Localisation
Aigueblanche, France
Profession
Réceptionniste

Mélodie fait le bilan de ces 10 mois passés en PVT au Japon, entre bons souvenirs et désillusions…

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Bonjour Mélodie ! Peux-tu te présenter ?
Bonjour ! Je suis Mélodie, j’ai 27 ans cette année. J’ai environ 2 ans d’expérience en tant que réceptionniste en hôtellerie et environ 4 ans tout cumulé d’expérience en vente. J’ai un BTS tourisme en poche et une grosse passion pour les voyages. J’ai eu une opportunité dans ma vie professionnelle qui allait mal à ce moment-là, de pouvoir partir en PVT. Je tiens un blog pour que ma famille et mes amis puissent suivre mes aventures.
mélodie pvt Japon
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Tu es partie en PVT au Japon. Pourquoi avoir choisi cette destination ?
J’ai choisi le Japon comme destination car cela fait plus de 13 ans que j’ai une passion pour ce pays. Cela a bien évidemment commencé avec les mangas, animés et jeux vidéo puisque je suis de cette génération. Puis au fil du temps, j’ai commencé à être davantage intéressée par la culture, les arts traditionnels et surtout la gastronomie japonaise (j’aime beaucoup manger haha). J’ai fait un premier voyage au Japon, il y a 4 ans de cela et j’ai clairement dit « c’est là où je veux vivre, c’est ma maison » tellement je m’y sentais en sécurité, à l’aise. Et voilà, l’année dernière, j’ai eu l’opportunité de partir en PVT.
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Comment se sont passés tes premiers jours au Japon ?
Alors, mes premiers jours, je suis allée de découvertes en découvertes. J’ai eu de la chance d’avoir rencontré une personne le dimanche de mon arrivée qui m’a aidée pour ouvrir un compte bancaire et une ligne téléphonique. En ce qui concerne les autres points administratifs, l’adresse sur la zairyuu card, la sécurité sociale et l’histoire du my number, j’ai réussi tant bien que mal à me débrouiller toute seule. Mais quelle perte de temps quand même toutes ces histoires administratives ! J’ai trouvé ça super galère d’avoir passé mes premières semaines dans toutes ces démarches.
Quant à mon ressenti, et bien, comme je l’avais ressenti la première fois que je suis venue au Japon. Je me sentais chez moi et j’étais venue avec l’idée de profiter au maximum.
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Parlais-tu japonais avant de partir ? Et maintenant ?
J’ai pris des cours de japonais avant de partir, mais j’avais uniquement les bases. En termes de niveau, je ne pense pas être en mesure de pouvoir passer le N5, le niveau débutant aux tests de langue officiels. Certes, je peux commander au restaurant, demander des factures mais tout ce qui est Kanji, vocabulaire… c’est très limité et je n’ai pas du tout l’impression d’avoir amélioré d’un iota mon japonais ! Par contre, j’ai un peu amélioré mon anglais.
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Qu’est-ce que tu apprécies le plus, et le moins, dans la vie au Japon ?
Ce que j’apprécie moins dans ma vie au Japon, c’est cette certaine solitude que je vis au quotidien. J’ai des colocataires (je vis en sharehouse) qui sont japonais mais on ne se parle jamais, on ne se voit qu’en coup de vent alors pas très utile pour pouvoir améliorer mon japonais… J’ai une vie sociale quand même mais pas comme je l’aurais espéré, ce qui fait que la solitude me pèse tout de même un peu. Ce que j’aime le moins aussi, c’est que les transports coûtent cher donc il faut budgétiser le moindre Yen, faire attention aux sorties… Ce qui fait que finalement, je ne sors que très peu visiter plus loin que mon périmètre (j’habite dans le quartier Nippombashi-Namba, je commence à le connaitre par cœur !). À cause de mon travail, je n’ai pas un salaire fixe tous les mois et je dois avouer que c’est très dur de pouvoir ne serait-ce que profiter un petit peu de son argent. Et la chaleur avec l’humidité… Puis la surconsommation de plastique. Ce que j’apprécie le plus au Japon, ce sont les rencontres insolites que l’on peut faire. J’apprécie aussi que les commerces restent ouverts tard le soir et soient ouverts tous les jours (j’habite en France dans un petit village, et ce n’est pas le cas là-bas).
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Tu travailles en tant que guide touristique. Tu nous en dis plus ?
J’ai trouvé ce travail en fait légèrement par hasard. À la base, j’avais postulé pour une agence de guides indépendants mais Cédric, de l’agence Kansai Guide, m’a contactée, m’a proposé un poste et j’ai dit oui. C’est comme ça que je suis devenue guide touristique pour francophones. Les missions se passent généralement sur Kyoto, Osaka ou Nara. Il arrive que des clients veuillents aller à Koyasan ou à Kobe. Je travaille de 9 h à 17 h, il y a des fois où j’ai seulement des clients à récupérer à l’aéroport ou parfois des demi-journées de boulot.
Une mission typique, c’est de récupérer les clients à leur hôtel, visiter différents sites touristiques en leur donnant des explications dessus et soit les raccompagner à leur hôtel, soit les laisser au plus proche car ils veulent continuer à visiter seuls. Une idée de parcours sur Kyoto c’est : Kinkakuji (pavillon d’or) ; Ryoanji (jardin de pierre) et la forêt de bambou Arashiyama. Suivant le temps, je termine par le défilé de kimono au Nishijin Textile center. Sinon, et bien, je ne vois quasiment jamais mes collègues de travail. On se parle par Line, parfois on se voit… Je ne vois mon patron qu’une fois par mois lorsqu’il me remet mon salaire mais sinon c’est tout. Je dirais qu’il y a une bonne ambiance mais l’irrégularité du travail fait que parfois, c’est compliqué. Par exemple, au mois de juin, je n’ai eu que 2 jours de mission ! Et je ne peux pas prendre un autre travail à côté, car des missions pourraient tomber à tout moment. J’avais espéré pouvoir me faire sponsoriser via un visa travail car ce travail, c’était mon métier de rêve. Je voulais vraiment devenir guide touristique. Mais manque de chance, il y a deux personnes avant moi pour le visa travail. Et la première personne qui a fait les démarches ne va recevoir sa réponse de l’immigration qu’au mois de décembre.
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As-tu réussi à te créer un cercle d’amis au Japon ?
Si par « ami » on entend faire des choses souvent ensemble, se parler souvent… alors je peux dire que je n’ai pas vraiment réussi à me créer un cercle d’amis durant ces 10 mois. Je ne suis pas de nature solitaire et j’aime la présence des gens mais c’est assez dur finalement de créer de vraies relations avec des Japonais. Je me disais, étant donné que je suis très sociable et assez bavarde, que ce serait facile de me faire des amis… Bah, pas vraiment. Je connais des Français, on se voit de temps à autre mais pour moi ce n’est pas une véritable amitié alors non, je n’ai pas réussi à me créer un bon cercle d’amis, ici au Japon.
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Si tu fais le bilan de ces 10 mois de PVT, que t’a apporté cette expérience ?
Elle m’a beaucoup apporté : de belles rencontres, des beaux lieux visités mais surtout elle m’a fait comprendre qu’être en vacances dans un pays et être expatrié dans ce même pays, ce n’est pas du tout la même chose. Un jour, on m’a dit que si j’étais venue ici, il y avait forcément une raison et que je devrais persévérer. Comment persévérer quand on n’a pas de solutions pour un visa et quand on voit que niveau personnel, il n’y a rien qui avance ? Je suis un peu mitigée, voire déçue, de mon expérience finalement. Mais, encore une fois, ça se rapporte à l’irrégularité du travail et donc du salaire, et par rapport à ma vie sociale. Je vais juste essayer de finir mes 2 mois restants de PVT en essayant de profiter comme je peux.
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Quels conseils donnerais-tu à un futur pvtiste au Japon ?
Sors un maximum pour faire des rencontres car être seul au Japon, ça tue, clairement. Trouve un job qui te plait mais qui soit fixe afin de te permettre de vivre tous les mois tranquillement sans te questionner sur le mois suivant. Et essaie de voyager un maximum en privilégiant les wwoofing, c’est un vrai tremplin si tu veux connaitre la vie avec les locaux.
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
Mes projets… Difficile à dire car j’ai quelques idées en tête. Mais déjà rentrer en France, retrouver ma famille, chercher un travail et on verra. Peut-être, un jour, ouvrir une agence de voyage sur le Japon en ligne, en visant des lieux un peu moins connus. Proposer des packages 100 % personnalisables car c’est mon hobby de créer des voyages, chercher des bons plans… Mais je ne sais pas trop. Bien sûr, je compte bien revenir au Japon, mais en vacances cette fois !

