Localisation
Seoul, South Korea
Profession
Manager Stratégie Globale et Business Développement

On en a profité pour lui poser une question, un an après cette interview.[/postit]

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Un an après cette interview, peux-tu nous donner ton ressenti sur ta vie en Corée ?
Suite à l’interview de l’année dernière, après plusieurs mois de travail acharné et d’attente, j’ai finalement obtenu le visa de résident en Corée du Sud. Ce visa me permet non seulement de rester 3 ans renouvelables en Corée mais en plus, je ne suis plus lié à mon entreprise et je peux même lancer mon propre business! Je travaille toujours pour la même entreprise et j’écris toujours sur mon blog tout en faisant des vidéos sur Youtube à côté. Peut-être qu’un jour je passerais exclusivement dans la création de contenus mais pour le moment je continue tranquillement mon bout de chemin en saisissant les opportunités qui arrivent sur ma route.
Après maintenant 3 ans de vie en Corée je commence vraiment à bien m’y faire. Bien sûr, il y a toujours des différences culturelles mais j’ai comme une impression de m’être assez « Coréanisé » pour les comprendre. J’aime toujours autant vivre à Séoul pour sa modernité, sécurité et commodité. A chaque fois que je reviens à Séoul d’un voyage, j’ai toujours ce sentiment de revenir à la maison. Les relations amicales, professionnelles et romantiques sont toujours délicates parfois, mais je pense que je m’y suis habitué également.
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Bonjour, peux-tu nous parler un peu de toi ?

Je m’appelle Jacques, j’ai 30 ans et je viens de Paris où j’ai fait une école d’ingénieur en informatique. J’ai fait un échange en Angleterre lors de ma dernière année de master. Pour mon premier emploi, j’ai travaillé en tant qu’architecte technique IT pour un grand groupe en France pendant plusieurs années. Puis je suis ensuite parti à New York pour un VIE en tant que support applicative IT pour les traders dans une grande banque d’investissement avant de m’envoler en direction du pays du matin calme pour un PVT.

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Pourquoi as-tu choisi la Corée pour partir en PVT ?

Ça fait maintenant plus de 15 ans que je suis passionné par la culture coréenne. Au lycée, j’étais tombé par hasard sur une chaîne coréenne et je suis littéralement tombé amoureux de la langue. J’ai trouvé que la sonorité était belle et très fluide.
Après quelques recherches sur internet, j’ai découvert tout un univers : musiques, films, danse… Depuis ce moment, je n’ai pas cessé de suivre l’actualité coréenne en me disant qu’un jour j’irais vivre à Séoul.
Bien sûr, il n’est pas évident de venir s’installer en Corée et j’ai bien essayé à plusieurs reprises lorsque j’ai débuté ma carrière, sans succès.
J’ai eu la chance de faire un VIE à New York qui a beaucoup changé ma vision sur le monde et sur ma vie. Pendant cette période, j’ai eu comme un déclic sur ma carrière et je voulais du changement. En effet, je ne m’épanouissais pas au travail dans mon domaine et je voulais tenter autre chose. On n’a qu’une vie, dit-on, et j’ai donc décidé de partir en PVT en Corée qui est limité à l’âge de 30 ans, j’en avais 29, le timing était parfait! Le PVT en Corée du Sud est plutôt facile à avoir. Il faut tout simplement rapporter tous les documents qu’ils demandent à l’Ambassade de Corée et normalement ça prend une semaine pour recevoir le Visa. Si vous avez une idée de votre date de départ, commencez à préparer les documents dès maintenant car certains prendront un peu de temps à obtenir. Il faudra par exemple faire une demande d’extrait de votre casier judiciaire et également souscrire à une assurance pour la durée du PVT. Si vous faites ces demandes à l’avance, vous ne serez pas pressé à l’approche de la date de départ.
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Comment se sont passées tes premières semaines en Corée ?

