Localisation
Laval, France
Profession
Responsable Logistique
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Bonjour Lucile, peux-tu te présenter ?
J’ai bientôt 34 ans. Je suis née en Île-de-France, dans le 91. J’habitais à Laval en Mayenne où j’exerçais le métier de responsable logistique dans une fonderie. Je suis maman d’un petit garçon de deux ans. Aujourd’hui, et ce depuis avril 2023, j’habite à Toronto (Ontario) où je suis assistante commerciale bilingue pour la marque Skechers.
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Tu as fait un premier PVT en Australie, pourquoi cette destination ?
L’Australie a toujours été mon rêve. J’ai hésité à partir quand j’avais 18 ou 20 ans pour faire “au pair” mais je ne me jugeais pas assez mature pour partir à cet âge là (et pour dire la vérité, les enfants c’est pas mon truc – sauf le mien). Je m’étais donc faite la promesse qu’une fois mes études terminées je partirai à Melbourne en PVT. Je n’ai jamais su expliquer pourquoi mais j’ai toujours voulu voir Melbourne. J’ai dû un jour tomber sur un reportage Arte et ça a dû rester dans ma tête !

À lire : Partir au pair à l’étranger (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, USA, Europe…)
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Qu’est-ce que tu as fait pendant ce PVT ?
Pendant les 2 ans de mon master, j’étais en apprentissage et j’avais aussi 2 boulots étudiants à côté. Je voulais économiser l’équivalent de 10K $AU pour ne pas avoir à travailler là-bas car je voulais uniquement voyager. Si au départ j’avais décidé d’y rester 1 an, j’y suis restée seulement 6 mois. J’ai quand même travaillé 3 semaines dans une ferme d’oranges (à Renmark), histoire de… C’était à la fois pour gagner un peu d’argent quand même et surtout pour rencontrer d’autres backpackers. Au début, je ramassais les oranges dans les arbres mais vu mon gabarit c’était physiquement difficile pour moi et j’étais lente. Du coup j’ai supplié le boss pour qu’il me mette sur les lignes de tri à la place. C’est un boulot à la chaîne et redondant, mais à l’époque (2016) ça payait 25 $ de l’heure ! Et je ne travaillais pas les week-ends !

Au niveau des voyages, j’ai vu les principales villes : Melbourne, Sydney, Perth, Adelaide, Brisbane. Je suis aussi allée en Nouvelle-Zélande car je suis une grosse fan du Seigneur des Anneaux. Et bien sûr, je suis allée à Phillip Island pour voir le circuit de moto. En dehors de l’Australie, je suis allée à Bali et au Vietnam avant de rentrer en France. australie
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Tu es actuellement en PVT au Canada, pourquoi cette destination ?
Le Canada, comme l’Australie (et l’Argentine), propose un PVT au-delà de 30 ans pour les Français, mais surtout, il n’y a que le Canada qui autorise de voyager avec ses enfants en PVT. Ce n’est ni le cas pour l’Australie (c’est même bien spécifié que c’est interdit) ni pour les autres pays.
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Qu’est-ce que tu y fais ?
Actuellement je travaille en tant qu’assistante commerciale bilingue pour Skechers. Je ne voyage pas beaucoup car il faut une voiture et ici cela coûte très très cher. De plus avec un enfant en bas âge à gérer solo c’est un peu plus compliqué. Je suis quand même allée à Montréal, Québec City. Les chutes du Niagara, Tobermory et la CN Tower ainsi que le Trans Canadian sont sur ma liste ! On a très peu de vacances quand tu as un boulot de base (2 semaines de congés payés et 1 semaine de sick days). Je suis quand même partie une semaine au Texas et 1 semaine en Corée du Sud.
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Pourquoi avoir attendu 10 ans entre ces deux PVT ?
Tout simplement les aléas de la vie. Contrairement à l’Australie, le Canada n’était pas une obsession ou un rêve. Si l’occasion s’était présentée avant j’y serais allée mais pas seule. Je voulais y aller en couple ou accompagnée (ami ou autre). Aussi, professionnellement je devais débuter ma carrière et trouver un poste à l’étranger avant de venir au Canada pour être plus crédible sur le marché de l’emploi. J’ai décroché un VIE en Angleterre dans un boulot qui me plaisait beaucoup. Je devais partir aux USA pour travailler pour la même entreprise mais je n’ai jamais obtenu de visa de travail donc retour en France où j’ai travaillé de 2018 à 2023. L’occasion s’est présentée pour le PVT. Avec un ami on a fait les démarches et nous avons été tirés au sort en 2022 et nous sommes partis en 2023 ! australie
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Quelles sont pour toi les grandes différences entre ces 2 PVT ?
La première grande différence est la façon d’obtenir le PVT. N’importe qui peut avoir le PVT Australie, il suffit de payer et d’avoir un casier vierge et il n’y a pas de quotas.

