Tel qu’annoncé dans le titre, je suis partie à Toronto avec un faible niveau d’anglais. C’était la première fois que je partais seule à l’étranger, une certaine manière de prendre mon indépendance et de pouvoir vivre comme je l’entendais. Partir seule ne m’a jamais vraiment posé de problèmes mais je me demandais quand même comment j’allais me débrouiller avec mon faible niveau d’anglais pour trouver un travail, chercher un logement, rencontrer du monde. Mais en me lançant ce défi je savais aussi que cette expérience ne pourrait être que bénéfique et enrichissante.

Je souhaitais écrire sur mon expérience car je vois souvent des messages de pvtistes inquiets concernant leur niveau d’anglais et se demandant s’ils seront vraiment pénalisés en arrivant avec une connaissance limitée de la langue dans une province anglophone du Canada.

Comme un grand nombre de pvtistes, après avoir reçu mon PVT pour le Canada (ô joie !), s’est posée la question de la destination. Le Canada étant un pays bilingue, le choix de ma ville d’arrivée allait dépendre de la langue que je souhaitais parler quotidiennement. Je voulais dans un premier temps améliorer mon anglais et surtout me lancer le défi d’arriver à me débrouiller seule dans un environnement que je ne connaissais pas, et surtout dans une langue que je ne maîtrisais pas.

L’un de mes objectifs, avec mon PVT, était donc de pouvoir améliorer un minimum mon anglais, qui était alors assez catastrophique (je savais surtout dire “this” quand on me demandait ce que je désirais manger au restaurant 🙂 ). Si je ne voulais pas restreindre mon vocabulaire à un seul mot – qui peut néanmoins être très utile pour désigner n’importe quel objet – le meilleur moyen était de pouvoir m’immerger dans une ville d’une province anglophone du Canada.

Un soir, un ami de mes parents m’a parlé de la ville de Toronto, il la connaissait étant donné que sa sœur y habitait. Je ne m’étais toujours pas décidée sur ma ville de destination pour mon PVT et j’ai donc commencé à me renseigner sur Toronto. Je savais qu’il s’y déroulait le TIFF (Toronto International Film Festival) au mois de septembre, un festival où j’avais toujours voulu me rendre, étant passionnée de cinéma. Faire partie de l’équipe bénévole du Festival m’intéressait.

J’ai également appris que je pourrais être logée à mon arrivée. J’ai donc décidé de me rendre dans un premier temps à Toronto, en me disant que c’était un bon point de départ pour commencer mon séjour au Canada. J’ai réservé mon billet 1 mois avant de partir, fait ma valise la veille, rien prévu sur place mis à part le logement pour quelques jours et c’était parti !

Si vous pensez aller vivre à Toronto, je vous invite à consulter le dossier Tout savoir sur le PVT à Toronto.

L’arrivée à Toronto : valider son PVT et les démarches en anglais à l’arrivée (ou comment essayer de se faire comprendre en parlant un anglais “approximatif”)

À mon arrivée, tout a été assez simple. Je me suis rendue à l’immigration avec tous les papiers demandés (mon passeport, valide plus de 2 ans, ma lettre d’introduction, mon assurance PVT de 2 ans et mon relevé de compte datant de moins d’une semaine)…

… pour enfin recevoir mon PVT, dans mon passeport (le premier tampon sur mon premier passeport, ça se fête !). On était le 27 juin, vers 21 h, une chaude nuit d’été et je me suis rendue dans mon premier logement pour quelques jours : au 18e étage d’un condo avec piscine sur le toit, proche de Yonge Street, la rue principale de Toronto.

partir Toronto anglais

La vie quotidienne

Ce qui est bien à Toronto et au Canada en général, c’est qu’un grand nombre de choses sont traduites en français. Par exemple, pour faire les courses, vous trouverez le plus souvent la traduction française au dos du produit. Mais il faut quand même apprendre à se débrouiller en anglais pour toutes les démarches de la vie quotidienne, telles que demander un pass de métro (ou des “tokens” à Toronto), ouvrir un compte en banque, demander son NAS, ouvrir sa ligne de téléphone…

Les Canadiens sont très conciliants et prennent le temps de bien expliquer ou de répéter s’ils voient que la compréhension est difficile (ça s’améliore chaque jour, la compréhension devient plus facile au bout d’un moment, il faut juste le temps de s’habituer).

