Que ce soit avant de partir ou depuis mon arrivée, quand je dis aux gens que je vais vivre un an en Uruguay, j’obtiens systématiquement la même réponse. Une réponse sous forme de point d’interrogation, une incompréhension laconique qui sort en deux syllabes : « Pourquoi ? ».
Pourquoi, en effet ? Pourquoi choisir un pays si peu connu, si petit, si insignifiant, à peine deux coups de pièce d’un centime sur ta carte du monde à gratter ?
Pourquoi ne pas opter pour les pays voisins, l’Argentine, le Brésil, le Chili ? Plus vastes, plus dépaysants, plus célèbres…
J’aurais pu aller explorer la Patagonie, faire du cheval dans les Andes ou remonter l’Amazone en barque, alors pourquoi aller me perdre dans le coin le plus plat d’Amérique latine ?
Avant toute chose, il est nécessaire de préciser que j’ai mis les pieds en Amérique latine pour la première fois il y a deux mois, et que j’aurais été bien en peine de placer l’Uruguay sur une carte il y a un an.
Ce n’est qu’en apprenant l’ouverture du PVT Uruguay que j’ai commencé à m’intéresser au pays. Et plus je me suis renseigné, plus je me suis dit que la vie y avait l’air agréable.
Contrairement à nombre de pays voisins, l’Uruguay est en effet très peu touché par la corruption et les affaires douteuses, et très en avance sur le plan social : avortement, mariage homosexuel, légalisation du cannabis, autant de points qui font encore débat en France, mais qui sont ici acceptés et revendiqués.
Pepe Mujica, en deux mandats, a réussi à donner à la politique du pays une inflexion en accord avec mes valeurs. Certes, tout n’est pas parfait, loin de là, mais on est sur la bonne voie, et je voulais voir ça de mes propres yeux pour alimenter ma conscience politique.
Une fois arrivé à Montevideo, j’ai aussi été séduit par la mentalité uruguayenne : ici, le maître-mot est tranquilo, on ne se stresse pas pour des broutilles.
Thermos de maté sous le bras, on prend le temps d’admirer le coucher de soleil sur le Río de la Plata, on se pose dans un parc ou on court sur la rambla.
Au risque de sombrer dans le cliché, les gens sont adorables, un vrai choc après cinq ans à Paris. On ne se sent pas en insécurité, qu’on soit un homme ou une femme. Les rues sont bordées d’arbres, la circulation éparse, les parcs nombreux : la ville elle-même se prête à la flânerie.
Alors, certes, les paysages ne sont pas aussi grandioses que la Patagonie ou la forêt amazonienne, mais soyons francs : je ne serais pas allé vivre en Terre de Feu ou en Amazonie de toute manière, et rien ne m’empêche, depuis mon nid douillet de Montevideo, de partir une semaine par-ci, trois semaines par-là, pour aller découvrir les coins les plus époustouflants du continent, et m’en mettre plein les mirettes. En attendant, je profite de la douceur de vie uruguayenne au quotidien, loin de la pollution de Buenos Aires et de la frénésie de Sao Paulo.
Alors, pourquoi faire un PVT en Uruguay ? La réponse tient en deux mots : pourquoi pas ?
(8)Commentaires
Merci encore Pierre !!!
Je n'ai pas parlé de ça, car mon cas est un peu particulier et ne correspond pas forcément à celui de la plupart des pvtistes : je travaille en freelance, donc j'ai gardé mon boulot. Je ne saurais donc pas te dire s'il est facile de trouver du travail sur place.
Pour ce qui est du prix de la vie, il est assez élevé pour l'Amérique du Sud, et je crois que les salaires de petits boulots ne suivent pas forcément. Cela dit, il est possible de s'en sortir en trouvant les bons plans (j'ai écrit un autre article sur le sujet, qui devrait être publié bientôt sur le site).
J'espère que ça répond à tes interrogations !
Hâte de lire d'autres éventuels articles sur ta vie en Uruguay, en tout cas.
D'abord merci de partager ton expérience dans ce pays qui n'est pas des plus connus.
Mais j'ai une question tout de même, de quoi vis tu là bas ? Des économies prisent pour le PVT ou bien de petits boulots trouvés sur place ?
Quel est le niveau de vie en Uruguay ou plutôt dans sur Montevideo ?
Merci à toi !
Good trip ?
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