Localisation
Saint-Aygulf, Fréjus, France
Profession
Hôtesse d'accueil parachute ascensionnel

Jessica et Bastien sont un couple de pvtistes, parti explorer la Nouvelle-Zélande pendant un an à bord de leur van. Ils nous parlent de ce mode de vie, de l’aménagement de leur maison sur roues aux questions pratiques du quotidien.

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Bonjour Jessica, bonjour Bastien ! Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes un jeune couple du Sud de la France. Nous fêtons nos 3 ans ensemble cette année. Nous nous sommes rencontrés durant nos études supérieures en communication graphique à Saint-Raphaël et nous nous sommes mis ensemble bien des années plus tard. On peut dire que c’était même plutôt inattendu comme relation, mais ainsi va la vie !
L’idée du PVT nous trottait dans la tête sans vraiment être concrète, nous avions notre propre appartement à crédit, nos CDI, nos véhicules, nos familles, nos amis … Bref la vie pépère et régulière du Français lambda. Puis on a commencé à se sentir déphasé de notre société, un attentat de plus, un coup politique de trop, des interdictions, de nouvelles taxes, on se sentait étouffer. On a donc décidé d’aller voir si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs ou si, tout simplement elle ne nous conviendrait pas mieux. En 6 mois, on a tout vendu, on a quitté nos emplois, nos familles et notre vie douillette et confortable, on a pris le risque et bon dieu qu’on a bien fait !
PVT en van Nouvelle-Zélande
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Vous avez choisi de partir en PVT en Nouvelle-Zélande. Pourquoi ce pays ?
Entre la Canada et la Nouvelle-Zélande, nos cœurs ont longtemps balancé. C’était notre premier PVT, aussi nous avons tout simplement fait un tableau « positif et négatif ». Face à la difficulté de l’obtention du PVT Canada pour nous deux et le temps d’attente, la Nouvelle-Zélande l’a emporté haut la main. Grands amoureux de la nature, le pays concordait avec ce que l’on recherchait et comme notre Anglais était approximatif, il n’était pas question de partir pour un pays autre qu’anglophone.
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Vous avez aménagé un van pour en faire votre maison sur roues. Pourquoi choisir ce mode de vie ?
En arrivant là-bas, on s’est très vite rendu compte que ne pas avoir son propre moyen de locomotion allait nous restreindre et vider peu à peu nos caisses. Les trajets en bus longues distances peuvent se trouver à prix raisonnables, mais les trajets en ville au ticket sont relativement chers. Aussi nous avons rapidement décidé d’acheter notre propre véhicule, sur un projet de vie d’un an, le calcul était facile. Ensuite, on s’est aussi rapidement aperçu que ce pays est fait pour le voyage en van, il y a énormément de parkings gratuits pour les véhicules dit « autonomes », c’est à dire qui répondent à des caractéristiques techniques telles que, avoir de l’eau, récupérer les eaux grises de vaisselles, avoir un WC. etc. … Il existe aussi de nombreux parkings à moindre coût gérés par le département de la conservation qui accueillent souvent tous les types de véhicules et mode de campement. Face aux prix des logements, là aussi, le calcul a été rapide. Si nous étions d’accord pour nous acheter un véhicule alors autant que ce soit directement le van dans lequel nous pourrions vivre.
PVT en van Nouvelle-Zélande
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Aviez-vous déjà vécu des expériences similaires avant de vous lancer dans l’aventure néo-zélandaise ?
Nous avions tous les deux déjà voyagé séparément par le passé mais pas plus de 3 mois d’affilée. De plus, nos plus grosses expériences en tant que routards s’étaient déroulées dans des pays dits « en voie de développement ». Nous voyagions donc à la locale, à moindre coût. C’est une autre histoire pour un pays tel que la Nouvelle-Zélande, le budget n’est pas du tout comparable, la façon de vivre et de voyager non plus. Pour ce qui est du camping, dormir dans une tente de temps en temps oui, mais pas plus que ça.
Autrement dit, nous n’avions jamais eu d’expérience en van et n’étions pas de grands campeurs non plus. Nous ne nous sommes d’ailleurs jamais qualifiés de grands baroudeurs. Tout cela était nouveau pour nous.
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Concrètement, comment s’est passée la transformation de ce van ?
Nous avons acheté le véhicule nu à un revendeur de véhicules d’occasion sur Auckland, il n’y avait même pas les sièges à l’arrière mais ça, ça nous arrangeait bien. Pour le reste on a procédé par étape, d’abord le nettoyage, le retrait de la moquette à l’arrière, puis rénovation de la carrosserie intérieure. On doit beaucoup à nos hôtes de wwoofing, le matin on travaillait pour eux, l’après-midi ils nous prêtaient leurs ateliers, leurs outils, leurs garages… Les kiwis sont comme ça, d’une générosité merveilleuse.
