
J’en parlais également souvent à mon mari, je me suis mise à me documenter sur le Canada, mais plus principalement le Québec, notamment pour ne pas avoir la barrière de la langue. Un jour je me suis dit « c’est bien beau ces recherches mais là il faut qu’on commence quelque chose de plus concret si on veut commencer quelque part et finalement se décider à partir ». Nous avions une fille qui allait commencer le CP en 2018, et après plusieurs discussions avec mon mari on s’est dit « pourquoi pas ».
J’avais entendu parler du PVT, nous sommes en août 2017, j’allais avoir 35 ans en 2018, donc sans le dire à mon mari je me suis inscrite dans une ronde (mon mari étant trop âgé pour faire le PVT). Et en septembre 2017, j’ai eu une réponse positive, nous étions fous de joie et j’avais donc 1 an pour valider mon PVT.
J’ai réussi à trouver et donc nous étions sereins pour la suite de nos démarches.
Ma fille devait aussi commencer sa 1re année. Le but de notre immigration était d’offrir l’opportunité à notre fille de connaitre d’autres cultures, nous voulions sortir de notre zone de confort et nous essayer à d’autres opportunités à l’étranger.
Nous n’avons pas été déçus par l’accueil des Québécois, nous avons réalisé beaucoup d’activités, été comme hiver. Nous avons vraiment découvert et aimé la ville de Montréal et l’ensemble du Québec.

A l’aéroport, au service d’immigration, j’ai validé mon PVT pour 2 ans. Ma fille a eu une fiche visiteur de la même durée que mon PVT, donc 2 ans, et mon mari une fiche visiteur de 6 mois. Ma fille avait 6 ans et demi donc sa fiche visiteur suffisait pour son entrée en 1re année.
Mon mari a dû attendre que j’obtienne 3 fiches de paie pour pouvoir avoir un permis de travail. Les fiches de paie sont aux 2 semaines, dès le mois d’octobre nous avions pu faire le tour du poteau. Nous sommes allés à la frontière américaine puis canadienne d’où nous avons attendu au moins 4 h pour enfin obtenir un permis de travail jusqu’à la date de fin de mon PVT.

Mon premier emploi était une petite boite en cybersécurité. Je devais accompagner des entreprises du Québec et hors Québec dans la conformité et la mise en place d’outils de sécurité. J’y ai travaillé pendant 1 an et demi. Cette première expérience fut très enrichissante, cela m’a permis de côtoyer toutes sortes de personnes d’origines différentes, de travailler en anglais avec les autres provinces du Canada.
Elle m’a permise aussi de m’adapter à la façon de travailler, ils concilient beaucoup le travail et le personnel, les horaires ne sont pas chargées, on a organisé beaucoup de 5 à 7 et des team buildings, cela contribue à la bonne ambiance et la bonne entente au sein de l’équipe.
Ensuite, j’ai travaillé dans les médias, un tout autre type d’organisation mais tout aussi enrichissant et intéressant. Je côtoyais beaucoup plus de Québécois et le travail se faisait en français, mais malheureusement avec la pandémie, nous n’avons pas pu se voir en « réel » comme on l’aurait voulu mais les rapports sociaux se faisaient bien malgré tout, j’ai réussi à tisser quelques liens. Le télétravail a pris le dessus donc comme pour tous il a fallu apprendre à travailler autrement et cette entreprise a su appuyer les employés dans cette démarche et tout a très bien fonctionné.
Il n’est pas difficile de changer d’emploi ici et non ce n’est pas mal vu, au contraire on acquiert des expériences et saute sur des opportunités lorsqu’elles arrivent. J’en suis à mon 3e emploi et je peux dire qu’il faut tout de même sa première expérience, environ 1 an, pour que les recruteurs te contactent. Je pense que le domaine des TI y contribue beaucoup car c’est un secteur très demandé. Une fois dans l’entreprise, on te laisse la chance d’évoluer, on te demande ce que tu aimes faire et ce que tu n’aimes pas faire et on te propose des opportunités de carrières assez rapidement.
C’est cette facilité et rapidité d’évolution que j’apprécie ici et que je n’ai pas eu en France, ici on ne va pas forcément regarder tes diplômes mais il faut faire ses preuves et on te fait confiance.
Le salaire aussi est très attrayant, nous sommes bien payés et il n’est pas difficile de négocier son salaire ou une augmentation. Les directeurs sont très accessibles, je viens du monde des fonctionnaires en France et je peux dire que la hiérarchie est très présente. Au Québec, c’est le tutoiement qui est d’usage ce qui rend les échanges moins formels et plus détendus.
L’accouchement aussi s’est très bien passé, la différence avec mon premier accouchement en France c’est l’accompagnement, une infirmière était présente et aux petits soins avec moi du début à la fin, elle m’aidait beaucoup à soulager mes contractions.
L’implication du père a été tout aussi importante, les sage-femmes demandaient au père de s’impliquer pour tout l’accouchement (tenir mes mains lors de l’épidurale, positions pour soulagement des contractions…). En France il était mis de côté jusqu’à la fin de l’accouchement.
Pour le suivi de bébé, j’ai eu la chance de pouvoir trouver un médecin de famille juste à côté de chez moi, on sait qu’ici il est très difficile d’en obtenir un. Tout s’est bien déroulé. La différence avec la France est que c’est un organisme de santé qui s’occupe des vaccins des enfants et non le médecin de famille.

