Un pays dont je rêvais depuis des années. Je l’imaginais chaud, vibrant, rempli de couleurs, de jungle, de musique, de sourires, de fruits exotiques à gogo… J’y suis partie avec mon copain, avec une envie commune : progresser en surf et découvrir les multiples facettes de la Colombie.
Avant le départ en Colombie : un projet de longue haleine
Mais avant même de poser un pied ici, il y a eu des mois de préparation. Car partir vivre dans un autre pays, ce n’est pas un simple départ en vacances. Il faut faire sa demande de PVT, choisir la bonne assurance, une carte bancaire adaptée, planifier les premières étapes, réfléchir au logement… C’est tout un nouveau mode de vie qu’on prépare dans l’ombre.
On m’a souvent dit que je partais « en vacances longue durée », mais c’est bien plus que ça. Ce n’est pas une parenthèse, c’est un vrai changement de cadre de vie, une envie de vivre autrement. Et croyez-moi, chaque jour est une découverte, parfois simple, parfois inattendue, mais toujours intense.
Et puis arrive le jour du départ. Ce mélange d’excitation, de stress, de rêves. Pour moi, la destination était claire : la Colombie !
Deux mois plus tard, voici ce que j’ai vu, ressenti, aimé et parfois ce qui m’a déroutée. Un aperçu de mes premières impressions sur cette terre haute en couleurs.
La chaleur humaine, vraiment au rendez-vous
On m’avait souvent dit que les Colombiens étaient d’une gentillesse incroyable. Et je confirme. C’est vrai, et cela même au-delà de mes attentes.
Dès les premières semaines, j’ai été touchée par leur bienveillance. Un simple mot dans la rue peut se transformer en conversation profonde. Et il y a toujours ces petits surnoms affectueux : mi reina, mi amor, mi hija… accompagnés d’un sourire. C’est simple, c’est chaleureux, et ça fait du bien.
En revanche, côté langue, même en parlant couramment espagnol, j’ai été surprise. Je pensais que mes origines espagnoles me donneraient des repères… et globalement, c’est le cas. Mais dans les subtilités, la Colombie a vraiment sa propre couleur linguistique : entre les expressions locales, les accents régionaux et certains mots typiquement colombiens, j’ai parfois été un peu perdue. Un vrai terrain d’apprentissage, et une belle façon de se plonger encore plus dans la culture du pays.
Chocs culturels inattendus (et souvent bruyants)
L’une des premières choses qui m’a étonnée : le rapport au bruit.
Que ce soit dans les bus, dans la rue, ou sur la plage, les Colombiens aiment le son fort. Très fort. Il n’est pas rare de faire ses courses à côté de quelqu’un qui regarde des vidéos TikTok sans écouteurs, son au max. Ou d’entendre du reggaeton à fond et de croire qu’il y a une soirée… alors que ce n’est qu’un groupe d’amis avec une enceinte géante sur la plage. Et 500 mètres plus loin ? Une autre enceinte, un autre son. Ambiance garantie !
Nourriture : entre paradis fruité et quête de fromage
Grande passionnée de cuisine, j’attendais beaucoup de la gastronomie colombienne. Et sur les fruits, je n’ai pas été déçue : explosion de couleurs, de goûts, de textures. C’est un paradis tropical pour les papilles !
Mais côté plats typiques… c’est plus répétitif. Beaucoup de riz, de viande, peu de variété. Moi qui mange peu de viande, j’ai vite senti mes options limitées.
C’est là que j’ai pris conscience de la différence entre partir en vacances et vivre en voyage. En vacances, on se régale de riz coco et de poisson grillé pendant deux semaines. En voyage longue durée, on commence à rêver de pain croustillant et de fromage affiné… (heureusement, le brie et le parmesan existent aussi ici, ouf !).
Mention spéciale à la street food colombienne : empanadas, arepas, maïs grillé, sauces maison… c’est souvent là, dans la rue, que j’ai le mieux mangé. Et c’est aussi là qu’on partage, qu’on échange, qu’on rit. Tout ce que j’aime.
Les lieux : une diversité saisissante
Si je devais résumer la Colombie en un mot : diversité. Et notamment dans ses paysages.
La Colombie est bien plus montagneuse et variée que ce que j’imaginais.
Un vrai coup de cœur pour moi : la région du Chocó, côté Pacifique comme côté Caraïbe. Des paysages sauvages, puissants, bruts : la nature est encore maîtresse des lieux.
Mais attention, c’est aussi l’endroit où j’ai le plus souffert des conditions climatiques. Humidité extrême, vêtements qui ne sèchent jamais, sac à dos qui a moisi… Ce n’est pas pour les amateurs de confort, mais pour ceux qui cherchent l’authenticité, c’est une pépite.
J’y ai fait de la plongée et discuté avec des habitants qui me disaient que la zone n’avait presque pas changé en dix ans. En 2025, c’est fou de pouvoir encore entendre ça.
Côté ville, Medellín m’a moins emballée que ce que je pensais. Pourtant, ici, c’est la ville tendance, celle dont tout le monde parle. Mais pour moi, le charme n’a pas opéré et c’est ok, tout ne peut pas résonner pareil chez tout le monde.
À l’inverse, le centre historique de Carthagène m’a tout de suite séduite. C’est coloré, animé, vivant, chaud, ça colle parfaitement à l’image vibrante que je m’étais faite de la Colombie. En revanche, la nuit tombée, l’ambiance change. Il y a une présence marquée de prostitution, très visible dans les rues du centre. Et même si c’est une réalité dans beaucoup de grandes villes, y être confrontée aussi directement m’a bousculée. Ce contraste m’a fait mal au cœur, car il rappelle aussi une forme de vulnérabilité sociale qu’on ne peut pas ignorer.
Un voyage qui nous transforme
Ce voyage est essentiel pour nous. Comme beaucoup de voyageurs, on est aussi partis en quête de découverte. On avait envie de vibrer à nouveau, de remettre du jeu, de l’élan, de la spontanéité dans notre quotidien. Trop souvent, à l’approche des 30 ans, on sent que la vie rentre dans des cases bien définies.
Nous, on veut continuer à être des grands enfants. Profiter. Explorer. Rire. S’émerveiller. S’ouvrir aux autres, aux différences, à d’autres façons de penser, de vivre, de rêver.
Le voyage nous ramène à ça. Il nous rappelle l’importance de la curiosité, de la légèreté, de l’échange. Il nous empêche de nous enfermer, il nous décloisonne, il nous bouscule parfois, mais toujours pour élargir notre regard.
Ces deux mois nous confirment qu’on a fait le bon choix. On se sent exactement là où on doit être.
Trouver son rythme (et son espace)
Tout n’a pas été simple. J’ai eu du mal, au début, avec la vie en auberge. Toujours du monde, toujours sollicitée. Moi qui suis très sociable, j’avais pourtant besoin de calme, de bulle.
Alors on a trouvé notre équilibre : quelques nuits en Airbnb pour souffler, se poser, cuisiner. Et ensuite, retour en auberge avec plaisir pour les rencontres. Trouver son propre tempo, c’est aussi ça, un long voyage.
Et maintenant ?
Avant de partir, je me disais que peut-être, au fil des rencontres et des découvertes, un lieu m’appellerait, me donnerait envie de m’y poser vraiment. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pas parce que je n’aime pas, au contraire, j’adore tout ce que je vis ici, mais parce que j’ai encore trop envie de bouger, de barouder, de me laisser surprendre.
J’ai envie de continuer à suivre le fil de ce voyage, sans trop prévoir, en gardant cette liberté qui fait tout le sens de l’aventure.
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