C’est donc cette façon que l’on a procédé, à chaque étape on achetait les fournitures et nous profitions de nos hôtes de wwoofing pour travailler sur le van l’après-midi. Après beaucoup de réflexion, des engueulades, des tutoriels, de la créativité et les compétences en bricolage et mécanique de Bastien, nous sommes arrivés à nous faire notre petit cocon aussi confortable qu’optimisé. Cela a pris 1 mois et 4 lieux de wwoofing différents pour arriver à faire ce que nous souhaitions. Après ça nous sommes passés devant un inspecteur pour obtenir la certification de véhicule autonome qui nous donnait l’accès à tous les parkings de camping gratuit dans le pays. PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande
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Au total, combien vous a coûté l’aménagement du van ?
L’achat du van seul nous a coûté 5 500 NZ$ (3 500 €). L’aménagement complet avec l’électricité et le passage de la certification a dû coûter dans les 1 000 NZ$ (650 €). Les véhicules d’occasion sont relativement bon marché en Nouvelle-Zélande à l’exception des vans de voyageurs déjà transformés et certifiés. À la période où nous sommes arrivés, fin mars 2017, il était bien plus intéressant d’acheter un van non transformé avec peu de kilomètres qu’un van déjà prêt. Ils étaient tous extrêmement chers avec un kilométrage parfois plus qu’excessif.
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Faut-il obligatoirement être un pro du bricolage et de la mécanique pour réussir à aménager un van ?
Non, ce n’est pas obligatoire, mais cela demandera certainement plus de bravoure et de temps puisqu’il faudra apprendre en même temps que les différentes étapes se présenteront. Cependant nous avons rencontré quelques pvtistes dans cette situation, notamment une jeune femme seule qui aménageait son van tout en ayant un emploi à côté. Elle regardait beaucoup de tutoriels, posait des questions sur les groupes d’entraides sur les réseaux sociaux, ou bien directement aux voyageurs qu’elle rencontrait. Donc c’est bel et bien possible, il faut juste garder rigueur et courage. De plus les voyageurs sont toujours prompts à filer un coup de main en cas de pépin, et les Néo-zélandais aussi s’ils le peuvent.
Nous-mêmes, nous avons mis en place des vidéos tutoriels pour guider les gens qui souhaiteraient se lancer, il y a d’ailleurs plusieurs voyageurs qui nous ont reconnus dans la rue grâce à nos vidéos, une petite notoriété éphémère qui nous a amené à faire des supers rencontres. PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande
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Viviez-vous vraiment en permanence dans votre van ou logiez-vous parfois dans de « vrais » logements ?
Nous vivions en permanence dans le van, même quand nous avions un boulot. Les seules fois où nous profitions d’un « vrai » logement c’est lorsque nous faisions du wwoofing. Parfois, pour profiter d’un peu plus de confort et d’espace, c’est ce que nous faisions. De plus, le wwoofing était indispensable pour nous afin de progresser en anglais et puis pour s’immerger dans la vie des locaux, connaître la réalité du pays et de son système. Nous y avons fait des rencontres absolument géniales, touchantes et inoubliables. PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande
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Comment se passe le quotidien lorsqu’on vit dans un van ?
Disons qu’il faut s’organiser, mais après un peu de pratique ce n’est pas très compliqué. Notre van c’était notre maison et la place y était très limitée. Nous avions chacun notre côté pour nos affaires, chaque chose à sa place, on ne pouvait pas se permettre que le désordre règne sous peine d’empiéter sur notre espace de vie déjà réduit.
Pour les douches, en hiver c’était à la piscine municipale et, honnêtement, pas tous les jours. En Nouvelle-Zélande il est normal de vendre une douche, ce n’était d’ailleurs pas le même tarif que l’entrée à la piscine qui était plus onéreux. Le reste du temps, la lingette pour bébé faisait foi. En été, c’était plus simple, nous avions une douche solaire de 20L on la mettait quelques heures au soleil, sur le toit du van avant une rando par exemple, et on avait une douche chaude quand on voulait. Il y a aussi pas mal de douches froides en libre-service un peu partout sur les plages, si le soleil chauffe bien elles sont utilisables aussi l’hiver. Lorsqu’on bossait, on pouvait souvent utiliser les sanitaires du boulot monnayant un tarif préférentiel.
Pour les repas, nous n’avions ni frigo ni glacière mais on s’en sortait sans trop de difficultés. Les courses se faisaient pour 3 jours maxi, on arrivait à tenir les gros pots de yaourt sur 3 repas d’affilés, parfois on faisait aussi les courses au jour le jour. Pour la préparation on avait un réchaud, une casserole et une grosse poêle à bord haut.
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Vous êtes partis à deux, en couple, et viviez dans quelques mètres carrés. La cohabitation n’est pas parfois un peu compliquée ?