Pour le Canada c’est un tirage au sort et le nombre de places est limité. Ce n’est pas entre tes mains. Aussi, le fait de pouvoir partir avec des enfants pour le Canada. Mais surtout, le Canada est un pays où tu peux plus facilement rester à long terme car l’immigration y est beaucoup plus simple pour les Français et francophones. En Australie, tu fais tes 1 an, 2 ans ou même 3 ans et tu t’en vas. Sauf si tu te maries où que tu as la chance de trouver un sponsorship ou un visa de travail. Au Canada, dès l’instant où tu as un emploi qualifié (et d’autres exigences mais je fais un raccourci) tu peux faire la demande de résidence permanente. Je pense qu’en Australie tu pars en mode backpack no worries alors qu’au Canada c’est “pourquoi pas rester si j’en ai l’occasion”.
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Qu’est-ce que tu as le plus et le moins aimé en Australie ?
Ce que j’ai le plus aimé c’est vraiment l’attitude des Australiens. Toujours cool, relax, sympa, curieux de savoir pourquoi tu es là. L’Australie est un beau pays. Il y aura toujours quelqu’un pour t’aider si tu as un problème.

Le moins aimé ? Je ne sais pas… les limitations de vitesse ou le prix de certaines choses peut-être. Je ne suis restée que 6 mois, je ne pense pas avoir eu le temps de détester quoi que ce soit. En revanche, Sydney n’est pas une ville que j’ai appréciée si je dois vraiment chercher quelque chose que je n’ai pas aimé.
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Qu’est-ce que tu aimes le plus et le moins au Canada ?
Mon arrivée au Canada s’est faite difficilement. J’ai un goût amer de la vie en générale à Toronto qui est hors de prix et je n’aime pas la ville en soi. Les logements, les courses, les loyers, la moindre sortie te coûte les yeux de la tête, la ‘tip culture’ . Mon fils va en crèche 3 jours par semaine et ça me coûte 700 $ par mois ! On te dit avant de partir que tu trouveras tout sur place, que c’est facile. Qu’on se dise la vérité, la plupart des Français sont au Québec et/ou à Montréal. La vie y est différente. Si tu veux des infos sur les autres provinces… C’est difficile de savoir comment ça se passe ailleurs.

Il y a les centres francophones qui sont là mais ils n’aident pas trop les pvtistes et bien plus les résidents permanents. Avoir accès à un médecin est très compliqué si tu veux te soigner (dermato, gynéco, etc…). Le prix des vétérinaires n’en parlons pas ! Aussi la difficulté de se déplacer sur les longues distances, les avions et les trains sont excessivement chers. Par exemple, un aller-retour à Québec City prend entre 12 h et 15 h, en réservant 4 mois à l’avance j’ai payé 500 $ !!

Ce que j’aime en revanche à Toronto c’est la diversité. Il y a des gens qui viennent de partout dans le monde. Aussi, tout est relativement accessible en transport en commun même si ce n’est pas le réseau le plus fiable. L’accès aux plages sur les bords du lac Ontario, les festivals l’été et la gratuité pour beaucoup d’activités et des transports pour les enfants. La présence d’une communauté francophone en revanche c’est aussi un sacré plus !australie
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Es-tu partie seule ou accompagnée ? Quels sont pour toi les avantages et inconvénients d’être seule ou accompagnée ?
Je suis arrivée avec un ami mais aujourd’hui je suis seule. Nous nous sommes disputés. L’avantage de partir seule c’est que tu maîtrises tout. Tu fais comme bon te semble, tu rends des comptes qu’à toi-même. Tu attends personne. Il faut savoir gérer la solitude aussi car si tu n’habites pas en coloc, le soir tu rentres chez toi et tu n’as personne à qui parler. L’éloignement de la famille, le décalage horaire avec tes potes restés au pays. Ce n’est pas évident à gérer pour tout le monde. Et quand tu es immigrant ou expat c’est compliqué de te faire des amis dans le sens où tu ne sais jamais si les personnes vont rester là. Les gens viennent et repartent. Ils peuvent rester dans la même ville que toi pendant 3 ans et puis décider de repartir ou déménager. C’est dur émotionnellement aussi.