Les démarches se font assez rapidement et sans trop de difficultés même lorsqu’on n’est pas bilingue. Il faut juste se renseigner un minimum avant, en ayant des phrases déjà préparées, pour avoir toutes les informations qu’on désire. Il y a également une grande diversité culturelle à Toronto, ce qui permet d’être moins complexé quand on parle anglais 😉

Et si on veut s’améliorer plus rapidement, on peut également prendre des cours d’anglais à son arrivée pour que l’immersion soit encore plus grande. Je n’ai pas pris de cours mais pvtistes.net propose des réductions dans les écoles ILAC et ILSC, si ça vous intéresse : https://pvtistes.net/bonsplans/

La recherche de travail

Après avoir profité de quelques jours pour visiter la ville et participé à différents événements (étant arrivée en pleine période estivale, il y avait de nombreux festivals dans la ville, Anne Lise a d’ailleurs rédigé un article sur l’été à Toronto), j’ai commencé à chercher un emploi.

Je n’étais pas venue avec beaucoup d’économies et je souhaitais trouver rapidement du travail pour pouvoir profiter de ma vie à Toronto sans être trop préoccupée par mes économies, qui fondaient rapidement. On m’avait prévenue que ce serait difficile sans parler correctement anglais et pourtant, j’ai trouvé des petits jobs (en attendant d’améliorer mon anglais), j’ai également connu d’autres personnes qui étaient venues comme moi sans avoir une grande maîtrise de la langue et qui avaient trouvé du travail.

J’ai commencé par des petits jobs en restauration après avoir répondu à une offre sur le groupe Facebook des PVTistes/Français au Canada – Toronto, pour un poste de dishwasher dans un restaurant sur Kensington Market. C’était un premier pas, une première expérience au Canada en attendant d’améliorer mon anglais et de trouver un autre job. Le PVT permet une grande liberté, on n’est pas coincé dans un seul emploi ou dans une seule ville, le routine peut être vite cassée.

En me baladant dans la ville, je voyais de nombreuses boutiques avec cette affiche “Hiring now” et dans ces cas-là, je donnais mon CV. J’ai utilisé également les sites Kijiji et Indeed pour postuler dans différents endroits, principalement des restaurants, des boulangeries et des cafés. Les entretiens se déroulaient plutôt bien. Je me souviens surtout d’un entretien dans une poissonnerie de luxe où je me suis vraiment demandée ce que je faisais là. Le patron m’a demandé de couper en julienne des légumes pour une sauce. Étant la fille la plus maladroite que je connaisse, c’était une expérience assez unique. Il n’est pas utile que je précise que je n’ai pas été prise, à mon grand désespoir !

Généralement, lorsqu’on montre aux Canadiens de la motivation et qu’on fait des efforts, ils sont plus conciliants.

Travailler en anglais

Être dans un environnement anglophone au travail est l’une des meilleures manières de progresser et de s’immerger dans la culture canadienne. Après quelques jobs dans la restauration, j’ai été prise dans une boulangerie française en tant que vendeuse. J’étais donc au contact de clients canadiens toute la journée. Le plus stressant était de répondre au téléphone et de prendre les commandes. Il y a toujours cette appréhension de ne pas être capable de comprendre mais finalement ça se passe quand même très bien et on est assez fier ensuite de réussir à comprendre et à parler dans une langue qu’on ne maîtrisait pas quelques mois auparavant.

Certains clients en profitaient pour discuter avec moi, surtout les habitués. J’avais aussi la question typique des Canadiens qui demandent toujours : “Français de Québec ou de France ?”. Ça m’a permis de pratiquer quotidiennement mon anglais, avec mes collègues aussi car les employés n’étaient pas tous français, il y avait également des Canadiens.

Rencontrer du monde grâce à sa colocation, des activités extérieures ou des sorties permet aussi de pouvoir tenir des conversations plus fluides au fur et à mesure. Je suis maintenant plus à l’aise quand je dois m’adresser à quelqu’un en anglais, je ne dirais pas du tout que je suis bilingue, loin de là, mais je me suis déjà un peu plus débloquée et j’ose plus. Même si ça peut être un peu angoissant et que chaque expérience est unique, c’est quand même satisfaisant de pouvoir se dire qu’on a réussi à se débrouiller seule.

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Le PVT est une belle opportunité pour pouvoir s’améliorer dans une langue. Quel que soit votre niveau d’anglais, même s’il n’est pas parfait, je ne pense pas qu’il faille se limiter à la province du Québec parce qu’elle est francophone. On a souvent tendance à sous-estimer son niveau en langue mais une fois qu’on y est, on arrive à se débrouiller, la compréhension devient de moins en moins compliquée et on se débloque peu à peu pour réussir à parler et tenir une conversation. Quand on décide de vivre dans une ville anglophone, son niveau d’anglais, quel qu’il soit, ne peut que progresser, surtout parce qu’on n’a pas cette sécurité de pouvoir parler français.

