Kelly, une PVTiste à Whitehorse (Yukon) amoureuse des grands espaces
Kelly a accepté de répondre à nos questions sur son PVT au Yukon. Voici son interview vidéo, retranscrite ci-dessous.
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Bonjour, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Kelly, j’ai 30 ans, je viens de la région parisienne, dans le sud de Paris. J’ai reçu mon invitation PVT en mai 2016 et j’ai atterri à Whitehorse en septembre 2016.
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Pourquoi avoir choisi Whitehorse ?
J’ai choisi Whitehorse pour deux raisons principales. La première est que je suis une passionnée des ruées vers l’or, j’ai lu beaucoup de livres de Jack London et ça a toujours été un territoire qui m’a attiré. L’autre raison est que je suis aussi passionnée par les chiens de traîneau, donc voilà, c’était l’endroit idéal pour commencer mon PVT.
Première impression quand je suis arrivée à Whitehorse ça a été waouh, je crois, il y avait la fin des couleurs de l’automne puis dans l’avion c’était juste : « Oh ! c’est trop beau ! »
J’ai commencé par un bénévolat, mon hôte est venu me chercher à l’aéroport, on a tout de suite pris la voiture et on est tout de suite sur l’Alaska Highway, sur la Klondike Highway et là c’était « Où est-ce que je suis ? Je suis vraiment au milieu de nulle part ».
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Raconte-nous ton bénévolat…
C’est un bénévolat que j ‘ai trouvé par moi-même, quand j’ai voulu justement travailler avec les chiens de traîneau, j’ai envoyé plusieurs e-mails à plusieurs mushers du coin puis celui que je voulais a fonctionné, il m’a répondu, on a échangé et on a pris rendez-vous pour le 18 septembre.
Mon bénévolat s’est bien passé au début, je suis arrivée, j’étais tout de suite dans le bain. Dès le deuxième jour on a commencé l’entraînement des chiens, c’était assez chouette !
Je suis restée deux mois puis la fin ne s’est pas très bien passée, on m’a demandé de partir sans raison expliquée. Je me suis un peu retrouvée sans rien du jour au lendemain. C’était un 14 novembre et j’aurai dû rester avec eux jusqu’à mi-avril. Comme quoi un PVT peut vite changer.
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Comment s’est passé ton premier hiver à Whitehorse ?
J’ai passé mon premier hiver, l’hiver dernier, ça s’est passé super bien. Il fait froid, on va pas se mentir.
Je pense par contre, pour avoir vécu l’hiver à Montréal et l’hiver ici – parce que j’ai étudié à Montréal il y a quelques années – que l’hiver ici est finalement beaucoup plus vivable que l’hiver à Montréal, parce qu’on a un froid sec donc l’humidité ne s’immisce pas par tout en soi, alors qu’à Montréal c’est le cas. La différence aussi est qu’il n’y a pas beaucoup de neige, on peut être surpris, on s’attend à voir des quantités de neige, on se dit « on est dans le Grand Nord, il va neiger, on va avoir deux mètres de neige », non ! Il va neiger toute la journée, on va se retrouver avec 2 cm de neige le soir. Comme il fait très froid, elle se transforme tout de suite en presque glace puis elle reste pendant tout l’hiver.
Moi, j’ai connu jusqu’à moins 40 °C, c’est quand même froid mais tu peux toujours faire des choses si tu es bien habillé, si tu respectes bien la technique de l’oignon avec toutes tes couches, tu peux faire tout ce que tu veux. Moi j’ai randonné tout l’hiver, je suis allée sur la Dempster Highway au mois de décembre, il faisait – 38 °C, il y avait du vent mais j’ai survécu. Tu peux tout faire. Moi je ne l’ai pas trouvé long mais les gens ici le trouve long, pas tant à cause du froid mais plus à cause de l’obscurité – puisqu’il fait jour de 10 h à 16 h en plein hiver, donc ça fait des journées courtes – et après le travail, les gens ont tendance à se calfeutrer chez eux.
Moi, j’ai connu jusqu’à moins 40 °C, c’est quand même froid mais tu peux toujours faire des choses si tu es bien habillé, si tu respectes bien la technique de l’oignon avec toutes tes couches, tu peux faire tout ce que tu veux. Moi j’ai randonné tout l’hiver, je suis allée sur la Dempster Highway au mois de décembre, il faisait – 38 °C, il y avait du vent mais j’ai survécu. Tu peux tout faire. Moi je ne l’ai pas trouvé long mais les gens ici le trouve long, pas tant à cause du froid mais plus à cause de l’obscurité – puisqu’il fait jour de 10 h à 16 h en plein hiver, donc ça fait des journées courtes – et après le travail, les gens ont tendance à se calfeutrer chez eux.
