Le samedi 13 mai 2023, après 2 mois et demi de Workaway au pair dans une famille de la Vallée sacrée, je déménage à Cusco. J’ai hâte de découvrir cette nouvelle escale de mon PVT et j’espère y trouver un travail en lien de près ou de loin avec l’enseignement. 

 

Cusco est magnifique, époustouflante, majestueuse, et située à une altitude élevée de 3 400 mètres. Les premiers jours, je souffle pour monter les marches qui mènent au quartier de San Blas. J’ai trouvé une auberge de jeunesse rapidement et je déménagerai 2 jours plus tard chez Eduardo, dans un appartement très bon marché aux portes de la ville dans le quartier de Wanchaq. 

 

Après avoir passé du temps dans les petites villes de la Vallée, Cusco me fait l’effet d’une reconnexion à la mondialisation. J’entends parler anglais, français, portugais, allemand. C’est un joyeux mélange entre les costumes traditionnels des petites dames qui veulent se faire photographier avec leur lama pour gagner 3 sous et des Européens, Américains habillés à la pointe du modernisme pour aller faire des grands treks dans les Andes. 

 

Tout est bruyant, coloré, odorant. Entre les rabatteurs de la place d’Armes et les restaurants où les touristes s’entassent, je dégote un petit café-bibliothèque : la Librería Inkari au bout de la rue Choquechaca, près du centre. 

En me renseignant, j’apprends qu’ils sont également un centre culturel qui propose des activités telles que des sorties dans la ville et aux alentours, des ateliers de peinture de petits taureaux en céramique (ceux qui sont posés sur les faîtages des maisons pour porter bonheur et apporter la prospérité au foyer).

 

De fil en aiguille, une idée me vient : et si moi aussi je proposais un atelier pour les enfants ? Un taller de inglés para niñ@s. La patronne du lieu accepte et semble même déjà connaître des parents intéressés pour donner des cours d’anglais à leurs enfants. En deux temps trois mouvements, c’est bouclé, j’ai des inscrits, un groupe whatsapp ouvert et je rencontre les élèves le lendemain. 

 

C’est une bouffée d’oxygène dans mon séjour à Cusco qui me permet de renouer avec ce que j’aime : transmettre et partager du temps avec les enfants

 

Nouveauté qui me fait pétiller d’enthousiasme : faire cours d’anglais en parlant espagnol ! Jongler avec les mots dans plusieurs langues et garder un rythme soutenu pour maintenir l’attention de mes petits participants (5-11 ans). 

C’est un atelier ludique, léger, exit les leçons de grammaire. Quel bonheur d’échapper aux programmes des écoles françaises ! Je crée, découpe, prépare des Memory, des quizz… Ma créativité est en ébullition.

 

Un soir où les parents viennent chercher leurs enfants à la fin de la session, Tania, assise en face de moi regarde par la fenêtre, sans avoir l’air d’être pressée de partir. Je ramasse mes affaires en lui demandant si on vient la chercher. 

“Maman doit avoir trop de travail”, me répond elle. Je lui demande si elle va rentrer seule, elle me répond par l’affirmative. 

Je décide de l’accompagner. Sa maman tient une boutique de souvenirs tout près. 

Nous parlons brièvement sur le chemin, un moment suspendu, privilégié où j’ai l’impression qu’elle m’ouvre un tout petit peu son monde. 

Je découvre un autre univers pour certains enfants ici au Pérou. Je lui demande si elle n’a pas peur de rentrer seule de l’école (car je ne suis là que pour les cours d’anglais et elle a l’habitude de faire le chemin seule le soir). Elle me répond que non, de manière tout à fait naturelle comme si cette question de la “peur de rentrer seule” ne lui était jamais venue à l’esprit. 

Cela me rappelle l’espace d’un instant l’insouciance que j’ai observée par endroits dans la vallée, où tout le monde connaît tout le monde et les enfants gambadent entre les maisons sous l’œil vigilant des voisins qui se connaissent. Or nous sommes à Cusco, une ville plus grande et pleine de touristes. 

“C’est là !” Elle détale sous mes yeux vers la boutique après un vague “à demain”, car au fond, elle semble intimidée que la prof d’anglais la ramène chez elle. Je la vois partir en naviguant au milieu des touristes avec une aisance déconcertante pour une enfant si jeune. 

Le lendemain, je vais jusqu’au comptoir rencontrer sa mère et me présenter. Elle me remercie par une très belle sacoche faite à la main, pour les cours d’anglais ainsi que de raccompagner sa fille. Une femme submergée de travail, le cœur sur la main, très souriante. Une maman et sa fille qui m’ont marquée et que je garde précieusement dans mon cœur. 

 

Je rentre de ces ateliers à chaque fois avec un sourire aux lèvres. 

Quand les sessions se terminent, il fait nuit sur Cusco et les lumières jaunes orangées des lampadaires enveloppent la ville d’une ambiance ancienne et onirique. Quelque chose qui nous fait voyager dans le temps au milieu des murs incas en pierres immenses, des pulls en laine d’alpaga, des rues pavées. Le poul de Cusco est spécial. On oublie parfois que nos pieds foulent la terre à 3 400 mètres d’altitude et que des milliers d’années auparavant les incas ont fait de même. 

Je vais pour traverser l’artère principale et rentrer chez moi quand l’ambiance qui m’entoure emporte d’un coup tous mes sens : la lumière dorée, reflet des phares des voitures sur les gros pavés au sol, les rires d’un groupe de locaux qui blaguent en quechua, la lune au loin qui monte dans le ciel qui s’obscurcit, le vent frais du soir, les odeurs des mijotés qui s’échappent des restaurants. Le temps s’arrête quelques secondes. C’est beau ici. 

Perdue dans ma rêverie, je manque de me cogner au coin de la rue avec une mamita qui passe devant moi en habit traditionnel, un gros baluchon d’herbes vertes sur le dos et qui tient en laisse… son lama ! J’éclate de rire, il n’y a qu’ici que ça peut m’arriver : j’ai failli tamponner un lama ! 

C’est vrai, j’avais oublié que j’étais au Pérou. 

atelier

Marie

J'ai la culture hispanophone et le voyage dans le sang ! J'ai fait un PVT au Pérou en 2023 et j'ai vécu en Espagne et en Angleterre. Je compte bien repartir sillonner le globe et découvrir de nouveaux horizons !

Spanish culture is dear to my heart. It's like a second nature. I've lived in Sevilla, Barcelona and also in England. In 2023 I did a WHV in Peru : it was life changing and I share this experience with you on pvtistes.net. Now, I'm studying in France and I'm starting to get itchy feet. I could be on the road again soon for a second WHV !

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