L’identité québécoise

Être Québécois, c’est une identité culturelle à part entière. Certes, le Québec est une province du Canada, donc nous sommes par défaut Canadiens. Toutefois, on s’identifie mieux en tant que Québécois. Non seulement parce que nous parlons français, mais également parce que nous avons un fort sentiment d’appartenance à la culture québécoise. Ce sentiment est encore plus puissant lorsque nous quittons notre belle province pour vivre ailleurs. Arrivés en France, nous avons dû intégrer une nouvelle culture à notre vie et s’habituer aux remarques (toujours amicales) des Français envers nous. Sans oublier les choses du Québec qui finissent par nous manquer tôt ou tard.

Les petites adaptations à faire

Bise pour tout le monde, vraiment ?
Au Québec, nous faisons principalement la bise aux gens que l’on connaît très bien, avec qui nous sommes proches. En France, c’est bise pour tout le monde, même pour le caissier à Carrefour. Blague à part, nous finissons par s’y habituer (heureusement) de saluer les gens en faisant la bise. Sans oublier que dans certaines régions de la France, la bise peut se faire jusqu’à 4 fois…

Réveil tard, manger tard
Le travail commence généralement plus tôt au Québec qu’en France, soit vers 8 h. Commencer tôt signifie terminer tôt. Ainsi, les gens en rentrant du boulot commencent généralement à cuisiner leur repas (souper). Québécois en France, nous pouvons être un peu déstabilisés de manger entre 20 h et 21 h, mais nous nous adaptons rapidement.

Râler, un art de vivre
Les Québécois restent généralement gentils peu importe la situation. Dans les premiers mois en France, nous pouvons être un peu secoués par ces Français qui râlent pour tout et pour rien. Au fil du temps, nous ne nous étonnons plus quand nous voyons deux Français en pleine rue s’engueuler parce que l’un d’entre eux a oublié la priorité à droite. Est-ce qu’il y a une grève ce mardi ? Probablement. On ne se pose plus la question.

5 semaines, c’est beaucoup
« Je n’ai pas assez de vacances » disent-ils. Au Québec, le minimum de vacances est de 2 semaines. Alors, quand nous arrivons en France et qu’on nous parle d’un minimum de 5 semaines, nous trouvons ça beaucoup (même énorme !). Ajoutons à ça les 11 jours fériés par année, nous ne pouvons pas nous plaindre en étant Québécois. « Je fais le pont ce week-end » est une phrase que nous ne comprenions pas au début.

5 h, ce n’est pas beaucoup
Ça prend 5 h de route pour se rendre à Lyon à partir de Paris ? Autant dire que c’est à côté. Au Canada, tout est loin. Nous pouvons faire 12 h de route et toujours être dans la même province. Pour nous, tout est proche en France et nous n’allons jamais nous plaindre d’une distance dite “trop longue” par les Français. Ajoutons à cela tous les pays voisins de la France (Belgique, Espagne, Italie, etc). Ça change des vacances dans le Maine.

Feu piéton rouge = traverser
À la traverse piétonne (appelée passage piéton en France), il ne faut plus s’étonner de voir les Français risquer leur vie en traversant la rue malgré le feu piéton rouge. Coupables, nous finissons par « faire nos Français » et traverser également au rouge…

Il fait chaud tout le temps
12 degrés ? Nous sortons le t-shirt, les shorts et le maillot de bain, c’est l’été pour nous. Tout dépend de la région française, mais généralement, nous n’allons pas nous plaindre de la météo. Nous nous réconfortons quand nous voyons qu’il annonce 25 cm de neige et un bon -30 degrés Celsius au Québec. Habitués du froid, nous sommes si bien ici sous les nuages au final.

Nous faisons trop confiance
Le Canada est reconnu pour être un pays hyper sécuritaire. Ne pas fermer à clef son domicile, laisser les colis devant la porte d’entrée, marcher tard le soir sans problème. En tant que Québécois, nous oublions parfois que la France n’est pas le Canada. Au fil du temps, nous commençons à prendre nos précautions, sans toutefois vivre toujours dans la peur de se faire voler ou de se faire embêter.

Les petites remarques

« J’adore votre accent ! »
« Vous êtes Québécois ! J’adore votre accent ! ». C’est bien connu, au Québec, nous avons un accent bien distinct de celui français ou belge. En plus de ça, nous parlons vite et nous coupons nos mots. Être Québécois en France, c’est accepter le fait que l’on va toujours nous faire des remarques (généralement sympas) sur notre accent. Il faudra aussi accepter les imitations de notre accent qui sont souvent médiocres… Parfois, les gens ne nous comprendront pas. Accent différent, dialecte différent. Treize ou seize ne se prononcent pas comme eux. Nous prononçons les « a » en « o » et nous mettons des « tu » un peu partout. Avec un grand répertoire de « sacres », l’avantage est que personne ne comprendra réellement l’ampleur ou l’intensité de ces mots.