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Quels sont tes « incontournables » à voir / à faire au Yukon ?
Mes incontournables, si jamais vous venez au Yukon, c’est la randonnée. Peu importe la randonnée que vous ferez, il y en a plein. Si vous restez à côté de Whitehorse, ma préférée est Fish Lake parce qu’elle n’est pas très difficile et la vue est vraiment belle. Après, Dawson City s’est à faire, été comme hiver, moi personnellement je l’ai préférée en hiver.
La Dempster Highway, la route qui vous emmènera jusqu’au cercle polaire et plus loin encore.
Pêcher, que ce soit en hiver ou en été. Pêcher sur un canot, depuis la rive.
Faire du canot, je pense que c’est un incontournable n’importe où au Canada puis au Yukon il y a tellement de lacs que ce serait dommage de s’en passer.
Il faut juste profiter de la nature, de ses grands espaces qui sont vierges, immenses. Combien de fois je suis allée randonner seule avec mon chien… et j’ai croisé personne. C’est juste vous et la nature. C’est « mon » incontournable, la randonnée.
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Quelles sont les démarches pour un PVTiste arrivant à Whitehorse ?
Un Français qui arrive à Whitehorse doit faire la même chose que partout au Canada. Il doit faire sa demande de NAS (numéro d’assurance sociale), ouvrir son compte en banque. La particularité au Yukon, je ne sais pas si c’est vraiment une particularité parce que je ne connais pas les autres provinces, c’est qu’au bout de 3 mois de présence à Whitehorse où au Yukon, on a notre carte d’assurance maladie comme les Yukonnais et on est pris en charge, c’est plutôt bien.
Dans les démarches il y a aussi le permis de conduire, si on veut acheter une voiture on aura besoin d’un permis de conduire du territoire. Il faut repasser les tests, du code qui est beaucoup plus facile qu’en France, parce qu’il y a 50 questions, on a le droit de faire 10 fautes et puis il n’y a qu’une réponse possible, pas de multi-choix comme en France. Ça coûte 20 $ puis il faut repayer 20 $ pour le test de conduite. Encore 20 $ pour avoir sa petite carte du Yukon. Maintenant j’ai une pièce d’identité du Yukon et ça c’est la classe ! Pourquoi c’est important de le faire ? Parce que finalement avec notre permis de conduire français où même avec le permis international, légalement on ne peut conduire que 120 jours ici.
Dans les démarches il y a aussi le permis de conduire, si on veut acheter une voiture on aura besoin d’un permis de conduire du territoire. Il faut repasser les tests, du code qui est beaucoup plus facile qu’en France, parce qu’il y a 50 questions, on a le droit de faire 10 fautes et puis il n’y a qu’une réponse possible, pas de multi-choix comme en France. Ça coûte 20 $ puis il faut repayer 20 $ pour le test de conduite. Encore 20 $ pour avoir sa petite carte du Yukon. Maintenant j’ai une pièce d’identité du Yukon et ça c’est la classe ! Pourquoi c’est important de le faire ? Parce que finalement avec notre permis de conduire français où même avec le permis international, légalement on ne peut conduire que 120 jours ici.
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Comment se loger à Whitehorse ?
C’est pas forcément facile de se loger à Whitehorse, dans le sens ou il y a très peu d’offres. Les loyers sont assez élevés. Souvent on va comparer avec Vancouver, on va se dire que c’est pas cher mais les deux villes ne sont pas les mêmes. Pour avoir quelque chose en centre-ville par exemple, il faut compter dans les 750 $ et puis c’est seulement une chambre en colocation. J’avais regardé pour avoir un studio, il faut compter 900 $ par mois sans l’électricité ni Internet, ça fait assez cher au final. On peut trouver pas mal d’offres de cabines mais du coût c’est sans électricité et sans eau courante et ça n’est pas à côté de Whitehorse, il faut compter une demi-heure de route, il faut avoir une voiture… C’est plein de petites choses à prendre en compte quand on cherche un logement sur Whitehorse.
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Comment trouver du travail à Whitehorse ?
Pour trouver du travail à Whitehorse, ça dépend de ce qu’on veut faire. Il est facile de trouver ce qu’ils appellent des métiers non qualifiés : femme de ménage ou réceptionniste dans les hôtels, aide-cuisinier, caissier… Pour tout ça il y a des offres et peu importe la saison. Whitehorse est une ville très estivale avec beaucoup de travail en été et très peu en hiver car beaucoup d’endroits ferment. Si on veut un métier qualifié, il faut être bilingue sûr, c’est-à-dire parler anglais couramment, si on ne parle pas français, ce n’est pas grave. Il y a moins d’offres, il faut chercher. Il y l’AFY (l’Association Franco-Yukonnaise) qui peut vous aider, qui moi m’a aidée. J’ai rencontré une conseillère à l’emploi qui m’a aidée à traduire mon CV et ma lettre de motivation.