J’ai pris mon billet d’avion pour Séoul au début du mois d’Octobre en 2015. Le départ s’est très bien déroulé, je n’avais emporté que le minimum vital car je savais que ce qui me manquerait, je le trouverais sur place. J’avais vraiment hâte de démarrer une nouvelle vie ! Ce n’était pas la première fois que je venais ici, je savais donc à quoi m’attendre. Les premières semaines se sont très bien déroulées, j’étais déjà familier avec la ville car j’étais venu y faire un voyage de quelques semaines, il y a plusieurs années. Un ami m’a logé les premiers jours, le temps que je trouve un logement.
N’ayant pas de travail à ce moment-là, j’ai opté pour un logement “Goshiwon”, qui est une sorte de petite chambre fonctionnelle de 3 m2. Les avantages de ce type de logement sont d’une part le loyer attractif (entre 200 et 350 euros par mois en général), puis il n’y a pas besoin de caution ni de minimum de bail (contrat mensuel) et toutes les charges sont incluses dans le loyer.
Par contre, c’est vraiment très petit et les murs sont plutôt fins avec les voisins.
Il y en a un peu partout à Séoul, vous pouvez juste les visiter directement en vous promenant dans le quartier où vous voulez vivre.
Cela s’est fait très rapidement, le lendemain de la visite j’emménageais déjà ! pvt-coreedusud-goshiwon-seoul En arrivant, il y a plusieurs démarches administratives importantes à faire, comme ouvrir un compte en banque, ou obtenir un numéro de téléphone. Le mieux, si vous le pouvez, c’est de demander à un ami coréen de vous accompagner pour la banque et le téléphone pour faciliter la communication car ils ne parlent pas tous forcément anglais.
Sinon avant le 90 ème jour de séjour, il est obligatoire de faire une demande de carte d’identité [Alien registration card]. Sans ça, il faudra payer une amende lorsque vous sortirez du territoire.
La démarche est un peu pénible et il faudra prendre rendez-vous sur internet.
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Comment s’est passée ta recherche de travail ?

Peu de temps après mon arrivée en Corée, je me suis lancé dans une recherche intensive de travail. Mon coréen était entre débutant et intermédiaire, mais j’avais au moins les bases.
J‘avais tout tenté, mon réseau personnel, Internet en postulant pour des entreprises directement ou des sites spécialisés.
Malgré cela, pas un seul retour sur tous les CV postés sur Internet… J’avais même participé à un salon de l’emploi coréen qui n’avait rien donné.
Mais un jour lors d’un cours de salsa, en discutant avec une autre élève, j’ai obtenu mon premier entretien! Elle me dit que son entreprise, qui est une startup coréenne, cherche à devenir globale et embauche des étrangers qui parlent plusieurs langues dont le chinois. C’était mon cas !
Le lendemain, je lui ai envoyé mon CV et le jour d’après, j’ai passé deux entretiens qui ont abouti à mon embauche, seulement 2 mois après mon arrivée en Corée !
Mon conseil, c’est vraiment de privilégier les réseaux pour pouvoir trouver du travail.
En Corée, le salaire horaire minimum est de 6470 wons ( ≈ 5.1 euros) contre 9.76 euros en France. Je suis également moins bien payé par rapport à ce que je pourrais prétendre en France mais la vie en Corée coûte en général moins cher. Travaillant pour une startup, mes conditions de travail sont beaucoup plus tranquilles qu’un employé qui travaillerait pour Samsung ou Hyundai avec des journées commençant à 9h30 et se terminant à 18h30.
Ce qui est par contre plus dur à encaisser pour un Français, c’est le nombre de jours de congés payés : aucun la première année puis, 15 la deuxième année qu’on peut utiliser lors de la première année…

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Quelles sont les grosses différences, culturelles notamment, que tu as notées depuis ton arrivée à Séoul ?

Ça fait maintenant un an et demi que j’habite ici et la vie me plaît toujours autant. La qualité de vie est vraiment excellente à Séoul. Avec le​ même salaire qu’en France​​, on peut vivre de façon plus confortable en Corée.
Là où c’est plus difficile, c’est par rapport aux interactions avec les Coréens dûes à la barrière de la langue et la différence de culture.
Par exemple, une différence culturelle qui m’a marqué et que je vis tous les jours au sein de mon travail, c’est à quel point les Coréens sont indirects dans leur propos. Ils ne diront jamais directement ce qu’ils pensent mais préféreront parler de manière détournée. Que ce soit donc au travail ou même dans les relations, je me retrouve souvent avec des malentendus et des non-dits. Il y a beaucoup de codes et de coutumes à respecter lorsqu’on vit en Corée, si l’on veut s’intégrer. Il est important de respecter leurs coutumes et culture, comme comment bien se comporter à table pour ne pas être malpoli.
Un autre exemple notable, c’est le respect les personnes plus âgées ou mieux placées dans la hiérarchie. C’est pour ça qu’une des premières questions qu’on pose lorsqu’on rencontre une personne c’est qu’elle âge elle a. Alors que chez nous, il est valorisé d’être unique et de sortir de la normalité, en Corée, il vaut mieux se conformer à la norme, tout est ​formaté​​. On vous regarde bizarrement si vous n’êtes pas dans la norme. Les Coréens doivent toujours se soucier du regard des autres qui jugent beaucoup sur ​l’apparence​​. Ce qui est triste à dire, mais j’ai comme l’impression que la plupart des Coréens se préoccupent d’abord de ce que pensent les autres au lieu de se préoccuper de ce qu’ils veulent d’eux-mêmes.
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Est-ce facile de se faire des relations malgré les différences culturelles ?

