Localisation
Lyon, France
Profession
Conseillère sociale

Claire est partie en PVT Argentine et en a profité pour visiter une bonne partie de l’Amérique du Sud…

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Bonjour Claire ! Peux-tu te présenter ?
Bonjour à tous, je m’appelle Claire, j’ai 30 ans depuis peu. Je viens de Savoie mais j’ai vécu pas mal de temps à Lyon pour les études et le boulot.
J’ai un parcours professionnel assez atypique. J’ai une licence de sciences politiques et un master en gestion de projet pour des associations. Mais j’ai peu travaillé dans ces 2 domaines. Mon expérience la plus importante est en tant que conseillère sociale (un peu comme assistante sociale) par téléphone.
Claire PVT ArgentineTu as choisi de partir en PVT en Argentine. Pourquoi cette destination ?Avant ma naissance, mon père avait pensé à émigrer en Argentine car on a de la famille éloignée là-bas. Ça ne s’est pas fait mais cette légende familiale a entretenu un mythe dans mon esprit et des questions de type « quelle aurait été ma vie si j’avais grandi en Argentine ? ». C’est pour ça que j’ai toujours voulu améliorer mon espagnol dans ce pays et nulle part ailleurs.
D’autre part, c’est un immense pays donc pour un PVT il y a de quoi faire. Et puis on peut skier, et ça, pour une Savoyarde, c’est essentiel !
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Parlais-tu espagnol avant de partir ? Et maintenant ?
J’avais des bases d’espagnol car j’ai pris cette langue en LV3 au lycée. J’étais bilingue en italien, ce qui est à double tranchant : ça aide mais en même temps mon espagnol contenait beaucoup de mots italiens au début. Évidemment des mots très différents de leurs équivalents espagnols…
L’année avant de partir en PVT, je suis allée 2 fois en Catalogne et j’ai vu que mes bases revenaient et que j’arrivais à me faire comprendre donc je n’ai pas pris de cours à mon arrivée en Argentine. Maintenant, je parle très bien même si je fais encore des fautes et que j’ai des lacunes grammaticales. J’ai un accent assez bizarre : franco-argentin-chilien. J’ai remarqué que le backpack, c’est pas le meilleur moyen pour bien parler une langue. On change tout le temps d’interlocuteurs. J’ai fait beaucoup de progrès à Bariloche où je suis restée 4 mois. J’avais une amie qui me corrigeait. Je pense que lire et écrire dans la langue qu’on veut apprendre est important. Mais je n’ai pas trop suivi mes propres conseils…
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Tu as commencé ton PVT par Buenos Aires. Te souviens-tu de tes premiers jours sur place ?
J’avais pris une auberge pour les 10 premiers jours à Palermo. J’avoue que mon voyage a été particulièrement long, j’ai mis plus de 24 h pour arriver, avec une correspondance à Madrid. À Buenos Aires, j’ai ressenti une impression d’immensité dans cette ville très aérée. Un peu comme quand j’ai atterri à Toronto il y a quelques années. Cette impression de me sentir toute petite dans cette ville immense a duré pas mal de temps. Je suis restée 3 semaines à Buenos Aires. J’ai réglé les questions administratives rapidement (récupération du kit de bienvenue de Study Buenos Aires, compte bancaire et démarches Anses). J’avais pas de plan pour mon PVT, pas de programme autre qu’être en Argentine. Je m’étais un peu projetée sur le fait de me poser à Buenos Aires. Mais la taille de la ville m’a refroidie, et la chaleur aussi ! J’ai participé à une réunion de Français organisée par Study Buenos Aires également. J’étais complètement perdue à ce moment-là. Mes potes de l’auberge étaient quasiment tous partis, j’avais déjà fait la majeure partie des attractions touristiques de la ville. Et je savais pas du tout de quoi mon avenir serait fait.
A force de tergiverser, la date du carnaval de Montevideo s’est approchée et vu que je voulais absolument le voir, j’ai décidé de partir en Uruguay.
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Tu as ensuite enchaîné avec un grand périple en Amérique du Sud… Tu nous racontes ?