Si ! On ne va pas mentir, on ne fait pas partie de ces couples idylliques pour qui tout est beau et rose et la vie va comme sur des roulettes. On est parti après moins de 2 ans de couple et moins d’un an de vie commune et avec deux caractères bien trempés. Nous étions comme tout le monde, on se voyait le soir, le week-end et pour les vacances, puis, soudain, on se retrouve ensemble 24h/24h, dans un pays étranger, dans un espace de vie et de confort réduit, à faire les mêmes boulots, les mêmes rencontres et confrontés aux mêmes problématiques. Honnêtement, nous avons eu besoin d’un temps d’adaptation de presque un mois et demi avant de trouver notre équilibre et redevenir un couple « harmonieux ». Nous avons même failli rompre, pour vous dire si c’est allé loin cette affaire. Mais en faisant des concessions, en s’adaptant, en se forçant à communiquer sur ce qui nous dérangeait et ce qui nous convenait, en trouvant où étaient nos erreurs et problématiques, nous avons fait l’effort de détecter ce qui n’allait pas et de le corriger, de le réadapter aux situations. Nous nous sommes forcés à faire des choses séparément, à nous accorder des libertés individuelles. Aujourd’hui, nous sommes devenus plus complices et unis que nous ne l’avons jamais été, peut-être plus complémentaires aussi. PVT en van Nouvelle-Zélande
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Quels conseils donneriez-vous à des pvtistes qui rêvent de se lancer dans une aventure en van ?
N’ayez pas peur, osez ! La communauté des « vanlifers » est une grande famille, on vit généralement les mêmes rêves et les mêmes galères, et l’entraide fait partie du mode de vie. C’est une expérience de vie unique et magique la plupart du temps, on se sent libre et rien que pour ce sentiment ça vaut la peine d’essayer. Votre sac à dos devient votre van et votre van devient une vraie maison, un vrai chez-nous. La nature est votre nouvel environnement et généralement vos voisins ont plus de chance d’être des gens cools dans le même délire que vous. Alors tentez, foncez !
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Quels sont vos meilleurs souvenirs en Nouvelle-Zélande ?
Les rencontres. Qu’elles soient humaines, animales ou naturelles.
Nos rencontres avec les locaux, leur générosité qui paraît parfois sans limites, la vitesse avec laquelle on se sent intégrés dans leurs vies, leurs familles, leurs amis. Nos rencontres sur la route, des gens avec qui nous avons fait un bout de chemin et avons tissé des liens le temps d’une soirée, de plusieurs jours ou de plusieurs semaines.
L’émotion qui nous a submergés la première fois que nous avons vu des otaries, phoques, lions de mer, oiseaux emblématiques, dauphins, orques, vers luisants… Quand nous avons nagé avec les otaries si gracieuses ou que nous nous sommes jetés dans l’océan en plein milieu des bancs de dauphins sauvages de Kaikoura qui venaient nous défier en jouant à faire la course autour de nous.
Les randonnées éprouvantes qui finissaient en apothéose sur des paysages rêvés ou au fond de grottes spectaculaires. Les réveils dans le van aux pieds des plus belles montagnes, dans les parcs naturels, au bord des lacs ou sur la plage. Les cascades, les gorges et les baignades dans les rivières de l’Île du Sud, la découverte des glaciers et des fjords, tellement de belles choses que l’on n’avait jamais vues de nos propres yeux avant. PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande PVT en van Nouvelle-Zélande
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Et les pires ?
Notre premier mois dans le van, nous travaillions, c’était l’hiver et nous n’avions pas encore fait le nécessaire pour avoir une seconde batterie pour fournir de l’électricité. À cette période nous nous levions très tôt, dans le froid, nous avons même eu du gel par deux fois à l’intérieur du van. Nous allions chez Mc Donald pour recharger nos portables et PC et profiter d’un peu d’internet, nous étions fatigués et notre vie en van dans le froid et sans confort devenait pesante. Notre vie de couple battait de l’aile, bref sale période.
Les gens sur les parkings, notamment le samedi soir, certains malveillants se font un malin plaisir à venir embêter les petits voyageurs en van sur les parkings gratuits, nous sommes des proies faciles. Musique à fond, dérapage à côté du van avec projection de gravier sur la carrosserie, et autres hurluberlus drogués ou alcooliques venant toquer à la fenêtre. Mais avec un peu d’expériences on apprend à éviter le phénomène, on évite de s’isoler, surtout en période de vacances et week-end, quitte à se garer entre deux gros camping-cars. C’est simple, plus il y a de campeurs à vos côtés, moins vous êtes enclins à devenir des « proies ».
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Et maintenant, quels sont vos projets ?
Nous sommes actuellement revenus en France afin de profiter de nos familles et nos amis, mais aussi de la saison estivale pour remplir nos caisses. Et après ? Un autre WHV ? Un tour du monde ? Into the wild ? Ce qui est bien avec les plans, c’est qu’il n’y a pas de plan !
Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

LiseMarie14 I |

Super témoignage !
Merci, vous donnez vraiment envie de se lancer.
Nous avons le même projet avec mon compagnon et j’espère que nous aurons des aussi beaux souvenirs que vous!

Jess' I |

Merci beaucoup pvtistes !!!!