Tout dépend des personnes. Si vous tombez sur des Coréens qui ont vécu quelques temps à l’étranger, ils seront plus ouverts. Car en général, ce n’est pas facile de se lier d’amitié avec des Coréens, en partie à cause de la barrière de la langue. Un Coréen qui ne maîtrise pas l’anglais n’osera pas vous parler et préférera dire qu’il ne parle pas du tout l’anglais, par peur d’être jugé. Par contre, si vous parlez la langue couramment, beaucoup de portes s’ouvriront à vous.
J’ai un ami coréen qui m’a dit que si je ne parlais pas coréen, on n’aurait jamais pu être ami puisque c’est la seule langue qu’il parle.
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Peux-tu nous parler de la vie à Séoul ?

Il y a énormément d’activités à faire à Séoul, que ce soit en tant que touriste ou en tant que local. Les Palais, les musées, les concerts, les comédies musicales, les centres commerciaux géants, les milliers de restaurants et de cafés, ou encore la street food raviront les touristes qui trouveront toujours une activité à expérimenter.
Selon les saisons et la période, il y a beaucoup de festivals à faire comme le festival des lanternes, le festival du poulet frit, les festivals de musique, festivals de films, festival de l’eau et bien d’autres encore dans tout le pays. Parfois, en semaine, les Coréens font des dîners d’entreprise entre collègues, c’est ce qu’on appelle les Hwesik. Ils passent toute une soirée à manger et à boire pour pouvoir socialiser et tisser des liens.
Pendant les weekends, tout reste ouvert et les Coréens adorent faire la fête. La culture de l’alcool est très forte en Corée, que ce soit entre amis, en famille ou entre collègues, ils aiment beaucoup boire.
La vie nocturne à Séoul est très vivante, il y a énormément de clubs et des pubs pour y passer des soirées agitées et inoubliables ! En Corée, il n’y a pas beaucoup de congés, 15 jours par an en général. Pendant les vacances ou de temps en temps pendant les weekends, j’essaye de profiter du pays. Il est très facile de voyager en Corée. Il suffit de prendre un bus pour une vingtaine d’euros et on se retrouve à l’autre bout du pays après quelques heures. Parfois, je pars simplement à l’aventure dans une nouvelle ville et dors dans des Jjimjilbangs, qui sont des sortes de saunas où on peut y passer la nuit pour moins de 10 euros.
Pour l’instant les coins que j’ai adorés sont Seoraksan pour y faire de la randonnée, Busan pour sa plage, ou Pyeongchang pour le ski.

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Quels quartiers conseilles-tu pour ceux qui souhaitent s’installer à Séoul ?

Séoul est assez grand et il y a beaucoup de quartiers très sympas. Il y a trois quartiers principaux que les personnes privilégient en général.
Certains préféreront le quartier d’Hongdae qui est le quartier des étudiants qui est bondé tous les jours. Il y a pleins de restaurants, de bars et de magasins et vous trouverez beaucoup de danseurs et de chanteurs dans la rue qui rendent le quartier vivant et dynamique.
Sinon il y a Itaewon, qui est situé en plein centre de Séoul. C’est le quartier des ”étrangers” et le nouveau quartier à la mode pour les Coréens, avec ses nombreux bars et restaurants étrangers.
Pour ma part, j’ai choisi d’habiter à proximité de mon travail vers Gangnam, qui est considéré comme le quartier riche de Séoul. Il n’y a pas grand-chose à y voir, mis à part beaucoup de grands buildings avec des restaurants.
Bien sûr, Séoul ne se résume pas qu’à ces trois quartiers, il y en a beaucoup plus et tout dépend des goûts et du budget de chacun.
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Et pour le côté pratique ?

À Séoul, il y a plusieurs possibilités pour faire ses courses. Il y a soit les supérettes éparpillées dans tous les coins de rue, comme 7Eleven, CU ou GS25 ouverts 24/7, soit les supermarchés et les hypermarchés. Il y a également Costco qui est très pratique et moins cher lorsqu’on achète en gros. selfp Un des problèmes en Corée, c’est le prix excessif des fruits, pour un kg de pommes, comptez 6 euros, pour une pastèque, 20 euros … Les moyens de transports sont à la fois propres, sûrs et ponctuels. Il est facile de prendre le métro à Séoul, qui est plutôt bien desservi. Un des points négatifs c’est qu’il ferme assez tôt et même en weekend (autour de minuit), alors que la ville reste éveillée toute la nuit.
C’est à ce moment-là que les taxis, dont le prix est très abordable, prennent le relais. Parfois, si vous êtes plusieurs, ça revient même moins cher de se partager un taxi sur une courte distance.
Le réseau de bus est également très pratique bien que la circulation puisse parfois être assez pénible.
En tout cas, faites attention dans les rues, certains Coréens conduisent comme des fous…
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Quel regard portes-tu sur Séoul, après un an et demi là-bas ?