J’ai donc fait la côte uruguayenne : Colonia, Montevideo et son carnaval exceptionnel, puis 2 volontariats workaway en permaculture sur la côte. J’ai fini par Punta del diablo. Au total, je suis restée 3 semaines en Uruguay. En fait, mon voyage s’est un peu organisé tout seul. À Montevideo, j’ai rencontré une fille de Buenos Aires qui avait fait une boucle Corrientes, Iguazu, Curitiba, Florianopolis, Porto Alegre, Pelotas et la côte uruguayenne. Elle avait mon âge, pas trop de thunes et je me suis dit que si elle avait fait ça seule sans qu’il ne lui arrive rien de grave, je pouvais le faire aussi. J’ai donc suivi son itinéraire dans le sens inverse. J’ai été hébergée par son couchsurfeur à Pelotas après avoir quitté l’Uruguay, puis j’ai poursuivi en blablacar (oui ça existe au Brésil) jusqu’à Porto Alegre. J’avais trouvé un volontariat dans une auberge à Florianopolis pour passer le carnaval. Le volontariat ne s’est pas très bien passé mais j’ai passé des moments supers avec les autres volontaires. Et le carnaval c’est juste un truc de dingue : des gens à moitié à poil, de la musique, des paillettes et de l’alcool. Tout y est possible, même les messages anti Bolsonaro juste après son entrée en fonction ! J’ai écourté mon volontariat et j’ai poursuivi à Curitiba. C’est une ville très agréable à vivre. J’ai au départ été accueillie par un couchsurfeur qui ne parlait que portugais. J’avais l’impression d’être Antoine de Maximy dans J’irai dormir chez vous. C’était une expérience très authentique. Rodrigo était super sympa, j’ai rencontré toute sa famille et on est allés à un super concert de rock ensemble. Puis j’ai fait un volontariat en permaculture en plein centre de la ville. C’était une oasis de nature juste derrière le musée Oscar Niemeyer. J’ai beaucoup apprécié mon séjour à Curitiba, il y a pas mal de choses à voir et les gens sont super sympas. Ensuite, je voulais voir l’océan une dernière fois avant la fin de l’été. Je suis donc allée à Paranagua, une petite ville coloniale très mignonne sur l’océan. Tout proche, il y a une île paradisiaque du nom de Ilha do Mel. Une île sans voiture, à 1 h 30 de bateau de la côte. Après la côte, je suis partie à Iguazu pour voir les chutes. Puis j’ai trouvé un volontariat dans une auberge à Encarnacion, au Paraguay. J’avais très envie de découvrir ce pays plutôt inconnu. Finalement, je n’en ai pas vu grand-chose mais j’ai entraperçu la culture du pays. Encarnacion est une petite ville très agréable, sur le fleuve Parana. J’étais dans une auberge vide donc je me suis beaucoup reposée. J’en avais grandement besoin. Puis je suis revenue en Argentine.
Claire PVT Argentine
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Tu es revenue en Argentine pour travailler à Bariloche. Comment ça s’est passé ?
Avant même de partir, un de mes principaux objectifs de ce voyage était d’aller à Bariloche. Mon père avait adoré cet endroit. Il y a un lac, des montagnes, une station de ski. C’est pas le max du dépaysement pour une savoyarde, mais justement. C’est très intéressant de confronter ce que l’on croit connaître à une réalité qui est tout autre. Rapidement, je me suis dit que je pourrais réaliser mon rêve de « faire une saison » à Bariloche. Fin mars, j’ai donc commencé à plus organiser mon voyage, notamment en termes de gestion du temps. Car si je voulais faire la saison d’hiver, il fallait arriver sur place avant la neige ! En mai, j’ai fait un volontariat d’un mois dans une auberge à Cordoba. Ça m’a laissé du temps pour essayer de chercher un emploi en amont. Ça n’a pas vraiment porté ses fruits, j’appliquais clairement une méthode française qui ne fonctionne pas vraiment en Argentine. Là-bas, ça marche plus par le contact direct que via mail. Après le Brésil, j’ai décidé de ne plus faire que des volontariats dans des auberges. Selon moi, c’est pas dans ces projets qu’on apprend le plus de nouvelles choses mais c’était essentiel si je voulais devenir réceptionniste.
J’ai donc trouvé un volontariat dans une auberge à Bariloche pour début juin. A mon arrivée, j’ai distribué des CV. C’était très dur moralement. De base, chercher un emploi en France, c’est pas simple, mais le faire dans un pays dont on ne maîtrise pas les codes, c’est très compliqué. Finalement, j’ai trouvé sans trop de difficultés dans une chocolaterie du centre. J’avais quasiment jamais fait de vente de ma vie. Mon job était déclaré donc j’ai passé une batterie de tests médicaux (dont une radio des poumons) et j’ai dû faire ma libreta sanitaria, un document administratif qui se récupère à la municipalité.