Merci Mélodie d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

Solène I |

Hey ! Merci pour ce retour d’expérience juste, je pense, et qui permet de voir un peu plus clair ce que représente la vie au Japon. J’avais aussi pensé enchaîner mon PvT Canada avec un PvT Japon mais ca ne se fera peut-être pas. Quoi qu’il en soit, les japonais sont très réservés déjà entre eux, alors avec les étrangers c’est pire (je parle bien de créer de véritables liens, pas seulement être des connaissances cordiales et sympathiques). Ca n’a pas du être facile pour toi, surtout ne parlant pas japonais couramment, alors chapeau d’avoir sauté le pas déjà ! Tout ca pour dire que j’ai moi aussi adoré le Japon qui est mon top 1 (pourtant, j’ai beaucoup voyagé), et c’est marrant parce que ton idée de proposer des voyages totalement personnalisés c’est aussi la mienne, qui a pop il y a un an. Mais je ne me suis jamais lancée, parce que travailler seule et pour moi c’est pas trop mon truc. MAIS, si jamais t’as envie de te lancer appelle-moi, je pense qu’il y a moyen d’avoir de beaux projets ensemble 🙂
A bientôt et merci encore

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Mélodie I |

Merci pour ton retour déjà ! C’est vrai que j’avais cette idée, j’avais déjà commencé à me renseigner et clairement la dame de la CCI m’a dit que ça risquait d’être compliqué — bon okay, déjà avec le covid, ça risque d’être compliqué mais oui on pourrait quand même en parler 🙂

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