Bonjour, peux-tu te présenter et nous dire pourquoi tu as choisi cette destination pour ton PVT ?
Bonjour, je m’appelle Hadley et j’ai 28 ans. J’ai décidé de partir en PVT un peu par hasard, car je souhaitais partir vivre en Amérique du Nord. Je me suis renseigné et ma sœur m’a parlé de pvtistes.net et du principe du Programme Vacances-Travail.
Avec ma copine, on souhaitait tous les deux essayer la vie au Canada, pour le voyage mais aussi pour l’expérience professionnelle, alors on s’est lancés et on a fait notre demande pour s’inscrire dans les bassins.
Comment se sont déroulés ta demande de visa et ton départ au Canada ?
J’ai déposé ma demande dans les bassins IRCC début janvier, dès l’ouverture du PVT 2023, et ma copine aussi. J’ai été tiré au sort très rapidement et j’ai obtenu ma lettre d’introduction dans la foulée. La petite particularité pour moi, c’est que j’avais déjà été tiré au sort en fin de saison l’année d’avant, j’avais fait mes données biométriques, mais il me manquait des documents/informations alors ma demande a été refusée.
En me ré-inscrivant, j’ai été tout de suite tiré au sort et il ne me manquait donc qu’à transmettre les informations manquantes et mon dossier était complet ! Ma copine en revanche a été tirée au sort courant février et a reçu son PVT un mois plus tard. C’est allé assez vite pour tous les deux.
On a décidé de partir mi-octobre de la même année, on avait donc à peu près 6 mois à partir de la réception de la lettre d’introduction pour préparer le départ. On a pris nos billets d’avion, notre assurance Globe PVT, notre logement temporaire et mis de côté de l’argent pour notre preuve de fonds.
As-tu eu des difficultés pour t’installer dans ton pays de destination ?
L’arrivée et l’installation ont été assez simples et plutôt rapides d’un point de vue “vie perso”. On a choisi d’arriver à Toronto pour nous y installer. Comme un de mes oncles vit dans cette ville, il a pu visiter un appartement pour nous et récupérer les clés donc nous avons pu annuler les AirBnb et récupérer les sommes avancées.
On était super emballés par notre arrivée, tout s’est bien passé et nous étions deux pour gérer ce changement de vie, alors on n’a pas eu trop de difficultés dans les premières semaines.
Quels ont été les plus gros défis pour toi ?
Pour moi il y avait un gros défi de base : l’anglais. Je ne parle pas anglais, donc c’était un énorme challenge de choisir une ville anglophone. Même si on entend beaucoup que les canadiens connaissent le français, ce n’est pas si vrai, l’anglais est impératif, du moins hors Québec.
L’autre gros défi pour moi, ça a été de trouver un job. Je suis tatoueur et vidéaste/réalisateur de base, j’ai donc intégré assez vite un salon de tatouage, mais malheureusement cette discipline est à l’arrêt à Toronto. J’ai donc dû trouver un autre job, mais ça s’est avéré beaucoup plus compliqué que ce que je pensais. J’avais beaucoup entendu que le Canada est plus simple pour trouver un job, et pour le coup ça n’a pas du tout été vrai pour moi.
J’ai précisément mis 11 mois à trouver un job, presque la moitié de mon PVT, et j’ai envoyé plus de 500 CV.
Peux-tu nous préciser ta recherche d’emploi ? Comment as-tu procédé ?
J’ai commencé à chercher un job alimentaire, car nous pensions tous que le tatouage repartirait rapidement (en fonction des saisons), mais le tatouage n’est jamais reparti et je n’ai jamais été rappelé par les job alimentaires.
En parallèle, je cherchais sur le site de guichet emploi, sur le site de pvtistes.net, sur LinkedIn et sur Indeed, des jobs dans lesquels j’ai de l’expérience professionnelle, toujours à Toronto. Au bout de plusieurs mois, je postulais même à des jobs qui ne me correspondaient pas du tout et j’ai fini par ouvrir les portes à tout le Canada… Tous les matins en me levant, je faisais le point sur les nouvelles annonces, et tous les soirs je complétais ma recherche. C’était très éprouvant pour moi. J’ai même dû rentrer en France pendant un mois pour travailler, et renflouer les caisses.