Pour les sites d’emplois au Yukon, il y en a trois principaux : Yuwin.ca, qui est la référence de toutes les offres dessus, le site du gouvernement du Yukon et le site du fédéral.
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Quel niveau d’anglais faut-il pour trouver du travail ?
Je suis arrivée au Yukon, je parlais un petit peu anglais mais j’étais de niveau débutant avancé. J’ai pris des cours d’anglais et rapidement je suis passée au niveau intermédiaire. Ce qui aidait c’est que j’étais en colocation avec des anglophones donc je pratiquais souvent.
Pour du travail non qualifié on arrivera à trouver, même si on se dépatouille juste en anglais, si on arrive à se faire comprendre, qu’on n’est pas nécessairement en contact avec la clientèle comme le housekeeping (ménage), on trouvera plutôt facilement.
Pour ce qui est d’un travail qualifié, il faut au moins avoir le niveau avancé sans des « euh… euh… » ! Réussir à écrire une lettre ou un courriel sans faute de grammaire importante. Il faut aussi un vocabulaire technique dans notre domaine.
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Quels sont les emplois que tu as trouvés à Whitehorse ?
Mon premier emploi, mon vrai travail que j’ai trouvé ici était hôtesse de caisse à Superstore, l’équivalent de Carrefour ici à Whitehorse. J’ai tenu deux semaines parce que c’était un travail difficile et je pense que je n’en n’avais pas conscience avant et après ça j’ai eu la chance de trouver un travail à l’association franco-yukonnaise en tant qu’adjointe à la comptabilité qui n’était pas mon domaine d’expertise ni mon domaine d’études ou quoi que ce soit d’ailleurs, je n’avais jamais travaillé en comptabilité. Je pense que c’est un des avantages du Yukon ou plus généralement du Canada, de nous laisser notre chance « Oh ! mais c’est pas grave, t’en as pas fait, on va te former… » Ça a vraiment été ça. J’ai décroché un contrat de 15 h par semaine qui s’additionnait à un autre contrat de 15 h par semaine avec l’AFY en tant qu’assistante de direction au « partenariat communauté en santé », donc j’avais mes 30 heures par semaine.
À côté de ça, j’ai développé une activité d’écriture pour « l’Aurore Boréale » qui est le journal pour la communauté francophone. J’écris pour le What’s Up Yukon qui est un journal anglophone, ça m’occupe bien.
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Est-il difficile de se faire des amis à Whitehorse ?
Il peut être difficile de se faire des amis ici quand on arrive mais ça je pense que c’est propre à n’importe quel changement de ville. Si on habite à Paris et qu’on déménage à Lyon, à Lyon on va avoir du mal à se faire des amis, je pense que c’est partout pareil. Ici on va avoir tendance à se regrouper, peut-être pas entre Français mais entre pvtistes. On va rencontrer des Japonais, des Belges, plein de nationalités différentes, tout sauf des Canadiens dans un premier temps.
Ce qui m’a aidée, ça a été de trouver des colocations avec des Canadiens, c’était aussi mon critère de sélection pour m’immerger dans la culture canadienne. De là, si on s’entend bien avec ses colocataires, ça devient des amis, les amis de nos colocataires aussi, le cercle s’agrandit petit à petit. Des vrais amis je dois en avoir 3 ou 4, en un an, c’est quand même pas mal.
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Et les ours ?
Les ours et moi ! On va dire qu’on ne s’aime pas vraiment ! Je n’en n’ai pas croisé beaucoup. Tout le monde me rit au nez quand je dis que j’ai dû en rencontrer deux depuis que je suis ici. Il y en a beaucoup, il y en a là autour de nous… Je n’en ai croisé que deux et chaque fois j’étais en voiture : un grizzly et un ours noir.
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Envisages-tu de faire ta vie ici ?
J’envisage déjà de faire mon PVT. Dans quelques jours je fête mes « un an » ici, je n’ai pas du tout envie de partir de Whitehorse ou du Yukon en règle générale. La vie ici est tellement plus relax, je suis tellement émerveillée par la nature, je suis tout le temps dehors de toute façon. Donc oui, c’est l’objectif !
Retrouvez le blog de Kelly : Lilysroad.com.
Anne
Passionnée de Voyages, de Nature, d'Aventure et de Découverte, c'est tout naturellement que je me tourne vers le Canada ! Mon projet est de m'y installer de manière permanente et de travailler dans les parcs provinciaux ou nationaux. Peu importe le boulot, pourvu que j'ai la Nature comme lieu de travail !
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