Annaïk, partie à Taïwan pour le travail puis en PVT en Nouvelle-Zélande
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Bonjour Annaïk, peux-tu te présenter en quelques lignes aux pvtistes ?
Ca y est, nous voilà rentrés ! Avec Dorian, mon copain, nous avons tracé notre route sur les sentiers de Nouvelle-Zélande à travers les collines (slalomant en van entre les moutons) et les montagnes (passant d’un versant à l’autre via de magnifiques randonnées) durant les onze derniers mois. Tous deux originaires de la région parisienne, nous avons décidé de prendre notre envol il y a quelques années déjà, en partant travailler en Asie, Taïwan puis Hong Kong. Comblés par cette aventure mais quelque peu noyés dans le tumulte des mégalopoles asiatiques, nous avons plié bagages à la fin de nos contrats, direction la Nouvelle-Zélande et ses grands espaces ! Après l’exploration « trop » rapide de nombreux pays, l’idée d’un voyage au long cours où l’on se laisserait porter par les opportunités nous trottait frénétiquement dans la tête, et la solution PVT s’est d’elle-même imposée.
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Il semblerait que vous soyez plutôt du genre « baroudeurs » ?
A croire que quand le virus du voyage vous gagne, il devient difficile de s’arrêter. Nous nous étions armés de nos sacs à dos 60L en 2010, l’une pour partir crapahuter entre l’Argentine et le Chili, l’autre ayant choisi la Mongolie, le tout durant un mois. C’est ce même sac à dos qui a été témoin, quelle fidélité ! de la suite de nos aventures au cours des six dernières années : d’abord un échange universitaire en Inde et à Singapour, puis un road trip en Europe de l’Est, entrecoupés de circuits de deux semaines ça et là en Asie (amuse-bouche laissant souvent un goût de trop peu). Nous avions envie de passer à la vitesse supérieure, de partir plus longtemps, mais nous étions encore timorés pour tout lâcher sans savoir ce qui nous attendrait à l’arrivée… et là, la bonne nouvelle est tombée, nous avions tous les deux décroché un job à Taïwan ; le pied à peine posé, c’était le coup de foudre…! Mais revenons à nos moutons néo-zélandais : comme je le disais précédemment, le projet s’est concrétisé progressivement, étape par étape ; d’abord en croisant une photo splendide de l’ile du sud sur internet, puis en consultant les exaltant retours d’expérience de pvtistes ayant franchi le pas… En réalité, il nous manquait ce petit truc, cette liberté qui fait de vous « un voyageur » plutôt qu’ « un touriste », et nous avions toujours cette contrainte d’un boulot chronophage qui limitait nos déplacements, nos rencontres, nos prises de risque… vous connaissez déjà la suite !
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Comment s’est passée ton arrivée en Nouvelle-Zélande ?
Les doigts dans le nez ! Non, je plaisante mais à dire vrai relativement aisée. Nous avions opté pour une préparation légère en amont, clairement facilitée par les conseils glanés ici et là sur le site pvtistes : visa, billets d’avion et assurance en poche, un sac à dos de 60L (toujours le même) aux fermetures-éclairs prêtes à craquer (que je conseille vivement par rapport à une valise, bien plus encombrante à la longue), et quelques réservations effectuées pour assurer nos premiers pas en terre kiwi (un AirBnB à Auckland offrant le service « airport pick-up », et notre premier wwoofing dans le Northland – téméraires mais pas trop les petits -), nous étions prêts à décoller début Septembre 2015. Remis du décalage horaire, l’ouverture du compte en banque chez Kiwibank et l’inscription IRD étaient bouclées en une matinée. Les démarches administratives en N-Z sont souvent d’une facilité déconcertante : l’achat du van la semaine suivante se réglait en remplissant un petit bout de papier au bureau de poste du coin. Après 10 jours à Auckland, impatients de commencer réellement l’aventure et tout juste propriétaires de notre maison roulante, nous avons mis le Cap au Nord afin d’apprécier la douceur légendaire du climat du Northland.
