La sécurité sociale en France… un vrai mystère pour tous. Obtenir ce fameux et précieux numéro est une vraie course, voire carrément un marathon. Du moins, ça l’a été pour moi. La patience et la persévérance ont été les mots d’ordre, et à la fin, j’ai été gagnante.

    Quelques précisions à savoir : Je n’avais pas de numéro de sécurité sociale lors de mon premier emploi en France. C’est à l’intention de l’employeur de le demander et ce n’est pas illégal de travailler sans. À savoir qu’il n’est pas possible pour les pvtistes en France d’ouvrir leur droits à l’Assurance maladie, même si vous payez des cotisations.

Les 21 premiers kilomètres à la sécurité sociale

C’est en mai 2023 que le départ a été lancé. Départ stressant, puisqu’au début, ce n’était pas que pour le « plaisir » cette demande, mais par « survie ». Je devais absolument obtenir un numéro de sécurité sociale pour toucher mes salaires, à la suite d’une liquidation judiciaire.

Dès l’ouverture de la CPAM le vendredi matin, avec tous ces gens qui attendaient avec moi, ce fut le coup de départ. Premier obstacle à l’horizon, l’agent ne veut pas me laisser passer : je n’ai pas de rendez-vous. Bien que je lui explique de fond en comble ma situation, je suis face à un mur de glace. Je n’aurais jamais osé auparavant, mais je suis restée devant lui pendant un bon 10-15 minutes. Je n’allais pas rebrousser chemin et abandonner. Au bout de ces quelques minutes, il me mentionne qu’il y a un rendez-vous qui s’est libéré le lundi suivant. Premier obstacle de gagné.

Le fameux jour du rendez-vous à la CPAM

Le lundi arrive, la course continue. J’ai le droit à mon petit numéro pour pouvoir patienter paisiblement dans la salle d’attente. Viens mon tour, j’ai confiance. Mais ma confiance s’écroule assez rapidement lorsque l’agent m’arrête dans mon discours. Il m’arrête dès que je mentionne que j’ai un permis vacances-travail. Bien que j’essaie de lui expliquer en détresse ma situation, il ne voulait rien entendre, il était très radical dans ses propos. Je lui ai quand même demandé de prendre mon dossier. Qui ne tente rien n’a rien, non ?

Mon dossier était composé de :

  • Une pièce d’identité (passeport) ;
  • Mon visa ;
  • Une copie de mon certificat de naissance (recto) ;
  • Un relevé d’identité bancaire (RIB) ;
  • Mon bail de location.

Entre-temps, les choses se sont arrangées sans ce fameux numéro de sécurité sociale. Mes problèmes entourant la liquidation judiciaire ont été réglés, je ne voyais plus la nécessité de ces démarches. En plus, avec l’URSSAF (parce que je suis auto-entrepreneuse), j’ai reçu un numéro de sécurité sociale, mais sans mes droits rattachés. Ma demande à l’Assurance maladie était partie dans les oubliettes. Je courais un marathon sans trop m’en rendre compte. Sans me rendre compte également que le chemin était périlleux.

Des nouvelles de la CPAM…

Début juin, j’ai reçu un courrier de la CPAM. Enfin ! Toutefois, cette dite lettre indiquait qu’il manquait supposément quelques documents à ma demande et que, de ce fait, je devais tout renvoyer. Pourtant, j’ai déposé ma demande en personne avec un agent, il me l’aurait dit s’il me manquait un document… Autrement dit, il fallait lire entre les lignes « nous avons perdu votre dossier, renvoyez tout ». Et puis, ce n’était pas une lettre de refus, comme l’aurait pensé l’agent. J’ai donc tout renvoyé quelques temps après. Le marathon à la sécurité sociale continuait, mais de façon plus tranquille.

La seconde moitié du marathon

Un autre mois est passé, nous sommes maintenant en août. Je reçois à nouveau un courrier de la CPAM. Je me dis que 1 mois pour traiter mon dossier, ce n’est pas si mal. Et bien, forcément qu’il devait y avoir un souci. Il m’indique qu’il me manque un certificat de naissance légalisé* et le numéro AGDREF de la préfecture. À savoir qu’en août, je n’avais toujours pas mon autorisation provisoire de séjour, qui elle, a bien ce numéro d’inscrit dessus. De plus, je n’avais pas mon certificat de naissance entre les mains. La CPAM me laissait qu’un seul pauvre mois pour leur faire parvenir.

Ma mère m’a donc envoyé par la poste mon certificat de naissance. Dès réception de celui-ci, je vous avoue que j’étais déjà bien découragée, au vu du temps qu’il me restait.

    *Ce n’est plus une légalisation, mais bien une apostille depuis janvier 2024. Consultez notre article sur le sujet.

Les derniers kilomètres

Septembre et octobre sont passés à une vitesse… j’ai pris du retard, par ma faute toutefois. La course n’était toujours pas gagnée, j’étais encore bien loin de la ligne d’arrivée. Mi-novembre, j’ai rassemblé toute ma motivation restante pour tout renvoyer à la CPAM. J’ai décidé de ne pas faire apostiller mon certificat de naissance. Je me suis dit que de l’envoyer dans son intégralité suffirait peut-être (on croise les doigts).

Croyez-le ou non, mais ce courrier n’est jamais arrivé à destination. J’ai patiemment attendu 2 mois… pour rien. J’ai donc encore une fois rassemblé mes documents, et encore une fois renvoyé le tout. « Un dernier petit coup à donner », me suis-je dit.

Fin février, la patience commençait radicalement à s’estomper (ce n’est pas trop tôt). Et c’est quand la patience a commencé à atteindre sa limite que j’ai reçu un courrier de la CPAM. Ce fameux courrier que j’attendais depuis des lustres ! Ce n’était pas une lettre de refus ou une lettre indiquant qu’il manquait un document, mais bien mon attestation de droits à l’Assurance maladie. Je suis enfin arrivée à la ligne d’arrivée, qui l’eut cru ! J’ai pu reprendre mon souffle.

Et maintenant ?

Et maintenant ? Être sur l’Assurance maladie de la France ne change pas une vie, mais c’est rassurant de savoir que, si j’ai un souci de santé, je suis prise en charge. Et ça, peu importe, qu’il soit urgent ou non. En plus, je ne suis plus sur la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec) depuis mai 2023, je n’avais que mon assurance santé privée sur qui compter.

Je dois maintenant attendre à nouveau un courrier de la CPAM m’invitant à créer mon compte sur Ameli et à demander ma carte Vitale. De petites formalités qui seront probablement moins rocambolesques (enfin, je l’espère…).

Cette course à la sécurité sociale m’aura bien préparée, car ce ne sera probablement pas mon dernier marathon en France…

Meghan

Je suis Meghan, rédactrice web pour Pvtistes. Je suis Québécoise, originaire de la Côte-Nord. Je suis en PVT France depuis un peu plus de 1 an déjà. Je me suis installée dans le département du Nord, à Lille.

I’m Meghan, a writer for Pvtistes. I’m originally from the Côte-Nord region of Quebec. For my working holiday, I settled in Lille, the Nord department of France, and I’ve been here for just over one year now.

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