Histoire de jouets rire
Être Québécois en France, c’est également être prêt à ce que les Français commencent à nous parler des têtes à claques ou des traductions des titres de films sans arrêt. Ça… vraiment… faut s’y préparer mentalement. Oui, nous disons que nous allons voir Rapides et dangereux ou Les bagnoles. De plus, nous ne regardons pas les films, nous les écoutons. Mais bon, c’est toujours dans une optique taquine et ça peut mener à des discussions de différences culturelles hyper intéressantes.

« Mais pourquoi avez-vous quitté le Québec ? »
C’est LA question qui revient le plus souvent. Les Français idéalisent beaucoup le Canada en général. Beaucoup d’entre eux désirent y vivre ou, du moins, souhaitent y aller en tant que touriste. Ainsi, ils ne comprennent pas forcément pourquoi nous avons quitté ce pays qui fait tant rêver. Nous devons souvent répéter le pourquoi du comment nous avons sauté le pas pour nous installer dans le pays que certains Français fuient.

J’irai où tu iras
Nous n’allons jamais comprendre pourquoi certains Français pensent que c’est drôle de faire une référence à Céline Dion lorsqu’ils rencontrent des Québécois. Non, ce n’est pas tous les Québécois qui écoutent du Céline Dion ou du Garou. Par contre, je dois dire que je n’ai jamais autant écouté du Céline Dion qu’ici. Oui, j’irai où tu iras passe en soirée…

Ce qui nous manque

Le sirop d’érable, notre précieux
Tous les dérivés de ce sucre naturel nous manqueront un jour ou l’autre. Cabane à sucre ? Le temps des sucres ? Cornet au sirop d’érable ? Tire d’érable ? Nos amis français ne comprennent pas du tout de quoi nous parlons. Un des gros stéréotypes sur les Canadiens est celui que le sirop d’érable coule dans leurs veines. Une fois arrivés en France, ce stéréotype devient une réalité. Ne venez pas nous dire que le sirop d’érable dans les supermarchés français est le même ! Ne venez surtout pas nous dire que vous n’aimez pas le sirop d’érable.

P.S : pour ceux qui ne sont pas encore en France, pensez à faire vos réserves de sirop d’érable.

Notre plat national
Une bonne poutine, ça nous manque tant, même si on ne peut pas se plaindre en termes de nourriture ici. Malgré le fait que l’on peut retrouver de la poutine en France, ce n’est pas du tout pareil. Une poutine c’est frites, sauce et le plus important : fromage « quick quick ». C’est tout.

Notre sport national
Le soccer, communément appelé le « foot » ici, est le sport national des Français. Même si, nous devons l’avouer, l’ambiance des matchs de foot est top, rien ne peut remplacer une bonne partie de hockey sur glace pour un Québécois. Ça peut nous arriver qu’étrangement la neige nous manque, ainsi que les autres sports d’hiver (patinage, ski, raquette).

Les proches, bien sûr !
Ce n’est pas parce qu’on a décidé de partir sur un autre continent que nos proches ne nous manquent pas pour autant. Même si on a su se créer une nouvelle vie et de nouveaux liens ici, nos proches du Québec finissent toujours par nous manquer. Entendre l’accent québécois nous manque parfois.

Et vous, en tant que Québécois en France, avez-vous remarqué d’autres différences ?

Meghan

Je suis Meghan, rédactrice web pour Pvtistes. Je suis Québécoise, originaire de la Côte-Nord. Je suis en PVT France depuis un peu plus de 1 an déjà. Je me suis installée dans le département du Nord, à Lille.

I’m Meghan, a writer for Pvtistes. I’m originally from the Côte-Nord region of Quebec. For my working holiday, I settled in Lille, the Nord department of France, and I’ve been here for just over one year now.

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(2) Commentaires

Sandie I |

Merci pour cet article, vraiment sympa. A la lecture, j’ai pensé à ce que j’ai pu constater comme Française au Québec et sur la partie Anglo. J’ai eu pas mal de chance jusqu’ici car les personnes rencontrées sont vraiment cool. Mais la Question est « Pourquoi tu es partie de France et d’Europe, il ya tellement de belles choses !! Ici, il y a la nature mais au bout d’un moment la nature tu as fait le tour 😂 ». La remarque sur la partie anglo : « vous avez beaucoup trop de mots dans votre langue! » ou « les français ont généralement un peu de mal avec l’anglais! ». Je te souhaite de profiter un max. Si tu veux des contacts en Alsace ou à Lyon, fais-moi un mp. Je te transmettrai çà avec plaisir.

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Julie I |

Merci Meghan pour ton récit, quand je te lis je me dis « oh la la que ça doit être énervant toutes ces remarques ». Comme les Français adorent les Québécois, j’imagine que la plupart des gens ont des choses à dire. L’accent, les expressions, Céline etc. Ca donnerait envie d’apprendre à avoir l’accent français pour passer inaperçu ! C’est ce que fait depuis 20 ans un gérant de bar où on a fait des rencontres pvtistes à Paris, comme ça personne ne l' »embête » !

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