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Parle-nous de tes voyages sur place !
des kilomètres de randonnée conduisant à des vues à couper le souffle, des heures à admirer les fabuleux paysages qui s’offraient à nous ou à observer la faune sauvage (on est à présent incollables sur les tuis, otaries à fourrure ou encore pingouins aux yeux jaunes), nous sommes définitivement tombés sous le charme de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, même si l’île du Nord offre parfois de jolies surprises (la « forgotten highway » ou le Northland). C’est en sillonnant les routes sinueuses des deux îles, s’exclamant à coup de « WOW » et de « WAAAAHOU » tous les trois virages, que nous sommes inévitablement devenus accros à la vie en van. Nous avons opté pour un van « self-contained » (= autonome) en cassant nos tirelires au début du voyage, mais le retour sur investissement en valait la peine : nous avons pu profiter de spots de camping gratuits toute l’année quasiment (hormis à Milford Sound), se réveillant où bon nous semblait dans notre chambrette-avec-vue que nous changions à loisir entre mer, lac, montagne, colline, rivière… Il existe aussi de nombreuses options pour les vans non self-contained, gratuites ou très peu chères (campings du DOC entre 6 et 10 $).
Au final nous avons privilégié la découverte du pays « côté nature », en visitant également d’excellents musées, notamment le Te Papa à Wellington pour le « côté culture ». Les adeptes de sensations fortes n’ayant pas leur compte après une randonnée de plus de 60 kms, les fameuses « Great Walks », trouveront certainement leur plaisir dans un saut en parachute proposé dans tous les spots touristiques du pays, moyennant quelques heures de travail en plus ! Nous avons aussi acquis avec le van un bolide des mers avançant à l’huile de coude, et nous n’avons jamais regretté l’investissement, les occasions de faire du kayak en Nouvelle-Zélande ne manquent pas malheureusement les locations sont assez chères, descendant notamment la Whanganui river durant 3 jours et 2 nuits. Mon « must do » au quotidien : Go with the flow !
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Vous avez également travaillé sur place ? Quel genre de jobs vous avez faits ?
Avant de démarrer cette aventure, nous étions des habitués du travail en « open space », éclairés à la lumière de nos ordinateurs, à regarder par la fenêtre en rêvant d’ailleurs. Cultivant le fantasme hippie du voyage en van, et excités à l’idée d’un « retour à la terre », nous souhaitions profiter un maximum de la nature mais aussi d’aller à la rencontre des kiwis afin d’en apprendre plus sur l’agriculture bio ou l’agro-écologie. C’est pourquoi nous avons décidé de troquer nos tailleurs et costumes contre un survêtement tout terrain et une bonne paire de bottes, consacrant une grande partie de notre temps au wwoofing (presque trois mois en tout, dans quatre lieux différents). Nous ne pouvons dire assez de bien de l’expérience wwoofing ! Notre premier conseil serait de soigner initialement son profil sur le site internet et de se lancer en suivant son instinct vis à vis des hôtes. Ont-ils eux aussi fait cet effort de remplir un profil clair ? Offrent-ils ce que vous souhaitez apprendre ? Parlent-ils de moments partagés avec leurs wwoofers ou cherchent-ils seulement de la main d’œuvre gratuite ? Si votre niveau d’anglais est très moyen, n’hésitez pas à le partager, un hôte avertit sera beaucoup plus disposé à faire des efforts et vous aider à progresser), le système de commentaires du site étant souvent d’une grande aide pour se faire une idée de ce qui vous attend.
Le van ne se nourrissant pas que d’amour et d’eau fraîche (reçus en abondance de la part de nos hôtes, en plus de délicieux repas et d’un doux foyer), nous avons aussi dédié quelques gouttes de sueur à du travail rémunéré dans des vergers : éclaircissage de pommiers (apple thinning) à Napier en Novembre/Décembre, ramassage de pommes (apple picking) à Motueka en Avril, récolte des kiwis (kiwi picking) et tamarillos à Opotiki en Mai/Juin. Trouver du travail saisonnier de ce type est relativement facile à condition de se trouver au bon endroit au bon moment selon la saison : pour cela le topo préparé par pvtistes.net est d’une grande aide et de provoquer la chance, aller directement visiter les vergers donne souvent de bons résultats et offre de meilleures conditions que passer par un intermédiaire ou « contractor ». Les autres backpackers rencontrés en chemin sont souvent une mine d’information à ce sujet, et les échanges de bons plans sont monnaie courante sur les parkings et campings (qui parfois ne font qu’un en pleine pampa : parking-camping) ; alors, n’hésitez pas à aborder vos voisins ! Dernière chose, pour ce type de travail, aucun niveau d’anglais n’est exigé, même si quelques bases aident à comprendre les instructions.
