Embarquez avec Ombeline et Abel, deux pvtistes au Canada, pour une exploration du Yukon, ce territoire sauvage du Grand Nord Canadien…
Pour en savoir plus sur leur aventure, n’hésitez pas à lire leur interview !
Partir au Canada était un rêve et nous avons été chanceux de recevoir tous les deux notre invitation pour le PVT. Après plus de 3 mois passés dans le Territoire du Yukon, il est temps pour nous de dresser un premier petit bilan.
Intéressé par le PVT Canada ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir dans ce dossier !
Quand on atterrit à Whitehorse, c’est “Wahow” ! Les dernières minutes de vol se font au-dessus du fleuve Yukon. Vous apercevez des forêts, montagnes et plaines à perte de vue. D’énormes rivières serpentent entre tous ces éléments. C’est l’aventure. Vous prenez la mesure de l’endroit lorsque vous descendez de l’avion. L’aéroport est à peine plus grand qu’un aérodrome chez nous. On y voit passer de nombreuses personnes, portant chacune leur histoire.
Le Yukon c’est grand. Très Grand ! Si comme nous vous êtes habitués à voyager en sac à dos et vous privilégiez le stop comme principal moyen de locomotion, sachez que ce n’est pas forcément le meilleur plan pour cette partie du Canada.
Au début tout est loin, surtout pour nous Français qui changeons radicalement de décor en seulement une ou deux heures de route. Si vous pouvez louer ou acheter un véhicule, c’est le top. Attention tout de même lors de l’achat d’une voiture au Yukon, vous ne pourrez quasiment pas la revendre ailleurs dans le pays. Les lois fédérales priment souvent, et, dans le coin, les demandes de contrôle technique et d’assurances ne sont pas aussi poussées qu’en Alberta ou Colombie-Britannique, par exemple. Mais rassurez-vous, nous avons passé ces premiers mois sans véhicule. Nous avons réussi à nous faire prêter voiture, camper etc. À chaque fois que nous en avons eu besoin.
Le Yukon c’est aussi petit. Très petit ! Vous allez toujours rencontrer les même personnes. Ou bien alors des personnes connaissant ces personnes. 36 000 habitants dans un territoire grand comme l’Espagne, on se dit que l’on ne va pas se marcher dessus. Mais tout le monde (ou presque) vit autour de Whitehorse. Les connexions se font rapidement mais vous obligent à ne jamais vous fâcher trop sévèrement avec quelqu’un. Nous ne voyons pour le moment que le bon coté (et on croise les doigts pour que ça perdure ainsi) à cette proximité. Le bouche-à-oreille va vite et vous vous faites très vite un très bonne réputation.
Nous avons enchaîné treks, semaines free et expériences de travail. Toutes les personnes avec qui nous avons noué contact nous ont aidés dans nos démarches, nos questionnements. Ici la générosité a encore de beaux jours devant elle. Les conditions de vie étant parfois assez difficiles à cause du climat et de l’éloignement, l’entraide et le troc sont les pierres angulaires de la bonne cohabitation entre tous les Yukonners.
Le Yukon c’est sauvage. Vraiment wilderness. C’est un peu le crash-test pour beaucoup de personnes venant ici. On adore ou on déteste, mais on ne reste certainement pas indifférent. Nous ? On adore ! Si vous êtes 100 % citadin, il y a peut-être deux ou trois petites choses qui vont vous manquer. Mais on vous assure que vous serez surpris par tout ce que la ville de Whitehorse a à offrir compte tenu de sa taille. Entre 100 et 50 % citadin ? Il vaut mieux commencer à vous éloigner un peu de la ville. Mais ne partez pas trop loin, je ne sais pas si vous aimerez devoir aller tous les deux jours à la citerne remplir vos tankers d’eau potable…
Vous êtes comme nous, en-dessous des “50 % citadin” ? Tentez l’expérience des communautés. Vous serez à plus d’une demi-heure de la ville, immergé dans la nature. Plus qu’en ville, ici la vie se fait avec les voisins. On partage, on se donne des coups de main. Des valeurs qui nous semblent essentielles et que l’on a vraiment plaisir à redécouvrir ici. Les montagnes et les lacs sont à portée de pieds, vous pourrez vous perdre au milieu de nul part tous les jours. Et pour les plus sauvages, il y a des milliers de kilomètres de zones désertes d’hommes. Vous trouverez votre bonheur.
