, et j’ai mangé tout ce qui me passait sous les yeux ou presque.
Je suis encore restée désorientée quelques semaines après mon arrivée, au début la barrière de la langue me paraissait infranchissable lorsque j’étais seule, et j’étais trop timide pour essayer de dire quoi que ce soit en chinois. J’avais peur d’entrer dans les temples non touristiques en pensant que je me ferais jeter, la foule dans les marchés de nuit me donnait le tournis, et j’étais en angoisse totale de louper mon arrêt dès que je prenais le bus. Bref, je voulais un choc culturel, je l’ai eu !
Quels plans avais-tu pour le début de ton PVT ?
J’avais postulé à quelques offres de job à Taipei sans succès, m’étais renseignée pour apprendre le Chinois en plus de mes heures de volontariat, mais mes horaires étaient incompatibles.
Bref, y’a rien qui marchait alors j’ai fait ce que je fais de mieux : je me suis enfuie.
Je suis allée à Hualien, sur la côte Est, entre les montagnes et l’océan, faire un volontariat dans un hostel, le World Inn. Je pensais y rester 3 semaines, et j’y suis restée 4 mois (et j’y suis revenue plusieurs fois aussi!)
Tu as beaucoup voyagé pendant ton PVT, peux-tu nous en parler ?
Je suis déjà allée une dizaine de fois dans le Parc National de Taroko, célèbre pour ses gorges vraiment impressionnantes ! Il y a beaucoup de chemins de balades et quelques randonnées avec des ponts suspendus au-dessus des gorges – un vrai bonheur.
Pas très loin, il y a le petit village aborigène de Sanzhan, où une rivière passe tranquillement au milieu des montagnes.
C’est difficile d’expliquer exactement pourquoi, mais c’est là-bas mon endroit préféré à Taiwan. On allait souvent s’y baigner l’été dernier, et qu’il pleuve, qu’il y ait de la brume ou un grand soleil, il y a toujours quelque chose de magique qui se dégage du paysage.


Comment te déplaçais-tu dans le pays ?
L’office de tourisme a aussi mis en place un système de « shuttle bus » pour aller dans certains endroits touristiques comme Taroko, Kenting, Jiufen par exemple.

Et côté boulot ?
Pourtant beaucoup de Taïwanais partent en Australie ou Nouvelle-Zélande avec le PVT, donc ce programme n’est pas inconnu à Taïwan.
Ils expliquaient qu’en général ils faisaient appel à des plateformes en ligne qui regroupent des traducteurs pour leurs besoins. Je pense qu’ils n’ont pas forcément voulu changer de méthode.
Et lors de l’entretien j’étais un peu perdue aussi, ils m’ont posé très peu de questions et comme je ne suis pas forcément du genre à parler de moi et de mes motivations, peut être que l’entretien a tourné à mon désavantage.
Ça donne quoi le marché du travail à Taïwan ?
Cependant le travail en Asie c’est quelque chose ! Beaucoup d’heures par semaine, parfois un seul jour de congés, et très peu de vacances (1 semaine puis les jours fériés). Du coup, la jeune génération a un peu de mal avec cette rigidité, surtout quand ils ont passé un an à l’étranger en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Le retour est souvent difficile.

Concernant le salaire moyen, j’ai peur de dire des bêtises donc je m’abstiens. Et souvent les étrangers, les profs surtout, sont vachement mieux payés, largement au dessus du salaire moyen (on parle de 2 à 3 fois le salaire d’un local !).
Par contre, je rassure les pvtistes hein, j’ai des amis français qui ont trouvé des petits boulots à Taipei, notamment dans les restaurants français. C’est tout à fait possible, et il ne faut pas hésiter à aller les voir directement et rester à l’affût des offres pour les étrangers que l’on trouve sur pleins de groupes Facebook comme ‘Non teaching jobs in Taiwan’ ou ‘Communauté Française à Taiwan’.
Tu as quand même réussi à trouver du travail plus tard ?
J’ai cependant commencé à faire du tutorat d’anglais pour les particuliers, et même si je ne gagne pas ma vie avec les quelques heures par semaine, ça me fait un peu d’argent de poche. Et puis la famille est adorable, je m’entends super bien avec leur fille, et la maman a toujours des douceurs locales à me faire goûter ! Un vrai bonheur !
J’étais payée 600 NT$/heure, ce qui est vraiment bien !
En parallèle, je fais donc du volontariat dans l’hostel cité plus haut, le World Inn. Mes hôtes sont super généreux et m’ont vraiment intégrée dans leur quotidien. Je m’occupe du ménage, du nettoyage, des ordures (il ne faut pas louper le camion à ordures à Taiwan, c’est un sacré rituel -d’ailleurs le camion s’annonce toujours en musique, comme le camion de glaces !), d’accueillir les clients, et surtout de les aider s’ils veulent découvrir Taroko (que je connais presque comme ma poche maintenant).
L’été dernier, on a organisé des dîners deux fois par semaine, je faisais le service et j’ai dessiné les recettes présentes dans les menus – mes hôtes m’ont même payée pour ce travail, j’étais aux anges !
Depuis, mon hôte Una me pousse toujours à dessiner du coup on a participé à un petit marché d’artisanat où j’ai vendu des cartes postales dessinées à la main, des mousses au chocolat et des biscuits de Noël alsaciens.
Que peux-tu dire aux gens qui hésitent à faire un PVT là-bas ?
Si c’est pour la barrière de la langue, je leur conseillerais de se renseigner pour prendre des cours en arrivant (au moins un semestre) ou d’étudier au moins les bases avant de partir. Et puis, l’avantage d’étudier le chinois à Taiwan, c’est que vous apprendrez les caractères chinois traditionnels (en Chine, ils utilisent le simplifié), ce qui donne tout de suite une dimension plus authentique et littéraire à l’apprentissage !
Si c’est la peur de ne pas trouver de job, mieux vaut partir avec un peu d’argent de côté. Mais il y a beaucoup de possibilités de volontariats à Taiwan, dans des hostels et des fermes principalement. Et au quotidien, la vie n’est pas très chère, on compte environ 3 € pour un bon repas, moins de 15 € pour faire Taipei-Hualien en train par exemple (moins de 8 € en combo bus + train), parfois moins de 10 € pour louer un scooter à la journée (mais il faut trouver le bon endroit !).
Si c’est parce que, au final, Taiwan, c’est une toute petite île : c’est ce que je me disais aussi ! D’ailleurs je pensais partir au bout des 180 jours en pensant que j’aurais exploré toute l’île, mais pas du tout ! Il y a encore pleins d’endroits où je rêve d’aller, des endroits où j’adore retourner, et je ne me lasse pas d’en apprendre toujours plus sur l’histoire et la culture Taiwanaise.