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Quelles difficultés as-tu rencontrées ?
Notre bonne étoile a sûrement quelque chose à voir là dedans… mais nous avons été plutôt chanceux sur cette année : nous avons trouvé du boulot chaque fois que le sou venait à manquer, travaillant pour des employeurs honnêtes et arrangeants ; nous n’avons pas rencontré trop de problèmes mécaniques en van (avec les vieux bolides que certains d’entre nous achètent, quelques déconvenues peuvent arriver). Un peu de bon sens nous a conduit à transporter nos objets de valeur sur les sentiers de randonnée du pays, ayant eu vent de quelques mésaventures de confrères…. Mais globalement, toutes précautions prises par ailleurs, il n’existe pas vraiment de dangers significatifs en Nouvelle-Zélande ; il est par exemple très facile et très sûr de voyager en stop à travers le pays… vous pourriez même finir par partager une planche de fromages locaux et un petit cru du coin chez votre dernier chauffeur de la journée, l’expérience en atteste ! Et oui, un des points forts de la Nouvelle-Zélande reste indéniablement l’ouverture et la gentillesse de ses habitants, qui n’hésitent jamais à faire un brin de causette avec les backpackers qu’ils croisent sur leur chemin en promenant leur chien, ou à prêter main forte lorsqu’ils aperçoivent quelqu’un en difficulté.
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Quel est ton meilleur souvenir ?
Les idées se bousculent, mais les randonnées quotidiennes faites dans l’île du Sud entre les régions Otago et Fiordland ont quand même une petite longueur d’avance ! Le plaisir du dépassement de soi et l’immersion dans des paysages toujours plus époustouflants, nous ont fait adorer les randonnées Ben Lomond Summit à Queenstown, la Gertrude Saddle sur la route de Milford, ou encore la Roys Peak à Wanaka.
Il est cependant difficile de ne pas mentionner notre exaltante aventure en bateau-stop entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie, qui pourrait faire germer une nouvelle idée dans la tête des pvtistes en quête d’aventures maritimes. En effet, les kiwis étant de gros adeptes de la voile, les plus frileux d’entre eux n’hésitent pas à prendre leurs clics et leurs clacs et à mettre le cap sur les îles Fidji, le Vanuatu ou encore la Nouvelle-Calédonie quand la bise fût venue, ou plus précisément à l’orée de l’hiver, vers le mois de Mai. Certains d’entre eux se font dès lors une joie d’accepter à bord des backpackers rêvant d’aller jeter un œil aux îles du Pacifique, « tant qu’à être dans le coin ». Quelques recherches en amont associé à un esprit déterminé (en collant des annonces dans les plus grosses marinas tout en allant parler à un maximum de monde sur place pour se faire connaître) et hop, le tour était joué, nous partions le lendemain, et posions le pied sur le sol Calédonien après neuf jours d’une traversée mémorable et formatrice.
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Quel est ton ressenti général ?