Le marché immobilier à Montréal n’était pas propice pour nous. En effet, le prix des maisons a considérablement augmenté, sans parler des taux d’intérêt.
Tout a été très rapide, que ce soit pour nos recherches ou nos démarches administratives, nous avons été super bien accompagnés, les explications ont été très claires.
En avril 2023, nous avons contacté un courtier immobilier pour effectuer des visites, nous avions notre secteur et nos critères. Le weekend suivant notre appel, il nous proposait déjà une visite, donc entre-temps, nous avions fait notre demande de préautorisation auprès de la banque (elle nous garantissait le montant maximal que la banque était sûre de nous prêter). Ce document rassure les vendeurs et les courtiers.
Nous n’avons pas donné suite à cette première visite car elle ne répondait pas à tous nos critères.
Le week end suivant nous avions une 2e visite. Le dimanche nous avons fait une offre et le lundi l’offre a été acceptée. Le lendemain nous avons lancé notre demande de financement qui a été acceptée le jour suivant, et le jour d’après nous signions déjà l’hypothèque. Tout ça en seulement 2 semaines.
Le déménagement était prévu pour fin juin, donc c’est à ce moment que nous avons signé l’acte d’achat chez le notaire et nous avons obtenu les clés la même semaine.
Des démarches pour notre achat qui ont été très rapides et très simples, les signatures se font en ligne, le courtier immobilier et le courtier hypothécaire ont été très disponibles pour répondre à nos questions, tout s’est très bien passé.
Pour l’accent, il faut vraiment s’habituer mais après 5 ans on peut dire que j’y suis baignée. La langue, même si ici on parle français, il y a encore des expressions que je ne connais pas, mais encore une fois le travail me permet d’être immergée.
Les études sont différentes, ma fille est en en 6e année et j’ai encore du mal à faire le comparatif avec les études françaises. L’enseignement est moins formel, plus détendu, plus à l’écoute des élèves et dépendant des enseignants, ils ont beaucoup de devoirs.
Le monde du travail est aussi très différent, moins de hiérarchie, les gestionnaires sont disponibles, évolution de carrière assez rapide ainsi que les salaires élevés.
L’alimentation est très chère, on trouve de tout, même des produits français, même si j’ai encore certains produits qui me manquent et que j’aimerais retrouver ici.
La population québécoise est très ouverte et accueillante, avec beaucoup de diversité.
Les températures hivernales sont extrêmement froides avec beaucoup de neige et une saison particulièrement longue, même si c’est ma saison préférée. L’été est très chaud et très humide par rapport à la France où c’est plus sec.

Le fait d’être loin de la famille n’est pas facile, je l’ai vécu lors de l’accouchement de mon enfant, je n’avais pas ma mère auprès de moi et pas d’aide supplémentaire à la maison, mais la présentation du nouveau-né à la famille était une vraie bouffée d’air frais.
Je manque beaucoup d’événements comme les mariages, naissances, anniversaires, les nièces et neveux grandissent à distance, on essaye de garder un maximum de contacts grâce au réseaux sociaux ou lorsqu’ils viennent nous rendre visite.
Concernant les amis, je ne sais pas si c’est la distance, mais on fait vite le tri, on voit que les liens ne se font plus depuis qu’on est partis. Mais heureusement, certains restent et c’est toujours un bonheur de les voir pendant notre séjour en France.
Les meilleurs souvenirs aussi sont ceux que l’on crée ensemble avec chaque évènement, vacances ou activités familiales.
Ce sont aussi toutes les petites victoires personnelles ou professionnelles qui nous réconfortent sur le fait qu’on a fait le meilleur choix de venir ici.

Le premier conseil que je peux donner c’est si vous hésitez, allez-y, pensez à vous. C’est votre vie après tout, même si au bout du compte ça ne fonctionne pas, au moins vous l’aurez fait et aucun regret.
Aussi, il faut bien se renseigner sur l’après PVT si vous voulez rester, il y a beaucoup de changements, il faut donc se tenir régulièrement à jour.
Pour le marché du travail, LinkedIn fonctionne très bien, il y a beaucoup de recruteurs.
Pour les démarches de permis de travail, résidence permanente… la patience est de mise mais les démarches sont assez simples.

Nous aimerions continuer de découvrir le Québec, un futur road trip en camping-car dans le nord du Québec est en préparation.
J’aimerais continuer à m’épanouir professionnellement, obtenir une certification en cybersécurité et améliorer mon anglais.
(2) Commentaires
Super témoignagne! Merci Mouna, ça redonne espoir par ces temps difficiles! Auriez-vous un témoignage de quelqu’un qui a immigré après 2021 ? Merci pour votre travail!
Merci Marilyne, si j’aurais des témoignages de personnes étudiants et employés mais ça reste pas mal similaire je trouve.
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