L’inconvénient c’est que financièrement et surtout dans une ville comme Toronto tu gères tout seul. T’as une galère, t’es seul. T’as un problème, t’es seul. Au moins si tu pars à deux avec quelqu’un de fiable, vous êtes là pour vous épauler. Les dépenses sont aussi divisées par deux. Financièrement c’est plus simple.
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As-tu été confrontée à la barrière de la langue et si oui comment as-tu fait ?
Non, mon anglais est bon et même quand j’étais partie en Australie je parlais bien anglais.
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Comment tes proches réagissent à chacun de tes départs et comment gères-tu l’éloignement une fois sur place ?
Ils ne comprennent pas vraiment pourquoi je fais ça. Je ne suis pas née dans une famille soudée. On ne se donne pas beaucoup de nouvelles. Je suis fâchée avec mes frères et sœurs et je parle peu avec mes parents. australie
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Partir voyager plusieurs mois à l’étranger est-il pour toi un atout dans la recherche d’emploi ou au contraire est-ce un frein ?
C’est un atout si tu sais le justifier. Si tu dis “je suis parti parce que je savais pas quoi faire de mes 10 doigts”, bon… Tu vas passer pour un débile et un boulet. En revanche, si tu es en mode introspection “j’ai voulu apprendre l’anglais car j’étais mauvais et pour mon métier cette langue est indispensable” ou “j’avais besoin de me redécouvrir, de trouver ma place et mon indépendance, de connaître autre chose que ma zone de confort”, là tu vas parler à un recruteur.

Ce sera un frein si tu ne sais pas valoriser ton expérience. Même si tu n’as fait que voyager, tu as forcément appris des choses et vécu des situations qui t’ont apportées. Puis vivre ses rêves et des expériences c’est toujours positif !
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Quel est ton meilleur souvenir de PVT ?
S’il n’y en avait qu’un… En Australie, j’ai vécu tellement de choses… On va dire avoir travaillé sur la course de WSBK et de MotoGp à Philipp Island et être interviewée par Woman’s day magazine en rapport à la sécurité des filles qui voyagent seule. Au Canada pour l’instant je n’ai pas de “meilleur souvenir” car je n’ai pas encore vécu quelque chose d’extraordinaire mais être allée travailler au Texas pour le MotoGP c’était génial. Surtout le vivre avec mon fils !
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Le moins bon ?
Avoir dû quitter l’Australie ahah. Et mon arrivée chaotique au Canada et devoir mettre fin à une amitié de 15 ans.
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As-tu des conseils pour les futurs expatriés ou ceux qui hésitent à se lancer ?
La clé c’est de bien préparer votre voyage peu importe votre objectif. Préparez en amont le maximum que vous pouvez et surtout parlez avec des gens qui sont sur place RÉCEMMENT car la situation d’il y 10 ans ce n’est pas du tout la même qu’aujourd’hui. Les lois ont changé, les règles ont changé, la vie a complètement changé depuis le Covid. Surtout ne faites pas confiance aux vidéos d’influenceurs car croyez-moi ils ne vous disent que 5 % de leur vie. Aussi vous vous devez d’être solide financièrement car à moins d’avoir un boulot avant d’arriver ça peut vous prendre plusieurs mois avant de trouver quelque chose qui tienne la route. Si vous avez des enfants, renseignez vous sur les modes de garde et les écoles et le système scolaire ainsi que le système de santé pour eux. Ne vous faites pas avoir par ceux qui ont une vie prospère car ils n’en sont pas arrivés là par hasard et ils ne vous diront jamais tout.
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Et pour finir, quels sont aujourd’hui tes projets ?
Je viens d’obtenir la résidence permanente par Entrée Express. Mon but au Canada est de me construire une carrière professionnelle qui me prendrait plus de temps qu’ailleurs. Je prépare également un CAP de pâtisserie en ligne pour des projets futurs et quand j’aurais atteint mon but professionnel, je rentrerai en Europe, en France ou ailleurs.
Marie

En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Après un road trip en Amérique latine (Colombie, Bolivie, Pérou, Guatemala), je suis rentrée en France en juin 2024.

On a Working Holiday Visa in Canada from November 2021 to 2023, I will gladly answer your questions. After a road trip in Latin America (Colombia, Bolivia, Peru, Guatemala), I returned to France in June 2024.

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