Quand on prépare un grand voyage ou un PVT, on l’imagine souvent comme une aventure extraordinaire, une parenthèse unique, un rêve qui se réalise. On fantasme des paysages à couper le souffle, des rencontres marquantes, une liberté totale… Et pourtant, une fois sur place, la réalité ne correspond pas toujours à ce que l’on attendait. Peut-on alors être déçu par ses voyages ? La réponse est oui. Et cela arrive plus souvent qu’on ne le pense.
Une image idéalisée… nourrie par les réseaux
Aujourd’hui, une grande partie de notre rapport au voyage est influencée par les réseaux sociaux, les blogs ou encore les vidéos YouTube. On y voit des plages désertes en Australie, des cafés branchés à Séoul, des temples silencieux au Japon, des road trips parfaits au Canada… Mais ce que l’on ne voit pas, ce sont les galères du quotidien : les démarches administratives, les journées sans motivation, le mal du pays, ou encore la difficulté à se faire des amis sur place.
Ce décalage entre ce qu’on imaginait et ce que l’on vit peut provoquer de la frustration, parfois même un sentiment de culpabilité : “Je suis à l’autre bout du monde, je devrais être heureux, alors pourquoi je ne le suis pas ?”.
Pourquoi peut-on se sentir déçu ?
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles un voyage, même longuement préparé, peut ne pas répondre à nos attentes.
1. Des attentes trop élevées
On a parfois tellement idéalisé un pays qu’on ne peut qu’être un peu déçu. Par exemple, beaucoup rêvent de Tokyo pour son ambiance futuriste et ses traditions… mais une fois sur place, certains trouvent la ville trop bruyante, impersonnelle ou stressante. Ce n’est pas qu’elle est moins bien que prévu, c’est simplement qu’elle ne correspond pas à l’idée qu’on s’en faisait.
De la même manière, la Patagonie en Argentine peut décevoir certains voyageurs partis hors saison : conditions météo difficiles, sites inaccessibles, villes vides… L’aventure peut vite devenir monotone, voire frustrante.
Autre exemple : Sydney, souvent perçue comme une ville dynamique et ensoleillée, peut sembler froide et impersonnelle quand on arrive sans connaître personne ou sans emploi. L’image de la plage tous les jours ne colle pas toujours avec la réalité du quotidien en ville.
2. La fatigue, le stress, les imprévus
Voyager n’est pas toujours reposant. Ceux qui ont parcouru la Nouvelle-Zélande en van, par exemple, le savent : entre les pannes, les nuits glaciales, les douches dans des campings bondés ou encore les galères de stationnement, l’aventure peut vite devenir épuisante.
À cela s’ajoutent parfois des soucis de santé : une intoxication alimentaire, un virus mal soigné ou une blessure en randonnée peuvent vite gâcher une partie du voyage. C’est aussi pour ça qu’une bonne assurance PVT, type Globe PVT, est indispensable : en plus d’être obligatoire pour la majorité des destinations, elle permet de partir plus sereinement, en sachant que l’on sera bien couvert en cas de problème.
3. Le sentiment d’isolement
Partir seul à l’autre bout du monde peut parfois provoquer un grand sentiment de solitude. Certains pvtistes s’attendent à vivre une immersion totale dans une ville animée, chaleureuse et accueillante. Mais une fois sur place, la barrière de la langue, les différences culturelles et le rythme de vie local peuvent rendre l’intégration plus difficile que prévu.
4. Un choc culturel difficile à vivre
Le choc culturel peut aussi prendre des formes inattendues. Même quand on s’est bien renseigné avant de partir, la réalité sur place peut bousculer nos habitudes et notre façon de penser. Ce n’est pas toujours lié à la langue ou à l’isolement, mais plutôt à des différences de valeurs, de rythme de vie, ou de rapports humains.
En Corée du Sud, par exemple, certains pvtistes sont surpris par la forte hiérarchisation de la société, la pression liée à l’apparence ou à la réussite, ou encore les interactions sociales très codifiées. Ce qu’on interprète en tant qu’Occidental comme de la froideur ou de la distance est souvent simplement culturel, mais cela peut créer un sentiment de mal-être ou de rejet, surtout au début.
En Argentine, à l’inverse, ce sont parfois les comportements très expressifs et spontanés qui déstabilisent : tutoiement rapide, contacts physiques fréquents, horaires très décalés (manger à 23 h, sortir à 2 h du matin), ou encore un rapport au temps plus souple que ce à quoi nous sommes habitués.