Un point fascinant de cette ville, c’est son caractère ultra connecté. La ville de Séoul est une des villes les plus connectée du monde surtout grâce à la qualité et la vitesse de son réseau téléphonique et Internet. Même en souterrain dans les métros, on peut téléphoner ou surfer sur internet sans problème. Il y a des applis pour tout type de services : on peut même commander à manger lorsqu’on se trouve aux bords de la rivière, un livreur vous géolocalise et vous apporte votre commande. Les sites d’e-commerce sont vraiment très efficaces, on peut commander un produit et le recevoir le lendemain.
L’équivalent du pass navigo ici s’appelle le T-Money qui est une carte que l’on peut recharger et qu’on peut même utiliser dans les taxis et les supermarchés. À n’importe quelle heure, vous pouvez toujours trouver un supermarché ou un restaurant ouvert. Si à 3 heures du matin vous avez un petit creux, ne vous inquiétez pas, faites un petit tour à la supérette un coin qui est ouverte 24h/24 et 7j/7. Ce côté pratique rend la vie très confortable ici. Un autre point positif de la ville, c’est que Séoul est une des villes les plus sûres au monde. Bien sûr, il arrive de voir des crimes dans les médias comme partout, mais dans la vie de tous les jours, je ne me sens jamais en insécurité dans les rues, même la nuit à 4 heures du matin.
Dans un café, vous pouvez laisser vos affaires sans surveillance puis revenir plus tard, personne ne vous les volera.
Pareil, si vous oubliez votre téléphone ou portefeuille, il y a beaucoup de chances de les retrouver.
Ce qu’on peut remarquer, c’est qu’il y a très peu de présence policière dans les rues, mais par contre on peut trouver des caméras de surveillance dans tous les coins de rue de Séoul.
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Tu as commencé avec un PVT, enchaîné avec un visa E7. Comment envisages-tu la suite de ton aventure en Corée du Sud ?

J’ai un permis de travail qui est lié à ma boite pour le moment, il s’agit du visa E7. J’ai basculé dessus en cours de PVT car ma boîte à accepté de me sponsoriser. Pour pouvoir obtenir le visa, il faut vérifier plusieurs critères comme avoir un diplôme universitaire (au minimum une license), de l’expérience professionnelle dans son domaine voire être expert dans son domaine. Il faut pouvoir justifier au gouvernement pourquoi l’entreprise engagerait un étranger au lieu d’un Coréen.
Une autre condition importante, c’est qu’il faut respecter le quota d’un étranger pour cinq Coréens dans l’entreprise, pour pouvoir obtenir le visa. C’est l’entreprise qui s’est chargée de la procédure, ce n’était vraiment pas simple car il y a beaucoup de documents à rassembler et à traduire en anglais (diplômes, contrats de travail, …). Les frais de 80 $ étaient à ma charge. Pour passer du visa PVT au visa de travail, il faut sortir du territoire et renouveler le visa dans une ambassade ou un consulat coréen à l’étranger et revenir, je l’avais fait à Hong-Kong. Tout le processus m’a pris environ 3 mois.
Dans les jours qui viennent, je vais essayer de demander le visa de résident et si je l’ai, je ne serais plus lié à mon entreprise et j’aurais plus de liberté comme la possibilité de créer mon entreprise ici.
Pour la suite, je ne suis pas encore sûr, ça me plait toujours autant de vivre ici, peut-être que je resterais encore quelques années ici jusqu’au jour où j’aurais besoin de changement ? J’aimerais aussi tenter l’aventure de l’entrepreneuriat prochainement !

Retrouvez Jacques sur Instagram thekoreandreamfr et sur Youtube.

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(5) Commentaires

Anne I |

Hello Jake, merci pour cet entretien très enrichissant !

Cynrhia I |

Bonjour j’ai bien aimé ton interview mais j’aurais des questions à te poser. Est-ce que l’on peut demander le visa de résident après avoir fait un PVT ? Et quels sont LES démarches à faire pour l’obtenir.

Jake I |

Merci à vous pour l’interview 🙂

Hélène I |

Avec grand plaisir !

Hélène I |

Encore merci @JakeS d’avoir partagé ton expérience avec nous et au plaisir de suivre tes aventures à Séoul !