J’avais des supers collègues mais c’est vrai qu’on ne m’expliquait pas toujours le système argentin. Au bout de 2 semaines, le boss m’a virée sans m’expliquer pourquoi… Finalement, c’est un mal pour un bien car je pense pas que j’aurais pu tenir le coup de bosser 1 mois et demi sans aucun jours de congés… En effet, la saison d’hiver en Argentine est courte, donc il faut maximiser les profits. Après une semaine de relâche, mon coloc, un autre pvtiste français, me dit que l’un des restos où il bossait cherche quelqu’un. J’ai eu le job et j’ai travaillé environ 3 semaines comme commise de salle. C’était assez dur physiquement mais je suis vraiment contente d’avoir travaillé en Argentine car j’ai pu côtoyer des gens que je n’aurais jamais rencontrés autrement. Et ça m’a vraiment donné à voir un autre aspect du pays. Et puis je suis d’autant plus reconnaissante du droit du travail français !
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Quelles sont les choses du quotidien que tu préfères en Argentine, ou plus largement en Amérique du Sud ?
J’aime la spontanéité des gens. Les Argentins voyagent beaucoup alors qu’ils ne vivent pas dans les mêmes conditions économiques que nous. Justement, j’ai l’impression qu’ils sont vraiment en mode « carpe diem ». S’ils ne font pas quelque chose maintenant, peut-être que dans quelques mois ils n’en auront pas les moyens, donc ils foncent.
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C’est quelque chose qui m’a beaucoup impressionnée.Et celles que tu aimes le moins ?
J’ai dû partir au moment de la lune de miel parce que je ne vois pas de points négatifs !Tu n’as pas pris l’avion pendant tout ton séjour…
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Pourquoi, et comment t’es-tu organisée ?
Cela fait quelques années que j’ai développé une conscience écologique. Ma sœur a commencé à réduire ses voyages en avion il y a quelques années, et je lui ai donc naturellement emboîté le pas. À mon arrivée en Amérique latine, j’ai lu un article qui parlait de réduire ses voyages en avion, et j’ai décidé de relever le défi de ne pas prendre l’avion pendant mon périple. J’ai rencontré d’autres voyageurs qui voyagent autrement qu’en avion. J’avais le temps, je prévoyais un voyage au long cours. C’est donc un challenge qui était à ma portée et qui n’impliquait pas de sacrifices particuliers de ma part. Et puis j’aimais ce défi. Ça me permettait de m’arrêter dans des villes qui ne sont pas forcément touristiques, ce qui est très intéressant pour moi. J’ai principalement voyagé en bus, sans pour autant faire des trajets très longs car je n’aime pas trop ça. Mon record c’est 20 h je crois. Au Brésil, j’ai fait du blablacar. Il n’y a qu’au sud du Chili que j’ai vraiment innové dans le mode de transport. J’ai fait Puerto Natales – Caleta Tortel en bateau, un voyage de 48 h magnifique, je le recommande à tous.
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Tu as eu de nombreuses expériences en volontariat pendant ce séjour. Quel est l’intérêt de ce système selon toi ?
Quand on voyage au long cours comme moi, il est important de se poser de temps en temps. Le volontariat permet cela sans que ça n’affecte le budget hébergement. D’autre part, il me semblait intéressant de ne pas seulement « consommer » mon voyage, de ne pas seulement payer pour tout mais de contribuer également, par mes actions. Je me suis d’ailleurs rendue compte qu’être client ou volontaire dans une auberge n’est pas la même expérience. On n’a pas le même avis sur un même lieu. Il faut aussi savoir que j’avais déjà pas mal d’expérience de bénévolat avant de partir. C’est un super moyen d’apprendre de nouvelles choses et de rencontrer des gens. J’ai adoré mes volontariats dans des projets écologiques. J’en ai fait 6 : 2 en Uruguay, un au Brésil, un en Argentine, et 2 au Chili. C’était surtout dans des zones rurales, sauf à Curitiba. Ça permet de voir d’autres aspects du pays que des endroits très touristiques. Comme on reste plus longtemps, on connaît le village, les commerçants. On se crée nos petites habitudes. Et c’est reposant de se créer de nouveaux repères, même pour quelques jours seulement. Et puis on est parfois totalement intégré dans la vie des locaux. Moi par exemple, c’est toujours en volontariat que j’ai fait des asados (les barbecues argentins). J’étais inscrite sur 2 plateformes : workaway et worldpackers. Ce dernier est mieux pour le Brésil car il y a plus d’offres. J’ai aussi trouvé plusieurs volontariats via Facebook, il y a pas mal de groupes dédiés à ça et on peut y contacter des auberges directement.