Même dans des pays comme le Canada, réputé proche culturellement de la France, certains pvtistes se sentent déstabilisés par le politiquement correct, le formalisme dans le monde du travail ou encore l’enthousiasme perçu comme exagéré dans les échanges quotidiens.
Ces écarts culturels ne sont ni bons ni mauvais en soi, mais ils peuvent provoquer une vraie remise en question ou une forme de fatigue mentale, surtout quand ils s’accumulent dans les premières semaines du séjour.
5. Une mauvaise période pour partir
Il arrive aussi que l’on parte au mauvais moment. Si l’on traverse une période difficile sur le plan personnel (deuil, rupture, burn-out…), le voyage ne fait parfois qu’amplifier ce mal-être.
Par exemple, si on débarque en Nouvelle-Zélande en espérant que les grands espaces nous apaisent, on peut vite se sentir seul au milieu de nulle part, surtout quand on passe beaucoup de temps sur la route ou dans des petits villages isolés. Même chose au Canada : en hiver, le froid, la nuit qui tombe tôt et l’éloignement avec les proches peuvent vite peser si on n’est pas au top dans sa tête.
Le voyage ne règle pas tout. Et parfois, on réalise sur place qu’on avait besoin de se poser, pas forcément de partir loin.
Ce n’est pas un échec, c’est une expérience
Se sentir déçu par son voyage ne signifie pas que celui-ci est un échec. Cela veut simplement dire que le voyage est une expérience humaine, avec ses hauts et ses bas. De nombreux pvtistes racontent avoir traversé des moments très difficiles avant de trouver leur équilibre.
Parfois, c’est en changeant de ville ou de rythme que les choses s’améliorent. Il suffit d’un détail pour que tout prenne un nouveau sens.
Ce n’est pas parce qu’un pays plaît à beaucoup de voyageurs qu’il vous plaira forcément. Et ce n’est pas grave. Certains adorent Montréal, d’autres ne s’y font jamais. Certains s’épanouissent dans la nature néo-zélandaise, d’autres trouvent ça trop calme. Il est important de reconnaître ses goûts, ses besoins, ses limites.
Quelques conseils pour mieux gérer ces moments
- Ne pas comparer son expérience à celle des autres. Chaque parcours est unique.
- Accepter les moments de creux, sans culpabiliser.
- En parler à d’autres pvtistes, à ses proches, sur des groupes Facebook, dans un carnet de voyage.
- Changer d’environnement : un nouveau lieu, une activité différente peuvent faire renaître l’envie.
- Se rappeler pourquoi on est parti : retrouver le sens initial du voyage.
Apprendre de ses déceptions
Oui, on peut être déçu par un voyage. Cela ne signifie pas que l’on n’est pas fait pour partir, mais simplement que le voyage parfait n’existe pas. C’est aussi ça, l’aventure : se découvrir soi-même, dans des situations inhabituelles, faire face à ses attentes, ses peurs, et parfois, revoir ses priorités.
Et souvent, ce que l’on retient à long terme, ce ne sont pas que les beaux paysages ou les fêtes entre backpackers/pvtistes… ce sont aussi les défis, les remises en question et la force que l’on a gagnée en les surmontant.
(85) Commentaires
https://vismavieenaustralie.tumblr.com/
Un petit retour comique et sans idéalisme d’une PVtiste française en Australie !
Il est important de ne pas fanstasmer trop sur un pays mais aussi de voir au cas par cas des expériences plus négatives.
Peut être aussi que cette personne n’avait pas eu l’occasion de vivre ailleurs non plus. Lorsque l’on a eu l’occasion de vivre dans d’autres pays, la capacité d’adaptation est peut être différente. Aussi, je tiens à noter que beaucoup de jeunes partent au Canada pour « le rêve » mais se pose peu la question du climat. Et pourtant, il ne fait pas juste froid, c’est tout un autre système qui se met en place. J’ai résidé en Suède et franchement, le manque de vitamine D, le soleil, la nuit à 15h de l’aprem, le vent glacial et la grisaille presque 7 mois de l’année, il faut s’y préparer et savoir si on « aime franchement » le climat nordique.
Honnêtement, on nous vend le Canada comme étant l’El Dorado. Moi-même, je suis déçue par Toronto. C’est pas très joli, pour une ville « nouvelle », ça a un look bien vieillot et parfois délabré et j’ai déjà fait le tour. Mais pareil que Syrianne, je n’ose pas me plaindre car dés que j’ose ouvrir la bouche, on me rembarre d’un « c’est toi qui t’intègre pas et qui ne comprends pas le mode Canadien, tout est beau ici ».