Le Yukon, c’est magique. Un spectacle chaque jour. Quiconque vient au Canada espère (plus ou moins) secrètement voir des animaux en liberté traverser devant soi ou s’inviter dans le pick-up. Dans le coin, il y a deux fois plus d’orignaux que d’habitants, des milliers d’ours, des milliers d’aigles et toute une foule d’animaux extraordinaires. Nous sommes dans un de ces endroits où c’est encore l’homme qui vit chez l’animal. Tout est fait pour protéger la vie qui nous entoure. C’est une terre de chasse, mais de chasse raisonnée. Personne ne braconne ni ne prend plus que ce dont il a besoin. Les quotas sont établis chaque année et les amendes pour toutes infractions sont sévères.
Nous avons ainsi pu aller chasser le bison, apprendre comment le dépecer et le découper. Et ceci même si nous ne sommes absolument pas pro-chasse. On parle de vie quotidienne, où la viande occupe une place centrale (les fruits et légumes n’ont que 3 mois à peine pour pousser chaque année…). On ne compte plus les fois où de grand cerfs ont traversé devant nous. Les chèvres des montagnes nous accompagnent dans nos ballades, les ours ont été assez discrets, mais nous avons pu observer leurs traces à chaque sortie ou presque.
Le Yukon, c’est l’aventure. Une des dernières terres où tout est encore possible. Tout cet été (ce court été), nous avons vécu dans cette ambiance de pionniers. L’écho des premiers chercheurs d’or et du Gold Rush de 1890 se fait sentir où que l’on aille. L’histoire de ce territoire est divisée entre les First Nations et les premiers hommes blancs venus ici en quête de fortune. C’est cette envie de nouveau départ – qui est restée intacte – qui confère au territoire cette ambiance d’aventure au quotidien.
Le Yukon est une terre d’immigration, et le Canada met tout en œuvre pour faire venir de nouveaux habitants. Les francophones sont en tête de liste des attentes du territoire. Nous avons rencontré un nombre incroyable de francophones ici, et le Yukon est aujourd’hui la troisième province ou le français est le plus parlé (en pourcentage de la population, vous vous en doutez). Pour les frileux de l’anglais, n’ayez pas peur, foncez. Ici tout est écrit dans les deux langues, et beaucoup de gens que vous rencontrerez vous comprendront, même s’ils ne parlent pas notre langue.
Le Yukon, c’est authentique. Et tout le monde œuvre pour que ça le reste. Une chose nous a frappés ici : tout le monde et personne ne vient du Yukon. Le Yukon a ce pouvoir d’attraction sur vous, il vous donne envie de faire partie de ce tout. Tout le monde est venu un jour dans le territoire (terre d’immigration oblige), mais tout le monde se sent d’ici. Il y a cette énergie qui pousse les habitants à construire leur territoire à leur image, tout en respectant les traditions. Que vous soyez bûcheron, médecin, trappeur, mineur, politique, ou encore fermier, votre principal objectif est avant tout de faire croître le Yukon. On a envie de faire partie de l’histoire, d’aider à construire ce qui ressemble de plus en plus à un vrai petit coin de paradis.
Et si vous hésitez encore à vous lancer dans une aventure au Yukon, sachez qu’on y trouve du fromage, du saucisson et même de la Chartreuse. On y skie avant tout le monde en Amérique du Nord. Les taxes sont parmi les plus basses au Canada. Le taux de chômage est autour de 3 %, le gouvernement vous octroie une bourse pour que vous y restiez. Les procédures d’immigration sont accélérées et facilitées pour les francophones. L’hiver n’est pas si froid, seuls quelques pics aux alentours de -30° -40° se produisent de décembre à avril. Vancouver est à deux heures de vol et l’Alaska à moins de deux heures de voiture.
Plus de photos du Yukon…
Pour suivre les aventures de Ombeline et Abel dans la nature sauvage canadienne, allez faire un tour sur leur blog, leur page Facebook et leur compte Instagram !
(4) Commentaires
Super article ! Il confirme mon envie de venir passer quelques mois dans les contrées éloignées du Yukon !
Quels types d’emplois à tu occupé là-bas pour subvenir à tes besoins ?
Etait-il difficile/as-tu mis beaucoup de temps à les trouver ?
Génial! C’est une vie qui promet d’être palpitante à celui qui sait être raisonnable et débrouillard.
Bravo pour ce témoignage et bonne chance pour le futur !
Magnifique votre récit me donne envie de tout quitter et d’apporter mon aide à (ce village )
Merci
Wouaw, je suis sans voix.. La phrase qui m’a le plus touché je cite: « Nous sommes dans un de ces endroits où c’est encore l’homme qui vit chez l’animal »
Mille merci pour ce témoignage ça fait rêver.
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