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Quels sont tes meilleurs souvenirs de cette année de voyages ?
Un de mes meilleurs souvenirs de tout mon périple, c’est le bateau entre Puerto Natales et Caleta Tortel. C’est un couple franco argentin qui me l’avait conseillé. Car il faut savoir que tout au sud du Chili, il n’y a pas de routes. Et je n’aime pas passer 2 fois par le même chemin s’il existe une alternative. En plus j’adore prendre le bateau, même si à l’époque je n’avais jamais navigué plus de 8 h.
À partir du moment où on m’en a parlé, j’ai tout fait pour prendre ce bateau. Il ne part qu’une fois par semaine. On embarque la veille pour un départ aux aurores le lendemain. Je vous conseille de vous lever pour voir le lever de soleil à Puerto Natales, c’est magnifique. J’ai rencontré plein de gens sur le bateau. Il y avait de nombreuses nationalités : Italiens, Chiliens, Argentins, US, Français, Allemands… C’est pas un très gros bateau, donc c’est plutôt propice à la convivialité. L’équipage était également super sympa, j’ai même pu visiter la cabine de pilotage.
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Et la bouffe était bien au-delà de mes espérances.Et les pires ?
J’ai eu peu de mésaventures. Rien de bien grave ne m’est arrivé.
J’ai eu 2 moments où mon corps m’a lâchée cependant : après un mois à Bariloche et la veille de mon grand voyage de retour.
À Bariloche, je me suis réveillée et impossible de sortir du lit alors que je devais aller travailler. J’ai donc eu mon premier arrêt maladie de toute ma vie, non sans frayeur. J’ai passé ma journée à dormir et le lendemain ça allait mieux, j’ai consulté et il n’y avait rien d’anormal.
La veille de mon départ, j’ai vomi toutes les heures le matin puis j’ai dormi toute la journée. Le lendemain, j’ai ressuscité et j’ai pris mon avion sans encombre. Au final, je pense que c’est mon corps et mon esprit qui réagissaient pour me demander de me reposer. C’est leur manière d’assimiler toutes les aventures que j’ai vécues. Mais la veille de mon départ, j’ai vraiment flippé de pas pouvoir prendre mon avion.
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Quels conseils donnerais-tu à un futur pvtiste en Argentine ?
Quelque chose de très concret : pas hésiter à prendre plein de cash avec vous. L’argent en Argentine, c’est relou. C’est quelque chose que j’ai sous-estimé au moment de partir. L’Argentine c’est vraiment compliqué au niveau économique. Et quand on vient d’Europe, on a du mal à se rendre compte de ce que veut dire l’inflation et « la crise économique permanente » au quotidien. C’est pas mal aussi de se garder quelques euros en cas d’urgence. Ça m’a été utile de faire comme ça.
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Et pour finir, quels sont tes projets désormais ?
J’avoue qu’avec la pandémie, j’ai du mal à me projeter. Je suis pour le moment au chômage. J’avais prévu pleins de voyages pour revoir mes amis mais le confinement a enrayé mes plans. Je me vois plutôt rester en France ou en Europe un certain temps avant de retourner en Amérique, mais rien n’est gravé dans le marbre.

Merci à Claire pour ces réponses !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

Guillaume I |

Salut Claire, merci pour ce témoignage, je suis aussi trentenaire et l’idée de l’argentine me tente beaucoup en PVT, mais aussi en vélo. Je n’avais pas pensé aux auberges mais c’est une bonne idée je trouve ! Comment te contacter pour en savoir un peu plus?
Guillaume

Merrin I |

Salut Claire !
Super ton témoignage ! Trop agréable à lire de telles histoires – Ça me ferait super plaisir d’échanger avec toi !