Localisation
Trois-Rivières, QC, Canada
Profession
Responsable communication et développement
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Baroudeuse ou pas ?
Oui dans l’âme, mais ce n’était pas mon projet. Je voulais m’installer à un endroit pour voir si la vie ici me plairait, au quotidien.
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Que faisais-tu en France ?
Fonctionnaire, j’étais chargée de la communication et de l’informatique d’une petite commune à côté du Havre.
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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Canada ?
J’étais venue en colonie en 1997 (à 17 ans) et j’avais toujours gardé ce petit rêve de pouvoir revenir et pourquoi pas y vivre. J’avais vu Montréal, Québec, les baleines du Saguenay et j’avais passé une semaine dans les bois avec des Montagnais de la réserve améridienne de Pointe-Bleue (au Lac St Jean) : totalement dépaysant !

A l’aube de mes 30 ans, j’étais à un tournant : marre de mon job, marre de la vie en France, je sentais que je n’avais pas d’avenir mais surtout que c’était maintenant qu’il fallait ressortir ses vieux rêves et non pas une fois à la retraite, possiblement en mauvaise santé. En plus, j’étais célibataire et sans enfants. Quoique ça n’aurait pas forcément été un obstacle, mais ça fait toujours ça de moins à gérer.

Je n’étais pour autant pas certaine que la vie au quotidien me plairait réellement, consciente que l’aventure touristique diffère de la vraie vie ! Je suis alors tombée sur l’info concernant le PVT et comme un signe, je me suis dis : plus d’excuse, c’est parfait, dans un an je pars ! C’était en avril 2009 !
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Pourquoi Trois-Rivières ?
J’avais déjà vu Montréal et Québec et je ne suis pas du tout attirée par la vie dans les grandes villes. Les bars, la vie nocturne et agitée de Montréal serait même plus un frein qu’un argument. Québec me semblait plus humaine, mais ça reste dense, à mon sens. Et puis j’avais envie de découvrir autre chose. J’ai d’abord regardé pour aller vers Chicoutimi ou Saguenay, mais ça ne m’attirait pas tellement et je trouvais ça quand même loin des grands centres, en cas de besoin dans un premier temps. Sur la carte, je suis tombée sur une ville au nom sympathique : « Trois-Rivières ». La situation au bord du fleuve, pour une fille qui a vécu au bord de la mer, a été un gros bon point !

Ensuite, je suis allée sur le site internet et ça m’a semblé être une ville bien chouette ! Suffisament grande pour bénéficier des infrastructures d’une ville (musées, bibliothèques, salles de spectacle, université, loisirs, etc…) et pas trop peuplée pour qu’on s’y sente bien. On en sort aussi très vite ; la campagne, les parcs s’offrent à nous à deux pas. En tant que communicante, j’ai accroché sur leur campagne de promo qui joue de tous les superlatifs possibles pour décrire la ville à l’aide de ses initiales T et R. Ce qui donne : TRès chouette, TRès branchée (y’a des bars quand même !), TRès cool, etc…

Et puis, la région de la Mauricie m’a aussi attirée, en particulier le Parc National de la Mauricie et le lac St Pierre, réserve naturelle protégée par le classement Unesco. En effet, je suis venue avec mon chien (et mon chat) et c’était essentiel qu’ils y trouvent leur compte dans ce changement. Les Parcs Nationaux, gérés par le fédéral, sont les seuls qui acceptent les animaux (enfin, en pratique parce que finalement celui de la Mauricie ne les accepte pas ! Enfin, j’ai depuis trouvé plein d’autres endroits où le promener, aucun problème avec ça !
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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?
Aussi longtemps oui, mais à l’étranger non. J’ai fait l’Angleterre plusieurs fois (liaison directe par bateau oblige), l’Allemagne deux fois aussi (grâce à mes 9 ans d’Allemand !), l’Italie encore deux autres fois, la Suisse, la Norvège, Suède, Danemark, Pays-Bas et le Canada, partie Québec ! J’ai mille autres destinations encore en rêves, mais pour l’instant, je me concentre sur mon installation ici !
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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines au Québec ?
Mon arrivée a été chaotique et j’étais vraiment dégoûtée de l’accueil montréalais, même si on ne peut pas généraliser… J’ai passé ma première semaine à Montréal et malgré quelques petites choses déroutantes, j’ai bien aimé mon séjour, j’étais heureuse et je ne regrettais pas. Tout était découverte et j’adore ça ! Le vrai début de mon PVT commençait pour moi, une fois arrivée à Trois-Rivières. J’ai été très bien accueillie et je n’ai pas eu de blues du tout.
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Est-ce que ta situation professionnelle te parait satisfaisante, au Québec ?
J’ai été enchantée du travail que j’ai trouvé et de la façon dont je l’ai trouvé. Après 3 semaines à profiter du soleil et des promenades dans la ville, je me suis bougée pour travailler. Un lundi, j’ai fait le tour du quartier avec mon CV. Je me fichais du travail que je ferai, pourvu que ça ne soit pas dans la communication ou l’informatique !

J’ai fait les magasins, en fait et j’ai terminé par une librairie avec un super rayon de jeux de société et un café à l’étage. On m’avait parlé de ce café comme étant vraiment sympa, mais je ne me voyais pas du tout à la hauteur pour être serveuse : comprendre les commandes, les retenir, se familiariser avec l’argent (les coupures sont bien différentes et donc les associations de pièces aussi !) et calculer la monnaie à rendre, de tête !