Il me semble qu’il ne faut pas se limiter à certaines villes selon son niveau de langue, le Canada est un pays tellement étendu avec de nombreuses provinces et territoires qu’il serait dommage de ne pas en profiter pour partir à la découverte d’autres endroits moins connus.

C’est également pour cette raison que je me trouve actuellement à Calgary, après 6 mois à Toronto, pour pouvoir découvrir une autre province du Canada connue pour sa proximité avec les Rocheuses. (Teasing : un dossier sortira prochainement sur la ville de Calgary, qui est une destination assez méconnue).

N’hésitez donc pas à visiter d’autres villes… et à partager vos expériences sur votre arrivée dans des villes anglophones sur le forum pvtistes consacré au Canada !

Pauline

En PVT Canada depuis juin 2018, je me suis installée à Toronto afin d'améliorer mon anglais, voici le récit de mes 6 mois de PVT : https://pvtistes.net/recit-de-pvtiste-partir-seule-a-toronto-faible-niveau-anglais/
Actuellement à Calgary je profite de la proximité avec les Rocheuses pour visiter les parcs nationaux.

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(21) Commentaires

Grégoire I |

Salut Pauline,
Merci pour ce récit 🙂 j’hésite entre Toronto et Vancouver. Je crois que la balance penche davantage pour Toronto maintenant =P
Est-ce que la ville bouge en termes de sorties ?!
Bonne continuation

Mathieu I |

Hello Grégoire,
Tu verras que Toronto est une ville qui bouge bien et le top c’est qu’il y a plein de quartiers différents !

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Grégoire I |

Cool merci Mathieu, tu me rassures en disant ça !

Capucine I |

Bonjour ! Trop bien ton témoignage ! j’aimerais aussi partir à Toronto j’ai eu mon invitation pour le PVT !!!! Tu paye combien ta coloc ? Et quand tu es arrivée tu as pris une auberge en attendant de trouver ta coloc ? Tu payais combien ? MERCIII 🙂

Mathieu I |

Salut Capucine,
Tout dépend de plusieurs facteurs mais le plus important c’est la localisation. Si tu veux une chambre downtown ou dans un quartier sympa, je te dirai qu’il faut que tu comptes entre 1200 – 1500$/mois. Un appartement 1 chambre se loue en ce moment aux alentours de 2100$/mois.
Pour ton arrivée, la majorité des pvtistes prennent un Airbnb ou auberge de jeunesse.

Charlie I |

Merci pour ton témoignage, très encourageant, interessant.

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Anonyme I |

Mon principal regret concernant mon PVT au Canada, est de ne pas avoir tenté ma chance professionnellement dans une région anglophone, mais surtout de ne pas m’être baladé dans les Rocheuses et à l’extrême Ouest (ce n’est que partie remise).

Jérémy I |

Témoignage excellent, qui donne encore plus envie d’y aller !
Etant en couple c’est très compliqué de se lancer dans une aventure comme la tienne car nous n’avons pas les mêmes envies ..
Merci à toi pour ce témoignage.

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Lemalin I |

Merci pour ce récit, l’anglais c’est la frayeur de tous

sandra2019 I |

Super récit Pauline, qui ne décourage pas bien au contraire! Merci ! Pour ma part je suis a montréal, je voudrais partir a toronto entre 10 et 12 mois maximum. Je sais que chaque cas est différent , mais combien de temps selon toi pour maitriser la langue afin de travailler dedans (pas un job) ? et quels genre de boulot faire et facile a obtenir pour maximiser l’apprentissage? merci d’Avance

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Pauline I |

Merci Sandra, tant mieux si ça te donne envie de te lancer ! Si tu t’immerges complètement dans la langue anglaise (travail, amis, cours de langue,…) tu devrais être plus à l’aise assez rapidement, même si ça ne vient pas tout de suite tu commences à prendre certains mécanismes au bout de quelques mois. Je pense qu’au début, le mieux est d’être en contact avec des clients (comme quand j’étais vendeuse en boulangerie, ou en restauration) ça te fera progresser de le parler quotidiennement ou sinon d’avoir des collègues anglophones pour pouvoir pratiquer l’anglais ! 🙂

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salsabil I |

merci de nous partager ton aventure, ça réconforte 🙂

Maël I |

Merci pour ton article je vais surement suivre tes pas d’ici quelques mois 🙂

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Nicolas I |

Merci pour ton article et ton expérience. Elle est très rassurante

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