Le peu d’entretiens que je décrochais n’aboutissait pas. J’ai aussi eu quelques expériences en bénévolat, qui m’ont ensuite (bien plus tard) ouvert la porte à des projets en freelance, rémunérés.
Comment as-tu procédé pour tes candidatures ?
J’avais d’abord adapté moi-même mon CV au format canadien avec des modèles en ligne, mais je n’étais jamais rappelé. Alors j’ai continué de retravailler plusieurs fois sur mon CV, en essayant de l’optimiser. Je me suis finalement tourné vers un organisme et j’ai rencontré une super personne qui m’a aidé à faire le tri dans les informations et j’ai pu l’adapter à 100 % au bon format. Je pensais avoir le bon modèle canadien, mais il y avait finalement davantage de subtilités que je ne connaissais pas.
De cette manière, j’ai même trouvé mon CV plus clair que ce qu’il n’était avant ! En revanche, on ne m’a toujours pas rappelé. Pour avoir le job que j’occupe actuellement, j’ai vraiment forcé les portes. J’ai contacté plusieurs personnes de l’entreprise pour leur envoyer mon CV et mon book ultra personnalisé à l’entreprise. J’avais réfléchi à une stratégie de communication, proposé des visuels, réfléchi à des optimisations pour leurs réseaux sociaux. Je savais que mon profil n’était pas forcément celui qui serait retenu tout de suite alors je suis allé au-delà de ce qu’on m’a demandé pour avoir un entretien.
J’ai cherché sur LinkedIn des employés qui pouvaient avoir un lien avec le job, ainsi qu’aux RH et j’ai envoyé, au culot, des demandes de contact et ma candidature. Au Canada, on dit qu’il faut être ambitieux et se donner les moyens, alors j’ai tout tenté !
Peux-tu nous parler un peu plus de tes expériences en bénévolat ?
Au départ, je n’étais pas emballé et plutôt réticent à l’idée de travailler gratuitement. Ayant toujours eu un statut de freelance, si je ne travaille pas je ne gagne pas d’argent, alors je n’aimais pas trop le concept.
Cependant, j’ai été bénévole dans mon domaine : la vidéo. J’aime la production et travailler sur des projets de ce type, ce qui m’a donc donné de premières références canadiennes dans mon domaine.
J’ai également pu me faire un contact dans le milieu culturel, après mon premier bénévolat vidéo. C’est grâce à ces deux expériences que plus tard, j’ai été rappelé pour créer la communication et l’identité visuelle d’un festival de cinéma.
J’ai gardé de très bons contacts avec ces personnes, qui m’ont tout de suite ouvert les portes d’opportunités rémunérées par la suite, et j’ai pu donner ces références lorsque j’ai été ensuite embauché dans un job qualifié.
Où en es-tu aujourd’hui ? Quelles leçons tires-tu de ton expérience ?
Aujourd’hui, j’ai trouvé un emploi dans un organisme francophone. Je suis chargé des communications, un job que je n’avais jamais fait auparavant. Je suis satisfait d’avoir trouvé ce job, je n’aurais jamais pu avoir ce travail en France. Je veux dire par là qu’on ne m’aurait même pas reçu en entretien.
Si je m’étais écouté, je serais rentré en France au bout d’un mois, d’autant que les économies fondent très vite dans une ville comme Toronto. Le coût de la vie est assez élevé, donc il faut faire attention.
Finalement, pour ce qui est de laisser la chance aux gens au Canada, je suis d’accord avec ce qui se raconte : je me suis défendu avec des compétences que j’avais acquis seul, et j’ai réussi l’entretien, devant des profils peut-être plus expérimentés que moi. Je trouve que comparé à la France, les employeurs canadiens donnent une chance de passer l’étape des entretiens et de se défendre sur ce qu’on pourrait apporter à l’entreprise. En revanche, il faut être proactif et être en mesure de faire ce pour quoi on a été recruté, et ce que l’on a vendu en entretien.
À côté, j’ai été appelé pour créer des supports de communication pour un festival de cinéma et j’ai adoré.
Quels sont tes futurs projets ?
J’aimerais continuer à avoir des opportunités pour me développer artistiquement, dans la vidéo et le tatouage.
J’aimerais aussi réaliser mon propre reportage sur les francophones au Canada par exemple.
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