Donc, foncez ! Je suis vraiment tombée sous le charme de l’île de Formose, des ses montagnes brumeuses, de ses temples colorés, de sa nature verdoyante, et niveau gastronomie, je me régale tellement ! Rien que pour ça, je voudrais vivre ma vie à Taiwan !
Quel bilan tires-tu de ton expérience à Taiwan, maintenant que tu approches de la fin de ton PVT ?
Mon PVT ici a été très différent de la Nouvelle-Zélande. Je pensais arriver ici et continuer mon bonhomme de chemin de randonneuse en carton, et finalement des phénomènes météorologiques m’ont toujours empêchée de mener à bien mes aventures montagneuses de plus d’une journée… Taiwan, ça a été moins l’aventure que la Nouvelle-Zélande, pas de camping, pas de nuits en van ou en voiture, moins de road trips, moins d’autostop aussi (même si c’est super simple ici aussi !).
MAIS ! J’ai appris énormément sur la culture, les coutumes, l’histoire. J’ai pris plus de temps pour dessiner, pour cuisiner, pour écrire, pour apprendre. Pour explorer des villes et des villages à vélo. À Taiwan, j’ai pris le temps de m’attacher aux gens, aux endroits. J’aime le fait de ne pas tout comprendre et de rentrer le soir demander à mon hôte de m’expliquer telle coutume ou tel festival.

Quels sont tes plans pour la suite ?
Depuis que je suis arrivée, je suis fascinée par ces taïwanais qui se lancent à faiire tout le tour de l’île à vélo. Ca me semble un peu trop extrême pour moi, donc je vais juste faire cette portion de 170 km, dans mon endroit préféré de l’île, la côte Est !
Aussi, Je me suis inscrite à l’Alliance Française de Taipei pour passer le test d’entrée pour suivre des cours de DAEFLE (pour pouvoir enseigner le Français en tant que langue étrangère dans les Alliances Françaises). Le test se déroule fin mai. Si je réussis, je vais m’inscrire pour suivre la formation à distance, sur 10 mois, comme ça je pourrais étudier n’importe où.
Je n’ai pas vraiment l’intention de rentrer en France, d’ailleurs je suis tombée amoureuse lors de mon séjour à Kyoto et le garçon en question me demande de venir le rejoindre dans son voyage en Amérique Latine (comment ça ma vie amoureuse ressemble à un roman d’aventures ?!) Et je t’avoue que je suis bien tentée… !
Donc… j’ai réservé un aller simple pour l’Équateur ! Cette fois, par contre je vais prendre des cours d’espagnol sur place pour pouvoir mieux me débrouiller par la suite et j’espère passer un peu de temps aux Galapagos.
Retrouvez toutes les aventures de Céline sur son blog : Take a walk on the wild side
8 Commentaires
Kenny
Félicitations à toi Céline je vais me rendre à Taïwan pour vivre!!!
Céline
Haaaa mais quelle chance! Je t’y souhaite bien du bonheur!!
Kenny
Mille merci chere
Hélène
Encore merci pour ton témoignage ma belle <3
C'est vrai que tu donnes envie d'aller visiter ce pays et de "take a walk on the wild side" 🙂
Céline
Merci à toi d’avoir pris le temps de m’interviewer (encore) ❤
Hélène
❤️❤️
Morgane
Ouah ça donne envie de partir à Taiwan tout ça ! Ton expérience a en tous cas eu l’air d’être magique !
Céline
Je conseille vraiment Taiwan à 200% pour voyager, je pensais pas que cette petite île était aussi riche de découvertes!
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