Le système de santé, j’en parle pas, et encore je travaille, donc j’ai droit à la carte santé – qui d’ailleurs mets 3 mois à arriver, et pas de numéro provisoire en attendant.
Je ne suis pas encore bien sûre d’aimer la ville finalement…
Bonsoir à tous les participants de cette conversation !
Je suis français et je pense ( et c’est uniquement mon humble avis ) que les français qui se rendent au Québec ne doivent pas s’arrêter au premier contact avec les québécois, ni à la première image que l’on a de notre interlocuteur, il faut insister et essayer de les comprendre sinon ce n’est pas la peine d’aller là-bas !
Regardez avec Larousse vous l’avez immédiatement jugé comme une personne antipathique en 3 phrases, elle a raison de le souligner ! C’est comme lors d’une rencontre amoureuse des fois le premier abord se passe mal on se fait remballer tout de suite et 6 mois après c’est le mariage ! Il faut un peu creuser pour savoir qui se cache vraiment derrière le masque, les personnes que l’on déchiffre comme des livres ouverts ne sont pas les plus intéressantes. Enfin je vous souhaite la meilleure expérience à tous, la mienne commence le 18 mai 🙂 A très bientôt la belle province …
Je pense que beaucoup de français idéalisent le Québec, pourquoi? Certains médias on annonçaient comme quoi le canada était un Eldorado!
Il faut prendre le temps de se renseigner sur votre pays d’accueil, le système de santé est loin de valoir la France, le coût de la vie est élevé, oui souvent on vous diras ah mais tu es une française, les passages piétons inexistants etc… mais en voyage tout ne peut pas être parfait et quand nous voyageons nous recherchons quelque chose de nouveau et non le miroir de la France!
Prenez le temps de vous adaptez dans ce nouveau pays, d’échangez avec les Québecois, d’arpenter les rues… tout simplement de découvrir!
J’ai vécu au Québec dans une petite ville à coté de Québec, et je me souviendrai toujours de mes premières minutes à Montréal.. A l’aéroport beaucoup de personne me souhaitait bienvenue, échanger avec moi… j’ai trouvé ce pays extrêmement chaleureux par rapport à chez nous!
Laissez vous surprendre par leur accent, les écureuils, les festivals, les aurores boréales, les parcs, le fjord, les points de vue… vivez cette expérience à 100%! vous ne serez pas déçue!
Bonjour,
après 3 semaines à Montréal pour commencer mon pvt, je suis aussi déçu par les mêmes choses que Syrianne.
L’amabilité des conducteurs de bus, le ville n’est pas très belle… et j’ai même ressentis un certain racisme contre les français, C’est vrai que nous sommes nombreux ici.
A chaque fois que je m’adresse à un « local », je ne le trouve pas aimable et j’ai l’impression qu’il n’a pas envie de me parler. On me demande sans arrêt si je suis française dès que j’ouvre la bouche…
Montréal n’est pas une ville pour moi, trop grande, trop de circulation… une grande ville quoi.
Mais pour ceux qui aiment la ville, ils vont se plaire en revanche!
Il y a beaucoup de choses à voir, beaucoup de sorties culturelles à faire.
Je pars dès début juin dans des fermes faire du helpx en pleine nature.
Voilà pour ma part, j’ai partagé mon point de vu!
Bye bye!
Hey! Même chose pour moi, Montréal ne me correspond pas, et je n’ai pas accroché avec cette ville, même si je continue de visiter et d’y découvrir un maximum de choses. Je compte moi aussi partir vers l’ouest, dans une province anglophone et tenter les jobs à la campagnes :p Je cherche un truc sympa sur le site Helpx pour les 6 derniers mois de mon PVT. Tu as trouvé où toi? Dans quelle province? Quel genre de boulot? As-tu eu du mal à contacter les annonceurs? Dernière question, comment vas-tu t’y rendre?
Bon séjour en tout cas et profites quand même de tes derniers beaux jours à Montréal! 😉
J’ai déchanté pendant mes 3 premiers jours à Montréal. Je m’y sentais vraiment mal, à part l’architecture que j’aimais beaucoup, l’ambiance générale ne me plaisait pas du tout. Et puis j’ai eu un déclic et j’ai commencé à apprécier puis aimer la ville. Mais ce n’était pas un coup de foudre, et pas comme je l’imaginais non!
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