Très sincèrement, incroyable ! Je sais, je sais, ça serait quand même bien de nuancer cet avis – ne nous a-t-on pas bourré le crâne avec le développement d’une argumentation sur le modèle « thèse – antithèse – synthèse » ? – alors équilibrons. J’imagine que la réussite d’un PVT est conditionnée par les attentes que l’on avait au départ : une première expérience à l’étranger, améliorer son anglais… Dans notre cas, il s’agissait surtout de s’offrir un nouveau rapport au temps et d’expérimenter la vie nomade. Du tourisme ? On s’en était gavé. Du voyage ? On en rêvait ! Je ne sais pas s’il est plus dur de se lancer à 27 ans quand on a déjà un pied et demi dans la vie active et qu’on se risque à prendre du « retard », mais une fois le pas sauté, impossible d’avoir des regrets. En PVT, on explore des parties de soi-même souvent sous-estimées, on tâtonne ses limites, on connaît la liberté de faire des choix, de les changer, d’en douter et de les évaluer a posteriori. On apprend aussi des autres, beaucoup, de ses hôtes qui nous ouvrent leurs portes, des autres personnes en PVT françaises ou étrangères qui partagent la même aventure que nous et nous nourrissent de leur point de vue, des touristes qui visitent le pays en deux semaines et nous confortent dans l’idée que nous sommes de sacrés chanceux de pouvoir en profiter à notre rythme… chance que nous avons bien évidemment provoquée. On s’ennuie aussi, parfois… à attendre que le travail arrive, à attendre que la pluie cesse, et puis finalement, on apprend la joie de laisser le temps filer ! Nous avons acquis également de nouvelles compétences dont nous ne nous resservirons peut-être jamais mais qui sont venues certainement enrichir notre bagage, parce que ça peut être ça aussi le PVT, se réinventer. En Nouvelle-Zélande, la nature s’impose partout et nous transforme pour à notre tour découvrir celle qui nous est propre ; on fait tomber le masque et le superficiel et on finit par aller avec une bande de potes – qu’ailleurs on aurait peut-être jamais rencontrée – au bistrot local dans ce fameux survêt tout terrain, laissant nos bottes crottées à côté de celle d’un kiwi tout juste entré. On a pris grand plaisir à relater nombre de nos aventures sur notre site : www.lesnouveauxzeles.com si vous voulez en savoir plus !
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Tu nous parlais de votre expérience à Taïwan, le PVT étant ouvert pour les Français depuis quelques mois seulement, aurais-tu quelques anecdotes à partager ?
Je suis une grande fan de Taïwan devant l’éternel ! Pas vraiment depuis toute petite hein (!), j’avais encore du mal à situer ce « pays » sur une carte au moment de la signature de mon contrat… mais dès le premier mois, l’impression globale était forgée : nous avions atterri dans le monde des bisounours, en plus exotique. Les Taïwanais sont excessivement bienveillants envers les étrangers, et les différences culturelles qui nous séparent sont une source d’enrichissement permanent. Je garde encore de très beaux souvenirs de mon quotidien à Taipei : marche jusqu’au métro à travers les stands de rue vendant des soupes de noodles pour le petit déjeuner, file d’attente en rang d’oignon dans un métro à la propreté époustouflante, cours de chinois à l’heure du déjeuner (on a trouvé plus reposant comme pause), échange de stickers sur Line – le Whatsapp qui nous vient des Japonais – entre collègues au cours d’une conversation de boulot (tout ce qu’il y a de plus normal !), la journée s’achevant par un dîner au night market, souvent moins cher qu’une popote-maison, et une dégustation de xiaolongbaos (petits ravioles parfumés : mes préférés !). Le reste de l’île nous a offert de jolies surprises durant nos week-ends, et on aimerait juste dire aux autres Français (et Belges) n’ayant pas encore tenté l’expérience : Foncez !
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Et maintenant, quels sont vos projets ?
Grâce à notre PVT, nous avons pu prendre le temps aussi de nous interroger sur ce qui nous faisait vraiment vibrer. Au contact de personnes très impliquées dans la préservation de l’environnement et l’agro-écologie, rencontrées au gré de nos expériences en wwoofing, nous avons appris énormément et avons eu vent de projets excitants. On réfléchit alors sérieusement à continuer sur cette voie là. Notre projet principal en ce moment serait donc d’aller faire un volontariat en Inde dans ce domaine, mais pour la suite, on remettrait bien le couvert avec un nouveau PVT plein de wwoofings au Canada (fingers-crossed), au Japon ou en Amérique Latine… bon ok, ça va peut-être être un peu difficile de tout caser avant 30 ans, mais on est sûr qu’on remplira bien notre temps d’ici là avec de jolies aventures !
Julie
Cofondatrice de pvtistes.net, j'ai fait 2 PVT, au Canada et en Australie. Deux expériences incroyables ! Je vous retrouve régulièrement sur nos comptes Insta et Tiktok @pvtistes avec plein d'infos utiles !
Cofounder of pvtistes.net. I went to Canada and Australia on Working Holiday aventures. It was amazing!
Les Guides de pvtistes.net
Nos guides des pvtistes sont disponibles gratuitement au format PDF, pour que vous puissiez les consulter à tout moment, même sans connexion !
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