Mais ce café fait du service au comptoir, pas en salle et je me suis donc forcée à monter présenter mon CV. Là je tombe sur la gérante, toute heureuse de trouver quelqu’un de son âge, disponible de suite à temps plein, matin, jour, soir, fin de semaine ! Elle me rappelle le lendemain pour me donner l’entrevue le surlendemain. Et donc le mercredi j’étais embauchée ! Ce qui a fait la différence, ce n’est pas mon cv (rien à voir avec le café, les restaurants), mais mon attitude et mon dynamisme.

Après 6 mois, elle ne trouvait toujours pas d’assistante-gérante et j’ai donc accepté de tenter ça aussi. Au final, quand elle est partie en congé maternité en juillet de l’année suivante (2011), j’ai repris son poste. Comme quoi tout est possible, pourvu d’essayer !

Aujourd’hui je me questionne beaucoup sur la suite, car j’aimerais faire autre chose. Je ne sais pas vraiment quoi, mais je sais que l’on peut tout tenter : reprendre des études, même dans un domaine très éloigné, poursuivre dans la gestion, mais ailleurs, retourner vers la communication ou redémarrer dans un autre domaine et y faire son expérience à nouveau. Tout semble possible et c’est là que Trois-Rivières est interessante, car du travail il y en a. Si vous cherchez un job pour débuter, pour manger et payer votre loyer, vous trouverez, ça recrute partout. Et c’est comme ça qu’il faut commencer, car même si ce n’est pas le job de vos rêves, vous pourrez en changer à la première occasion, c’est l’avantage du PVT et du marché du travail « à la mode nord-américaine ». En attendant l’argent rentre, les relations se créent et la vraie vie québécoise débute…
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Quelles ont été tes plus grosses difficultés au Québec ?
L’accent et la monnaie n’ont pas été trop difficiles à surmonter, puisque j’étais mise en situation tous les jours. La culture est parfois surprenante mais j’ai rencontré un Québecois dès mon arrivée, qui m’a permis de ma familiariser assez vite ! Le plus dur pour moi, reste la prise de décision : je reste ou non ? si oui, comment ? démêler les possibilités, les contraintes administratives, etc.
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Quel est ton meilleur souvenir ?
J’en ai trop, je ne sais pas ! La plus belle chose certaine, c’est d’avoir rencontré mon conjoint. Le plus beau souvenir, je pense, c’est notre voyage de l’été 2010. On est parti avec la voiture, le chien à l’arrière, la tente, la glacière, les matelas, etc, pour faire le tour du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie. C’est sûr que ce sont les voyages et les découvertes qui me marqueront toujours plus, peu importe où je vis. Maintenant j’ai justement envie de concrétiser mon installation ici pour pouvoir multiplier ensuite tous ces moments. Une année de tourisme, même si c’était à travers le Canada et les Etats-Unis, ça serait trop court et je me retrouverais de nouveau dans quelques temps à vouloir repartir !
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Est-ce que certaines choses françaises te manquent ?
Oui, ma région, la campagne normande, la mer, les lieux où j’aimais me promener et où j’ai tous mes souvenirs, mais aussi toutes les autres régions de France, car il y a tant à découvrir rien qu’en France. Ma famille et mes amis aussi bien sûr.

Si tu veux parler plus de choses pratiques, non pas vraiment, on s’adapte. Je ne mange plus de chocolat en tablette après chaque repas, ni de fromage, ni de bon pain ou de bonnes viennoiseries. Même si on peut en trouver de bonne qualité, il y a aussi une multitude d’autres choses délicieuses ! J’ai oublié le saucisson et le vin, l’alcool tout court d’ailleurs. Mais finalement, ça ne me manque pas tant que ça et quand j’en ai envie, j’en achète. Mon niveau de vie a vraiment augmenté, donc même si c’est plus cher qu’en France, c’est pas grave, je me dis que c’est le prix à payer ici, point et on ne va pas en faire un fromage pendant dix ans. Par contre, j’ai comme une petite émotion nostalgique quand je découvre des produits français : les Pim’s et Petits Ecoliers, les Haribos, les soupes Knorr, les Yoplait !

Pour le reste, non je ne vois pas. Les vêtements sont bien moins chers et aussi bien pour tous les budgets et les goûts.
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Qu’est ce qui te manquerait si tu rentrais en France?
Je ne prévois pas de rentrer en France, mais j’imagine que ce qui me manquerait concerne plutôt les habitudes de vie : les magasins ouverts le dimanche, les repas pour emporter disponibles partout, les dépanneurs et surtout la tranquillité de vie au quotidien ! Les gens sont moins stressés, la vie est plus cool, plus positive.
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Qu’est ce que cette expérience t’apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?
J’ai le sentiment d’être enfin moi, je suis plus détendue et plus sociable. J’ai l’impression de pouvoir changer de vie si j’ai envie, notamment professionnelle et j’ai simplement de l’espoir et plus d’optimisme.
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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?
De ne pas partir à l’aventure et de s’organiser : l’argent file vite, faites votre budget, pas juste du premier mois. Réfléchissez bien à votre projet global : où ? pour quoi faire ? avec quel argent ? comment ? la vie est plus facile mais tout ne tombe pas du ciel. Il faut s’en donner les moyens, tenter même si ça parait perdu d’avance et surtout être réaliste et prévoir des plan B ! Si vous venez juste pour voir comment va la vie et aviser sur place, vous ne serez pas en mesure de rester plus que quelques mois. Pensez-y !
isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(3) Commentaires

Elise I |

Très beau récit, et qu’elle magnifique expérience. 🙂

Reine I |

Même parcours, je suis à Trois-Rivière et je trouve ça vraiment TRès sympa !!

Hélène I |

Un très beau récit! Merci beaucoup pour ce voyage que tu nous offre en nous racontant tes aventures.